Envoyé par
fenrhir
En fait le sujet est complexe, et la mesure du bien-être l'est déjà à la base.
Par exemple, il y a un biais difficile à prendre en compte : les personnes précoces/surdouées/à haut potentiel/[insérer terme à la mode pour les 5 prochaines années] ayant une capacité langagière au dessus de la moyenne ont par exemple en général plus l'habitude d'analyser leur propre état de conscience, et notamment chez les jeunes enfants, plus de facilité à pointer* un état d'âme (là où un gamin dans la norme va pas trop se poser de question), et ça influe sur la définition de son propre bien-être.
* à le penser, hein, pas forcément à l'exprimer...
J'avais lu une méta-étude qui recensait justement les études liant le bien-être psychologique ou psychiatrique avec le degré de précocité intellectuelle et qui faisait les constats suivants :
- y'a plein d'études qui concluaient (notamment au XIXe) que les surdoués allaient moins bien que les personnes non surdouées, mais une fois corrigées d'un certain nombre de biais, celles qui restaient fiables se comptent sur les doigts d'une main,
- que la plupart des études faites au XXe montraient que rien ne permettaient de relier fortement mal-être et précocité,
- mais que si on distinguait les surdoués selon leurs compétences, certaines apparaissaient comme corrélées avec une population plus à risque,
- et que c'est très influencé par le fait que le haut-potentiel soit identifié et (bien) pris en charge pour permettre une bonne intégration sociale et scolaire,
- le fait que les très hauts potentiels seraient plus fragiles que les hauts potentiels "tout court" n'en est pas un, de fait.
Ça ne veut pas dire qu' n'y a pas de problème, loin s'en faut. L'étude met en évidence la quasi-incompétence des institutions éducatives à bien intégrer les surdoués, le rôle important du milieu familial pour l'estime de soi, et la fragilité des surdoués ayant un fort score dans le domaine du langage, par exemple. Ces trois points étant des facteurs associés au bien-être (ou mal-être) des surdoués.
Mais c'est juste pas aussi simple que "surdoué = mal-être" (ni que de dire que ça change rien).
Perso, si on m'avait donné la recette gamin, ou à ma copine, ça aurait peut-être aidé à mieux gérer le gamin (oui, trio identifié à la maison).