Ce n'est pas (que) de la fainéantise. Consciemment ou non, le cerveau parfumé au camembert du français moyen aura tendance à considérer que le premier groupe est la conjugaison normale/par défaut : c'est la plus régulière et la première qu'il a apprise...
Aussi il est normal qu'au moment de changer un substantif en verbe, il crée son infinitif en ajoutant "-er" à la fin.
Et pourtant, je suis d'accord, "pixelir" aurait beaucoup plus de gueule que "pixeliser".
"Supporter", je hais.
"Supporter", en français, signifie "subir patiemment quelque chose de pénible de pénible, endurer", en aucun cas "soutenir" (au sens d' "encourager" ou de "défendre").
En France, on ne supporte pas son équipe ou un projet, on les soutient.
Sauf bien sûr si le projet est archi-foireux ou l'équipe le PSG, mais le mot n'a alors plus le même sens.
Ce sont donc des souteneurs ?
Every time we try to impose order we create chaos we create chaos
A vous deux, si par hasard vous doutiez encore de ce que le droit, et la linguistique, sont des sciences bien molles :
Source : http://franceterme.culture.fr/France...recherche.htmlJournal officiel du 22/09/2000
supporteur, -trice, n.
Domaine : Sports
Définition : Personne qui soutient un concurrent ou une équipe.
Note : Le verbe « supporter » ne doit pas être utilisé dans le sens de « soutenir un concurrent ou une équipe ».
Équivalent admis : supporter (en)
Source : Arrêté du 18 février 198
Entièrement d'accord.
Mais nous nous battons contre plus fort que nous :
Au jour d’aujourd’hui Au jour d’aujourd’hui, particulièrement redondant puisque aujourd’hui comporte déjà deux fois l’idée du « jour où nous sommes » (c’est le sens de hui, qui vient du latin hodie), se trouve parfois dans la langue littéraire, chez de fort bons auteurs, et très bien employé, lorsqu’il y a volonté d’insistance, pour bien marquer soit une étroite limite temporelle, soit une immédiate actualité. Ainsi chez Maurice Genevoix : « Une riche plaine bien de chez nous, aussi belle qu’au jour d’aujourd’hui ». On l’emploie souvent avec une nuance de plaisanterie. L’essentiel est de n’en pas abuser, mais en elle-même, cette tournure n’est pas incorrecte.
Source : http://www.academie-francaise.fr/langue/index.html
Oui ! mais décidément je dois mal m'exprimer, récemment tous mes messages sont lus à côté de la plaque (alors soit vous êtes tous niais, soit...).
Bref je voulais simplement souligner le ridicule qu'il y a à admettre le mot supporteur / supporter comme quelqu'un qui soutient une équipe, alors pourtant que le verbe supporter n'a pas du tout ce sens, et signifie quasiment l'inverse.
Ah, les journalistes...
- Aux quatre coins de l'Hexagone.
- Vous n'êtes pas sans ignorer que...
- Après qu'il ait fait...
- "Littéralement" utilisé pour dire "au sens figuré" (la nouvelle l'a littéralement pétrifié)
Les hommes politiques de la nouvelle génération ne sont pas mal non plus. Je me souviens d'un discours sur la fiscalité de Sarkozy qui valait son pesant de cacahouètes ("si y en a que ça les démange d'augmenter les impôts..." -- EDIT: Fixed). Il doit être quelque part sur YouTube ou DailyMotion.
Oui, j'avais compris, mais j'aime la mauvaise foi.
EDIT: Pinaillons. On peut considérer que "supporter" (le nom commun) est un import direct et que le verbe "supporter" préexistait dans la langue française avec son sens propre.
Dernière modification par L-F. Sébum ; 15/01/2010 à 17h17.
Athmos : Ça confirme ce que je suspectais depuis toujours, Ash_Crow est un vicieux. Son âme retorse ne vit que pour semer d'embûches le chemin des honnêtes canards, et sa fourberie n'a d'égale que sa profonde méchanceté. :fear:
« C'est un mot qui est inventé. Une barbarité, bien sûr ! C'est tout à fait bouleversifiant »
Envoyé par Amantine Aurore Lucile Dupin
J'ai du mal à concevoir comme un appauvrissement de la langue les nombreux ajouts chaque année de vocables plus pitoyables les uns que les autres: footballeur, tennisman, homophobe, courriel ...
Ce n'est que le reflet de ce qu'est la langue française depuis toujours: une approbation temporelle des barbarismes les plus incongrus.
C'est en cela que je suis d'accord avec je sais plus qui: c'est une question d'âge le fait d'être choqué. Les vocables de notre génération sont normaux pour la plupart, alors que nos (grand) parents pétaient des durites devant ce langage délirant ; maintenant les enfants ont grandi et viennent râler à la place des anciens.
Vivement la simplification extrême, toute cette stérilité n'a jamais enfanté que ... ce qui fait enrager chaque génération.
La seule chose qui importe c'est de pouvoir véhiculer l'information de manière précise tout en adaptant son discours à l'interlocuteur.
Donc un respect presque dogmatique de règles (qui de toute façon ont évolué et évolueront encore) arbitraires n'est pas nécessaire, excepté face à un interlocuteur qui souhaite un tel respect (le créateur de ce sujet par exemple :p ).
Ça m'importe aussi de ne pas parler un jargon horrible ponctué de termes mal traduits alors qu’ils existent déjà en français.
une balle, un imp (Newstuff #491, Edge, Duke it out in Doom, John Romero, DoomeD again)
Canard zizique : q 4, c, d, c, g, n , t-s, l, d, s, r, t, d, s, c, jv, c, g, b, p, b, m, c, 8 b, a, a-g, b, BOF, BOJV, c, c, c, c, e, e 80, e b, é, e, f, f, f, h r, i, J, j, m-u, m, m s, n, o, p, p-r, p, r, r r, r, r p, s, s d, t, t
Canard lecture
On accorde mal, maintenant ?
une balle, un imp (Newstuff #491, Edge, Duke it out in Doom, John Romero, DoomeD again)
Canard zizique : q 4, c, d, c, g, n , t-s, l, d, s, r, t, d, s, c, jv, c, g, b, p, b, m, c, 8 b, a, a-g, b, BOF, BOJV, c, c, c, c, e, e 80, e b, é, e, f, f, f, h r, i, J, j, m-u, m, m s, n, o, p, p-r, p, r, r r, r, r p, s, s d, t, t
Canard lecture
Athmos : Ça confirme ce que je suspectais depuis toujours, Ash_Crow est un vicieux. Son âme retorse ne vit que pour semer d'embûches le chemin des honnêtes canards, et sa fourberie n'a d'égale que sa profonde méchanceté. :fear:
Athmos : Ça confirme ce que je suspectais depuis toujours, Ash_Crow est un vicieux. Son âme retorse ne vit que pour semer d'embûches le chemin des honnêtes canards, et sa fourberie n'a d'égale que sa profonde méchanceté. :fear:
J'ai souvent entendu "les mals aimés" (avec le bon gros zzz en liaison) de la part de je ne sais plus quel professeur ainsi que "les mals entendants" mais vu que mon correcteur firefox me le souligne en vaguelettes rouges je vais allez poster dans la révélation du jour.
Bref tout ça pour dire que le sens et le respect de l'interlocuteur devraient primer sur de telles règles arbitraires.
Pardon ducon (pourquoi ce pseudo d'ailleurs ).
En parlant de mals et de révélation, en voilà une pour moi :
http://fr.wiktionary.org/wiki/malsmals
1. Pluriel de mal dans certaines expressions.
* Un de ces mals de chien.
Athmos : Ça confirme ce que je suspectais depuis toujours, Ash_Crow est un vicieux. Son âme retorse ne vit que pour semer d'embûches le chemin des honnêtes canards, et sa fourberie n'a d'égale que sa profonde méchanceté. :fear:
Contradiction spotted*.
Et combien, dans le même temps, de mots disparaissent ? On parle chaque année des nouveaux venus dans le dictionnaire, assez peu de ceux qui partent à la corbeille.
Quand bien même le nombre total de mots augmenterait (je n'ai pas les chiffres en tête), ce n'est pas le wordcount** qui compte. Il faudrait peut-être un jour penser en qualitatif et pas seulement en quantitatif.
C'est un gros problème. D'un côté je suis tenté d'être d'accord avec toi : après tout, l'argument "non mais vous avez vu/entendu/lu les jeunes, rhalala où va le monde ?" est ressassé à chaque génération depuis... ben depuis toujours, en fait.
De l'autre on peut quand même s'interroger devant l'appauvrissement du vocabulaire et le délitement de la syntaxe dans l'élite. Écoute un discours de n'importe quel homme politique de la génération de Rocard, par exemple, et compare-le à ce qu'on nous sert tous les soirs aux infos (sans aller jusqu'à Sarko ou Royal qui sont des cas extrêmes). Même chose pour les journalistes. Même chose chez les étudiants : on voit dans des mémoires de master (!) des choses qu'on s'attendrait à trouver chez des élèves de primaire.
Mais ça ne concerne pas que le haut de la pyramide sociale... Récemment je suis tombé par hasard, sur France 5, sur une émission dans laquelle une adolescente parlait dans un français parfait, dont serait incapable la plupart de nos dirigeants actuels, de sa passion pour Sheila. C'était devant un disquaire, dans les années 60. Et puis j'ai imaginé les borborygmes que produirait une ado actuelle à qui on demanderait d'expliquer pourquoi elle aime Lorie.
Quant à la simplification extrême, je n'en dirai qu'une chose : doubleplusungood. Moins un peuple est sensible aux subtilités de la langue, plus il a tendance à voter pour le premier populiste venu. En exagérant un peu, je pourrais dire qu'un peuple sans subjonctif est un peuple mûr pour la dictature. Sans aller jusque là, il est évident qu'un individu qui raisonne avec cent mots et une syntaxe rafistolée n'a pas la même capacité à penser qu'un individu qui dispose de trente mille vocables. Jetez un coup d'oeil aux commentaires de n'importe quel site d'actu et demandez-vous s'il n'y a pas un lien entre l'indigence du fond et la nullité de la forme.
* Oui, c'est un anglicisme, mais justifié par le mème.
** Celui-là n'est pas justifié, mais je le trouve clair et joli.
Dernière modification par L-F. Sébum ; 20/01/2010 à 21h58. Motif: HONTE ! HONTE ! FAUTE D'ORTHOGRAPHE !
Athmos : Ça confirme ce que je suspectais depuis toujours, Ash_Crow est un vicieux. Son âme retorse ne vit que pour semer d'embûches le chemin des honnêtes canards, et sa fourberie n'a d'égale que sa profonde méchanceté. :fear: