Vu chez nos confrère de Clubic, l'Assemblée Nationale est en train de regarder le "projet de loi portant réforme de l'hôpital et relatif aux patients, à la santé et aux territoires". Pris comme ça, bien qu'intéressante pour tous les citoyens, cette nouvelle a peu lieu d'être sur notre site.
Mais il s'avère que l'un des amendements déposés par Roselyne Bachelot concerne très directement le jeu vidéo puisque celui-ci prévoit d'apposer sur l'emballage des jeux vidéos
susceptibles d'entraîner une addiction un message
à caractère sanitaire en arguant que
les adolescents constituent un public particulièrement vulnérable face à la cyberdépendance.
Dans une lettre ouverte adressée au cabinet de la Ministre de la Santé, le Syndicat National des éditeurs de Jeux Vidéos manifeste son mécontentement.
Leur argument majeur est que cette amendement n'a pas lieu d'être puisque
la très grande majorité des jeux vendus aujourd'hui ne pose strictement aucun problème, leur durée de vie totale ne dépassant généralement pas la dizaine d'heures.
Pour le SNJV,
la grande majorité des professionnels de la santé qui se sont penchés sur la question de "l'addiction et du jeu vidéo" concluent sur des pathologies antérieures à la pratique du jeu vidéo pour expliquer certains comportement excessifs et ne manquent pas de souligner, d'une part les bienfaits démontrés de certains jeux vidéo appliqués à la thérapie, et d'autre part la fonction sociale des jeux massivement multijoueurs qui gomment la frontière entre le monde vidéo-ludique et le monde d'Internet.
Par ailleurs, ils dénoncent le rapport remis par les députés Jeanneteau et Grosskosk dénombrant entre 200 000 et 600 000 cyberdépendants sur lequel s'appuie cet amendement en indiquant que
ces chiffres, extrêmement imprécis, d'ailleurs, sont extrapolés de toute pièce, en vague référence à des études traitant de façon très générale l'utilisation d'Internet et non du jeu vidéo
Alors, que retenir de cette discussion ?
Que, si l'on se fie aux déclarations des éditeurs de jeu, ils ont bien conscience que leurs jeux ont une durée de vie pitoyable… et, en prenant un raccourci un peu vulgaire, que c'est pour nous préserver de la cyber-addiction ?
Que nous ne savons pour l'instant pas quelle est l'instance qui décidera quels sont les jeux qui sont susceptibles de déclencher un phénomène de dépendance ?
Que nous aurons bientôt sur World of Warcraft la mention : "Selon la loi 91.32, JOUER TUE" ?