Y'en a qui participe aux 10 mots de la francophonie ? 10 mots autour d'un thème pour un "concours" qui a lieu dans tous les pays francophones ...
Y'en a qui participe aux 10 mots de la francophonie ? 10 mots autour d'un thème pour un "concours" qui a lieu dans tous les pays francophones ...
Dernière modification par helldraco ; 23/05/2015 à 17h08.
Bonjour à vous ! (je déterre le topic, hop)
Premier post dans ce topic, alors je vais me présenter un peu, j'écris depuis un peu plus de 10 ans (j'en ai 28 aujourd'hui), j'ai publié mon premier livre vers 19 ans, avec véritable éditeur et financé par le conseil général de ma région de l'époque. C'était une expérience intéressante, mais ça a été beaucoup de travail pour pas grand chose à mon goût : j'aime écrire, pas courir derrière les financement, BAT et tout le bordel.
Après ça, j'ai continué d'écrire, en collaboration ou non, mais sans publier : j'écris essentiellement pour moi, car j'écris ce que j'aimerai lire, c'est ma motivation première. Même si j'ai prêté ici et là des textes pour des concours (comme celui là) où pour dépanner des corpus de textes que des connaissances montaient (comme celui ci).
Depuis quelques années, et en concordance avec mon goût pour la culture libre, je publie sur Internet, gratuitement. Mon premier projet fut un blog à quatre mains, eneslore.com. En stand-by aujourd'hui et depuis pas mal de temps.. Mais voici un de mes textes que j'aime le plus.
Et aujourd'hui je recommence un projet via le webzine Metafictions.fr, où je tiens une rubrique de nouvelles orienté Jeux Vidéo.
Dernière modification par Dross ; 02/08/2016 à 17h24.
Tiens déterrage pour poster mon petit étron. (j'ai chatté sévère je me souvenais plus du nom du topic, j'ai cliqué en premier sur la page "5" et boum il était dessus !
Le collectionneur
-Il a l'air intéressant ce livre que vous lisez là
-Hein ? Oui en effet il me passionne et justement je voud...
-C'est amusant je suis un peu dans les écrits moi aussi !
-Vraiment ? Et bien j'en suis ravi, si vous le permettez je...
-Je suis un collectionneur, un collectionneur de ponctuations.
-Pardon ?
-Je dis que je collectionne les ponctuations.
-Les ponctuations ?
-Oui, collectionneur de ponctuation.
-Je ne saisis pas...
-De ponctuation quoi, point d'interrogation, guillemets, parenthèse etc.
-Ah oui évidemment, où avais je la tête, des guillemets... c'est heu... pas banal.
-Pas vraiment, non c'est même plutôt rare, mais nous sommes une petite communauté malgré tout.
-J'ai du mal à visualiser, à dire vrai.
-Vous n'avez jamais vu de ponctuation ?
-Si bien sûr dans les romans, les journaux, tout ce qui est écrit en sommes, mais je n'imaginais pas que des personnes puissent leur prêter un intérêt assez fort pour les collectionner.
-La ponctuation ? Aucun intérêt ?
-Et bien...
-Monsieur, la ponctuation est strictement indispensable à l'écriture, elle permet de nuancer le propos, de structurer un texte ou tout simplement de le finir.
-Oui d'accord, mais... En faire collection?
-Et bien? Certains collectionnent les canards en porcelaine, d'autres les voitures, moi c'est la ponctuation.
-Bon, admettons, et comment se présente votre collection?
-J'ai plusieurs étagères, des présentoirs, ainsi qu'une cave où je stocke ce que je ne peux mettre en vitrine.
-Oui évidemment, en vitrine ça va de soi... Je voyais ça moins... plus... Je ne sais pas...
-Oui j'avoue que je suis assez fier de ma collection, et je ne rechigne pas à la montrer aux curieux.
-Ça doit être diablement intéressant, en effet... Je vais d'ailleurs en chercher dans mon livre là...
-Des années que je suis pris dans l'engrenage, c'est comme qui dirait ma passion.
-...Vous collectionnez toutes les ponctuations ? C'est pas un peu vaste ?
-A dire vrai je me suis spécialisé sur les points d'interrogations, du 19eme siècle, mais évidemment avec le temps, j'ai accumulé des petites bricoles de ci de là.
-Du 19eme siècle ! Forcément ! Pourquoi cette période ? Pourquoi les points d'interrogations ?
-Et bien tout d'abord la forme, j'ai toujours trouvé le point d'interrogation très esthétique, sa forme arrondie, ses courbes presque féminines sont tout à fait sensuelles n'est-ce-pas ? Et puis c'est facile à ranger.
-On peut voir ça comme ça en effet...Facile à ranger?
-Oui j'utilise un système de tringle sur laquelle je suspens ma collection, sauf les pièces vraiment unique évidemment qui ont un traitement spécial !
-Ah oui forcément, comme des cintres quoi. Et le 19eme siècle?
-La belle époque du point d'interrogation, la science qui s'invite dans le quotidien de tous, des questions à toutes les échelles de la société... tout ça donne une réelle variété dans les points d'interrogation, certains sont plus précieux que d'autres, plus raffinés, d'autres sont au contraire bien plus « brut », infantile parfois, j'ai d'ailleurs en ma possession un point d'interrogation ayant vraisemblablement terminé un « pourquoi » d'un enfant d'une famille modeste.
-Wouaw en effet une fort belle pièce... et... comment en êtes vous arrivé à cette conclusion?
-L'évidence : la courbe est tremblante, mal assurée, le point n'est pas parfaitement aligné la matière est basique, courante, telle qu'on en avait dans les corons.
-On peut donc expertiser un point d'interrogation, qui l'eut cru ?
-Oui mon cher, comme qui dirait le point d'interrogation est le miroir de l'âme ! et j'en ai d'autres tout aussi estimable : celui d'Emile Zola est une pièce maîtresse de ma collection, et j'en ai un authentifié comme étant de la main même de Talleyrand !
- Fascinant...Comment vous procurez vous toutes ces merveilles? Ça doit pas être évident.
-Je suis plutôt de la race des chineurs, je parcours les brocantes, vide greniers à la recherche de la perle rare, ça fait partie du plaisir, vous en conviendrez, parfois je fais des échanges avec d'autres mordus comme moi, mais c'est rare.
-Ah oui forcément en brocante...Et c'est facile à trouver?
-Plutôt, oui, surtout qu'actuellement on assiste à une explosion de la ponctuation, on en met partout à toutes les sauces et les gens ne savent plus quoi en faire et cherchent à s'en débarrasser... C'est d'ailleurs pour ça que je me suis focalisé sur ceux du 19eme siècle, plus rare et prestigieux tout en restant à la porté de mes modestes revenus.
-Je n'ai jamais entendu parler d'une explosion de la ponctuation...
-Vraiment ? Avez vous jetez un œil sur internet ? Dans un SMS ? Tout ces émoticônes, de quoi sont-ils composés ? Et oui, de parenthèses, points virgules, de tirets et je ne sais trop quoi encore, il y en a partout, dans tout les sens, entremêlé de manière totalement anarchique.
-Vous exagérez ce n'est pas du hasard ça compose de petits personnages rigolo !
-Qui a besoin de ça ? Les incapables du second degré-? Remarquez c'est pas nouveaux, j'ai ouï dire d'une tentative de création d'un point d'ironie, au 19eme justement, heureusement la tentative a été étouffé dans l’œuf. Non, cette explosion de la ponctuation a totalement dévalorisé sa fonction première qui est de rythmer un récit.
-En tout cas c'est bien intéressant tout ça... Et vous disiez faire des échanges ? Genre deux points d'exclamation contre un point de suspension ?
-Absolument, comme tout collectionneurs nous nous mettons en relation les uns avec les autres pour nous aider mutuellement dans nos recherche. Par exemple j'ai un amis spécialisé dans les parenthèses, une collection difficile
-Difficile?
-Et oui, on trouve souvent l'ouverture, ou la fermeture d'une parenthèse, mais les deux à la fois ce n'est pas une mince affaire, il est donc important pour lui de multiplier les yeux et les achats. Entre nous, il est un peu dérangé, je ne voudrais pas être à sa place, sa maison regorge de demi-parenthèses, et quand bien même il en aurait une paire assortie il lui faudrait un temps fou pour s'en rendre compte et les accoupler. Par contre l'avantage c'est pour le rangement.
-Le rangement ? Ah oui j'imagine que ça pose comme des livres dans une étagère !
-Non, pas du tout, comment voulez vous qu'elles tiennent debout ? C'est valable pour les crochets ce que vous décrivez, non, pour les parenthèses il suffit de les empiler, comme des assiettes
-En effet c'est tout à fait logique... Ah c'est malheureux mais je dois écourter notre passionnante discussion, j'arrive à mon arrêt.
-Tiens étrange coïncidence je descends ici aussi !
-Ah décidément je joue de...
-Quelle chance en effet !
-Vous m'enlevez les mots de la bouche...
-Ça vous dirait de jeter un œil à ma collection ?
-Vous voulez me montrer votre incroyable collection, et bien... bah après tout pourquoi pas j'ai du temps devant moi et vous avez éveillé ma curiosité on va dire.
-Magnifique suivez moi ma maison est à deux pas.
-Entrez je vous pris et ne faîtes pas attention au désordre.
-Ne vous inquiétez pas j'ai l'hab...
-oui ?
-...
-Que se passe-t-il-? On dirait que vous avez vu le diable !
-Mais ? Vous avez vraiment une collection de...
-Ahah vous êtes épaté avouez le !
-A dire vrai je suis estomaqué, je n'imaginais pas une seconde tomber sur une véritable... Je ne pensais pas voir une aussi belle collection.
-Oui on me le dit souvent mais il faut avouer que c'est moins fréquent que les philatélistes.
-Oui tiens, d'ailleurs comment vous appelle-t-on?
-Des poncttophiles, tout simplement. Tenez, regardez celui là il vient d'Asie il n'a pas la forme habituelle, mais c'est justement ce qui m'a intéressé.
-En effet c'est original et celui là sur son chevalet ?
-C'est celui de Talleyrand dont nous parlions tantôt, belle pièce non ? Il a du caractère ça crève les yeux, on pourrait dire beaucoup de Talleyrand juste en examinant ce point d'interrogation.
-Je vois quelques points d'exclamations aussi, de toute les tailles dans tout les styles. Quelques guillemets, mais il manque des pièces.
-Oui les guillemets sont encore plus dure à trouver, on tombe rarement sur des jeux au complet, imaginez : 4 pièces !
-Justement, comment se fait-il qu'il ne manque aucun point sous les points d'interrogations-?
-Et bien je n’achète jamais de points qui ne soit en excellent état tout simplement.
-Oui mais beaucoup de points doivent se perdre non ? Comme pour les parenthèses !
-Ah je vois ce que vous voulez dire, en fait pas du tout, les deux parties bien que séparés sont indissociables, si il manque le point c'est qu'il est cassé.
-Pas d'esperluette ?
-Non, ce n'est pas vraiment de la ponctuation, c'est un logogramme, je ne veux pas trop me diversifier vous comprenez.
-Oui effectivement... Ah voici la fameuse tringle, ça a l'air pratique en effet.
-Attention quand vous les manipulez ce ne sont pas des manteaux...Attendez vous avez fais tomber quelque chose en entrant.
-Qu'est ce donc ?
-Vous ne les reconnaissez pas ? Vos points de suspensions quand vous avez vu ma collection !
-Je les ai perdu à ce moment là ?
-Sûrement oui, je les garderai bien, si vous le permettez, ils n'ont rien d'exceptionnels, un peu de sarcasme, beaucoup d'hébétude, mais ça fait une pièce plus personnelle.
-Ma foi ils ne me manqueront pas je suppose.
-Oh non, je vais les mettre dans ma boîte de tri en attendant de trouver un endroit où les exposer, tenez, passez la moi, la petite, devant vous, mais prenez garde elle est assez lourde.
-Celle-ci ? Je vous passe çaaaaaa...merde !
-Oh nooon...
-Le fond s'est décollé je suis désolé.
-Oh-la-la il y en a partout. C'est une catastrophe.
-Bon sang tout ces points de suspensions, je vais vous aider à les ramasser.
-Je vous remercie, mais je crois que je préfère m'en charger.
-Je crois que je vais m'en aller.
-Je vais en avoir pour des heures à reclasser et organiser tout ça...
-Vous savez, je regrette de ne pas vous avoir cru
-Comment ça ?
-Et bien l'idée de collectionner des points d'interrogation me paraissait tellement incongrus que je pensais avoir affaire à un manipulateur ou un fou.
-Merci, c'est très aimable cette façon de voir les choses, je suppose que vous n'avez pas de passe-temps ?
-Détrompez-vous, au contraire, je suis moi même collectionneur dans l'âme.
-Oh, monsieur collectionne les papillons, les petites voitures ?
-Les expressions imagées.
-Les... quoi ?
-Les expressions imagées.
-Vous me prenez pour un idiot c'est ça ?
-Pas du tout je suis d'ailleurs spécialisé dans les expressions imagées météorologiques
-Météorol...
-Et je vous invite samedi prochain à venir manger chez moi. Je dois justement recevoir une pluie de chiens et de chats cette semaine, cadeau d'un ami anglais !
Dernière modification par cailloux ; 16/04/2021 à 20h49.
Ça casse pas des briques sur un canard...
Bon je me permets de raviver ce topic d'entre les morts, après le chouette texte de Caillou. En attendant d'avoir peut-être un OP remis à jour (voire un changement de section dans Canard Café ?)
Bref. je vais parler de mon expérience perso en matière d'écriture. Rien de fabuleux, j'ai toujours pas réussi à publier un truc, mais quelques pas ont été faits malgré tout.
Quand j'ai répondu pour la première fois ici, en 2008, j'étais jeune et plein d'illusions. Je bossais sur un projet de roman (qui n'a pas encore vu le jour, et qui ne le verra peut-être jamais !) depuis 2-3 ans. J'avais écris quelques petits textes pour m'amuser, mais dont j'étais assez fier. J'étais d'ailleurs suffisamment fier de mon ébauche de roman pour la partager avec mes proches. Bon avec le recul, tout était incroyablement mauvais, MAIS il y avait des idées intéressantes, et c'est finalement l'élément clef. Si vous savez écrire, mais que vous n'avez rien à dire, ben ça sert à rien.
J'ai mis du temps à prendre conscience de mon manque d'expérience. Eh oui, on n'apprend pas à écrire tout seul dans son coin, sauf à être un génie, et encore... Après plusieurs années à tourner en rond sur mon brouillon de roman, j'ai décidé de le laisser de côté. Je n'en pouvais plus de subir cette œuvre inachevée. Alors je me suis lancé dans l'écriture de nouvelles. L'exercice reste ardu, car court ne veut pas dire simple, mais c'est à partir de ce moment-là que j'ai réellement commencé à progresser. Mes premiers textes étaient bien entendu imparfaits, mais portés par une idée intéressante. Je les ai retravaillés au fur et à mesure que je m'améliorais, en écrivant plus, en suivant des ateliers, des concours... Jusqu'à ce qu'une idée prenne un peu plus d'ampleur que les autres. En un peu plus d'un an et demi, j'ai pondu mon premier roman court, que j'ai fais relire par un professionnel. Je l'ai corrigé et recorrigé (jusqu'à en avoir marre de ma propre histoire) pour finalement envoyer le manuscrit à une maison d'édition. Pas de réponse pour le moment, je n'en espère pas grand chose de toute façon, c'était plus pour franchir le pas qu'autre chose. Je pense quand même insister auprès d'autres éditeurs.
Aujourd'hui j'ai plusieurs textes en cours, et bien plus d'idées qu'à l'époque où je me bornais à loucher sur mon roman. J'ai appris pas mal de chose sur mon écriture et l'écriture en général, même si il reste encore beaucoup de travail. Le style et la technique, ça s'améliore, il suffit de bosser.
Enfin, j'ai quelques textes que j'ose publier sur internet (deux pour le moment, d'autres devraient suivre tôt ou tard), à lire ici :
http://welovewords.com/search?utf8=%...3&q=musaraigne
https://www.wattpad.com/user/Musaraigne34
Ce serait intéressant de voir les expériences de ceux qui avaient participé ici il y a plus de dix ans...
Dernière modification par Akodo ; 25/06/2020 à 16h14.
Allez un autre texte, j'ai retrouvé un début sur un vieux fichier, je sais plus trop où je voulais aller, mais ça devrait être pas trop mal.
La mise en page est foireuse, désolé. c'était pas si mal sur mon notepa
PS : c'est surement confus comme texte.
Spoiler Alert!
Dernière modification par cailloux ; 28/12/2020 à 17h50.
Ça casse pas des briques sur un canard...
Ce début est assez intriguant en tous cas Et le format façon rapport est plutôt bien trouvé pour le contexte, j'aime bien
Un écrivain qui se livre, c'est un peu comme un canard qui se confie.
Un truc sur lequel je suis en train de bosser. Y'a juste le début et c'est le premier exercice que je tente d'un récit à la première personne et sans dialogues, pas sûr d'être bien à l'aise avec le style ^^
Spoiler Alert!
Un écrivain qui se livre, c'est un peu comme un canard qui se confie.
Salut les canards à plumes,
@cailloux: Le dialogue sur le collectionneur de ponctuations
@Cassin: j'aime bien le style du premier paragraphe avec adresse à un interlocuteur muet (c'est un peu trop évident que le lecteur est le réel destinataire, par contre.) Et le tueur en série au ton ingénu et un peu perdu, c'est intéressant.
Bon courage à ceux qui cherchent un éditeur, même Gallimard ne prend plus les manuscrits en ce moment!
http://www.gallimard.fr/Footer/Nous-contacter
J'imagine qu'ils ont été ensevelis des manuscrits des wannabes des différents confinements.
Oui, et qui manifestement ne sont pas des lecteurs.
une balle, un imp (Newstuff #491, Edge, Duke it out in Doom, John Romero, DoomeD again)
Canard zizique : q 4, c, d, c, g, n , t-s, l, d, s, r, t, d, s, c, jv, c, g, b, p, b, m, c, 8 b, a, a-g, b, BOF, BOJV, c, c, c, c, e, e 80, e b, é, e, f, f, f, h r, i, J, j, m-u, m, m s, n, o, p, p-r, p, r, r r, r, r p, s, s d, t, t
Canard lecture
Oui, sans doute. Service des manuscrits fermé chez gallimard, chez actusf, chez l'atalante, chez la reine blanche etc. Le bélial y pense aussi si j'en crois leur forum, où des éditeurs d'autres maisons disent être aussi débordés.
Si vous avez un manuscrit sous le coude, mieux vaut le garder au chaud car je ne pense pas que les services encore ouverts consacrent beaucoup de temps à chaque texte qu'ils reçoivent.
C'est pas nouveau, si t'est un inconnu tu a intérêt à ce que tes 2-3 premières pages soient bonnes sinon tu risque d'être dégagé dès la lecture de celles-ci.
Petite nouvelle de mon cru, ambiance Gamergate. Dites moi si elle vous plait.
Raid mascu
« Ok… Ok… répéta Razor comme un mantra. »
Il ramena le fusil contre sa poitrine et passa une tête au coin du Claire’s accessories. L’allée était déserte jusqu’au Darjeeling. L’obscurité empêchait de voir au-delà. La lumière venait de la fosse, située dans son dos.
Pas bon, ça.
Il trottina, plié en deux, jusqu’à une poubelle débordant de papiers gras. Il s’accroupit vivement pour se mettre à couvert.
Il avait gagné quinze mètres.
« Les terros ? Où sont les terros ? haleta-t-il sur le canal.
— C’est toi, l’hétéro : oublie jamais ça, ironisa Ninefrag.
— Lol, commenta 8_TaNk_8.
— Medic, tu es où ? demanda StolenElection.
— Je sais pas, fit Razor.
— Regarde la mini-map.
— Noob, soupira Ninefrag. »
Razor n’arrivait plus à visualiser la carte du briefing. Sa position ne lui disait rien.
« Je suis en place, annonça 8_TaNk_8.
— Medic ?
— Je sais pas !
— Magne !
— Fucktard. »
Razor se redressa, fusil à l’épaule. Le canon de son arme balaya l’espace d’un mouvement saccadé.
Il avança en zig-zags jusqu’à l’endroit où l’allée faisait un coude. Adossé à une vitrine, il expira deux fois puis, de nouveau, passa une tête : la perspective du couloir se perdait dans les ténèbres.
« Merde, jura-t-il entre ses dents. »
Ses yeux inquiets, qui roulaient dans leurs orbites, s’arrêtèrent sur l’enseigne du Darty.
Ah.
Il savait où il était.
C’était une allée parallèle à l’artère principale. En continuant tout droit, il déboucherait sur l’UGC où les terros étaient retranchées.
Un soupir de soulagement sortit de ses lèvres tremblantes.
« Je suis à 400 mètres, annonça-t-il sur le canal. »
Deux silhouettes se dessinèrent à la périphérie de son champ de vision.
Il se retourna et arrosa le Darjeeling en criant.
La rafale de gros calibre fracassa la vitrine et fit mouche. Elle perfora la cage thoracique de la première, réduisit son bras gauche en bouillie cartilagineuse et l’envoya bouler dans les rayonnages. Elle frappa la seconde en pleine tête, la décapitant avec une facilité déconcertante dans un concert de tintements cristallins.
« Deux frags ! Headshot !
— Ah ouais ? Et pourquoi on n’a rien au scoreboard ? demanda StolenElection. »
Razor s’approcha du carnage. Il venait d’abattre deux mannequins, l’un en tanga et soutien-gorge balconnet, l’autre en nuisette de satin noir.
« Bravo, le génie ! Quand t’auras fini ta chasse aux pigeons, tu nous feras signe, hein ? ricanna Ninefrag.
— J’ai cru que c’étaient les terros !
— Fais pas ton cuck ! Tu chies dans ton froc, ou quoi ? C’est rien que des gouines et des shemales !
— Il y a des shemales ? souffla Razor avec effroi.
— Noob.
— Noobody, noobody, noob… chantonna 8_TaNk_8. J’ai un visuel, s’interrompit-il. Elles ont dû entendre l’autre attardé.
— On rush sans l’attendre, décida Ninefrag.
— Eh ! Je suis pas stuffé pour push sans medic, moi, objecta StolenElection.
— On s’en fout. Go, go, go !
— Ramène ton cul, Razor, putain !
— C’est le moment de faire parler le skill! commenta 8_TaNk_8.
— Yolo ! »
Bruits de course feutrée et cliquetis d’armes sur le canal.
Puis, la fusillade, énorme, brutale ; saturation totale de l’espace sonore ; Razor, tétanisé.
« Arrête de spammer le comptoir, bordel !
— Là ! Là ! »
Feux croisés. Nouvelle explosion sonore, cri déchirant.
« Salle 5 ! Couvre-moi ! »
Le plop d’un fumigène qu’on dégoupille puis la détonation des armes, le boucan d’enfer d’objets pulvérisés qui frappent les murs et se répandent au sol. Un grognement inarticulé.
« TaNk ? TaNk ? »
Razor se donna une gifle.
Ne pas penser. Courir.
Il s’élança.
« Prends la droite ! s’exclama StolenElection.
— Go, go, go ! »
Une porte qu’on ouvre à la volée. La fusillade, encore ; l’impact des balles sur le bois, la bourre, la chair ; les matières qui giclent alentours avec un bruit écœurant de geyser composite ; un cri et le fracas d’une chute.
« Lâche-moi, salope ! Lâche-m… »
Grésillement confus d’un micro qu’on prend à pleine main.
Arrivé à l’entrée du cinéma, Razor s’abrita entre deux caisses automatiques.
« Stolen ? »
Silence sur le canal. Rien qu’un désagréable retour micro.
« Ninefrag? TaNk ? Répondez, les mecs ! »
La peur, dans un brusque ressac, découvrit à Razor l’évidence du danger. Il bondit hors de sa cache et pointa son arme sur les salons d’attente.
On n’y voyait rien. Pas le choix. Il alluma la lampe tactique intégrée à la lunette du fusil puis s’avança à pas prudents.
Cadavre au sol, à onze heures. En tunique et pantalon corsaire. Une terro.
Razor traversa la flaque de sang avec précaution et s’enfonça dans le multiplexe.
Il les sentait. Elles étaient tapies là, quelque part dans ce silence faux.
Les murs étaient habillés de longues bandes blanches qui réverbéraient la lumière.
Elles portaient des inscriptions.
Razor en suivit une de sa torche :
PAPA, ÇA VEUT DIRE QUOI, CONSENTEMENT ?
Une goutte de sueur perla à son front tandis que le faisceau poursuivait sa course :
NOUS SOMMES LA VOIX DE CELLES QUI N’EN ONT PLUS
Il élargit la focale :
C’ETAIT MON AMI : IL M’A VIOLEE ALORS QUE J’ETAIS IVRE
FEMINICIDES : STOP AU TERRORISME PATRIARCHAL
LE SEXISME EST PARTOUT, NOUS AUSSI
LE SANG DE NOS REGLES VOUS DERANGE PLUS QUE LE SANG DES FEMMES BATTUES
ELLE LE QUITTE, IL LA TUE
Chaque collage semblait s’adresser directement à lui. Les majuscules noires scrutaient sa mémoire ; les mots la fouillaient à tâtons ; les phrases soulevaient l’indicible vers la clarté de l’expression.
Razor avait couché avec une fille, une fois, au lycée. Elle l’avait repoussé, pourtant.
Une fois, deux fois, trois fois.
Ils étaient devenus amis.
Les collages tapissaient désormais sol et plafond, transformant le passage en grotte fibreuse de rubans mouchetés. Les messages se faisaient cryptiques :
NE FETICHISE PAS NOS CORPS RACISES
L’ECOLE EST CISGENRE. PAS NOUS
DES SISTERS PAS DES CISTERFS
Il était son amoureux transi, il était son confident, celui qui l’empêchait de faire des bêtises ; un bêta parmi les bêtas qui orbitaient autour d’elle.
Mais ils avaient couché ensemble. Elle était ivre, cette nuit-là. Ils étaient ivres.
C’était le souvenir sexuel de Razor ; celui qu’il convoquait, le soir, dans son lit.
Il ne l’avait pas violée. Elle était d’accord.
Ses phalanges, crispées sur l’arme, se firent douloureuses.
La torche éclaira un drapeau arc-en-ciel qui servait de rideau d’entrée à la salle 5. Sa partie basse était lacérée et brunie par l’impact des balles.
Razor l’écarta de la pointe de son fusil.
La salle était éclairée. Il progressa à pas de loup sur un tapis d’échardes et de gravats.
Sa prudence lui permit de sentir le fil tendu à hauteur de cheville avant que son poids ne l’emporte en avant.
Ninefrag et StolenElection avaient dû se prendre les pieds dedans. Derrière, il y avait l’escalier qui desservait les rangées de sièges.
Razor enjamba le fil.
La salle était vide, à l’exception du premier rang.
Les trois membres de son squad y étaient assis, visage tourné vers l’écran.
L’angoisse essora l’estomac de Razor.
« Putain… gémit-il. »
Il descendit, flageolant, haletant ; envoûté par le spectacle sinistre de ses teammates inanimés.
Ils n’avaient jamais pu en discuter. Deux jours après, elle s’était mise avec le mâle alpha débile dont elle était amoureuse. Elle n’était plus jamais seule.
Ninefrag, 8_TaNk_8 et StolenElection étaient vivants. Assommés. Ligotés.
Les liens de Ninefrag lui maintenaient les jambes écartées. On distinguait son sexe rétracté par le trou découpé dans son treillis. Autour de son cou, une pancarte s’interrogeait :
MANSPREADING : EST-CE VRAIMENT NECESSAIRE ?
8_TaNk_8 mordait une gag ball en caoutchouc. Des filets de bave en dégoulinaient sur un second écriteau :
MANSPLAINING : LA SOLUTION
« Putain ! Putain ! fit Razor. »
StolenElection, bâillonné au scotch brun, releva la tête d’un coup.
Il s’agita, yeux exorbités, et poussa un cri étouffé.
« Lâche ton flingue, intima une voix flutée dans le dos de Razor.
— Pas de blagues, ajouta une autre, plus grave. »
Razor tremblait. Il se baissa lentement pour déposer son arme. StolenElection secoua frénétiquement la tête.
« Bouge pas ! s’exclama la fille qui vint ramasser le fusil. »
StolenElection meugla une injonction incompréhensible.
Razor pleurait, mains levées.
Il avait songé à la tuer ; à se tuer. Oui. Mais il ne l’avait pas fait.
« Alors, le mascu’, on a les miquettes ? demanda une nouvelle voix féminine.
— On n’avait pas d’armes, expliqua la fille qui s’était reculée, fusil en main. »
La tête de StolenElection était retombée sur sa poitrine.
« Ils ont tué Sabrina et Gloria. Butons-les.
— Ça sert à rien, répondit la fille armée.
— On l’émascule et on lui colle les couilles dans la bouche.
— Pas de violence. »
Ça n’avait pas duré 5 minutes. Elle n’avait pas dit non. Elle n’avait pas dit non. Elle n’était pas… consciente.
« On l’attache, la tête à l’envers : #EduquezVosFils.
— Oh. Bien.
— On le prend en train de chialer : #LaPeurAChangéDeCamp.
— Oh ! Mieux !
— Elle était d’accord ! cria Razor.
— Planquez-vous ! »
Il hurlait encore à pleins poumons quand la grenade lui explosa dans la main.
Sur le chat :
« Razor ?
— Laisse. Elles lui ont hacké le cerveau.
— Osef.
— Respawn ?
— Go. »
Le début résume tellement bien pourquoi je ne fous jamais les pieds en multi
La suite est plus glauque, mais ça reste bien écrit, j'aime bien
Un écrivain qui se livre, c'est un peu comme un canard qui se confie.
Les texte est original, sur le fond et la forme, mais un peu trop décousu à mon goût. J'avoue ne pas avoir compris grand chose. C'est quand même bien écrit.
Je reviens sur le topic un peu plus d'un an après ma dernière intervention. Ça a un peu bougé de mon côté, puisque j'ai publié une nouvelle dans un recueil "Apocalypse" aux éditions des Tourments, après avoir participé à un concours. Mais, plus intéressant, je vais enfin publier mon premier roman, dont je parlais dans mon précédent post. C'est un roman court et humoristique, qui parle de Dieu et de la fin du monde. Je me permets de balancer le lien de l'éditeur ici (livre dispo en précommande), parce que j'en suis quand même assez fier.
Bref ça reste modeste, mais tout ça pour dire que ça n'arrive pas qu'aux autres, alors persévérez !
https://ubik-art-editions.fr/produit...4zjOL1TadEE47Q
Ça c'est cool
J'ai sorti aussi un roman en autoédition une fois. J'en ai vendu une 30aine Mais ça fait plaisir malgré tout
Un écrivain qui se livre, c'est un peu comme un canard qui se confie.
C'est le problème de l'autoédition et des petits éditeurs, faut se bouger vachement si on veut vendre des exemplaires. A priori le tirage initial sera entre 50 et 100, ça reste à définir. L'éditeur prévoit une soirée de lancement pour faire le promo du bouquin et de sa nouvelle collection dans laquelle il prend place. Je connais aussi un libraire qui fait pas mal de salons et se bouge pas mal pour les auteurs qu'il présente. Je pense aussi démarcher quelques librairies sur Montpellier. J'espère que ça va marcher au moins un peu !
Je te le souhaite
Moi je n'avais rien pu faire niveau promo (bègue donc le côté social, c'est pas ça) et la société d'autoédition n'aide absolument pas là-dessus donc c'était surtout du bouche à oreille entre proches.
Un écrivain qui se livre, c'est un peu comme un canard qui se confie.
On va voir ! Je me tâtais vraiment à autoéditer ce texte, je suis bien content d'avoir trouvé quelqu'un qui s'occupe tout à ma place ! ^^
Je mets un petit extrait ici, histoire de montrer à quoi ça ressemble...
Quelque part dans l'entre-monde, à une distance infinie de la Terre, un autre ange s'épongea le front, en sueur. Teh'r était un bureaucrate, au service centralisé de Dieu. Tout autour de lui, d'autres Séraphins, innombrables, recevaient et transmettaient les messages provenant de leurs mondes respectifs. Le brouhaha ambiant l'empêchait de se concentrer, et il maudit la nouvelle organisation de leurs bureaux, en open-space. Cette mode stupide n'avait jamais montré le moindre bienfait, hormis les économies réalisées lors de la construction des locaux.
Quand on l'avait affecté à la surveillance de la Terre, le monde originel, le premier créé par Dieu, il avait été extrêmement flatté, se sentant investi d'une mission sacrée... Il avait vite compris que le poste était un « piège à con », comme on disait dans le milieu. Plus personne ne voulait entendre parler de cette planète, mal fichue, et de ses Humains tellement imparfaits et irrévérencieux. Parmi ses collègues, il était un paria, le gros naze qui s'occupait de la Terre, qui n'était jamais invité aux soirées, à qui l’on coupait la parole au moindre prétexte. Teh'r avait fini par s'y faire, la place se révélant malgré tout confortable, avec avantages en nature et véhicule de fonction. Et puis il fallait bien avouer qu'ils avaient raison, la Terre était le monde qui possédait le moins de Croyants et donc, le moins de valeur. Ce n'était finalement qu'une babiole qu'on avait oublié de débrancher, bien cachée dans un coin.
En général, Teh'r ne prenait même plus la peine de relayer les messages qu'il en recevait, s'épargnant ainsi un travail pénible et inutile.
Cependant, cette fois-ci, c'était différent. Le message d’alerte qu'affichait son écran lui était inconnu, et il avait dû dépoussiérer son classeur de procédures pour l'identifier.
Armageddon. Le Jugement Dernier.
Ce n'était pas une bonne nouvelle, car un Jugement Dernier impliquait plusieurs choses désagréables. Tout d'abord, Dieu en personne devait se déplacer sur le monde concerné, éplucher consciencieusement tous les dossiers accumulés par les Séraphins et en vérifier l'exactitude. Un peu comme un contrôle fiscal, mais en pire. Puis il réduisait le monde en cendres, mettant au chômage technique tous les Anges y travaillant, ce qui n'avait rien de réjouissant.
Teh'r songea un instant à archiver le message et faire comme si de rien n'était, mais sa dernière once de professionnalisme l'en dissuada. Il quitta son fauteuil rembourré pour aller informer l'Archange, le Directeur des Renseignements.
Sur la porte en bois de son bureau était gravée une unique lettre dorée, un G majuscule. Une odeur tenace de fumée de cigare émanait de l'huis. Lorsque Teh'r toqua, il entendit une toux grasse comme une motte de beurre, qui étouffa presque les mots lui ordonnant d'entrer.
L'Archange qui se tenait là avait connu des jours meilleurs. Rongé par la calvitie, les ailes décrépites, il leva sur le petit employé un regard ankylosé d’épais cernes.
« Z'êtes qui, bon Di... bon sang ?! s’exclama-t-il.
— Matricule 00001. Terre, Monsieur Gabriel.
— Terre ?! Elle existe encore celle-là ?!
— Heu, oui Monsieur. Peut-être plus pour très longtemps d'ailleurs. J'ai une Armageddon.
— Quoi ?! Je croyais que ça se faisait plus cette connerie. Vous êtes sûr ?
— On ne peut plus sûr, Monsieur.
— Sacré nom de Di... nom d'un chien. Ça va encore me retomber dessus, comme cette histoire avec Marie... maugréa-t-il. Et si ça me retombe dessus, ça vous retombera dessus ! Allez foutez-moi le camp ! »
Teh'r s'exécuta, trop heureux d'avoir relayé la patate chaude. Il s'empressa de regagner son poste, tout en priant très fort pour que cette affaire ne soit qu'une bête fausse alerte.
Dieu contemplait sa prochaine Création. Une simple masse ovoïde, de taille moyenne, et absolument vierge. Même pas une planète. De la matière à l'état brut, aussi malléable et prometteuse que la meilleure qualité d'argile. Autrefois cet ouvrage lui aurait pris un temps fou, mais de nos jours, avec les nouvelles technologies, c'était bien plus rapide. Cependant, Dieu pensait que ce que l'on gagnait en efficacité, on le perdait en âme, en authenticité. On ne créait plus de mondes comme on en faisait jadis, quand on était artiste, qu'on prenait son temps. On plaçait chaque grain de sable selon tel ou tel gradient sur une plage bordée de palmiers plantés avec attention, on soufflait les nuages à la main dans de l'étoffe éthérée. C'était un travail de longue haleine, mais tellement gratifiant. Parfois, on se plantait, mais ça avait son charme. Les deux sexes, par exemple. Cela faisait bien longtemps que Dieu ne créait plus d'organismes présentant un dimorphisme sexuel. Le sexe unique se révélait bien plus satisfaisant en terme de gestion des comportements, et donc d'hégémonie culturelle et religieuse.
Mais les deux bons vieux sexes comme on les faisait avant, c'était l'assurance de ne pas s'ennuyer pendant des millénaires.
Aujourd'hui en fac de Création, on apprenait à ne se servir que du Canevas, cet outil formidable que justement, Dieu tenait dans sa main, au-dessus de sa planète vierge. Tout y était déjà paramétré et préenregistré. D'un simple mouvement de doigt, on choisissait à l'année lumière près la distance monde-soleil, la puissance des forces de gravitation, les axes et vitesses de rotation des corps célestes. Ce qui réclamait jadis des équations quantiques extrêmement complexes, afin de définir les paramètres infinitésimaux propices à l'apparition de la vie, était maintenant à la portée du moindre diplômé. Une chaîne de montagnes enneigées ? Rien de plus simple, vous aviez trois modèles par défaut, modulables à l'envie pour seulement cinq cent Prédicats. Tout un catalogue de formes de vies reposant sur les cycles du carbone, du souffre, du phosphore, du sydérium...
En conséquence, on obtenait un résultat très convaincant en quelques heures seulement, mais la tâche se révélait assommante et dépourvue de l'intérêt qui avait fait tout le sel de la chose... Sans compter qu'on finissait par créer les mêmes environnements à l'infini. Et qu'on devait s'acquitter d'un abonnement !
Le Canevas de Dieu résonna dans le néant.
« Allô ?!
— Salut Dieu. Je te dérange pas ? demanda Gabriel.
— Heeey, Gabby ! Pas du tout, je réfléchissais juste à ma future Création. La routine quoi, dit Dieu en observant son Canevas d'un œil peu convaincu.
— Parfait. Voilà, j'ai un petit souci administratif de rien du tout...
— Oh, tu sais, moi, la paperasse...
— Ouais, je sais. L'Archange marqua une pause hésitante. Tu fais encore les Jugements Derniers ?
— Les... quoi ?
— Tu sais bien, le déluge de feu, de la poussière à la poussière, le Paradis, l'Enfer et toutes ces conneries.
— Ça me revient oui. Tu parles d’une usine à gaz !
— Ouais. Et ça sent le roussi. C'est l'Apocalypse, quoi. »
Dieu se frotta les yeux avec lassitude. Plus personne ne faisait de Jugement Dernier. Ça prenait un temps fou, il fallait inspecter méticuleusement des milliards de dossiers datant de plusieurs millénaires...
Ce n'était pas rentable. Tout ce temps perdu, c'était autant de Prédicats qui vous filaient entre les doigts. Avec le Canevas, tout était automatisé, une pression sur un bouton et hop, on n'en parlait plus et tout était transféré sur votre compte en ligne.
« Bon, reprit Dieu, quel est le code-monde ?
— 00001. La Terre.
— La Terre... hésita-t-il. LA Terre ?! Merde alors. Je savais même pas qu'elle marchait encore celle-là.
— Oui, ça m'a surpris aussi, avoua Gabriel. Faut dire que ça fait bien longtemps qu'on n'en entend plus parler. La technologie y est tellement dépassée qu'elle ne rapporte plus rien.
— Par contre elle doit me bouffer une de ces énergies... je comprends mieux ma facture du dernier millénaire. On pourrait pas juste, je sais pas moi, la débrancher et l'oublier ?
— Ce serait pas très légal. Si on se prend un contrôle on est marron.
— Dans ce cas je suppose que je devrais y jeter un œil, marmonna Dieu. Merci pour le coup de fil. »
@Akodo : ton extrait est très fluide et drôle, j'aime beaucoup ! Ça donne envie de lire le reste.
Je suis nouvelle sur le sujet, on vient juste de me donner les directions !
Félicitations
Je réponds aussi à Cassin : ce n'est pas tant d'être bègue dans le domaine du social qui entrave tes capacités de promotions, mais les moyens financiers.
J'avais lu le témoignage d'un auteur en auto-édition plutôt à succès (une centaine de millier de ventes dans les pays anglophones) qui expliquait qu'il ne faisait quasiment pas de revenu car 80% de ses bénéfices étaient dépensés dans la publicité (grosse part) puis l'impression, la logistique, le placement en librairie, etc.
Et concrètement, on fait ça comment ?
Il existe des sites de rencontre genre "Adopte un éditeur" ?
PS : si vous connaissez un bon site pour avoir des nouvelles du monde littéraire, je prends.
Pareil pour les concours de nouvelles, j'aimerai m'y remettre
On devrait recenser les éditeurs qui acceptent encore les nouveaux auteurs non connus.
Dernière modification par Lee Tchii ; 15/11/2021 à 14h13.
Oui ça se fait encore, les bouquins The Expanse sont écrits par James S.A Corey, qui est un prête-nom (ils sont plusieurs auteurs derrière en fait, Daniel Abraham et Ty Franck)
Un écrivain qui se livre, c'est un peu comme un canard qui se confie.
Débunkage artisanal 7j/7 sur Scientos.
"L'ennemi est con, il croit que c'est nous l'ennemi alors que c'est lui !"
L'un des meilleurs que je connaisse c'est ActuaLitté. Après si on cherche dans un genre en particulier ça devient plus tendu, en SF je regarde pas mal ActuSF et L'épaule d'Orion, les deux sont d'excellents outils pour faire des trouvailles incroyables. Sinon je lis Métal Hurlant, dedans il y a tout ce qu'il faut savoir en SF de qualité .