Des personnages anthropomorphes permettent-ils de véhiculer plus facilement des concepts typiquement humains comme la religion ou le racisme ?
D.C. : Je ne sais pas. Je n’ai pas véritablement réfléchi à la question. Il faudrait que je demande à mes co-scénaristes, qui sont beaucoup plus intelligents que moi. Ce que je pense des personnages anthropomorphes, c’est que leur apparence est immédiatement associée à un type de psychologique : l’espèce, la taille, la face créent un sentiment de reconnaissance et d’attente immédiat : le tigre féroce, le singe farceur, etc… Sauf que évidemment, quand on a une cinquantaine de personnages (de félins, en l’occurrence) tout le spectre psychologique y passe et on bouscule donc forcément, à un moment ou un autre, les clichés ou les attentes.
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Quand on crée des personnages animaliers, qui vient en premier ? L'animal qui doit correspondre à un caractère ou le caractère qui doit correspondre à un animal ? N'est-il pas tentant de casser les codes en imaginant par exemple un agneau sanguinaire ou un crocodile tout doux ?
D.C. : On a créé des personnages à part entière, dont ils se trouvent qu’ils sont animaliers. C’est à dire que le personnage est venu avant et que sa nature animalière (qui un tigre, qui une panthère, qui un lynx etc), ainsi que son appartenance à une espèce propre, sont simplement venus le compléter, l’enrichir. Comme chaque cycle explore un continent (ou une île, pour le premier) et une « race » ou un « genre » animalier, on a suffisamment de personnages (le premier cycle en compte une bonne cinquantaine) pour passer en revue tout le spectre de la psychologique humaine… Oups, animale.