Des joueurs illustres comme les frères Karabatic sont nommés. Quel est votre sentiment ?
Ce sont des joueurs qui attirent la lumière comme Nikola. Mais ils ont droit à la présomption d’innocence. Là aussi, c’est facile de choisir une tête de gondole et de la clouer au pilori. Mais que ce soit eux, que ce soit Samuel Honrubia, puisque son nom a aussi été cité, ou d’autres, ils sont sur le même pied d’égalité. Ils répondront devant la justice.
Le fait que des joueurs qui gagnent bien leur vie soient au cœur de cette affaire, ça vous inspire quoi ?
On peut pardonner à des jeunes en difficultés quand ils fautent, on peut les aider. Là, ce serait impardonnable surtout quand je pense à l’histoire de ce club ; à tout le travail qui y a été fait depuis trente ans ; à tous les gens, qu’ils soient encore en vie ou disparus, qui l’ont amené là où il est ; à nos partenaires ; à nos salariés qui s’investissent sans compter ; aux huit cents licenciés et aux parents qui nous confient leurs enfants parce qu’on véhicule des valeurs dans lesquelles ils se reconnaissent. C’est un sentiment de grande colère.
On vous sent abattu.
Dans des moments comme ça, on passe par l’abattement et, je le répète, un sentiment de grande colère. Mardi, quand l’affaire a éclaté, j’ai vécu une des pires soirées de ma vie. Mais on représente quelque chose d’énorme dans le paysage montpelliérain et du sport français. On reçoit beaucoup de témoignages de sympathie de la part de personnes qui ne remettent pas en cause ni en doute les forces vives du club. Alors, passé ce moment de colère et d’abattement, on va se battre pour laver l’honneur du club et faire respecter la moralité et l’éthique qui l’ont toujours guidé.
Peut-il y avoir rapidement des conséquences économiques fâcheuses pour le club ?
Vous vous doutez bien que quand le nom d’un club est associé à une affaire comme celle-là, les conséquences peuvent être importantes. On va voir l’évolution des choses. On a la chance d’avoir des partenaires fidèles et anciens. Au-delà des institutions et des entreprises qu’ils représentent, on a la chance de connaître les hommes. Mais j’avoue que je suis quand même inquiet pour la pérennité du club. Il est en grand danger.
Patrice Canayer a dit dans le journal L’Équipe que le club était peut-être en train de mourir. C’est fort, non ?
C’est une sensation que l’on a tous eue. Ces deux derniers jours, j’ai vraiment eu l’impression de perdre un être cher auquel on est très attaché. Sur le fond, bien sûr que je suis de son avis. Comme lui, je suis inquiet pour l’avenir. Mais on va se battre parce qu’on ne peut pas perdre en 48 heures tout le bénéfice de ce qui a été fait depuis trente ans.