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  1. #121
    (Pause terminée, je reprends là ou j'en était. Désolé pour les cartes qui sont restées sur la page précédente.)


    13 aout - 15 aout - Alcantara

    La particularité de la forteresse d'Alcantara, c'est qu'elle est au sud du Tage, avec le fameux pont entre nous et elle !

    Le pont en question, en partie reconstruit depuis, mais qui a toujours sa forme d'époque




    D'après les patrouilles le pont en lui même n'est pas activement défendu par l'ennemi, mais nous voulons éviter qu'il le soit. La marche sur Alcantara se fait donc avec la cavalerie en tète, dans le but de prendre rapidement une tète de pont si besoin.

    Cette précaution ne se révèlera pas nécessaire : Nous ne sommes pas encore en vue du fleuve qu'une canonnade se fait entendre !

    Les éclaireurs nous annoncent très vite la nouvelle : l'adversaire est en train de bombarder le pont à partir des positions fortifiées de la ville, au sud. Ils essaient de le détruire avant notre arrivée !

    Il faut réagit vite, car la destruction sera l'affaire de quelques heures.

    La cavalerie est devant, et est la seule à pouvoir traverser à temps. Mais elle est par contre totalement contre indiquée pour prendre les canons qui sont dans des redoutes. Il nous faut de l'infanterie pour ça...ou attaquer à pieds !

    L'infanterie ne sera pas là à temps. La seule possibilité serait donc de lancer notre cavalerie à l'assaut de redoutes tenues par une force totalement inconnue, à pieds, après avoir passé un pont qui pourrait être détruit entre temps et les bloquer sur l'autre rive. Le F.U.N quoi !

    Après discussions avec le général Duhèsme ("On attaque !") puis analyse approfondie des risques ("Direction le Portugal !"), on décide...de laisser faire l'ennemi.

    Après tout, notre objectif ici était d'empêcher toute incursion ennemie sur les arrières en utilisant ce pont. Si ce pont est au fond de la rivière et qu'il le reste, notre objectif est rempli. Non ?

    Du coup, nous menaçons l'ennemi sur le pont jusqu'à ce que ce dernier s'effondre. Une fois le pont rompu et le feu ennemi terminé, nos ingénieurs s'y précipitent pour soigneusement achever la destruction de ce qui reste et s'assurer qu'il faudra un sacré bout de temps et de moyens pour le réparer.

    Pour éviter une réparation trop rapide et laisser une surveillance, je décide de laisser la division du général Frère sur la rive nord. Cette division terriblement amochée à la bataille de Merida ne fait plus que 1300 hommes (contre 7000 théoriques). Elle restera là avec ses six canons et un peu de cavalerie, dans le but de surveiller le fleuve et d'empêcher toute opération de reconstruction, que ce soit sur ce point ou plus loin sur la rive.

    -----------

    Les ordres donnés à la division Frère, qui reste sur place :

    Général,

    Vous allez être détaché pour une mission cruciale de protection de notre flanc sud et de nos arrières.

    Avec vos hommes et vos canons, vous prendrez position au niveau du pont détruit d'Alcantara. Vos objectifs sont, par ordre de priorité :
    - D'empêcher ou de ralentir sur la durée la construction par l'adversaire de tout moyen de traversée du Tage dans la région d'Alcantara. En vivant chez l'habitant si nécessaire.
    - D'utiliser la cavalerie fournie par le général Duhèsme pour surveiller la rive, repositionner les canons ou rassembler les troupes si besoin, en particulier s'il faut empêcher la création d'un autre point de passage.
    - De prévenir immédiatement le Maréchal Murat à Madrid, le général Duhèsme et moi même en direction de Lisbonne si jamais l'adversaire tentait ou parvenait à traverser
    - De préserver vos forces en reculant sur Alvas si vous êtes menacés par une force supérieure à travers la rivière, puis sur Madrid si vous étiez poursuivi.
    - Dans le cas ou vous n'auriez pas d'autre choix que de rendre les armes, de le faire après avoir détruit vos canons, en les jetant dans le Tage, si nécessaire.

    L'esprit de votre mission est d'empêcher le passage, et de prévenir si vous n'y parvenez pas. Préservez vos forces du mieux que vous le pourrez.
    Je vous laisse libre de vous déplacer et de prendre toute initiative qui s'impose pour remplir cette mission.

    Vive l'empereur, et vive la France !

    Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey


    -------

    Le pont d'Alcantara tel qu'il était dans la réalité après sa destruction par les forces anglaises de Wellington, en 1809. Dans notre cas il est beaucoup plus amoché : nous avons fait tomber plusieurs piles pour le rendre très difficile à réparer.




    Le sort d'Alcantara étant réglé, nous repartons au nord, puis à l'ouest : "Direction le Portugal !!".






    16 aout - 21 aout - Ravitaillement


    Nous sommes enfin au Portugal ! Point carte, histoire de se situer de façon générale :




    Pour le moment, nous n'avons aucune foutue idée de ce qui se passe dans le pays, et de la façon dont Junot à pu tenir jusque là.

    Nous savons simplement qu'il y avait des troubles Portugais dans la région d'Abrantes (prochaine forteresse sur la route de Lisbonne), que des Espagnols et Portugais sont venus en renfort de l'est il y a quelques semaines, et que des Anglais essaient de débarquer à l'ouest.

    Notre principal objectif, après avoir déployé le dépôt et ravitaillé, va être de se faire une idée de ce qu'il se passe dans ce foutoir.


    --------

    Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, à l'ouest d'Alcantara, le 19 août à 6h00. Septième message depuis Madrid.
    Pour remise au Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne, à Madrid

    Maréchal,

    Je vous informe que la ville d'Alcantara est toujours entre les mains espagnoles.
    Ces derniers ont commencé à bombarder le pont d'Alcantara en détectant notre arrivée, et nous n'avons pas voulu risquer notre cavalerie dans un assaut à l'aveugle. Nous avons donc préféré regarder l'ennemi détruire son pont, s'assurer qu'il était inutilisable, et continuer notre route à l'ouest en laissant la très diminuée division frère et ses canons sur la rive pour empêcher toute reconstruction.

    Nos arrières couverts, nous avons continué vers Abrantes. Nous marchons à l'ouest, et sommes désormais en approche de Villavella.
    Comme nous avions finalement choisi de ne pas ravitailler avant Alcantara. Nous comptons marcher jusqu'au croisement suivant, et y établir le dépôt pour distribuer des vivres.

    Nous n'avons pas encore de nouvelles de la division Dorsenne
    (NDR : Qu'il a annoncée envoyé en renfort de Madrid quelques courriers auparavant).Je vais envoyer un aide de camp pour connaître leur position.

    Avec mes respects,

    Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey


    --------


    Et ainsi fait. Le soir du 21, nos troupes sont à Vilavella (position du screen précédent), reposées et ravitaillées. Nous sommes parés pour la prise d'Abrantes !


    A ceci près qu'Abrantes en question n'est pas tenu par l'ennemi. Enfin presque : nous savons depuis le 19 que c'est une vague milice Portugaise qui tient la ville. Celle-ci a chaleureusement accueillis les cavaliers de nos patrouilles avec forces gesticulations et gestes obscènes, démontrant ainsi le plaisir qu'ils avaient à voir la ville revenir à son seul et unique roi.


    Une autre information d'importance est arrivée. Un nouveau courrier de Junot est passé près de nos positions, et a à nouveau partagé son colis avec nous.

    ------

    Lisbonne le 18.08.1808 18h08
    Du Général de division Junot, en résidence à Lisbonne
    Au Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne

    Maréchal,

    Les anglais ont malheureusement pris pieds. Les affrontements dans le nord du Portugal ne sont pas à notre avantage, je fais se rassembler mes divisions à Combra. Ensuite, je vais les faire marcher vers Lisbonne afin de préparer une défense avancée .

    Vive l’Empereur, Vive la France et vive l’Empire.

    Général de division Junot


    -------

    Le messager n'a a nouveau vu aucun adversaire sur la route de Lisbonne Le seul élément d'importance dont il nous informe est le fait que le pont sur un affluant du Tage -à l'ouest d'Abrantes- est détruit.
    Rassuré sur le fait d'avoir enfin une ligne de communication, j'envoie immédiatement un courrier à Junot :

    -------

    Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, est d'Abrantes, le 20 août à 11h00, premier courrier.
    Pour remise au Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne

    Général,

    Je suis heureux de pouvoir vous envoyer à nouveau une missive et de vous soulager un peu de votre solitude. Ce dernier mois a dû vous paraître bien long, isolé comme vous l'étiez.

    Sachez que je suis en approche par l'est, accompagné du général Duhesme, et que nous avons ordre de vous apporter tout le soutien nécessaire.
    Nous avons croisé votre messager du 18 août 18h08 à destination du maréchal Murat, qui a eu l'heureuse idée de nous partager son courrier et ses informations.
    Nous envisageons de prendre Abrantes, qui n'est tenue que par de la milice, puis de partir vers la première ville que vous mentionnez dans votre missive pour soutenir vos troupes dans leur mouvement.

    Il nous faudra quelques jours pour mettre ce plan à exécution. Nous vous tiendrons informés de son déroulement.

    Notez que nous pensions suivre une armée de 20 000 espagnols et portugais qui nous précède depuis Alcantara d'une dizaine de jours. S'ils ne sont pas en train de vous affronter sur Lisbonne, c'est qu'ils ont dû remonter vers le nord.

    En espérant que ce courrier vous atteigne et vous trouve en bonne santé, veuillez accepter tous mes respects,

    Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey


    ------


    Cela nous donne, grosso modo, la vision suivante (qui est une grosse amélioration par rapport à notre vue précédente) :




    Nous savons désormais que l'action se passe au nord. vers Combra, et que Lisbonne ne semble pas immédiatement menacée !
    Après consultation de Duhèsme ("On va au Portugal !!!" ), on décide de changer de focus : Plutôt que d'aller vers Lisbonne -ce qui semble inutile actuellement- on va remonter vers la forteresse de Thomar, puis Leyria, puis Combra. L'idée serait d'aller recueillir les restes de l'armée de Junot, ou au pire de taper l'arrière des adversaires sur le secteur s'ils sont encore aux prises avec eux.


    Une fois ravitaillés, nous avançons donc en direction d'Abrantes.


    22 aout - Abrantes

    Petit point carte sur ce secteur du Portugal, parce que vous aurez besoin des noms de villes pour vous y retrouver.




    Le 22, c'est la journée facteur ! Un premier courrier de Junot précise la situation.

    -----------

    Du général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne
    le 21 août à 18h00, réponse au premier courrier.
    Pour remise au Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, est d'Abrantes, l
    Maréchal,

    Je vous remercie beaucoup pour votre courrier qui me soulage. En effet la situation ici n'est pas bonne. Mes troupes ont tenté d'empêcher le débarquement britannique mais sans succès et avec de nombreuse perte, 3 de mes divisions se regroupe pour former une force d'environ 13'000. Elles avaient pour ordre désormais, de revenir à Lisbonne pour renforcer en attendant des renforts. Mais peuvent rejoindre vos troupes si besoin a Abrantes.

    Je suis encore à Lisbonne avec une force limité pour assurer le calme dans la capitale ainsi que sa défense.

    Je ne sais pas où est l'armé de 20'000 dont vous parler.

    Mes respects Marechal, que votre assaut soit couronné de succès.

    Vive l’Empereur, Vive la France et vive l’Empire.

    Général de division Junot


    ----------

    Ma réponse, et un courrier à Murat pour le tenir informé :

    ----------

    Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, à Abrantes, le 23 août à 8h00, second message.
    Pour remise au Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne

    Général,

    J'ai bien reçu votre missive.

    Je vous informe que la ville d'Abrantes a été prise sans opposer de résistance. Nous nous dirigeons désormais vers le nord ouest et la ville de Leyria en passant par Thamar. Nous allons essayer de faire jonction avec vos forces.

    Avez vous pu estimer la taille du contingent anglais ?

    Nous n'avons toujours pas de nouvelle de l'ennemi, j'ai envoyé des patrouilles en direction du nord pour essayer d'y voir plus clair.

    Merci de nous prévenir si la situation venait a évoluer de votre côté.

    Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey


    ----------

    Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, à Abrantes, le 23 août à 8h00, huitième message depuis Madrid.
    Pour remise au Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne, à Madrid

    Maréchal,

    Je vous informe que nous venons de prendre la ville d'Abrantes, qui n'a pas opposé de résistance malgré sa population hostile.

    Nous avons ainsi pu établir le contact avec le général Junot, qui est toujours à Lisbonne avec une petite force, et ne semble pour l'instant pas directement menacé.

    Le reste de son armée est plus au nord, entre Leyria et Combra. Elle a été battue par l'ennemi en subissant de lourdes pertes, et n'a pas pu s'opposer au débarquement des troupes anglaises qui sont désormais sur le terrain.

    Pour notre part, nous nous dirigeons prudemment vers Leyria par Thamar, dans l'espoir de rejoindre les forces de Junot et ralentir la progression de l'ennemi.

    Avec mes respects,

    Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey


    ----------


    Le soir même, nous arrivons à Abrantes. La ville est prise sans aucun combat. Nous ne nous attardons pas, et partons immédiatement vers Thomar.





    (Nouvelle pause, peut être jusqu'à demain. J'ai vraiment du mal à ne pas donner de détails, donc ça me prends vraiment plus de temps que prévu. Vous avez intérêt à me lire et à me soutenir ! Ou à minima à faire semblant de me lire, du moment que vous me soutenez ! )

  2. #122
    On veut la suite

    Merci, ça marche tellement mieu avec vos deux points de vue !

  3. #123
    Citation Envoyé par yopyop Voir le message
    On veut la suite

    Merci, ça marche tellement mieu avec vos deux points de vue !
    Mon point de vue :



    Dernière modification par Bopnc ; 19/03/2022 à 19h13.

  4. #124

  5. #125
    Merci pour les détails, vivement la suite !

    Citation Envoyé par yopyop Voir le message
    Merci, ça marche tellement mieu avec vos deux points de vue !
    C'est clairement plus intéressant, maintenant on peut savoir si Bah raconte n'importe quoi ou non.

  6. #126
    Je lis et je soutiens ta volonté d'assurer le spectacle !

    Citation Envoyé par Crayle Voir le message
    C'est clairement plus intéressant, maintenant on peut savoir si Bah raconte n'importe quoi ou non.
    Si ils se retrouvent face à face, je réclame un duel au sabre pour régler ça. Ca aurait autrement plus de gueule que les AAR de Seymos et LeLiquid !
    « Le rossignol mélodieux cède la place au sombre corbeau, présage inéluctable de la chute d'une humanité décadente. »

  7. #127
    C'est génial. Merci de te faire chier à nous raconter tout ça, je me régale.

    Par contre c'est pute de faire des cliffhanger comme ça.

    LES FRANCAIS VEULENT SAVOIR
    Citation Envoyé par Bah Voir le message
    Jean-Henry LeLiquid, l'ébouillanteur de Monéteau.

  8. #128
    Citation Envoyé par LeLiquid Voir le message
    C'est génial. Merci de te faire chier à nous raconter tout ça, je me régale.

    Par contre c'est pute de faire des cliffhanger comme ça.

    LES FRANCAIS VEULENT SAVOIR
    Brouillard de guerre...c'est raccord avec l'AAR faut attendre que le prochain messager se fraie un chemin au travers des occupations de la vie quotidienne.

  9. #129
    Merci de prendre le temps de partager votre campagne avec nous, c'est vraiment passionnant!

  10. #130

  11. #131
    23 aout - 25 aout - Thomar

    Il pleut à verse. Les hommes sont trempés pendant leur marche, mais ils marchent.

    Les premiers retours arrivent de Thomar. La ville est tenue par des soldats Portugais. Ils ne sont pas couvert par la cavalerie, ce qui nous permet d'évaluer leur force à environs 2000 hommes. Ils ne seront pas un problème.

    Nous arrivons face à la ville le 24 et nous l'encerclons immédiatement pour ne pas que l'information sur nos effectifs ne puisse circuler. Comme il pleut et qu'il est toujours désagréable de mourir mouillé, nous déployons les troupes pour un assaut le 25 au matin.




    Tandis que nous nous déployons, le messager que j'avais envoyé à la recherche de la division Dorsenne (envoyée à notre secours le 10 aout à partir de Madrid). Il m'informe qu'il a bien trouvé la division, mais qu'elle...venait à peine de quitter Madrid suite à une confusion dans les ordres.

    Maigre consolation, elle est désormais accompagnée de la division Reille en plus d'un convoi de ravitaillement. Ce qui porte ces renforts au nombre respectable de 10000 hommes, 1700 sabres et 6 canons. Le soucis, c'est qu'on ne pourra pas compter sur eux avant plusieurs semaines.




    Le 25 au matin, nous lançons l'assaut. L'affaire se règle vite, nous perdons une centaine de soldats et faisons 1500 prisonniers. Ca sera toujours ça de moins à affronter dans une bataille rangée.

    L'après midi, des courriers arrivent. Pour savoir ce qu'il y a plus loin, j'avais envoyé des patrouilles vers Combra. Il n'y a que deux axes pour l'atteindre : L'une est donc partie vers l'ouest, et passe par Leyria, l'autre est partie par le nord est et va directement sur la ville par l'axe secondaire.

    La patrouille est m'envoie rapidement un courrier : elle a croisé une division de Junot, la division Delaborde, qui redescend de Combra. Cette division a été battue le 17 aout à Leyria par un contingent anglais, et est poursuivie depuis. Elle est remontée sur Combra, mais a trouvé la ville elle même en possession des anglais. Elle a donc fait demi tour sur l'axe secondaire pour redescendre sur Lisbonne.

    La patrouille ouest m'envoie aussi un courrier : ils ont été stoppés à Leyria par une force Portugaise accompagnée de cavalerie espagnole.


    En gros, ça donne ça (la division espagnole est dans la mer parce que je ne sais absolument pas ou elle est) :




    Ça sent pas très bon pour Junot, ni pour le nord du Portugal. Visiblement son armée s'est faite disperser, et je doute qu'il en reste grand chose de cohérent.

    A ce stade, (soit parce qu'il s'est fait un peu secouer par l'arbitre, soit parce qu'il réalise que la situation est délicate), mon compagnon Duhèsme s'implique un peu plus dans nos choix. Je lui fait un point de situation, et nous discutons de nos options : Soit nous continuons en direction de Leyria pour y affronter les Portugais, mais sans avoir exactement ce qui nous y attends (écran de cavalerie, comme d'hab). Soit nous reculons à l'est, au croisement de Thomar, pour protéger nos arrières, recueillir les restes de la division Delaborde et intercepter ses éventuels poursuivants que l'on espère un peu isolés.


    Point important : Depuis l'entrée au Portugal et Alcantara, j'ai l'obsession de couvrir notre voie de replis vers l'Espagne. En effet, si j'en crois les différents rapports glanés ça et là, il y a actuellement au Portugal :
    - 20 000 Espagnols
    - Au moins 10 000 Portugais + ceux déjà sur place
    - Deux corps anglais, si j'en crois ce que me dit Junot, chacun évalués à 10 000 hommes.

    Ça fait donc, sans prendre en compte les éventuelles troupes déjà sur place avant l'arrivée des renforts une estimation à 50 000 hommes contre nos 20 000.
    Certes les Portugais sont nuls, et les espagnols pas terribles, mais les deux corps anglais, à eux seuls pourraient méchamment nous entamer.

    Inutile de dire que j'ai assez peu d'espoir qu'une éventuelle grande bataille se termine en notre faveur.
    En même temps, je ne veux surtout pas que des infos "gonflées" par la population hostile -associées à ma nature (plutôt prudente, tendance "tortue")- fassent de moi le "Mc Clellan" de la partie. Je suis donc prêt à tenter une bataille dans ces conditions, mais je veux m'assurer que notre replis soit assuré.

    Mes arguments portent, et nous décidons de revenir à l'est pour intercepter les anglais.

    La journée se termine avec un échange de courriers avec Junot :

    --------

    Du Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne
    , le 24 août à 19h00, réponse au second message.
    Pour remise au Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, à Abrantes
    Maréchal,

    C'est une bonne nouvelle.

    Mes forces sont encore au nord mais je leurs ai ordonné de marcher dans votre direction.
    Le contingent affronté avait approximativement 11000 hommes, 200 sabres, 12 canons.

    Je viens de recevoir une missive, des anglais on été repéré a Coimbra.

    Je vous remercie pour votre patrouille jusqu'à Lisbonne qui ma informé de pas avoir rencontré d'armée en route.

    Je vous préviendrais de mon mieux

    Général de division Junot


    ----------

    Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, à Thamar, le 25 août à 15h00, troisième message.
    Pour remise au Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne

    Général,

    J'ai bien reçu votre seconde missive.

    Je vous informe que la fortification de Thamar a été prise après un bref combat, et que la garnison de deux mille Portugais a été éliminée.

    Nous avons aussi des nouvelles de l'adversaire, aussi que de certaines de vos forces.

    Il s'avère que Leyria est tenue par un contingent adverse, a priori Portugais. Ils sont accompagnés de cavalerie espagnole qui empêche nos patrouilles d'en savoir plus sur leurs effectifs.

    La ville de Combra serait effectivement tenue par les anglais. Nos patrouilles ont fait jonction avec la division Delaborde qui a fuit Leyria après la bataille du 17, est remontée sur Combra, et a fait demi tour après y avoir trouvé les anglais. Ils sont désormais en route pour le secteur de Thamar par la route a l'est de la route principale entre Leyria et Combra. Ils sont actuellement un peu au sud d'Aribaltun.

    Nous allons nous poster au croisement est de Thamar pour les récupérer, et éventuellement détruire leurs poursuivants. Nous verrons ensuite a nous retourner contre les forces de Leyria.


    Notez que la présence de troupes à Leyria est inquiétante, car cela signifie que la route vers Lisbonne leur est ouverte. Je vous encourage à surveiller soigneusement la route a votre nord, et a réfléchir si vous comptez tenir un siège qui risque de s'avérer compliqué, ou si vous comptez évacuer la ville vers Abrantes.

    Le choix pourrait avoir a se faire rapidement, en fonction des ordres que vous avez reçus de l'empereur.


    En ce qui concerne d'éventuels renforts, sachez que dix mille hommes ont été expédiés de Madrid il y'a peu. Ils mettront du temps a arriver, mais leur présence ne sera pas de trop une fois sur place.


    Enfin, la situation étant assez chaotique, n'hésitez pas à nous envoyer toute donnée précise que vous récupérez : batailles, effectifs, lieux, dates. Certaines informations peuvent se révéler précieuses.


    Que le sort des armes vous soit favorable.

    Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey


    -------------




    26 aout - Le croisement de Thomar

    Au croisement, deux déceptions. La première, c'est que nous avons raté la division Delaborde qui a déjà passé notre position et a continué au sud sur Madrid. Elle n'est pas sous notre commandement, et son chef a très légitimement refusé de nous rejoindre. Il a suivi ses ordres initiaux, et continue sur la capitale.

    L'autre déception, c'est que la patrouille de l'est, qui avait continué à remonter sur Combra a atteint la ville sans croiser de poursuivants. Pire, elle a trouvé sa destination inoccupée, les anglais ayant évacué la ville en direction de Leyria, emportant un dépôt français capturé avec eux.
    Notre patrouille y retrouve par contre ce qui semble être les reste de la division de cavalerie Kellerman : 100 sabres qui avaient fuis la ville à l'arrivée des anglais, et sont revenus à leur départ.





    Nouveau brainstorming, du coup : Si les anglais descendent sur Leyria, Lisbonne est ouvertement menacée. Et nous ne savons pas trop ce que nous pouvons y faire.

    Depuis notre départ de Madrid, j'avais régulièrement réfléchi -vu nos ordres- à la défense la plus efficace possible de Lisbonne. Et très franchement, je n'en vois pas trop. A partir d'Abrantes, les routes convergent vers un seul axe unique, avec l'océan à l'ouest, et le Tage à l'est (sur lequel il n'y a aucun pont, pour rappel). Aller défendre par là bas c'est être certain qu'à la moindre défaite on se retrouve coincé, assiégé avec Junot autour de Lisbonne, sans plus de possibilité d'intervenir en Espagne. Sans possibilité de ravitaillement par la mer (à cause de la flotte anglaise) cela signifierait un choix entre une traversée longue et dangereuse du fleuve par bateaux, à l'arrache et sans soutien de l'autre coté, et une dégradation progressive de nos forces, la faim, et finalement la mort ou la reddition. Un désastre dans les deux cas. C'est ma hantise.

    Personnellement, je préconise donc plutôt une opération sur Leyria par l'est, histoire de taper leurs réserves et leur éventuels dépôt laissé sur place, quitte à suivre nos adversaires sur leurs arrières s'ils descendent tous sur Lisbonne. Certes on a des chances de tomber sur plus fort que nous, mais au moins on a de quoi reculer et manœuvrer. Si on arrive trop tard, je ne trouve pas ça trop grave : Notre armée sur leurs arrières va certainement les inquiéter, et les pousser à y consacrer une partie de leurs forces.

    Duhèsme, lui, est partisan de suivre plus littéralement nos ordres d'aider Junot et d'aller défendre Lisbonne. Il propose de se poster derrière un fleuve, au sud de la ville de Povos (flèche bleue).





    Je trouve ça vraiment trop risqué, car c'est un point de non retour en cas de bataille, et défendre derrière un fleuve signifie qu'on s'y fait d'autant plus enfermer : si l'adversaire se met de l'autre coté, c'est à nous de traverser avec pertes et fracas pour nous libérer.

    Après débat, il propose du coup de défendre au croisement juste avant, pour se laisser un axe de replis.
    Après une nuit de réflexion, je finis par accepter : En partie parce que je suis content de voir qu'il s'implique, en partie parce que je n'ai pas vraiment d'autre idée, et en partie parce que je suis à ce moment là en vacances à l'autre bout du monde avec deux enfants en bas âge, et que je n'ai plus trop le temps de creuser le sujet.

    L'idée est risquée, mais gérable. En gros ça consiste à se poster au croisement de Povos (trait bleu en bout des flèches) et à surveiller intensivement toutes les routes au départ de la ville de Leyria:
    - Si l'ennemi vient en ligne droite par le chemin direct -comme on s'y attends- alors il y aura bataille en direction du nord, et il nous suffira de mettre le paquet sur notre droite pour se garder un replis vers l'Espagne en cas de coup dur, profitant de notre mouvement plus rapide.
    - S'il vient par une autre route, on le saura avant d'être sur place ou alors largement à l'avance (s'il temporise) et on esquive en fonction.
    - S'il vient par deux routes en même temps, c'est qu'il a scindé ses forces, et c'est notre meilleure opportunité d'aller affronter l'une d'entre elle isolément.





    C'est donc acté, et nous partons, précédé d'un courrier pour Junot.


    ---------------

    Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, à Thamar, le 26 août à 18h00, quatrième message.
    Pour remise au Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne

    Général,

    A titre informatif : je n'ai pas reçu de réponse à ma troisième missive.

    Je vous informe que la division Delaborde est en route pour Lisbonne par la grand route qui longe le Tage. Elle n'est plus poursuivie depuis Combra, mais le moral des hommes est très mauvais.

    En ce qui concerne la ville de Combra, elle a été abandonnée par l'ennemi le vingt-trois août. Celui-ci est descendu vers le sud en direction de Leyria, en emportant le dépôt avec lui. Notre patrouille y a également croisé un piquet de la division Kellerman, qui y a repris sa position après avoir constaté que la ville était libre.

    Étant donné ces nouvelles informations et le renforcement de Leyria, il nous semble important de venir défendre Lisbonne, sans pour autant permettre à l'ennemi de nous enfermer dans les alentours de la ville.
    C'est pourquoi nous avons mis notre colonne en marche pour descendre défendre au niveau du premier croisement au nord de Lisbonne, ce qui nous permettra normalement de maintenir la route ouverte et de réagir à une tentative d'encerclement.

    Nous en avons pour plusieurs jours de marche. Nous avons envoyé des patrouilles en direction de Leyria par le sud, pour détecter une éventuelle avancée. Nous vous tiendrons au courant si du nouveau se produit.

    En espérant que cette missive vous trouve en bonne santée,

    Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey


    ---------------



    (Nouvelle pause, mais on y est presque. Puis ça vous fait un peu de suspens. )
    Dernière modification par Bopnc ; 20/03/2022 à 20h41.

  12. #132

  13. #133




    (en vrai je sens venir l'anti climax, il va rien se passer il et les français vont rentrer en Espagne )
    Citation Envoyé par Bah Voir le message
    Jean-Henry LeLiquid, l'ébouillanteur de Monéteau.

  14. #134
    Citation Envoyé par LeLiquid Voir le message
    (en vrai je sens venir l'anti climax, il va rien se passer il et les français vont rentrer en Espagne )
    La dernière volée de marches avant la porte. Le chemin, pas la destination. Tout ça, tout ça...
    Dernière modification par Bopnc ; 20/03/2022 à 23h59.

  15. #135
    C'trop bien, merci pour tout le temps passé à nous raconter cette extraordinaire partie.
    Citation Envoyé par scie_sauteuse
    (pas de vulgarité, tout ça)

  16. #136
    On est demain. On veut la suite !

  17. #137
    C'est parti pour le dernier bout du rattrapage.
    (Edit : ah bah non finalement, ça rentre pas avec les images, mais la suite arrive. Promis. )





    27 aout - 30 aout - Croisement de Povos

    Nous partons donc vers le sud, quelques kilomètres derrière la division Delaborde qui nous avait dépassé.





    Le 29, un courrier arrive :

    ----------------

    Du Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne, le 28 août à 10h00, réponse au troisième message.
    Pour remise au Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, à Thamar

    Maréchal,

    Merci pour votre 3eme message.

    Je vous félicite pour vos opérations.

    Je vous transfert le commandement du reste des Divisions Delaborde et Kellerman pour les opérations dans le nord.

    Il faut que je maintienne notre présence à Lisbonne pour des raisons politique et strategique. Je vais utiliser les troupes à ma disposition pour faire des défenses avancé pour interdire le plus longtemps possibe le bombardement et tenir le plus longtemps possible.

    Dans se cas cela fixera leurs troupes.

    Je vous transmettrais biensur toutes informations.

    Pour l'empire.

    Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey


    ----------

    Le message arrive trop tard, Delaborde est déjà passé, et Kelleman est perdu au nord. Ce n'est pas très grave car ils étaient de toute façon dans un sale état. Une fois reposés et ravitaillés, ces quatre-mille hommes lui seront bien plus utiles pour défendre Lisbonne.



    Le 29 au soir et le 30 au matin. Tout s'accélère !

    Nous arrivons sur le croisement, et tandis que nous nous installons je reçoit deux rapports. Le premier vient du sud de Leyria, ou une patrouille qui venait d'arriver sur place a vu passer un convoi de ravitaillement Portugais le matin du 29, du nord vers le sud. L'ennemi est donc bien en route par la voie attendue, et seulement la voie attendue.

    Le deuxième courrier nous le confirme : de la cavalerie anglaise est présente un peu avant la ville d'Otta, à une trentaine de kilomètres de notre croisement et vient vers nous !


    Pas de possibilité d'évaluer leur force, mais nous sommes décidés à nous battre, donc nous nous installons pour les attendre.


    J'envoie un courrier à Junot :

    -----------

    Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, au nord de Lisbonne, le 30 août à 10h30, cinquième message.
    Pour remise au Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne

    Général,

    J'ai bien reçu la réponse à ma troisième missive, mais pas encore à la quatrième.

    Vous l'avez peut être constaté entre temps, mais nous n'avons pas pu reprendre le contrôle de la division Delaborde qui était déja en route vers Lisbonne devant nous. Celle-ci était de toute façon en très mauvais état, et n'aurait pas pu immédiatement mener un combat. Elle vous sera plus utile pour tenir les murs de Lisbonne. De même, les restes de la division Kellerman sont restés à Combra.

    Sachez que l'ennemi arrive. Nos reconnaissances nous informent qu'un écran de cavalerie anglais approche de Lisbonne à partir de Leyria, et qu'il se trouve actuellement entre Otta et Zagarro. Une autre reconnaissance nous a informés que du ravitaillement descendait aussi par la même route. Il est probable qu'il y ait une colonne d'infanterie entre les deux.

    La cavalerie est à grosso modo un jour de marche de notre position, nous nous attendons à ce que la bataille se joue d'ici peu.

    De notre côté nous avons pris position au point précisé dans notre dernière missive, où nous allons défendre l'approche de Lisbonne. En cas de victoire, nous repoussons l'ennemi vers le nord. En cas de défaite, nous aurons le regret de devoir évacuer par le nord-est pour ne pas enfermer nos forces avec les vôtres et ruiner vos chances de tenir un siège prolongé.

    Si des forces fraîches sont disponibles que vous pouvez nous expédier à marche forcée, elles seront les bienvenues.

    Que le sort des armes nous soit favorable.

    Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey


    --------------

    Et un autre à Murat :

    --------------

    Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, au nord de Lisbonne, le 30 août à 10h30, neuvième message depuis Madrid.
    Pour remise au Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne, à Madrid

    Maréchal,

    Les choses s'accélèrent dans notre secteur, et je pense que nous nous dirigeons vers une bataille majeure.

    Après avoir pris la forteresse de Thamar, tenue par une garnison de deux-mille portugais -désormais détruite- nous avons détecté une force espagno-portugaise à Leyria, défendue par de la cavalerie.

    N'ayant pas réussi à intercepter une force anglaise en poursuite, et les forces de Junot étant dispersées et en mauvais état, nous avons décidé de marcher au sud pour défendre Lisbonne, dont la route était ouverte à l'ennemi. L'idée est de mener une bataille défensive avec tout ce que nous avons, sans pour autant nous laisser enfermer dans le secteur de Lisbonne, ce qui nous isolerait et causerait notre perte. Nous sommes donc postés au premier grand croisement au nord de Lisbonne, avec dans l'idée de retraiter en direction de l'Espagne en cas de coup dur.

    La bataille ne devrait pas tarder, car nous avons détecté de la cavalerie anglaise en route de Leyria vers Lisbonne, à une journée de marche de notre position. Cette cavalerie fait certainement écran pour une colonne d'infanterie car nous savons qu'elle est suivie par un convoi de ravitaillement.
    Les forces ennemies recensées dans le secteur sont théoriquement supérieures aux nôtres, mais nous avons encore l'espoir que l'ennemi n'aura pas concentré toutes ses troupes pour son mouvement.

    Puisse la valeur du soldat Français triompher de la lâcheté anglaise.

    Avec mes respects,

    Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey


    --------------


    Reste un élément à régler, dont je n'ai pas parlé mais qui me cause beaucoup de soucis depuis le départ de Madrid : notre convoi de ravitaillement.

    Ce convoi qui se déploie en vingt-quatre heures et se replie en douze permet de ravitailler (en à peu près deux jours) l'intégralité de notre force. C'est donc notre assurance vie dans ce territoire hostile, puisque le seul autre dépôt connu est celui de Lisbonne.

    Le soucis, c'est un c'est aussi une sacré contrainte à trimballer. Il fait plusieurs kilomètres de long, encombre la route, se déplace moins vite que nos troupes, sans parler des 4-5 jours d'immobilité qu'il faut pour se ravitailler (l'attendre, le déployer, se ravitailler, le plier).

    J'avais donc réfléchi régulièrement à l'idée de le déployer quelque part et de nous en servir comme point de chute (Abrantes, Thomar). Mais sans trouver le spot parfait pour ça, et surtout sans accepter l'idée de me séparer de trois ou quatre mille hommes pour le défendre.

    Il nous a donc suivi tout ce temps.

    Il nous a suivi tout ce temps, mais là, il pourrait bien nous gêner. En effet, il se trouve encore un peu plus au nord est de notre position, sur la route, et ne sera pas là avant encore un certain temps. Impossible hélas de ravitailler avant la bataille.

    La question est donc : ou le mettre ?
    -Si je le laisse sur cette route, il pourrait gêner notre armée en retraite et nous faire massacrer.
    -Si je l'emmène sur le champ de bataille, on n'a pas droit à l'erreur car une retraite signifie que j'en fait cadeau aux anglais (et hors de question de leur refiler du bon pinard).
    -Si je le place sur la route de Lisbonne, il sera en sécurité, mais on ne l'aura plus en cas de retraite (prévue vers l'est).

    Je décide finalement de l'envoyer au nord est en direction de Mugem. L'idée est de laisser une bonne journée de marche entre lui et nous. Si la bataille est perdue et que l'ennemi poursuit, on lui ordonne de prendre la route devant nous. S'il ne poursuit pas, on lui donne l'ordre de se déployer pour nous ravitailler à notre arrivée.

    Seul risque, que l'ennemi remonte de Otta vers Santarem, puis redescende de Santarem vers nous. Ce n'est pas complètement impossible, mais en l'état de nos connaissances parait assez improbable. C'est un risque que j'accepte de prendre.






    Et c'est ainsi que nous arrivons au fameux....






    31 AOUT 1808





    La journée commencé tranquillement avec un courrier de Junot, qui est là encore une réponse à mon précédent envoi (la joie des temps de trajet) :

    --------------

    Du Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne, le 28 août à 10h00, réponse au quatrième message.
    Pour remise au Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, à Thamar .

    Maréchal,

    Nos messagers ont dû se croiser.

    Merci pour vos informations. Avec les troupes que j'ai à disposition je fais faire des fortifications temporaires sur les hauteurs devant la ville afin de pouvoir la défendre au mieux et empêcher un bombardement.

    Je n'ai malheureusement aucune information sur nos ennemis à vous transmettre actuellement.

    En espérant que cette missive vous trouve vous aussi en bonne santé,

    Vive l'empire !
    Vive l'empereur !
    Vive la France !

    Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal


    --------------


    Mais rapidement, vers 9h du matin, un courrier arrive à bride abattue, et notre monde s'écroule.

    La nouvelle est sans appel.


    Terrible.


    Écrasante.


    Les anglais, contrairement à nous...


    ...savent lire une carte !

  18. #138
    Et voila (enfin !!!) la dernière partie !


    -----------------------

    Avant de continuer sur l'affaire des anglais et de la carte, et puisque vous avez du temps à perdre , vous ne m'en voudrez pas de faire un petit aparté pour mettre en avant une particularité IRL du vol de l'aigle (et de tout jeux par correspondance en général), un peu masqué par le lyrisme de ce compte rendu.

    Ce soucis, il est induit par le fait qu'on joue depuis plus d'un an.

    En un an, il s'en est passé des choses dans nos vies.

    En un an, j'ai commencé à ne plus trop pouvoir me faire ma session régulière sur carte sur le PC, bien calé avec mon journal des évènements. J'ai commencé à envoyer des ordres depuis mes insomnies à 2h du mat. J'ai envoyé des ordre de la maternité, tapées sur mon portable, après la naissance de mon second. J'ai envoyé des courriers à Murat enfermé dans les chiottes d'un restaurant ou je m'ennuyais. J'ai envoyé toute la série d'ordres depuis Abrantes de nuit, à partir de mon téléphone, en Polynésie, complètement jet laggué, ou j'étais coincé pour des raisons familiales.

    Le timing aussi est étrange. Parfois, une semaine de jeu se passe en quelques jours. Parfois, une journée prends la semaine. On a souvent du mal à dire si des évènements sont vieux ou récents (d'où la nécessité de tenir un petit journal, ou un AAR).

    La géographie aussi est particulière. Les distances sont immenses dans le pays. Elles sont liées au temps de déplacement, qui comme je l'ai dit est fluctuant, il faut faire l'effort de regarder la carte pour savoir si un endroit est proche, ou loin.

    Et donc, on se retrouve parfois, comme en fin de semaine dernière, à faire des choix un peu sur le vif. De mémoire. Avec comme seule carte un screen d'il y a 10 jours mis là pour référence, en ayant une fièvre à 38°C, et un bébé malade qui hurle sur vos genoux.


    Mais pas les anglais !

    Les anglais, eux, ils viennent de débarquer en Espagne après un an à attendre de pouvoir jouer.

    Ils ont les crocs.

    Ils sont encore assis derrière leur PC à faire des mesures, eux.

    Et donc.... ils savent lire une carte !


    ---------------------------------

    Bon, ok, retour à l'AAR !


    Ce courrier maudit, donc, nous arrive du convoi à notre nord est.

    Ce même convoi a vu surgir le matin même, aux alentours de 7h du matin, la cavalerie anglaise. Le pauvre convoi quasi sans défense a été bousculé dans la panique la plus totale et a été irrémédiablement détruit !

    Mais d'où sortent ces anglais ? Les arrivées de patrouilles s'enchainent, qui ont parcouru cette même route quelques heures auparavant sans y croiser personne.


    Et c'est là que la terrible évidence me frappe :














    Ils ont coupé à travers champ !!! Les enfoirés !!!


    Ça me semble fou après des mois à suivre les routes scrupuleusement. Sans avoir vraiment le choix, vu les distances gigantesques (Seymos pourrait peut être me sortir une thèse sur l'impact de la représentation de la guerre sur la guerre elle même ), mais après rapide calcul, ici ça représente seulement... dix kilomètres en tout terrain ! Dix kilomètres qu'ils ont parcouru en à peu près cinq heures.

    Trop facile ! Ils auraient eu tort de se priver.


    Est ce qu'ils savaient qu'ils allaient y trouver le dépôt ?

    Est ce que c'est un mouvement délibéré ?

    Est ce que Wellington est un infâme cocu ?

    Impossible de le dire. Ce qui est sur, c'est qu'ils nous mettent dans une merde noire !


    Parce que notre plan s'effondre. En faisant cette traversée, ils nous bloquent notre voie de replis, nous mettant dans la situation que j'avais toujours voulue éviter. Et s'il n'y a que cinq heure de route, ça veut dire que si on attaque les anglais, n'importe quelle armée présente sur la route nord peut faire la traversée au son du canon pour intervenir sur notre flanc.


    La suite est un peu confuse. L'idée générale est d'essayer de sortir de la nasse le plus vite possible. On tente le coup de remonter vers les anglais dans l'espoir que -trompés par la direction du convoi (qui remontait)- ils se dirigent vers le nord et qu'on puisse les suivre avant de les combattre. Mais vers 13h on tombe sur eux au nord de Povos, déjà en train de traverser la rivière. Ils sont descendu directement sur nous, et rapidement.

    On hésite alors à les affronter là pour forcer le passage. J'hésite à les combattre pendant leur traversée de la rivière, puis après la traversée, alors qu'ils ont le pont dans leur dos (ce qui peut être désastreux pour eux en cas de défaite).
    On n'a toujours aucune idée de leur nombre, et s'il ne s'agit que d'un seul corps qui a traversé ils seraient seulement 10 000 contre nos 19 000 hommes. C'est jouable.
    Mais il y a la route au nord, et ce convoi qui n'a pas pu couper à travers champs. Si des troupes sont déjà là bas, ils nous viennent sur le flanc au premier coup de canon !

    Alors que j'hésitais à prendre le risque et à ordonner l'attaque, Duhesme se rallie au fait de reculer jusqu'au croisement. Il ne le sait pas encore mais il vient momentanément de nous sauver les fesses.





    Nous reculons donc sur le croisement de Povos. L'idée est toujours de recevoir les anglais là, de voir si on peut les bousculer pour passer, tout en étant en mesure de pouvoir recevoir frontalement ce qui arrivera par la route nord.


    Notez que de façon intéressante, tout ça se fait un peu dans le même chaos ingame et IRL pour moi : c'est le moment ou je suis malade et fiévreux dans la vraie vie, mes fils sont malades aussi et infernaux, je passe une fin de semaine compliquée, et même si l'arbitre accepte un peu de délai dans les réponses on a quand même une pression compréhensible pour être efficace et ne pas trop ralentir les autres. Alors j'essaie d'expliquer les enjeux à Duhesme qui découvre un peu les batailles napoléoniennes, il donne les idées qu'il a, et on décide comme on peut, sur le tas. Ça fait partie des aléas historiques, comme dit l'arbitre.



    A peine installé au croisement, je fais monter un officier avec sa longue vue sur une hauteur pour qu'il observe les routes et comptent nos adversaires.
    Il ne tarde pas trop à redescendre, un peu pâle.


    Les anglais arrivent effectivement par la route est. Et ils sont nombreux.
    Trois divisions pour être exacts : près de 18 000 soldats et 28 canons.


    Mais des espagnols arrivent aussi, de la route nord eux. Quatre divisions, les mêmes que j'ai déjà affrontées à Merida, dont la foutue division de cavalerie d'élite Reding. Ils sont 15 000 fantassins, 1000 cavaliers et 16 canons.


    Ils ont presque le double de nos forces, et nous bloquent tout accès à l'Espagne. C'est fini : on est coincé dans le scénario que je voulais éviter à tout prix.


    Ils se déploient, et il est désormais trop tard pour faire quoi que ce soit. On va se battre ici, et tandis que mes hommes se préparent, je regarde nos arrières.

    Et sur nos arrières il y a quoi ? Il y a cette foutue rivière derrière laquelle j'avais refusé de m'abriter pour pouvoir garder une liberté de mouvement, et son pont. Son unique pont. Par lequel toute notre armée en déroute va sans doute devoir traverser.

    Laissant mes forces se préparer, je repense à la déclaration de l'agresseur de Louis XV, après qu'il ait reçu sa sentence de torture et d'écartèlement :

    "La journée sera rude."

  19. #139
    Au trente-et-un du mois d’août (bis)
    Nous vîmes venir sous l'vent à nous (bis)
    Une frégate d’Angleterre
    Qui fendait la mer et les flots
    C’était pour attaquer Bordeaux !

    Buvons un coup,
    Buvons en deux,
    À la santé des amoureux !
    À la santé du Roi de France,
    Et merde pour le roi d’Angleterre
    Qui nous a déclaré la guerre !


    Bon courage

  20. #140
    Citation Envoyé par Ckao Voir le message
    Au trente-et-un du mois d’août (bis)
    Nous vîmes venir sous l'vent à nous (bis)
    Une frégate d’Angleterre
    Qui fendait la mer et les flots
    C’était pour attaquer Bordeaux !

    Buvons un coup,
    Buvons en deux,
    À la santé des amoureux !
    À la santé du Roi de France,
    Et merde pour le roi d’Angleterre
    Qui nous a déclaré la guerre !
    Excellent. Je connaissais pas ce chant.
    J'aime bien la fin.


    J'ai pas le talent de LeLiquid pour choisir des musiques d'AAR.

  21. #141

  22. #142
    Vous pouvez pas laisser un écran pour faire genre et faire fuir le gros de l'armée à travers le pont.

    Quid de Junot ?
    Citation Envoyé par Bah Voir le message
    Jean-Henry LeLiquid, l'ébouillanteur de Monéteau.

  23. #143
    Citation Envoyé par LeLiquid Voir le message
    Vous pouvez pas laisser un écran pour faire genre et faire fuir le gros de l'armée à travers le pont.

    Quid de Junot ?
    Évacuer serait possible mais en faisant un décrochage, donc en y laissant des plumes (on subit tous les effets des deux premières heures de combat sans riposter) et une arrière garde qui va se faire laminer. Et je ne pense pas que ce soit faisable par le pont, c'est un coup a se faire rattraper et à être à nouveau en combat.

    On a plutôt évalué l'option de sortir par le nord ouest, le long de la rivière, puisque les anglais nous ont montré la force du tout terrain. Mais avant ça on va encaisser deux heures de bataille, histoire de jauger un peu le rapport de force, les pertes qu'on cause et la solidité de notre défense. Il est 14h quand la bataille démarre. Si on peut tenir l'après midi, on pourra profiter de la nuit pour reculer sans danger.

    Pour Junot, j'espère qu'il entendra l'appel à l'aide de mon dernier courrier, mais je ne sais pas s'il aura grand chose à envoyer, et surtout même en marchant toute la nuit ils n'arriveront que demain matin.

  24. #144
    Mais le Nord Ouest, c'est pas pile à l'opposé des bases françaises ?

    Ou bien c'est un peu comme les russes et leurs corridors humanitaires vers la Russie.
    Citation Envoyé par Bah Voir le message
    Jean-Henry LeLiquid, l'ébouillanteur de Monéteau.

  25. #145
    Si, mais si c'est le seul endroit où on peut reculer, bon bah on s'adapte.

    Devant, y'a les ennemis. Sur la droite le Tage, derrière nous un pont qui risque d'être un piège meurtrier tant qu'il fait jour

    L'idée était de suivre la rivière vers le nord ouest en profitant de notre vitesse et du fait qu'ils vont rechigner à quitter la route de Lisbonne, puis repartir à l'est vers l'Espagne et nos renforts (qui comprennent un convoi de ravitaillement) ou a l'ouest pour gêner les anglais sur leur flanc et peut être rejoindre Junot.

    Je ferais un dessin sur carte au prochain post (dans six mois ).

  26. #146
    Derrière il y a Lisbonne !
    Citation Envoyé par Bah Voir le message
    Jean-Henry LeLiquid, l'ébouillanteur de Monéteau.

  27. #147
    En fait, un aspect important est que pour moi, mentalement (et peut être à tort, hein), Lisbonne est perdue.

    Junot semble s'être fait étriller dans le nord du Portugal et je doute qu'il ait de quoi tenir la ville.
    Même s'il tiens les murs, la route vers l'Espagne est coupée, ce qui signifie que le dépôt de Lisbonne va se vider inexorablement. La flotte anglaise empêchant tout ravitaillement par la mer.

    Cet endroit est un piège, et nos adversaires l'ont parfaitement exploité. S'il n'y avait le poids politique et la colère de l'empereur, Junot aurait du dégager de là il y a déjà une ou deux semaines, ce qui aurait épargné son armée et la notre. Le vrai défi est la sauvegarde du trône espagnol désormais.

  28. #148
    Du coup question ? Pourquoi s'être placé en couverture de Lisbonne ?
    Citation Envoyé par Bah Voir le message
    Jean-Henry LeLiquid, l'ébouillanteur de Monéteau.

  29. #149
    Superbe. Je m'étais justement posé la question, à ton avant dernière partie, de pourquoi il n'y aurait pas possibilité de couper à travers champs. Vraiment hilarant de voir que c'est la solution qu'ils ont choisie et qui vous met effectivement dans une situation catastrophique !
    « Le rossignol mélodieux cède la place au sombre corbeau, présage inéluctable de la chute d'une humanité décadente. »

  30. #150
    Citation Envoyé par LeLiquid Voir le message
    Du coup question ? Pourquoi s'être placé en couverture de Lisbonne ?
    Alors, ça tombe bien que tu poses la question. Figure toi que j'ai écrit un petit AAR qui explique ça. Je vais t'envoyer le lien.


    Blague à part c'est mon pavé du 26 aout qui décrit le processus. Mais en résumé c'est un mix entre le fait de devoir obéir aux ordres de Murat qui nous demande de soutenir Junot, au fait que Junot refuse d'abandonner la ville pour des raisons politiques (je le lui ai suggéré plusieurs fois), et au fait que Duhesme insiste pour s'interposer. Perso j'étais vraiment plus parti pour chercher le combat sur les arrières ou sur l'est, en particulier sur Leyria.

    Mais c'est ce qui est hyper intéressant avec le jeu aussi. Voir comment une stratégie ou des choix marqués finissent par être pervertis par des blocages psychologiques, des interprétations erronées, des images mentales fausses, ou tout simplement des moments de flemme. Et comment ils peuvent mener à un échec à l'inverse de l'effet recherché.

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