Je suis né en 1986 dans une petite ville de Lorraine d'à peine 5000 habitants. J'ai eu une enfance assez cool avec un petit frère qui m'a rendu chèvre et vice versa.
Pour ce qui est de la vie de famille, j'ai connu un double divorce de la part de mes parents. Ils ont divorcé une première fois quand j'avais 10ans, se sont remis ensemble à mes 11ans et se sont de nouveau séparés vers mes 23 ans. Donc niveau stabilité ça a été un peu compliqué à gérer. Surtout que mon père a eu la bonne idée de se mettre avec ma tante (la femme du frère de ma mère), je vous laisse imaginer le bordel familial avec tous les dramas associés. Je ne connais pas la moitié de mes cousins/cousines à cause de drame familiales liés à l'alcool, pas une soirée de fête avec eux ne s'est bien fini (engueulades, coup, murs cassés, j'ai même vu des membres de cette famille se menacer à coup de couteau, on s'est déjà fait viré le jour même de notre arrivée en vacances chez une de nos tantes à 800 bornes de chez nous), donc niveau famille j'ai un peu de mal à gérer. Une de mes plus grosses frayeurs est de répéter ce schéma, et je fais tout ce qui est possible pour ne pas le faire, mais des fois on se rends compte trop tard des séquelles laissés par notre passé. Ca en est à un point ou je m'interdis de boire en soirée en famille plus d'un verre d'alcool ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose.
Je suis proche de mon père, de ma mère, de mon frère et de ma belle famille, les autres s'ils n'existaient pas, ça ne changerait rien pour moi.
Mes années au primaire se sont très bien passé avec des profs super cool, on a gagné pleins de concours nationaux (poésie, europe, la péniche de l'environnement, le noël de l'Elysée). Mais arrivé au collège c'est la douche froide, petite ville, trois collèges différents et mes copains venant d'autres villages se sont tous retrouvés attachés à d'autres collèges. Je me fais quelques copains, mais on est plutôt les têtes de turc, on se fait pas trop emmerdé car je me sais me battre mais on est pas forcément bien vu, on est plutôt mis à l'écart pendant ses quatres années. J'ai des parents un peu strict mais tant que je donne le change, je peux jouer au JV comme je veux et regarder la tv pareil, mais c'est plutôt les lectures jusque pas d'heures qui me mange énormément mes heures de sommeil. J'essaye de faire du sport "extreme" (skate/roller/vélo) mais les finances et le côté strict de mes parents ne me permettent pas d'avoir du matériel correct donc je ne progresse pas (et mes parents qui ne comprennent pas qu'un skate Cora à 20€ c'est normal qu'il pete en 5min). Bref, c'est la période ou la ps1 et la N64 ont le plus tourné dans ma vie.
Ensuite, arrive le lycée, ça se passe un peu mieux, même si je perds encore les copains fait au collège (apprentissage et autres voies pour eux). Je m'y fais quelques potes avec qui je découvre les joies des Lan party, des concerts de punk/métal, la picole. En parallèle, je me fais un autre groupe d'amis avec qui je commence à faire des grosses conneries (fumer des clopes de la weed, tagger des murs, abimer des bien publics, faire chier le monde, picoler à en faire un quasi come éthylique). J'ai même réussi à failli finir en GAV pour possession de weeds. Heureusement, j'arrive à cacher tout ça à ma famille et aujourd'hui je ne sais toujours pas comment j'ai pu faire et tant meiux car à l'époque mon père m'aurait clairement mis à la porte.
Mais niveau fille, c'est toujours le néant (au point que mon père me pense gay), quelques relations de quelques semaines, une sex-friend autant paumé que moi sur le sujet mais qui est devenu une vraie amie que j'ai encore maintenant et que j'ai même invité à mon mariage avec l'accord de femme (oui, elle connaissat l'historique).
Après le lycée, j'ai fait un BTS forcé par ma mère car elle rêvait d'avoir un de ses fils obtenir des diplômes supérieurs. Au final elle a eu raison, j'ai enchainé facilement le BTS, la license, et le master en informatique industriel, sans jamais me fouler ni trop bosser. Durant ce BTS j'ai rencontré ma femme actuelle, elle m'a permis de me poser, de faire moins de conneries, d'arrêter la clope et d'aller à la fac. Mes parents étaient assez riches pour que je n'ai pas les bourses mais assez pauvres pour que je ne puisse pas aller à la fac tous les jours en voiture et il n'y avait pas de bus non plus. Donc, au bout de 8mois de couple, j'emménage dans son appartement CROUS de 18m² et c'est partie! D'ailleurs, je ne la remercierais jamais assez de m'avoir permis de faire ces études. La fac a vraiment été la meilleure partie de ma vie étudiante, on s'est fait un groupes d'amis de 6 personnes de la License au Master, pleins de soirée, pleins de funs, une entraide de fous qui nous a permis de décrocher le diplôme sans trop de stress. Si je devais décrire mes études ce serait en disant : A des facilités mais n'en glande pas une.
Ensuite arrive la vie professionnelle, je vous avais dit que je vivais dans une région pourrie et qu'en 2009, y avait pas de taf? bah voilà c'est dit. Je me suis retrouvé au bout de 9 mois de "chômage" à répondre à une offre d'emploi pour une SSII parisienne et à déménager du jour au lendemain, ça a été un peu surréaliste d'ailleurs :
- allo, mr Clydo? oui, alors vous pouvez venir signer votre contrat demain? (on est lundi) et vous commencez lundi prochains dans nos locaux parisiens?
- ha euh ok, mais j'habite en lorraine, j'ai pas d'appart, rien.
- Ok, mais vous êtes là demain à 10h pour signer hein? notre client a besoin de vous.
- Mais pour le logement?
- Vous allez y arriver, ne vous inquiétez-pas, à demain!
*Bip* *Bip* *Bip* *Bip* *Bip*
Ok, j'ai réussi, un foyer de jeunes travailleurs à Menilmontant, j'ai eu mes clefs le vendredi pour commencer à bosser le lundi, plus jamais j'accepte un truc pareil. Ce foyer était une prison avec des coupons pour manger un jour sur deux. Les toilettes et les douches étaient sur le palier (3 toilettes et 3 douches pour 20 chambres). Et tout ça pour la modique somme de 480€ mensuel. Heureusement, j'y ai rencontré deux filles formidables qui m'ont bien aidé à m'acclimater à la vie parisienne.
J'y suis resté 5 mois puis j'ai fait de la collocation dans une caserne de gendarmerie avec mon meilleur ami pendant presque un an, avant que ma femme me rejoigne et qu'on prenne un appartement ensemble. Ces 13 mois ont été épuisants à base d'aller/retours toutes les semaines en Lorraine, très peu de weekend de repos, toujours sur la route ou dans le train.
Mes missions se sont enchainés, j'ai changé deux fois de boite et maintenant, je suis devant un dilemme. J'ai un salaire plus qu'honnête mais un boulot chiant à mourir ou je n'ai que 2h de taf effectifs par jours (quand y a du boulot)et ça me pèse. Je ne peux pas en parler autour de moi (sauf à ma femme qui me soutient) car les gens ne comprennent pas que je puisse me plaindre d'être payé à rien foutre, à ne rien produire et à trainer sur le net. Mais bordel c'est long les journées comme ça, l'estime de soi est au plus bas et des fois j'ai l'impression de déprimer, moral dans les chaussettes, larmes aux yeux, envie d'hurler, pas envie de sortir du lit, je me suis même remis à fumer des joints certains jours pour tuer le temps...
Mais le pire, c'est que mon client est content de ma prestation et me garde depuis bientôt 4ans. Bref c'est pas la joie, mais ce taf a des avantages, horaires tranquille (7h 15h40 quand je vais sur site ou 8h 16h40 en télétravail, il paye bien, et ça me permets de voir mon fils et de m'en occuper tous les jours). Faut que je tienne jusqu'à notre déménagement en Juillet/Aout loin de cette région maudite qu'est l'ile de France. Je pense que ça me rassurera aussi pour le projet d'un second enfant, car là actuellement, je le sens pas vraiment.