Tandis que Alphonse Latartine décrivait l'inconsolable douleur d'antechristine de voir son enfant monstreux, mi-loi, mi-foutage de gueule et re mi-loi derrière, maltraité, son camarade dramaturge André Rouquin, très apprécié de Casque, se permit de prophétiser : "On ne frappe pas une loi à terre, elle risque de se relever".
Il est vrai qu'Hadopi est en train de passer un sale quart d'heure. Mais laissez-moi vous rafraîchir la mémoire.
Précédemment dans Le Pirate des Carabides
Le monstre Hadopi, qui a évité de justesse une attaque de ninjas socialistes alors qu'il était encore dans son oeuf repose aujourd'hui, telle une hydre bicéphale décapitée par des space rangers constitutionnels mais dont une nouvelle tête a repoussé sur des morceaux de l'ancienne, sur 4 décrets que vous connaissez:
- Celui du 23 décembre 2009 portant nomination des membres du collège et de la commission de protection des droits de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet.
- Celui du 5 mars 2010 relatif au traitement automatisé des données à caractère personnel autorisé par l'article L. 331-29 du code de la propriété intellectuelle dénommé « Système de gestion des mesures pour la protection des œuvres sur internet».
- Celui du 25 juin 2010 instituant une contravention de négligence caractérisée protégeant la propriété littéraire et artistique sur internet
- Et enfin, celui du 26 juillet 2010, relatif à la procédure devant la commission de protection des droits de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet qui crée une Sous-section 2 dans le Code de la propriété intellectuelle dénommée « Mission de protection des œuvres et objets auxquels est attaché un droit d'auteur ou un droit voisin » avec des articles R. 331-35 à R. 331-46.
Or, puisque la décapitation constitutionnelle n'a pas marché ses ennemis s'en sont pris alors aux pattes du monstre pour le stopper dans sa folle course.
Ainsi, tandis qu'Hadopi avait déjà un genou à terre, le décret du 5 mars 2010 faisant l'objet d'un recours devant le Conseil d'Etat lancé par l'association French data network, un FAI mécontent, on apprend que cette même association s'acharne et vient d'attaquer le décret du 26 juillet 2010, toujours devant la juridiction administrative.
La bête fait donc l'objet d'un feu nourri et ne peut guère être menaçante sur 2 pattes. Mais cependant, on sait de source sure que le gouvernement a prévu déjà un décret pour remplacer celui du 5 mars 2010 s'il venait à être écarté par le Conseil d'Etat, et nul doute que le même schéma se répètera si le décret de juillet était également écrasé par la justice.
Hadopi, frappée à terre en ce moment même, pourrait donc effectivement se relever, très énervée par toutes ces attaques.
Ce grand pessimiste Frederich Nicht nous avait d'ailleurs prévenu de nous méfier de l'axiome suivant au sujet de la loi : "si elle peut saigner, on peut la tuer" + "ce qui ne la tue pas la rend plus fort" = "La loi du plus fort".
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