Où se déclenchera le tsunami russe ?
Il est bien sûr difficile de spéculer sur le secteur et la date de l'inévitable réaction militaire russe qui non seulement a été politiquement annoncée mais dont la préparation concrète connaît une accélération massive et rapide depuis la mi septembre.
Sur le front de Kharkov ?
Possible car il est impératif pour Moscou de récupérer les territoires perdus pour la sécurité des populations, poursuivre la destruction du corps de bataille ukrainien du Nord Donbass qui reste le plus important des forces ukrainiennes, de poursuivre la libération du Donbass et aussi de laver l'humiliation subie.
Sur le front de Donetsk ?
Ce serait significatif mais peu rapide car du secteur de Gorlovka à celui de Dokuchaievsk, une offensive frontale sur les positions ukrainiennes qui sont parmi les plus fortifiées du front serait longue et coûteuse. On peut cependant s'attendre à des campagnes de bombardements intenses sur les positions ukrainiennes.
Sur le front de Zaporodje ?
Ce front, qui est resté le plus stable depuis 5 mois est une inconnue car il peut être le théâtre d'opérations offensives, aussi bien de la part des forces ukro-atlantistes par exemple en direction de Volnovakha, Melitopol ou Energodar (où se situe la centrale nucléaire de Zaporodje) que des forces alliées, en direction de Zaporodje.
Sur le front de Kherson ?
Sur ce front la probabilité de voir être lancée une contre-offensive russe est grande et pour plusieurs raisons : épuisement des forces ukrainiennes dans des attaques suicidaires menées depuis fin juillet sur la tête de pont russe au Nord du Dniepr, objectifs stratégiques majeurs, notamment Nikolaïv et Odessa et étirement des lignes logistiques ukrainiennes dont les forces se sont concentrées au Nord,
Les moyens des forces russes dont l'engagement maximal est désormais rendu possible grâce au changement de statut des régions de Kherson à Lougansk donne aussi le possibilité à l'Etat-Major russe d'engager concomitamment plusieurs offensives pour fixer sur leurs secteurs et détruire localement les forces ukrainiennes.
Ce qui est aujourd'hui certain, c'est que la chute de Krasni Liman a touché le nerf patriotique russe. "Ré zo ré !" comme on dit en Bretagne, trop c'est trop et ce nouveau revers met fin définitivement à cette stratégie du "trop peu, trop tard" que je dénonce avec d'autres personnes libres de tout fantasme servile, depuis... fin mars 2022.
"Mieux vaut tard que jamais" dit-on mais cela ne nous fera pas oublier tout ce temps et ces vies perdues depuis 8 ans et 7 mois !
La Russie toujours poussée par le bellicisme anglo-étasunien vers le chemin du chaos est aujourd'hui devant les ruines de sa patience et n'a plus d'autre choix que de lancer contre son ennemi mortel une charge radicale et sans pitié.