Non mais un maitre de conf de chimie nous a fait un topo sur la recherche en France (surtout médicale). Et le pire c'est qu'il est d'accord : En France les labos ferment de partout. Et même le privée, secteur médicale, c'est plus du tout Byzance, et qu'au final il nous conseillait de partir en Inde. J'ai cru qu'il se foutait de notre gueule, mais il avait l'air assez sérieux.
Moi qui suis passionné par la recherche fondamentale, ça me lourde à un point cette non-évolution des mentalités...On est arrivé au point où on brandit des sujets "appliqués" pour avoir des thunes et faire du fondamental. Que madame Michu ne comprenne pas qu'on soit pas payé à guérir le cancer ou alzheimer, mais plutôt à construire pierre par pierre les connaissances autour pour faciliter la vie des gens qui veulent lutter contre les maladies, passe encore. Mais quand ça te prive de financement, ça devient autrement plus emmerdant. Un soir, autour d'un verre, mon chef me sort: "Ecoute, si on nous refuse encore ce financement, parce qu'on fait pas de clinique, tu sais quoi? Je vais faire un peu de sabbatique à Stanford, j'ai passé l'âge de me prostituer, et j'estime avoir assez fait mes preuves pour avoir le droit de conduire mon labo comme je veux."
Mais c'est vrai qu'ailleurs c'est pas tout rose non plus. On a déjà évoqué ici l'Italie, l'Angleterre. Mais l'Espagne, l'Irlande c'est encore pire...En Espagne, une amie qui est Professeur, l'équivalent d'un chercheur statutaire en France, a vu son salaire diminué de 40% avec la crise. S'ils n'étaient pas deux, elle ne payait plus son loyer, en gros. Ça donne envie...En Europe, il reste les pays du Nord, Danemark, Suède par exemple. Enfin. Pour une génération, la population est tellement vieillissante qu'ils vont avoir quelques pépins d'ici 20 ans. L'outre Atlantique: Ouais, les bastions US se tiennent encore bien, même si ça n'est plus les années 90-2000. Le Canada recrute et attire pas mal de monde. Reste les pays dits "émergents" comme l'Inde, citée par Molina ( t'as reçu mon mail fleuve toi d'ailleurs? ) ou la Chine. Mais faut avoir envie de quitter un monde pour en découvrir un autre.
Perso, en ce moment: San Fransisco, NY ou le Danemark.
Envoyé par DJCot
Ahah les cliniciens, c'est un peu les maquereaux ici, et nous on tapine. On nous demande des présentations "sexy" et faut se supporter des réflexions du genre "nen mais je vois pas l'intérêt en clinique, ça sert à rien" ou "la CFD, ça marche ça ? J'y crois pas trop moi.". Par contre il y a un domaine où il y a encore des sous c'est l'imagerie médicale, ça rapporte pas mal.
Ici au Québec il y a eu des grosses manifs en cours d'année motivées, entre autres, par la hausses des frais de scolarité due au sois-disants manque de fonds pour payer les profs et tout. Et quand on regarde de près, les plus grandes dépenses des universités vont vers la recherche appliquée avec le biomédical en tête (argent que les universitaires ne voient pas passer).
Danemark... La DTU a longtemps été pour moi une destination de rêve (avant que je change de sujet).
Le Danemark, c'est le bien.
J'ai un bon pote Danois à Copp' et une copine expat' à Aarhus. Y a des bons labo et la bouffe est bonne, 'fin, si on oublie le fromage. Par contre c'est pas la même culture, moi qui suit plutôt latin dans l'âme, mon séjour là bas, ça m'a fait bizarre. Et ils se vexent quant on leur dit qu'ils sont bornés comme des allemands.
Et le musée d'art morderne d'Aarhus...Avec cette sculpture gigantesque...
Et l'arc en ciel...
Envoyé par DJCot
Tiens j'ai un collegue et mon chef qui vont à un workshop a Aarhus en fin de semaine!
Faut pas vous en faire, Fleur Pellerin pense à vous : " On veut créer en France un écosystème basé sur l'économie de la connaissance et miser sur l'éducation ".
Au moins, il y a quelqu'un pour le dire. Avec le staff précédent, c'était "ranafout l'éducation et la recherche, t'avais qu'à faire ENA/SciencesPo/HEC ou avocat".
Bon sinon, succès critique aujourd'hui lors du traitement des données de la semaine dernière. Si ca se confirme (et c'est fort probable), je pourrai envisager assez sereinement les deux années de thèse qui me restent
Dernière modification par vectra ; 04/12/2012 à 23h45.
Bon, première sortie en conf du 20 au 23 novembre (oui je ne passe pas souvent sur ce topac en ce moment...) à ...
...
Calais.
Bon au moins, on savait qu'on irait voir les présentations et pas visiter la ville, hein. Au final c'était pas mal, même si j'ai eu l'impression de partager mon temp entre écouter des trucs intéressant, des trucs auxquels je ne pannait rien et ... manger. Nord oblige, on a eu droit au pot avec un côté traiteur un poil hype, à base de verrine et de micro toasts et de l'autre... des bières locales et des frites (malheureusement tièdes) sorties d'une baraque à frite.
Après Google translate de Langue-de-bois vers Français, ça me donne :
« On veut créer en France un business basé sur la vente de diplômes et privatiser le système éducatif. » Le champ lexical du fric (« économie », « miser ») sous-entend fortement que ça devra être rentable.
J'ai bon ?
Congrats !
Ça me semble assez bien traduit, je crois aussi que ce sont encore les institutions privés qui vont ramasser.
Je viens de finir de regarder le discours de synthèse du rapporteur des Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche. :cool-story-bro:
http://www.assises-esr.fr/toute-l-ac...ction-commence
(y'a un PDF pour ceux qui n'ont pas 1h20 devant eux)
Le contenu est concret et il y a un certain nombre de propositions intéressantes. Dans tous les cas, ça donne la direction des réformes à venir. On devrait avoir le rapport écrit à la fin du mois.
Ayé les mecs. Depuis hier 16h30, après 1h30 de questions sauvages, je suis docteur.
Par contre, je vais aller me coucher maintenant.
Envoyé par DJCot
Félicitations!!!!!
Ben voyons, et puis c'est pas comme si j'avais 2 propales à écrire et une review pour la fin de la semaine.
Pour le coup tu auras droit comme François de lire le rapport qu'il ont écrit entre temps :
http://www.assises-esr.fr/l-actualit...e-la-recherche
(y'a un executive resumay les 2 premières pages)
Je lis, ça a l'air intéressant pour le volet enseignement supérieur !
J'apprends un nouveau mot : propédeutique (qui facilite l'enseignement d'autres choses).
Par exemple :
Entièrement d'accord !Par ailleurs, il faut encourager le développement des CPGE dans les universités, en privilégiant le modèle où les CPGE sont intégrées avec les écoles au sein des universités.
Envoyé par Julizn
Elle vont être d'accord avec ça les écoles ? J'y ai jamais mis les pieds mais il m'a l'air d'y régner une ambiance élitiste, genre on se mélange pas avec le bas peuple des universités. Mais bon je me trompe peut-être !
On dit juste qu'il faut rattacher les CPGE aux université, et encourager les écoles intégrées aux université. Pas qu'il faut rattacher les écoles existantes.
Les classes prépas dans des lycées, c'est un vestige qui date de Napoléon au moins, on est à peu près les seuls au monde à former des ingénieurs et des scientifiques avec des profs de lycée... C'était urgent de changer ça. Les écoles, je vois pas de quoi elles pourraient se plaindre, à part que les étudiants risquent d'apprendre des trucs en prépa. Les profs agrégés, c'est un autre histoire.
(Moi le nouveau mot que j'ai appris, c'est qu'un étudiant "empêché" c'est un taulard qui fait des études.)
En fait il y a une tendance qui va plutôt dans l'autre sens. Une autre vieille tradition franco-française (là pour le coup, ça doit dater de la Révolution) veut que les ENS ne délivrent pas de diplôme. Mais comme une formation sans diplôme ça le ferait pas, en pratique elles ont un agrément avec des universités qui donnent le diplôme de master par équivalence. Mais on pense à créer à terme (horizon 2025) un diplôme avec le nom de l'école écrit dessus.
Après, les écoles sont juste des établissement comme les autres à l'intérieur desPRESgrandes universités. Et au niveau recherche, l'intégration école-université est déjà faite en pratique, ne serait-ce que parce que la plupart des écoles emploie des enseignants-chercheurs mais n'a pas de labo de recherche.
Pour les CPGE en revanche...j'ai fait l'expérience : un an en MPSI suivi d'un an en prépa intégré à la fac. Je me suis plus éclaté durant la deuxième année et j'avais plus l'impression que les profs étaient plus doués pour expliquer les trucs....parce qu'ils étaient chercheurs et pas prof agrégé.
Envoyé par Julizn