Gaz à effet de serre : dérèglement oui, réchauffement non, selon un chercheur russe
L'accumulation de CO2 dans l'atmosphère peut conduire à des variations climatiques marquées, mais en aucun cas à un réchauffement de la planète. Telle est, brièvement résumée, l'opinion défendue par un chercheur russe, le professeur Oleg Sorokhtine (*), dont l'opinion est rapportée sur le site ng.ru. Les lois régissant l'effet de serre, estime-t-il, ne peuvent en aucun cas s'appliquer à l'atmosphère.
Les gaz ressemblant au gaz carbonique (CO2) et susceptibles d'être réchauffés par le rayonnement infrarouge ont été baptisés gaz à effet de serre, bien que cette appellation soit totalement inappropriée, explique Oleg Sorokhtine. Dans une serre, il fait chaud non pas parce que le verre ne laisse pas passer le rayonnement infrarouge et que la serre s'emplit elle-même de gaz à effet de serre, mais parce que celle-ci constitue un système fermé, coupé par le verre de l'air extérieur. L'atmosphère, en revanche, forme un système totalement ouvert allant jusqu'au cosmos. C'est la raison pour laquelle les lois applicables à des serres de jardin ne sauraient lui être appliquées.
Il n'en demeure pas moins que le principal argument des écologistes réside dans le réchauffement du climat observé ces dernières années, lié à l'accumulation simultanée dans l'atmosphère du gaz carbonique produit par l'homme. C'est pourquoi cette hypothèse des gaz de serre est considérée comme évidente, pratiquement sans preuves ni vérifications. Ce point de vue, regrette Oleg Sorokhtine, est l'opinion qui prévaut dans tous les grands forums internationaux. Il a été totalement confirmé par les décisions prises lors des conférences écologiques internationales de Rio de Janeiro (1992) et Kyoto (1997).
Si l'on en croit ces prévisions, poursuit le chercheur, d'ici 2100 le réchauffement climatique pourrait être de l'ordre de 2,5 à 5 °, et la fonte des glaciers polaires induite par celui-ci pourrait engendrer une élévation du niveau des océans de 0,6 à 1 m. Sans compter bien d'autres prévisions catastrophiques pour la nature découlant de ce réchauffement (extension des déserts, disparition de la merzlota, érosion des sols, etc.).
Bien des spécialistes des sciences physiques défendent un autre point de vue. Ainsi, la théorie du climat de la Terre élaborée à l'Institut d'océanologie de l'Académie des sciences russe montre que la température de la troposphère (la couche inférieure de l'atmosphère terrestre), de même que celle de la surface du globe, dépendent non pas d'un, mais de plusieurs facteurs.
Il importe de noter que cette théorie fournit des données chiffrées et permet de mesurer l'influence sur le climat de chacun des facteurs énumérés, pris ensemble ou séparément. Il s'avère que le processus dominant, celui qui régit les transferts de chaleur et la répartition de la température dans la troposphère, est la convection des masses d'air.
Qui plus est, cette théorie a permis de déterminer et de vérifier d'après des données géologiques l'évolution du climat terrestre tout au long des quatre derniers milliards d'années. Il s'avère que durant cette période, dans un contexte de luminosité croissante du Soleil, il s'est produit un refroidissement régulier du climat, la température étant passée d'environ +70 ° à l'époque archéenne à +15 ° (température annuelle actuelle moyenne à la surface du globe). Le principal facteur de ce refroidissement a été la baisse de la pression atmosphérique, qui est passée de 4 à 5 atmosphères à l'époque archéenne à 1 atmosphère aujourd'hui. Ce refroidissement continuera de se produire à l'avenir.
Cette théorie montre clairement que l'accumulation du gaz carbonique dans l'atmosphère ne conduit en aucune manière à un réchauffement du climat. Bien au contraire, à des concentrations élevées, elle ne fait que favoriser son refroidissement. Comment cela s'explique-t-il ? En absorbant le rayonnement infrarouge, l'air chaud se dilate, devient plus léger et s'élève rapidement vers les couches supérieures de l'atmosphère. Il est alors remplacé par de l'air froid qui descend de la stratosphère. Si bien que la température au sol de l'air ne bouge pratiquement pas, ou baisse même légèrement.
A la différence de ce que fait l'approche classique, il faut tenir compte du fait que sur les planètes ayant une atmosphère dense (une pression de plus de 0,2 atmosphère), le principal mécanisme de transfert de chaleur à partir de leur surface est le transfert par convection de masses d'air dans la troposphère.
Les calculs montrent que l'apport de la composante convection dans le transfert de chaleur est de 66,5 %, celui des processus de condensation de 25 % et celui des gaz à effet de serre de seulement 8,5 %.
Dans une troposphère ayant une teneur élevée en gaz carbonique, les échanges de masse de gaz atmosphériques par convection doivent s'accélérer sensiblement. C'est pourquoi il n'est pas exclu que l'intensification des processus synoptiques (mais pas l'élévation de la température) observée ces dernières années dans la troposphère puisse être liée précisément à l'accumulation en son sein du gaz carbonique produit par l'homme.
Il s'avère donc, conclut Oleg Sorokhtine, que les idées communément admises sur le réchauffement du climat de la Terre en raison de l'accumulation dans l'atmosphère du CO2 produit par l'homme relèvent du mythe. Ce qui est beaucoup plus réaliste, c'est d'envisager que l'accumulation de gaz carbonique puisse conduire, toutes choses égales par ailleurs, à un refroidissement du climat et à un certain renforcement de l'activité synoptique dans la troposphère de la Terre.
Quant au réchauffement climatique de ces dernières années, il revêt, à l'évidence, une origine naturelle. Le professeur Sorokhtine en veut notamment pour preuve les travaux menés aux Etats-Unis par une équipe de chercheurs sous la direction de A. Robinson. Ces travaux ont montré qu'il existait une corrélation assez marquée, au cours des 120 dernières années, entre les variations de température dans l'Arctique et l'activité solaire, alors qu'il n'y a pratiquement pas de lien avec l'accumulation de CO2 produit par l'homme.
Ces travaux, ajoute enfin le chercheur russe, ont démontré sans équivoque que la concentration de gaz carbonique dans l'atmosphère terrestre n'influe aucunement sur le climat de la Terre. Bien plus : si l'on tient compte des cycles d'environ 60 ans de l'activité solaire, et du fait que le dernier cycle d'oscillation a débuté approximativement en 1970, on peut s'attendre, dans les 20 ou 30 prochaines années, à de nouveaux refroidissements climatiques.
(*) Le professeur Oleg Sorokhtine, géologue-physicien et docteur ès sciences physiques et mathématiques, est chef du Laboratoire de géodynamique théorique de l'Institut océanographique Chirchov, relevant de l'Académie des sciences russe. Cette opinion du professeur Sorokhtine est tirée de la livraison du 02/12/2009 de la Nezavissimaïa Gazeta.