Oswald Mandus est un riche industriel londonien. Il est à la tête d'une usine d’abatage de porcs depuis 1828, et embauche de nombreux ouvriers pauvres. C'est un type plutôt sympathique, doué d'un grand sens de la compassion et désireux d'aider son prochain.
Nous sommes en 1899, l'aube d'un nouveau siècle, et avec cette fin de siècle vient la révolution industrielle ; s'inspirant du Fordisme, Mandus installe des machines pour automatiser son usine, réduire le besoin en ressources humaines et mettre en place le travail à la chaine au début des années 1890. Ce sont pour le moment des machines "simples" : tapis roulants, broyeurs, etc...
Mandus, en ingénieur de talent, conçoit et installe de nombreuses machines, ce qui lui coûte une fortune et le laisse terriblement endetté, face à la ruine. Les banques refusant de nouveaux crédits, la faillite n'est plus qu'une question de temps, jusqu'à ce que Mandus découvre des papiers de son arrière grand oncle, qui font mention d'orbes et d'une substance mystérieuse nommée Vitae, dans laquelle Mandus perçoit la possibilité d'une source d'energie immense, capable d'accelerer le développement les machineries complexes de sa manufacture et de revenir sur son investissement.
Mandus est issu de la grande bourgeoisie : c'est un riche propriétaire, adepte de chasse et de voyages exotiques, ce qui l'amène à partir en expédition à Mexico, accompagné de ses 2 enfants.
Ils explorent l'une des antiques pyramides Maya de Mexico, ancienne Teotihuacán, et finissent par découvrir une salle inconnue, dans laquelle l'expédition tourne au désastre. Ils y découvrent un "oeuf" (probablement l'une des orbes développées dans le premier épisode, et qui est possiblement taillé dans de l'uranium) et Mandus est assailli par une vision d'un homme à tête de jaguar (antiques prêtes Maya, la tête de Jaguar symbolisant la fin du monde, le grand Jaguar dévorant l'astre solaire) qui lui montre l'avenir : vision terrifiante dans laquelle Mandus voit le futur de ses fils, tués dans les tranchées lors de la bataille de la Somme, leurs vies gaspillées. 1ère guerre mondiale, seconde guerre mondiale, camps de concentrations, goulags, guerres de religion. Devant l'ampleur du massacre à venir Mandus reste sous le choc, et -préférant épargner l'Horreur à ses fils- décide de les tuer de sa main.
N'étant pas initié à son utilisation, l'"oeuf" se brise en 2, et avec lui, l'âme de Mandus, à la suite de quoi il tombe malade de nombreux mois et est rapatrié à Londres, fiévreux.
La caractère de Mandus change du tout au tout, désormais, il est persuadé que les Mayas avaient raison : ils sacrifiaient des humains à leurs dieux pour éviter la fin du monde, mais ils n'ont pas sacrifiés assez pour éviter leur chute. La fin du monde viendra avec le nouveau siècle à venir, Mandus en est certain. Au départ, bien que biaisées, ses intentions semblent "nobles" : il souhaite poursuivre l'oeuvre des mayas au travers des sacrifices humain, mais à une échelle industrielle, afin d'éviter les guerres à venir.
Malgré ses bonnes intentions, Mandus, sous l'influence de la fièvre, des hallucinations et d'une voix qu'il entend lui chuchoter des conseils et le pousser inexorablement vers le pire, devient incroyablement cruel et retors.
Cette voix, ce n'est rien d'autre que la voix de la partie brisée de l'âme de Mandus. Si Mandus est un homme profondément bon et humain, le second coté brisée de son âme représente tous les sentiments qu'il a longtemps laissé de coté : une misanthropie et une cruauté exacerbées, et c'est cette voix qui prend peu à peu le dessus.
Il s’attelle alors à la réalisation de son chef-d'oeuvre, poussé par la voix, une machine qui industrialiserait la mort et la souffrance. L'usine au complet devient alors une machine globale, et l'installation s'enfonce peu à peu sous terre. Il a une vision d'une machine majestueuse, qui permettrait d'éviter la fin du monde et de libérer ses contemporains de leur souillure.
La moitié brisée de l'âme de Mandus s'incarne dans la machine et devient littéralement l'âme de cette Machine.
Mandus, de plus en plus influencé par l'âme de la Machine, et de plus en plus déçu par le comportement de ses pairs, qu'il juge indignes et misérables, en est venu à haïr l'humanité de par sa nature, vile et bestiale, égoïste et avide et c'est alors l'âme de la Machine qui prend les manettes : Le monde est une machine, une machine pour broyer les porcs : Les Humains ne sont plus que cela pour lui, aussi Mandus et la Machine vont-ils travailler à accélérer les choses.
Évidemment, la machine ne se construit pas toute seule, il lui faut de la main d'oeuvre, main-d'oeuvre qui doit être docile et ne pas se poser de questions ; là arrivent les premières expériences de fusions entre les ouvriers et les porcs. La machine occupe désormais l'intégralité des pensées de Mandus, il la voit comme une divinité purificatrice : un être pur de toute corruption "humaine" et qui nettoiera le monde par le Feu. Ce culte devient de plus en plus fort pour Mandus, comme on peut le voir dans l'Eglise, où il est représenté en sacrificateur de porcs, au service de la Divine Machine. Il a crée un Dieu.
Désormais, l’abattoir ne traite plus de porcs, mais bien des humains qui sont passés à la chaine et transformés en viande.
Au début, il s'agit de mendiants, de pauvres et d'orphelins, puis la production augmente en volume.
L'usine tourne à plein régime, les quantités de viande produites sont astronomiques, à tel point que Mandus devient le premier fournisseur de viande de la ville, quelque soit le status et la classe sociale.
Il nourrit les riches, avant de s'en nourrir à son tour. Il nourrit les pauvres, en offrant à tous de quoi manger gratuitement, via son oeuvre de charité.
Il nourrit des humains avec d'autres humains, avant de transformer les premiers à leur tour en nourriture.
Ce procédé (la transformation d'humains en viande comestible via une machine qui les torture et les tues) permet à Mandus, avec l'aide de l'Âme de la Machine de récolter l'un des 2 ingrédients dont il a besoin pour utiliser le "coeur" de la machine : le Vitae : l'essence de l'âme humaine, récoltée dans la souffrance et la mort (comme dans le premier Amnesia).
L'alimentation du Coeur de la Machine est en fait la finalité du plan de Mandus : la Machine est en réalité une bombe nucléaire, construite sous Londres et alimentée par l'"oeuf", et destiné à engloutir le monde dans le feu purificateur, afin d'éviter la fin du monde. Le sacrifice d'une ville entière, comme les Maya en rêvaient.
Mais Mandus est toujours malade et souffre de visions, dans lesquels ses enfants reviennent à lui, et dans un bref instant de lucidité, il revient à lui, conscient de l'influence de la machine, et décide de saboter la machine avant qu'il ne soit trop tard : il relève les barres de contrôle du réacteur et inonde les salles de refroidissement, puis sombre à nouveau.
Démarre alors le jeu que l'on connait ; Mandus se réveille, amnésique, et est guidé par la voix de la Machine qui lui explique que pour sauver ses enfants, soit-disant coincés dans la salle des machine, au plus profond de ses entrailles, il doit la réparer, ce que le joueur fera, jouant le jeu de la Machine.
Une fois réparée, la Machine peut enfin déclencher son plan initial : elle relâche ses créatures sur la ville, et déclenche la séparation de l’Atome du coeur du réacteur (La fameuse Orbe dont je suppose qu'elle est en uranium, ce qui expliquerait son rôle et les fièvres et hauts-le-coeur qu'elle procure à Mandus lorsqu'il est trop proche) ; la fusion nucléaire.
Enfin libéré de l'emprise de la machine, et conscient de l'horreur de ses actes, Mandus décide alors dans un ultime geste d'aller désactiver la Machine avant qu'elle n'entre en fusion, et se sacrifie lors de ce qui ressemble à une vision, au sommet d'une pyramide de métal et de machineries, semblable aux pyramides maya.
Voila voila, en espérant avoir été clair et ne rien avoir oublié.