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  1. #811
    Bonjour à tous.

    Un concours de nouvelles sur le thème de l'eau.

    http://concours-nouvelles.ensta-paristech.fr/

    Deadline 28 janvier.

    De mon côté je tente le coup.
    Citation Envoyé par EpicFail Voir le message
    C'est pas drôle.

  2. #812
    Bon on le débranche ce topic ou l'euthanasie n'est toujours pas légalisée sur ce forum ...
    Oh n'en doutez pas je dis ça d'un point de vue uniquement intéressé, personne n'à poster une critique de mon œuvre (cf quelques postes antérieures)
    Pour info je n'ai pas participé à ce concours sur l'eau proposé par mutant feneck malgré un projet qui m'à enthousiasmé, j'aimerais savoir si quelqu'un à tenté sa chance.

  3. #813
    Faut dire qu'il est pas évident à commenter, et ma tendance naturelle à la procrastination... La forme se perd un peu dans le verbeux et certaines expressions toutes faites font tâche comme "à la guerre comme à la guerre", "respecter à la lettre" ou "volonté de fer". Dommage aussi de parler explicitement de ce sympathique placenta comme d'un humain, ça donne des situations peut-être pensées comme étant comique, mais ne fonctionnant pas (avec moi) (la supérette notamment, mais aussi encore une fois quelques expressions comme "cadavres", "plomberie", "excalibur", tout ça me paraît hors-sujet, même si c'est bien sûr l'écrivain qui décide du sujet).

    Sur le fond je trouve ça intéressant mais peut-être trop limité pour en faire une longue histoire, surtout raconté comme "les aventures de Josse le placenta". Y'a matière à taper dans l'humour noir avec un point de départ comme ça, peut-être un angle supplémentaire sous lequel envisager cette idée.

    Ce n'est basé que sur le premier texte.
    La mort de Josse fait un peu gloubi-boulga, on perds pied, désorienté sous ce déluge de mot et je sens venir gros cmb le placenta zombie.

    Viens me tirer les oreilles si je n'ai pas commenté plus en détail d'ici une semaine (mais je crois que tu ne passes pas souvent).
    Dernière modification par Tetsuro999 ; 22/02/2012 à 22h58.
    Vous savez, tous ces monstres ? J'crois qu'ils vont pas s'en tirer !

  4. #814
    Tiens, j'ai retrouvé un "vieux" truc que j'avais écrit il y a quelques temps, si ça intéresse quelqu'un

    Définition du Heavy Metal
    Le chevalier arrive sur une Harley Davidson, tue le dragon, boit quelques bières et baise la princesse.
    (http://www.the-asw.com/2006/10/08/le...n-et-le-metal/)

    (EDIT : ah tiens, le lien est mort... sinon y'a celui-là aussi)



    Heavy Metal Princess

    Le moteur de la moto rugissait dans la nuit. Le vent fouettait son visage et faisait flotter ses longs cheveux derrière lui.

    Il avait entendu parler d'une princesse retenue prisonnière par un dragon dans une tour non loin d'ici. Il n'en fallait pas plus pour qu'il parte la délivrer. Après tout, c'était normal lorsqu'on était chevalier. Et puis les rumeurs disaient que c'était un bon coup. Du moins, si elle ne se transformait pas en ogresse la nuit venue, comme c'était arrivé à un de ses malheureux confrères. Il avait donc tranquillement terminé sa bière, chargé son album préféré d'Iron Maiden dans son lecteur MP3 et avait enfourché son Harley.

    Enfin la tour se profila à l'horizon, lugubre silhouette dans la nuit noire. Pas de dragon en vue dans le ciel, c'était bon signe. Il arrêta son lourd engin à quelques centaines de mètres de la tour (on n'était jamais trop prudent, des fois qu'une boule de feu perdue vienne égratigner la tête de mort peinte sur le réservoir) et rajusta tranquillement son blouson en cuir avant d'avancer d'un pas tranquille vers la tour.

    Il venait d'arriver devant la porte quand il entendit un rugissement sourd s'élever dans la nuit. Bon. Pas besoin de frapper, on était averti de sa visite. Il ouvrit la porte et pénétra dans un lugubre hall. La porte se referma toute seule en grinçant et il se retrouva dans le noir. Oh, pas longtemps. Les torches placées tout autour de la pièce s'allumèrent d'elles-mêmes, baignant les lieux dans une clarté tremblotante. Et se reflétant dans les écailles luisantes d'un Grand Ver. OK, il était déjà là. La bête ne perdit pas de temps en palabres inutiles ou en présentation et fonça droit sur lui, détendant brusquement son long cou et ouvrant large sa gueule béante pleine de dents tranchantes comme des rasoirs que même Gilette ils en font pas des aussi bien.

    Tellement classique. Le chevalier sauta lestement sur le côté, et d'un bond gracieux se retrouva à califourchon sur le cou du monstre. Ça ne lui plut pas spécialement, et il commença à se débattre dans tous les sens en cherchant à désarçonner son occupant indésirable. Mais notre héros tenait bon, et, serrant la bête entre ses jambes puissantes, il cherchait dans la poche intérieure de son blouson de quoi attaquer le lourd blindage écailleux. Un vieux magazine de Playboy ? Non, à moins qu'il n'y ait une dragonne à poil en poster central. Un couteau Suisse ? Nan. Un canard en plastique qui fait "coin" quand on appuie dessus ?! Qu'est-ce que ça foutait là, ce truc ?! Ah ! Enfin ! Il tira de sa poche un ouvre-boîte en titane renforcé et commença à attaquer la base de la tête du dragon. Ce dernier hurla de douleur et se redressa brusquement, écrasant le chevalier contre le plafond. Le choc le fit tomber mais il se rétablit souplement au sol et se releva en renvoyant ses cheveux en arrière d'un habile mouvement pour ne pas les laisser devant ses yeux. Évidemment, ça ne pouvait pas être aussi facile.

    Le dragon décida qu'il n'était plus temps de s'amuser. Il se redressa fièrement et se racla la gorge bruyamment plusieurs fois. Il lui préparait un de ces mollards enflammés dont il avait le secret, un truc qui avait déjà réduit en cendre plus d'un chevalier en armure étincelante. La bête fit feu. Mais justement, ce chevalier-ci n'avait pas d'armure étincelante, et était du coup bien moins empêtré dans ses mouvements grâce à son Jean troué qui lui procurait l'aérodynamique nécessaire à une roulade de côté qui lui permit d'éviter le projectile incandescent. Le héros se releva encore une fois sans dommage et s'épousseta. Avant de pousser un cri de rage. Un brandon enflammé avait fait un trou dans son T-shirt de Black Sabbath ! ÇA, c'était impardonnable ! Il était furax maintenant ! Ça allait chier des bulles carrées ! Il se rua droit vers la bête. Le dragon se rua droit vers lui, gueule ouverte. Avec un peu de chance, le chevalier aurait tellement d'élan qu'il finirait droit au fond de son gosier avant d'avoir eu le temps de s'arrêter.

    Mais encore une fois, ce n'était pas un chevalier ordinaire auquel il avait affaire. Il avait des santiags anti-dérapantes. Il freina donc habillement à quelques centimètres de la gueule et sauta sur les dents du devant. Dans le même geste, il sortit une gigantesque épée à deux mains de sa poche et la cala dans la gueule du monstre. Incapable de la refermer sans se trouer le palais, l'ignoble créature en resta comme deux ronds de flan. Il n'en fallut pas moins au brave chevalier pour dégainer un fusil à pompe à canon scié de sous son blouson. Tranquillement, il ajusta la luette qui palpitait au fond de la gueule et fit feu. Le dragon hurla de douleur et referma la gueule par réflexe, avalant la grande épée du même coup et la plantant droit dans sa cervelle. Il s'écroula, mort, aux pieds du chevalier.

    Une bonne chose de faite, pensa-t-il en décapsulant une bière. Il escalada le monstre et repéra un étroit escalier qui semblait monter vers les sommets de la tour. L'ascension fut longue, très longue, et il dut se rafraîchir à l'aide d'autres bières avant d'arriver en haut. Il tomba nez à nez avec une porte fermée qu'il défonça d'un coup de 'tiag bien placé. La pièce ne contenait qu'un lit, avec une princesse plutôt bien roulée allongée dessus, simplement vêtue d'une nuisette transparente.

    Parfait ! fit le chevalier en refermant la porte.


    C'était un jour où je n'avais pourtant pris de champignons ^^



    EDIT 2 : aération du texte, le copié/collé brut, c'est moche...
    Dernière modification par Cassin ; 27/02/2012 à 20h17.
    Un écrivain qui se livre, c'est un peu comme un canard qui se confie.

  5. #815
    Je me suis mis à écrire des nouvelles sur mon temps libres (deux pur le moment). Je les recopies pas ici parce que ça bouffe de la place mais elles sont ici. C'est pas jojo niveau orthographe mais si vous avez le temp dites moi ce que vous en pensez

  6. #816
    J'ai lu tes nouvelles. Et j'ai pas mal de choses à dire.

    Commençons par "Paradise", la première que j'ai lue. Je parlerai de "Brothers" après parce que mes commentaires auront un rapport avec ceux de "Paradise"

    Sur le fond, clairement, la chute est très bonne, inattendue et bien amenée. L'introduction est plutôt bien trouvée et colle bien avec la fin. Quant au déroulement de l'histoire, il est vraiment pas mal. On suit le personnage et on découvre avec lui.
    On sent bien que tu as travaillé un minimum ton scénario. Nan, sur le fond rien à redire.

    Sur la forme. Bon, c'est un peu là que le bât blesse.
    Passons sur les fautes d'orthographe et autres (mais bon, "Nous arrivages dans...", faut pas déconner). Bref, voyons tout ça.
    - Ton premier paragraphe est gênant. Tes phrases sont très courtes, ce qui donne une sensation de rapidité, voire de précipitation (ça m'a fait pensé à un épisode de Bref, t'as qu'à voir). Mais la situation ne me parait pas s'y prêter. Il faudrait allonger un peu les phrases, les fusionner, pour ralentir l'action.
    - Je pense aussi que tu peux passer une grande partie de ce paragraphe à l'impersonnel. Tu y gagnerais en fluidité
    Spoiler Alert!
    et ça donnerait l'impression d'une perte de contrôle de la part du personnage
    .
    - Il faut chasser les répétitions de mots et de son, et particulièrement des consonnes dures. Par exemple "sortis et constata" dans le deuxième paragraphe.
    - Tu utilise le "je" tout le long du récit, mais bizarrement, tu mets "on" dans une des phrases du deuxième paragraphe, alors que ce n'était pas vraiment une nécessité.
    Spoiler Alert!
    Ça casse le côté "seul au monde" que tu décris dans la même phrase. Pas le "on" en lui-même, mais son apparition alors qu'on ne l'attendait pas.

    - Dans le second dialogue, tu mets une phrase descriptive qui n'a aucun intérêt puisque ton personnage en parle la ligne d'après. Il faut supprimer l'information en double
    Spoiler Alert!
    (ici, le prix en lui-même)
    .
    - Alors, avis personnel, utiliser le conditionnel pour le "futur dans le passé" est juste grammaticalement. Mais dans ton cas ("je m'en contenterais"), je pense que c'est maladroit ; "j'allais devoir m'en contenter" me paraît mieux. Mais là, c'est juste mon avis, d'autant que ça modifie légèrement le sens de la phrase.
    -Le dernier dialogue est trop long. Attention, tout y est intéressant et important, mais il faudrait peut-être condenser quelques unes des lignes de dialogue en un paragraphe les synthétisant. Mais ça c'est une erreur commune. On a trop l'habitude de regarder des films, et a donc tendance à écrire des scripts.

    Bon. "Brothers".

    Ben du coup, j'ai pas grand choses à dire, sinon que, pris individuellement, il a les mêmes qualités et défauts que "Paradise".
    Le problème c'est que
    Spoiler Alert!
    l'introduction est quasiment la même, et que
    la chute est
    Spoiler Alert!
    également très proche mais
    moins inhabituelle que celle de "Paradise", mais bien menée. Son arrivée brutale est parfaite dans le contexte.
    Et j'ai adoré la fin du premier paragraphe.

    Tu devrais essayer de varier un peu plus les genres pour voir. Mais il faut absolument que tu te relises, le mieux c'est le lendemain pour perdre les sensations que l'on avait lors de l'écriture, voire que tu te fasses relire par quelqu'un de ton entourage.

    -----

    Ah, tiens, un nouveau texte. Alors, "La fille que j'aime".

    Un truc à l'eau de rose... Bon, sait-on jamais...

    Je pense que ça résume bien.
    Sinon, les phrases sont plus longues, c'est mieux, et ça colle bien.
    Ah si, évite les parenthèses, c'est moche et ça fait un à coup dans la lecture.
    Et pis l'orthographe. C'est pas un drame, mais ce serait mieux quand même.
    "Nous ne pouvons pas prédire où nous conduira la Révolution Informatique. Tout ce que nous savons avec certitude, c'est que, quand on y sera enfin, on n'aura pas assez de RAM." Dave Barry

  7. #817
    Un grand merci pour tes critiques. J'en tiendrais compte pour la prochaine (j'ai déjà une bonne idée de background/chute, mais pas de fil conducteur). Je relirais mes textes le lendemain de l'écriture, promis

  8. #818
    Faiseur d'opinion personnelle Avatar de Goji
    Ville
    3<-
    Je jalouse et hais ceusses qui arrivent à écrire un truc d'une seule traite
    Bien fait pour toi pour les fautes d'orthographe
    Dernière modification par Goji ; 31/03/2012 à 15h39.
    BigRockTribe Streaming de musique Rock, Post-Rock et Metal.
    Une novella médiévale et fantastique disponible sur Kobo et sur Amazon.

  9. #819
    Je ne sais pas si ça a été dit/signalé, mais de nombreux liens sont invalides en première page.
    Il faudrait peut-être effectuer un nettoyage..

  10. #820
    Ce qui serait cool ça serait de faire un sous-forum dédié à l'écriture. Ça relancerait les gens qui n'écrivent plus faute de motivations et ça permettrait à ceux qui écrivent d'avoir des critiques. Ou un sous-forum dédié aux talents des canards tout court (peinture, musique, etc...).

  11. #821
    Citation Envoyé par Liberty Voir le message
    Ou un sous-forum dédié aux talents des canards tout court).
    Cool, comme ça certains viendront dessus nous présenter leurs chaines Minecraft
    Dernière modification par Az' ; 02/04/2012 à 19h20.

  12. #822
    Suffit de préciser "hors jeux vidéo"

  13. #823
    Faiseur d'opinion personnelle Avatar de Goji
    Ville
    3<-
    Citation Envoyé par Liberty Voir le message
    Ce qui serait cool ça serait de faire un sous-forum dédié à l'écriture. Ça relancerait les gens qui n'écrivent plus faute de motivations et ça permettrait à ceux qui écrivent d'avoir des critiques.
    Ce topic est déjà en sticky alors que les rats qui ont quitté le navire nourrisent les vers depuis longtemps, on ne va pas demander le cul de la crémière en plus... et je dis ça des trémolos dans la voix, hein, je l'aimais bien ce topic.
    Donc pour le moment, contentons-nous de ça et essayons de le faire revivre.
    Santiano.
    Dernière modification par Goji ; 04/04/2012 à 14h58.
    BigRockTribe Streaming de musique Rock, Post-Rock et Metal.
    Une novella médiévale et fantastique disponible sur Kobo et sur Amazon.

  14. #824
    J'ai beaucoup écrit récemment, mais c'est sur papier et j'ai carrément la flemme de recopier ça à l'ordi (même si j'apprécierais quelques critiques).
    Voilà voilà, c'était pas très utile comme message.
    I see that you're enticed by my daughter's awesome rocking tits

  15. #825

  16. #826
    Nouveau texte, "Elle reviendra" :

    Joshua reprit une gorgée de café et savoura les premières lignes de l'éditorial du journal qu'il venait d'acheter. Comme chaque mercredi, il avait choisi "La gazette sportive", qu'il avait pris l'habitude de lire après sa matinée de travail. Il reposa sa tasse, quand tout à coup la porte d'entrée de son petit appartement s'éclata avec brutalité contre le mur, laissant apparaitre un homme d'une trentaine d'années, visiblement ivre mort, qui s'écroula sur le carrelage blanc de l'entrée.
    -Bordel, Kyle, dit-il en s'approchant de l'homme. Lève-toi, allez, debout.
    Il lui mit quelques légers coups de pied avant que le prénommé Kyle daigne se lever.
    -Elle est partie, marmonnait l'ivrogne en fondant en larmes. Elle reviendra pas.
    Joshua prit son ami par les aisselles et le traina difficilement jusqu'au canapé. Là, il l'assit avant de s'installer dans le fauteuil à sa droite.
    -Kyle, tu peux pas prendre pour prétexte sa disparition pour te saouler la gueule. Ça marche peut-être avec ta mère, mais pas avec moi.
    Kyle l'empoigna par la veste, et, tête contre tête, il dit : "C'est ce fils de pute de Jem qui me l'a prise. Si je trouve ce salaud je, je...". Il déglutit difficilement, obligeant son ami à quitter le fauteuil pour aller chercher une bassine bleue dans la cuisine, par précaution. Il allongea son ami et mit la bassine à côté du canapé, au niveau de sa tête. Il décida d'engager la conversation.
    -Elle va revenir. Faut juste que tu lui laisses du temps.
    -On voit bien que tu vois pas de qui tu parles, rétorqua Kyle, ce gros connard de Jem à surement déjà fait des trucs ignobles à l'intérieur de cette pauvre -il respira difficilement-, de cette pauvre Stacy.
    -Tu...Ils reviennent dans deux semaines. Là, tu pourras lui, hum...lui dire tout ce que tu as sur le coeur. Elle sera ravie.
    Kyle se pencha vers la bassine, et, dans un bruit mélodieux, fit faire un retour au monde réel à son repas du midi. Joshua tourna la tête et partit prendre une serpillère dans un placard. Kyle hurla "Et j'ai payé cet appartement, donc tu la fermes compris ?" avant de vomir de plus belle. Joshua, qui, ayant amené la serpillère, lui répondit "Tu n'a rien payé du tout. Mon père m'a payé ce studio".
    -Et avec l'argent de qui ? Demanda Kyle en crachant dans la bassine. C'est mon argent que ton incapable de géniteur a pris pour payer cet appartement, avec mes impôts ! Mes propres deniers auraient servi à payer un endroit où j'ai même pas le droit de dégueuler en paix ?
    "Je..."Joshua, désespéré, répondit quand même : "Mon père a perdu ses bras lors d'un accident de travail. C'est à la communauté de payer".
    Kyle se redressa et demanda alors à Joshua, si prêt qu'au grand dam de ce dernier, il pouvait sentir son haleine "Et est-ce que c'est à moi de payer pour -il prit une pause-, pour lui ?". Le jeune homme se leva et partit en trébuchant vers la porte d'entrée. Une fois au niveau de cette dernière, il lança un vague "au revoir" en direction de Joshua avant d'avancer péniblement dans le couloir. Joshua prit la bassine et la déplaça sur le balcon, après tout, il nettoierait ça plus tard. Il ferma la porte et ce r'assis dans son fauteuil, avant de prendre sa tasse de café. Elle était froide.

    -Tu sais ce qu'est le principal problème de notre époque, Carl ?
    Carl ne se retourna même pas, trop occupé qu'il fût à nettoyer les nouveaux verres à l'effigie d'une marque de bière qu'il avait commandés pour le bar... Les discours de Kyle étaient souvent répétitifs et sans fond aucun, mais au moins, il payait, contrairement à une bonne moitié de ses clients. Il lâcha un "Non" peu convaincu, mais cela, Kyle s'en fichait, il était 21h et il était déjà cuit.
    -La convivialité Carl ! Les gens ne se parlent plus ! Ils s'appellent, s'envoient des SMS, Skype par çi, MSN par là...Regarde, mais regarde bon Dieu ! Pas un seul jeune un mercredi soir ! Surement tous chez eux en train de partager des photos de leurs bi...
    -Où alors ils vont en cours demain coupa Carl pour épargner ça aux autres clients qui étaient tristement silencieux.
    -T'a surement raison. Bon, allez, envoie-moi un shot et un café, dit-il en sortant de sa poche un autre billet. Carl se retourna, empoigna une bouteille et en versa quelques centilitres dans un petit verre avant de s'approcher de la machine à café. Sur le comptoir un téléphone vibra. Kyle s'en empara et décrocha en soupirant : "M'oui m'man ?".
    -Kyle, rentre tout de suite à la maison ! Dis la voix dans le téléphone.
    -Je veux pas, répondit Kyle en accentuant volontairement l'effet de l'alcool sur sa voix. Jem a prit la femme de ma vie est il est hors de question, tu m'entends hors de question que je rentre. Je veux oublier.
    -Cesse de faire l'enfant. Jem rentre dimanche.
    -ET QUI SAIT CE QU'IL AURA FAIT A MA STACY !, hurla Kyle, ce qui eu pour effet d'attirer toute l'attention du bar sur lui, IMAGINE QU'ELLE EST EU UN ACCIDENT ? IMAGINE UNE SECONDE – il fit une pause- UNE SEULE SECONDE QUE CE CONNARD ET ELLE SOIT, JE NE SAIS PAS MOI, TOMBE D'UNE FALAISE OU ENCORE AIENT EU UN ACCIDENT ! JE...JE...
    Il ferma le téléphone à clapet et s'effondra en larmes sur le bar. Carl s'approcha et demanda si tout allait bien. Kyle se leva avec difficulté et prit sa veste tout en maugréant un "J't’expliquerais". Carl posa le café sur le comptoir et l'offrit à un barbu accoudé au bar qui approchait fatidiquement du verre de trop. Quant aux shot, il le but d'une traite, toussa et reprit une activité normale.

    "Deux, zéro, zéro, quatre", marmonna Kyle en tapant le code qui ouvrait le portail de la résidence de sa mère. Il pénétra dans le petit parking qu'il traversa d'un bon pas avant de frapper à la porte d'un des appartements du rez-de-chaussée. Sa mère ouvrit. C'était une petite femme rondouilette, blonde et assez élégante. Il ne lui adressa pas un mot et la doubla pour s'asseoir dans le petit salon décoré de vieux tableaux représentant une séance de chasse à cour et d'ancien portrait. Il s'assit dans le canapé en cuir et commença à chercher la télécommande, quand il fut interrompu par sa mère.
    -Quand vas-tu arrêter tes conneries ?
    -Quand j'aurais retrouvé Stacy et quand le corps de Jem sera pendu environs...ici -il désigna le milieu du salon-.
    -Tu ne te rends pas compte du mal que tu fais à ta pauvre mère ? Je suis morte d'inquiétude du matin au...
    Kyle avait arrêté d'écouter. Il connaissait ce discours. Il y avait le droit tous les jours depuis 2 semaines, depuis que Jem était parti avec Stacy. Depuis ce jour, Kyle détestait son frère, Jem. Ils n'avaient jamais été très proches, et s'en tenaient à un éloignement poli. Mais là, c'était trop. Ce connard allait morfler.
    -Tu n'écoutes pas Kyle ! Pourtant j'avais une bonne nouvelle à t'annoncer !
    -Nouvelle qui est ? Demanda Kyle, qui s'était replongé dans sa recherche de la télécommande.
    -Le voyage de ton frère a été écourté. Ils rentrent demain.
    Kyle se leva, et alla directement dans sa chambre. Il n'en pouvait plus d'attendre d'être à demain.

    Le lendemain matin, Kyle trépignait d'impatience dans le salon, jetant des coups d'oeil inquiets en direction du parking. Son frère serait là d'une minute à l'autre, et Stacy aussi. Il écrasa plusieurs mégots et sortit finalement sur le perron quand il entendit un bruit de voiture. Une magnifique Porshe noire se gara sur la place face à l'appartement, et un jeune homme d'une vingtaine d'années en sortit, s'approchant d'un pas léger vers l'entrée. Arrivé au niveau de Kyle, il jeta une paire de clés dans les mains de celui-ci, et, dans une étreinte amicale, lui dit :
    -Tiens, je te rends Stacy.

  17. #827
    Le samedi des morts-vivants (contient du Charlie Oleg).

    Il y a quelques semaines, alors que le week-end m’offrait toutes ses possibilités de divertissement, j’eus la bêtise, l’inconscience, de m’aventurer en un lieu cent fois maudit, tombé aux mains de créatures au comportement aussi étrange qu’effrayant. Je me dois de faire le récit de cette mésaventure afin d’éviter que d’autres n’y risquent leur vie.

    Il y a trois semaines de cela, un samedi banal à priori, je fus pris d’une soudaine envie de cuisiner et de jardiner, tel un Jean-Pierre Coffe belge (ma devise : Bien jardiner la Ciboulette). Etant dépourvu d’ingrédients pour assouvir la première de ces envies et d’outils pour assouvir l’autre (hormis une tronçonneuse à essence que, je le réalise maintenant, j’aurais pu employer pour la chasse à la gallinette cendrée dans les rues de mon beau village où à tout le moins emporter pour ma protection), je me dis : « Grognon, rendons-nous fièrement au centre commercial ! Là, nous trouverons de quoi assouvir nos envies ! » Si j’avais su…

    Quittant mon humble logis, je me rendis sous un ciel ensoleillé (en Belgique ! Et je n’avais toujours pas compris…) à la plus proche enseigne de commerce de type ‘centre commercial’.

    Un parking à deux étages, des portes vitrées à l’étage supérieur et au rez-de-chaussée dudit parking pour accueillir le chaland (si les portes vitrées en altitude peuvent parfois profiter du soleil, je ne peux m’empêcher d’être attristé par le spectacle de celles se trouvant au rez-de-chaussée, sous la structure de béton dudit parking, là où le soleil ne brille jamais). Je pénétrais cet établissement par l’étage supérieur et ne remarquais rien d’étrange à priori : une composition de Charlie Oleg diffusée via les haut-parleurs, des clients sur le départ au regard un peu vide, des affiches aux couleurs criardes me promettant des promotions sur des articles n’étant plus en stock depuis belle lurette (d’ailleurs plus aucune entreprise ne produit ces articles mon bon monsieur…). Tout, tout était conforme à mes souvenirs.

    Rassuré par les hurlements d’enfants ayant été « perdus » par leurs parents, je m’aventurais plus profondément en ce lieu, quoique surpris par l’importance de la foule s’y trouvant et par l’apathie des individus la constituant. Je cherchais en vain les panneaux de limitation de vitesse, allant jusqu’à m’enquérir auprès d’un recalé de la maréchaussée quand à cette apparente interdiction de se déplacer à plus de 100 mètres à l’heure. Ce dernier feignant l’incompréhension, je pris le risque de me déplacer à une vitesse normale, prenant bien garde à éviter les sous-groupes à l’accélération négative (i.e. : tous les individus qui non seulement ne se déplacent pas mais ralentissent l’écoulement du temps autour d’eux en s’immobilisant à chaque fois là où vous alliez passer pour regarder un article qu’ils n’achèteront pas, dont ils n’ont pas l’usage mais, tout de même, c’est pas cher).

    Je dois confesser que mon trajet jusqu’au rayon ‘jardinage et outillages’ fut agréable, jamais je ne m’étais senti aussi proche de Lee Majors dans son plus grand rôle, lorsqu’il employait ses prothèses bioniques pour faire un bruit étrange que je reproduisais tout au long de ma ballade vers le rayon susnommé. Passant devant les rayons ‘confiserie’ et ‘informatique’, j’atteignis ma destination, un rayon bizarrement oublié par la foule. J’eus immédiatement le regard attiré par une fourche à fumier et un vilebrequin. Après avoir passé presque quinze minutes à admirer ces articles dont je n’avais nul usage, je me rendis compte que quelque chose clochait. Des douces mélodies de Charlie, nous étions passés au son discordant promulgué par Jean-Michel Jarre! En-dehors de cette véritable agression sonore, plus un bruit, même pas les doux hurlements des enfants ‘oubliés’. A cet instant nous étions cinq au rayon ‘jardinage et outillages’ : Crévindiou le paysan ainsi surnommé car c’est le seul mot qu’il ait jamais prononcé devant moi, Mollasson l’adolescent n’ayant pas encore mué et Xanax le petit enfant qui avait le don de faire disparaître ma nervosité. Me saisissant d’une main de la fourche à fumier (Quelle belle fourche !) et du vilebrequin de l’autre, j’échangeais des regards inquiets avec mes infortunés compagnons alors que le grincement des carrioles en aluminium se faisait entendre. Mollasson fut le premier à exprimer nos craintes : «Slt, kekina ? » Alors que j’essayais de comprendre ce langage étrange, notre ami paysan procéda aux présentations : « Crévindiou » dit-il en se martelant fièrement la poitrine devant mon œil incrédule. Le petit enfant s’approcha alors de moi et, tirant sur la jambe de mon pantalon, me montra du doigt la source des grincements : les clients du magasin, avançant vers nous, le regard fixe, la bouche ouverte, la démarche aussi saccadée que je puis l’être sur une piste de danse. Le petit me demanda : « C’est quoi cette bouteille de lait ? », le regard implorant, voilé par la peur. Avant que je puisse lui expliquer comment se font les bébés, Crévindiou me saisit par le bras et me montra que, tout autour de nous, les clients approchaient.

    Entretemps, Mollasson s’était avachi contre un des présentoirs et, ces mèches de cheveux excédentaires lui tombant sur les yeux, ne s’était pas aperçu de l’ampleur de la situation. Un client tendit alors le bras, index pointé dans la direction du jeune Mollasson et poussa un cri digne de Donald Sutherland dans SA meilleure scène (tirée du film : « La formidable histoire des hommes-cosses»), notre jeune ami répliqua par un « Kekina ? » bien senti mais en l’occurrence pas très utile. Ce fut Crévindiou qui réagit le plus promptement, empoignant les cheveux de Mollasson de la main gauche et Xanax sous le bras droit, il se dirigea au cri de « CREVINDIOU ! » vers les abris de jardin, un refuge qui en vaut un autre. Je me lançais à sa suite, tenant toujours la fourche et le vilebrequin. Alors que nous n’étions plus qu’à quelques mètres de l’Abri, avec à nos trousses la foule d’individus décérébrés la plus lente de l’Histoire, le drame frappa le jeune Mollasson. Alors que Crévindiou le trainait fermement par les cheveux, Mollasson échappa à sa poigne, ses cheveux étaient gras !

    Alors qu’il roulait sur le sol à côté de moi, j’hésitais un instant à sacrifier où la fourche à fumier où le vilebrequin pour récupérer le jeune Mollasson mais, au final, décidais de ne sacrifier ni l’un ni l’autre. Les bons outils sont difficiles à trouver alors que les adolescents, il y en a un peu partout. Atteignant finalement l’Abri, mes compagnons et moi purent nous retourner et assister au dernier moment de Mollasson.

    Les clients l’encerclèrent, laissant les charrettes derrière eux et alors que Mollasson se relevait, lançant des « Kekina » de défis à ces viles créatures, l’un de ces monstres, désignant notre jeune ami du doigt, hurla : « Soldes ! ». Le signal de la curée, chacun se précipitant sur Mollasson pour ramener cette bonne affaire chez lui, tirant de toutes parts jusqu’à provoquer son éclatement dans un geyser de sang et de tripes, une scène digne des films de Romero.

    « Crévindiou ? » me demanda le robuste paysan alors que, à la fois pour ne pas devoir lui répondre et pour me calmer, j’empoignai l’enfant par les épaules et le secouait très fort tout en hurlant. Cela étouffa toutes questions sur les bouteilles de lait et me procura les doux pleurs d’enfant qui font tant pour ma tranquillité d'esprit. « Merci Xanax » lui dis-je alors que Crévindiou m’assénait un « Crévindiou ! » approbateur avec force hochements de tête.

    Après avoir asséné quelques gifles à Xanax pour qu’il arrête de pleurer, je tins conciliabule avec Crévindiou.
    Moi : « Restons caché ici un moment et trouvons un moyen de les distraire. Peut-être pourrais…pourrons-nous nous en sortir ! »
    Crévindiou : « Crévindiou ! »
    Moi : « S’il le faut, sacrifions Xanax, il ne paye pas encore d’impôts ! »
    Crévindiou : « Crévindiou crévindiou. »

    La musique de Jean-Michel Jarre résonnait toujours sur les haut-parleurs du grand magasin, le grincement des roues et le frottement des pieds des clients sur le sol furent les seuls bruits que nous entendîmes pendant des heures, caché que nous étions dans notre Abri de jardin.

    Après plusieurs heures, la musique s’arrêta et fut remplacée par une annonce : « Fermeture dans trente minutes, fermeture dans trente minutes ! », le tout répété une bonne dizaine de fois.
    « Crévindiou ! Regarde, les clients s’éloignent ! Il faut y aller ! Prends Xanax, je prends la fourche et le vilebrequin ! » Le brave Crévindiou pris le petit Xanax dans ses bras, je pris ma belle fourche à fumier et mon vilebrequin et, au compte de trois crévindiou, nous nous précipitâmes hors de l’Abri, courant aussi vite que possible vers la sortie.

    Alors que nous avions atteints les caisses, la musique de Jean-Michel Jarre retentit à nouveau et quelques clients tentèrent de nous barrer le chemin. J’occis le premier d’un coup de fourche bien placé, perdant le bel outil dans l’affaire. Bien que les larmes me venaient aux yeux, j’utilisais le vilebrequin sur un autre client, ajoutant un trou à son anatomie. N’ayant plus que quelques mètres à franchir, Crévindiou se prit les pieds dans ma belle fourche à fumier et, alors que j’ouvrais les portes vitrées et passais de l’autre côté, Crévindiou, presque encerclé par les clients, lança le petit Xanax de toutes ses forces dans ma direction. Certains clients, flairant la bonne affaire, choisirent de se précipiter vers la sortie sans participer à la mise à mort de Crévindiou. Durant l’envol de Xanax, je pris la peine d’évaluer la situation, devais-je laisser la porte ouverte, sauvant Xanax mais risquant que les clients se propagent ? Où devais-je fermer, abandonnant le petit à son sort ?

    Après tout, j’avais déjà perdu mes beaux outils, autant fermer.
    Xanax s’écrasa contre la porte vitrée, y restant collé un moment avant que la gravité ne se souvienne de lui.

    Je me remis assez vite de ces incidents, certes j’avais perdu mes beaux outils mais j’étais désormais plus sage qu’avant: plus jamais je ne ferais mes achats dans la grande distribution un samedi.

    --------------------------------------------------------------------

    Une petite histoire partiellement vraie, racontée une première fois via ma page Facebook.
    Dernière modification par glsix ; 01/05/2012 à 00h10.

  18. #828
    Coin, je poste un autre texte, terminé ce matin :

    Craig Heisner était, comme à son habitude, avachi dans un box, derrière un verre à shot vide et une bière qui se rapprochait dangereusement de la fin. Il dormait surement à moitié sur ces mots fléchés, vu qu’il ne m’entendit pas approcher. Je le réveillai d’un petit coup sur l’épaule, et il leva la tête, ces petits yeux noirs fixés sur ma personne.
    -Ahh, Kyle ! Enfin tu es là ! Ça fait vingt minutes que j’attends -il sortit de sa poche une boite de mini-cigares au nom hispanique et la posa sur la table-. Alors, depuis le temps ? Cigare ?
    Je refusai poliment son offre et demanda à la serveuse qui venait d’arriver un J&B sec, tandis que Craig recommanda une bière.
    -Tu vois bien, la routine. Avec toutes les conneries actuelles, ont a perdus quelques clients, mais globalement, l’agence reste debout. Et toi, tu bosses toujours…
    -Toujours dans cette usine de merde, oui. J’ai des problèmes de dos et je pense de plus en plus à me caser pour fonder mon propre truc -il cracha un nuage à la figure et l’odeur me fit faire une grimace, qu’heureusement il n’aperçut pas- dans le commerce. Une entreprise de communication, un truc du genre.

    Notre serveuse revint, portant sur un plateau notre commande. Elle posa les verres sur la table, et je ne pus m’empêcher de remarquer que Craig fixait peu discrètement ces formes tandis qu’elle retournait vers le barman.
    -Sacré cul, me lança-t-il. Et toi, les femmes ?
    -J’en ai rencontré une dernièrement. Blonde, élancé, parfaite.
    -Vraiment ? -je me forçai mentalement à ne pas être vexé par cette question-. Toi, le p’tit Kyle, aurais trouvé une régulière avant moi ? C’est quoi son nom ?
    Je n’aimais pas la tournure que prenait cette conversation. Je bus une bonne gorgée de J&B et murmura son nom : Jen.
    -Bien -il accentua longtemps sur ce mot, et je vis dans son regard un sincère respect-. Et elle…fait quoi dans la vie ?
    -Elle bosse dans la météorologie. Un truc cool.
    -Et physiquement ?
    -Elle a des yeux bleus, un petit nez…
    Je m’interrompis en voyant le regard de Craig, ce dernier indiquant clairement que son visage l’intéressait peu. Je repris une gorgée de J&B et dit : “Environs 90C”.
    Heisner me regarda et plissa la bouche, ébahi et impressionné. Puis, dans une vulgaire tentative de se remettre en valeur, il me demanda si Jen avait suivi un long cursus scolaire, espérant secrètement une réponse négative pour se déculpabiliser. Malheureusement pour lui, Jen avait fait une grande école dont j’avais oublié le nom, mais dont le prix à l’année était exorbitant. Craig regarda penaud le fond de son verre, jusqu’à ce qu’il me demande :
    -Et…depuis combien de temps ?
    -Environs 6 mois.
    Mon interlocuteur écrasa son cigare dans le cendrier de verre posé à côté de sa bière. “Normal qu’il trouve pas de compagne s’il passe sa journée à fumer des trucs aussi répugnants”, pensais-je. Un blanc pesant se fit, et, décidant de rompre tout cela, j’appelai la serveuse pour régler l’addition. Je payai la bière d’Heisner et, en enfilant ma veste, lui dit “C’étais sympa de te revoir Craig”. Il marmonna un truc et je compris qu’il devait surement remettre sa vie en question intérieurement. Je quittai le bar, et retrouva la nuit sombre de Los Angeles.

    En arrivant à mon appartement, j’allumai la télévision. Vingt heures, parfait. Pendant que je me servais un verre de vin, j’entendis la voix de la présentatrice du journal du soir annoncer “Et maintenant, la météo, avec Jennifer Harrison”. Ma douce Jen apparut alors, portant une jupe serrée et une chemise ouverte. Je me branlai, prépara mon costume spécial entretient d’embauche, puis m’endormis après avoir fini une bouteille de vin français.

  19. #829
    Yop Liberty.

    Tu es jeune non ? Ça ne se remarque pas que dans l'orthographe (pénible soit dit en passant, une petite relecture avant de poster ne ferait pas de mal, surtout pour la différence ces/ses qui doit s'apprendre en primaire) mais aussi dans les thèmes abordés, qui tournent toujours dans ce que j'ai lu autour de "j'ai une copine. Ah en fait non c'était une blague".
    Un peu "gamin" à mon goût, surtout que les twists des dernières nouvelles se voient venir à des kilomètres, un auteur qui évite délibérément certains détails ça se remarque vite. Pour vraiment scotcher un lecteur il faut que tout s'enchaine fluidement, que rien n'accroche son esprit. Ici, entre l'orthographe, les dialogues bizarres (Pourquoi repasser au style indirect pour répondre à une question aussi simple que "cigare ? ", surtout pour retourner au direct ensuite ?), les détails inutiles ça fait beaucoup de fioritures, en tout cas pour mon cerveau atteint. Il manque un peu de travail à mon avis.

    Je te conseille de lire au moins quelques ouvrages de la série d'Alfred Hitchcock "Histoires à ne pas...", on y trouve souvent des histoires à chute ; ça te permettrait de voir comment font d'autres et pourquoi pas écrire sur d'autres thèmes.
    Vous savez, tous ces monstres ? J'crois qu'ils vont pas s'en tirer !

  20. #830
    Merci de la critique Pour répondre, oui, je suis jeune (16 ans), et mes deux derniers textes (en l’occurrence les deux postés ici) ont la même chute. Mais j'ai d'autres textes (ici et ici) tournant sur d'autres sujets. Pour l'orthographe, je promets de plus me relire la prochaine fois (j'ai installé un correcteur et j'ai un peu tendance à penser qu'il n'oublie rien) et pour le livre, je vais essayer de voir si je le trouve en ebook ou pas cher. Et si tu as d'autres titres de bouquins de nouvelles à chutes, je suis preneur !

  21. #831
    Les bouquins tu les trouveras sûrement en fouinant dans les brocantes ou foires aux livres, c'est une vieille collection. Ta bibliothèque doit aussi en avoir.


    J'avais fait un tour sur ton blog quand tu avais posté le lien, mais les fautes et le manque de rythme (n'essaie pas de raconter chaque geste si ça n'apporte rien) m'ont fait lâcher prise. Rien qu'au début de "Brothers", je trouve : "je rabbatit[...]et garda" ; "je tâta" ; "je me leva" ; "je poussa". Et c'est là que mon cerveau dit stop.

    En écriture on peut très bien se débrouiller avec le combo imparfait/passé simple, plus le présent pour les dialogues, bosse au moins ces temps-là, un conseil si tu veux être lu.
    Vous savez, tous ces monstres ? J'crois qu'ils vont pas s'en tirer !

  22. #832
    Hier en m'endormant, je me suis dit que "Le compteur de phénix", c'était un truc qui sonnait bien comme titre. Ca m'est venu devant l'épisode de Californication où Hank joue à "compter les otaries" pour endormir sa gosse. J'aime beaucoup l'inspiration qui vient subitement d'un truc totalement aléatoire comme ça, ça me rappelle les rêves qui, quand on les analyse en surface (au sens "pas avec des bites et des blocages au stade anal à la Sigmund"), semble avoir pioché dans un peu n'importe quoi pour se construire. Enfin bref, long story short, un petit coup d'improvisation pour ce soir :

    -----------------------------------

    La compteuse de Phénix et le dresseur de Valravn

    La cité de Svoàlr, tout comme le monde et même l'univers disait-on, était une chose plane. Perdue au beau milieu d'une vaste plaine d'argile gris, cette ville se voulait un hommage à la platitude fondamentale, nécessaire et admise, de la réalité. Bordant les innombrables ruelles qui ne descendaient ni ne montaient jamais, la taille des maisons ne se mesurait pas à leur hauteur mais à leur superficie. Aucun toit n'y était plus haut qu'un autre.

    Si Svoàlr avait eu un jour l'opportunité de n'avoir que deux dimensions, elle s'en serait emparée avec une joie sans limite. Mais pour l'heure, elle était la Cité à Deux Dimensions et Demie : deux dimensions variables, en perpétuel changement, vivantes en un mot - et cette maudite, insolente Hauteur de trois mètres environ, constante et morte, si haïssabe et tant haïe que la mesurer avec précision relevait du pêché.
    Il existait dans la psyché collective de ceux de ce monde, une image commune du Paradis.

    Le Paradis était Svoàlr... Amputée des horribles tours des deux renégats.

    On les appelait spectres, car leurs absurdes bâtisses osant s'élever au-dessus de la ville, ne pouvaient avoir été construites que par des êtres ni vraiment vivants, ni tout-à-fait morts. Ils n'étaient pour tous que des damnés et des dissidents, deux pauvres âmes qui, un jour, en s'éloignant un peu trop, s'étaient irrémédiablement égarées dans une brume provocatrice, délétère, qui avait dévoré tout espoir de retour et de salut.
    La tour de la vieille dame se situait à l'est, celle du demi-homme, juste à côté. Jamais on ne faisait allusion à ces personnages de façon directe. On n'évoquait que leurs tours. Côte à côte, elles trouvaient -partageaient, peut-être !- leurs racines à l'est ; leurs habitants résidaient au-dessus, quelque part, hors du référentiel, exclus d'un paradigme inébranlable et sacré.
    La vieille dame comptait les phénix. C'était curieux, car dans toute la glorieuse histoire de Svoàlr, il n'y avait jamais eu qu'un seul et unique oiseau de feu dans le ciel. Un véritable démon, d'ailleurs, à n'en point douter, dont la majesté ne pouvait avoir d'égale que la noirceur de son âme et de ses desseins, puisqu'il planait déjà en des temps immémoriaux bien au-dessus encore des cimes des deux tours. Peut-être même était-ce lui qui avait noyés les deux spectres dans la démence la plus profonde. Lui, ou le nuage de valravn, authentique nuée grouillante dont on redoutait les miasmes sans jamais osé lever les yeux au-dessus des toits, au dessus de Svoàlr, au-dessus du réel, du juste, du sain et du vivant. Et ce demi-homme à la peau parcheminée qui prétendait les apprivoiser, croassant lui-même dans quelque affreux et dissonant langage...

    Les érudits se plaisent à évoquer les plus anciennes chroniques de Svoàlr. Mélancolique, leur auditoire songe au paradis que fut un jour la cité, lorsque la Hauteur était encore docile, sans tours...
    Et plus loin encore, sans phénix, et sans valravn. Simplement une plaine. Plate. Unidirectionnelle. Sublime.
    Personne ne sait s'il existe réellement un paradis au-delà du dernier souffle. Mais beaucoup aiment croire qu'il fut une ère faste, où même ceux qui respiraient, résidaient au paradis.
    Dernière modification par Dark Fread ; 17/08/2012 à 20h51.
    Citation Envoyé par O.Boulon Voir le message
    Chouette topic.
    C'est le genre de truc qui couronne des années de modération impitoyable et d'insultes lancées au hasard.

  23. #833
    On peut s’aimer soi-même…

    … mais on est mieux à deux.

    La haine fonctionne pareil. Mes congénères l’ont bien compris : pour survivre à l’équipée qu’est l’existence urbaine, il faut une nemesis, un archenemy, un Lex Luthor, un Haroun El Poussah.

    La mienne est vieille, clocharde, folle, j’aime la haïr, ma vésicule ne pense qu’à elle. Je ne me sens jamais aussi vivant que lorsque je lui jette un ballon rempli d’urine.

    Mais je vois à votre sourcil relevé et votre main dissimulée entre vos cuisses que vous aussi vous désirez rencontrer la Grande Haine. Voici Notre histoire.

    Enfant de la crasse, obsédé par l’idée de prouver la Théorie du Chaos à travers un empirisme capillaire, j’appréhendais ce nouveau travail. Quoi ? Moi, le décroissant hédoniste, le fasciste de gauche, le Claudel rasta, j’allais devoir travailler dans CE quartier, près de CETTE avenue (censée être la plus belle du Monde, mais pour moi les plus beaux sillons sont mammaires) ?

    La boule au ventre et les boules au vent, je m’étirais longuement face à la fenêtre. Le regard du vieux en vis-à-vis, dégoûté mais surtout envieux face à l’apogée de ma virilité, ne suffisait pas à me réjouir. Ca y’est garçon, fini les conneries, il te faut maintenant gagner de l’argent pour faire plaisir à ta maman (afin qu’elle continue à t’envoyer de l’argent).

    J’arrive dans la rue. Les frontons ouvragés, les trottoirs constamment nettoyés, les femmes d’émirs, les mires des fans devant leurs idoles dédaigneuses, pas de doute, je suis dans la thune, celle qui a depuis longtemps arrêté d’être comptée. Et c’est là que je la vis.

    Ici, même les mendiants ont l’air up-to-date. Une chaise, une série de panneaux IMPRIMES et SOUS PLASTIQUE, parfois une ombrelle. Ces détails m’ont marqué, mais à ce stade, le coup de poudre n’avait pas encore eu lieu. Ce n’est que quelques heures plus tard, alors que j’admirais la vue de mon nouveau bureau, que nous sommes tombés en détestation.

    “JUSTIIIIIIIIIIIIIICE”

    Le cri était puissant, long et rauque. Abus de moutarde, de Gitanes ou de chibres, j’arrivais à entendre le mucus dans lequel baignait ses cordes vocales. Curieux, je me rend compte que la clocharde se situe pile en dessous de ma fenêtre. “Pas grave, me dis-je, c’est du double vitrage, je n’ai pas à m’inquiéter pour le bruit et les odeurs.”

    Quel crédule j’étais. Crédule et innocent.

    “JUSTIIIIIIIIIIIICE”

    En bon professionnel, j’entamais une partie d’un RPG lambda (Arcanum, go warez it), la barre des tâches dissimulée et les doigts prêts à bondir sur le alt tab, c’est à ce genre de préparation qu’on reconnaît la conscience du travail bien fait. Totalement absorbé par le jeu (je le répète, il Y a trois choses, la sodomie, la pastèque et Arcanum), ma santé mentale se déchira au moment où

    “JUSTIIIIIIIIIIIIIICE”

    sonna encore une fois.

    C’est à ce moment que j’ai su que nous serions liés à jamais.

    Cela fait 14 mois et 24 jours.

    14 mois et 24 jours que ce mantra diabolique sonne toutes les minutes.

  24. #834
    Histoire de faire remonter ce joli topic, je met le début de ce que je peaufine en ce moment. Toute critique constructive est la bienvenue.


    - 1 -

    Sh Flo Her finissait de purger trois ans d'exil. Il était grand, enfin grand pour un Bifortired, mais pourvu d'une corpulence atypique (cela inclut beaucoup de traits normaux mais dans une proportion elle, anormale – un Bifortired mesure en moyenne 1 mètre 20, Shù mesurait 1 m 45). Ça lui valait une certaine forme de respect, ce qui l'arrangeait bien. Ce temps gagné il le dépensait non pas dans les innombrables bordels de Paris, capitale Bifortired - un nom étrange, surtout pour leurs habitants qui en avaient oublié la signification quelques générations plus tôt lors du Grand Incendie -.

    Non, il préférait s'isoler, loin des regards indiscrets. Il avait pour se faire une cabane paumée dans la Pampa (ancien parc naturel situé dans la partie nord-ouest de Paris, devenu un no man's land où la faune et la flore sont à nouveau Maîtres des lieux).

    Entre autre chose ça lui permettait d'élaborer la Machine. Et même s'il n'en avait pas encore trouvé l'utilité, il était persuadé qu'elle en avait une.

    L'exil a un avantage, la sérénité. C'est sûr que Shù n'était pas adepte des tapages en tout genre, que ce soient ses voisins sourds (pour lui une aubaine lors de son emménagement) ou le harcèlement des vendeurs ambulants et autres prostituées.... L'environnement urbain était pour lui une source d'agressivité. Là, dans les terres inconnues entourant Paris, personne pour te les briser, le paradis en somme (si ce n'est la présence de tout ce qui est Vie hormis son espèce, qui ne peut plus vivre hors de sa ville).

    Ne craignant plus son environnement Shù s'était pris à faire ce qu'il concevait être inadapté à son espèce. Courir par exemple, après quelques jours de réhabilitation physique (du basique, il ne fallait jamais trop lui en demander.) Et malgré le bruit des articulations hurlant leur joie d'être enfin dépensées à bonne escient, la sensation induite fut bonne. Si bonne qu'elle lui permit de franchir le pas de nombreux autres domaines risqués. Je vous épargne les détails, assommants, mais parmi les étapes les plus marquantes il y eut l'improvisation à ce qu'on pourrait appeler de la capoeira lors d'un combat dantesque contre une vache. Une leçon de séduction de la part d'une amazone frivole et belle comme une déesse (à ses yeux tout du moins) ou encore une leçon d'économie par un garde-chasse un peu trop bien renseigné.

    Shù se remémorait quelques unes de ces aventures lorsqu'il parvint aux avant-postes de Crackolet (qui colle Paris d'un point de vue géographique). C'est une cité qu'il connaissait par coeur, ses années de formation humaniste - pendant lesquelles il passa une grosse partie de l'adolescence - aidant. La nuit n'allait pas tarder à tomber, les gardes avaient débuté le cérémonial d'allumage de torche. Selon Shù, le moment propice à une intrusion discrète.

    - 2 -

    Un peu plus tard, à l'autre bout de la ville, Dubois ne savait plus où donner de la tête. De l'extérieur, l'avenue PointOvale, on entendait un vacarme assourdissant, quelques effets personnels savamment disposés dans la rue témoignaient d'une violence cohérente et ses voisins, réveillés pour le coup par des râles incohérents. (à moins que "Chauuuuuuuussssure!!!!!", "Dééééééégggaaaaaaaagge!!!!" ou "T'as fini OUI ???" soient sensés ?) (il vit seul avec sa fille, un nourrisson*) (*Chez les Bifortired, c'est le mâle qui s'occupe de la progéniture durant les 7 premières années, ça compense le travail d'incubateur des femelles. Il faut savoir aussi que mâles et femelles ne sont pas autorisés à vivre ensemble, et ce depuis si longtemps que plus personne ne se pose la question de l'intérêt d'une telle mesure.)

    Des morceaux de cuir chevelu en moins, Dubois semblait à la recherche de quelque chose d'important.

    Sa nature calme devenant un ennemi redoutable, les pires clichés du genre s'enchaînaient les uns après les autres. - "Mais qui est le d***** qui a placé le Dawa à cet endroit précis ?" s'exclama-t-il comme s'il était dans les gradins d'un stade sportif. Il savait parfaitement qu'il en était l'auteur, mais ça sortait naturellement.

    Un innocent Biblot* (*Biblot = dentiste jetable, espèce dépréciée mais ô combien nécessaire, les Bifortired n'ayant pas inventé la brosse à dent) au prix incalculable (plusieurs vies d'un fonctionnaire lambda Bifortiresque n'aurait pas suffit, c'est dire...), traversa le salon avant de s'encastrer dans la pendule, un héritage familial. L'heure indiquait 21:37. Elle ne se doutait pas qu'elle ne ferait plus jamais autre chose.

    Dubois, fulminant, ne perçut pas tout de suite le bruit timide de chocs répétés sur sa fenêtre, pourtant unique (le gouvernement imposait une norme stricte pour la taille de l'appartement en fonction de la caste de l'individu). Il s'en inquiéta lorsqu'elle trembla au point de casser. Shù, en équilibre précaire, était rouge à cause de l'effort (Dubois vivait au 2è étage d'un modeste immeuble du Jème*). Il ne fit pas de formalités suite à l'ouverture de la fenêtre. Bousculant sur son passage son ami de toujours, pas plus choqué que ça, il fonça sur l'évier, sans sembler être marqué par le désordre ambiant. Il tourna à fond le robinet, et se rassasia comme il ne se souvenait plus l'avoir fait.

    3 minutes et 13 secondes plus tard. Un thé l'attendait sur ce qui restait de la table basse (même si elle était rudimentaire, on pouvait toujours observer des sexes gravés un peu partout, de toutes tailles et de toutes formes. Une forme d'art quoiqu'on puisse en penser, si ce n'est : pourquoi ?).

    Dubois, lui, était confortablement installé dans un pouf. Shù raffolait du thé, de celui de son ami en particulier. En effet avec toute l'application dont il faisait preuve à la tâche, Dubois suscitait à la fois de l'admiration et de la crainte. Shù ne dérogeait pas à la règle. Un détail qui parait insignifiant mais qui lui permit, avec une multitude d'autres détails, de s'en faire un ami proche.

    -"Je n'avais pas réalisé que 3 ans s'étaient écoulés." Il but une gorgée juste après.

    En s'asseyant dans le pouf opposé, Shù avait sur le visage un rictus figé. Un sourire tellement surréel qu'il en était presque effrayant.

    -"Ah! toi aussi t'as remarqué qu'il file à toute vitesse depuis peu ?" dit-il de manière peu audible (en fait Dubois n'entendit rien, ce qui sortit de la bouche de son invité sonna comme un poulet étranglé).

    Cela provoqua le sourire de l'hôte. Après s'être repris Dubois répondit :-"Ouaip. Je ne sais pas ce qu'ils foutent au ministère."

    -"Je ne suis pas certain qu'ils en soient la seule cause." Shù se surprit d'autant de clarté dans ses propos, un doute issu d'un dialogue avec lui-même d'une durée de 3 ans.

    -"Si tu le dis. (il marqua un temps)Que me vaut ta visite ? Pas qu'elle me surprenne, mais tu n'as pas envie de revoir Solara ?".

    Shù parut pensif un instant, comme s'il avait oublié qu'il était marié. C'était partiellement vrai, en tout cas il l'avait mise dans un coin de son esprit, un endroit où l'on entrepose ce qui dérange. Et ce coin prenait la poussière.

    La phrase de Dubois agit comme un coup de balai.

    Shù finit par se lever, pour se placer devant la fenêtre, donnant sur la partie Est de la cité. Le regard dans le vide dura un moment. Un tourbillon d'idées diverses et de pensées, tour à tour agréables et pénibles. Pendant ce temps Dubois s'était enfin décidé à faire à manger, il s'attendait à ce que son ami soit affamé.

    Cela tombait bien, il y avait de quoi, la pénurie actuelle avait beau toucher une part de plus en plus importante de la population. Il avait fait des provisions, de quoi faire plusieurs repas complets, même pour deux personnes. La paye récente n'y étant pas non plus pour rien. Une aubaine que son métier de technicien lumière lui assurait un avenir sans gros stress. Cette certitude, même Dubois commençait à en douter, les mouvements politiques négligeant désormais les traditions à caractère “ludique”, terme dans lequel ils incorporaient toutes les formes d'art non patriotique.

    Alors que Dubois chantonnait tranquillement une célèbre chanson du folklore local en faisant la popotte, Shù de son côté s'était assagi. Le tremblement incontrôlable qui le parcourait depuis l'évocation du mot “Solara” s'était arrêté. Le plus gros de l'émotion était déjà épongé.

    - “Comment va Tina ?” dit-il finalement.

    - "Elle va bien. Mais elle compte toujours passer le concours du ministère de l'éducation. Elle bosse pour eux en attendant, et l'échéance arrivant à terme, elle panique un peu.” Dubois paraissait soudainement triste, cela ne dura pas. Il enchaîna : “Elle finira par l'obtenir, c'est certain. Quand elle arrêtera de se poser trop de questions.”

    Shù acquiesça. Son regard se fixa machinalement sur la pipe qui traînait dans un coin de la pièce. Cette vision fit ressortir chez lui des souvenirs douloureux. Malgré la convention sociale Bifortired, une constitution pulmonaire miteuse héritée familialement l'avait rendu malade. "On n'est pas un homme à Paris si on ne fume pas" disait-on, enfin pas pour les personnes superficielles. Ce ne fut pas suffisant, il fallait paraître donc il crapotait. Les signes de son corps furent néanmoins nombreux et l'exil un bon moyen de parvenir au sevrage. Shù n'en avait rien à faire, c'était faux comme vous vous en doutez peut-être, et pourtant il essayait de s'en auto-persuader.

    Dubois revint avec deux assiettes au contenu peu ragoutant, une tranche de jambon avec un genre de purée.

    -“Tu fumes toujours ?” fit-il au cuistot qui reprenait place dans son pouf.

    -“De temps en temps, pour la détente. Tina m'a beaucoup aidé en arrêtant pour le bébé.”

    Cela ne surprit pas Shù. Ils essayaient depuis un moment, bien avant l'Affaire.

    -“Tu veux la voir ? Elle est juste à côté.”

    -“Non pas maintenant, je la verrai plus tard. Et puis je ne voudrais pas la réveiller en faisant du bruit.”

    Une des particularités Bifortired était la compassion. Cela au regard de l'histoire leur causa plus de soucis qu'autre chose, mais on ne change pas sa nature. Et l'évolution n'avait pas donné le coup de pouce escompté par certains sages.

    - “Tu sais pourquoi je suis vraiment là ?” fit Shù, sérieux.

    - "Oui.”

    Les deux petites créatures quittèrent le salon en empruntant un passage plus ou moins secret (un trou dans un mur avec une tenture, d'un mauvais goût certain, pour masquer le tout).

    La pièce parut soulagée.

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    NB :Pour ceux qui se posent la question, non Paris n'a strictement aucun rapport avec le Paris que vous connaissez, ça me permet justement de montrer qu'il ne faut pas s'arrêter à la connotation des mots. Chez les Bifortired, c'est le mâle qui s'occupe de la progéniture durant les 7 premières années, ça compense le travail d'incubateur des femelles.
    Le mot Bifortired se prononce ainsi : "bi for taille Ed", en tout cas quelque chose comme ça.

    Edit : corrections apportées pour éviter les impressions d'incohérence. + mise en page revue (merci Mr Odd) , ne pouvant faire d'annotations en fin de page, les parenthèses nombreuses sont là pour y remédier.

    Edit 2 : correction orthographique
    Dernière modification par galoustic ; 22/10/2012 à 15h10.

  25. #835
    Pourquoi une quote bordel de merde ? Un pavé sur un forum c'est assez chiant comme ça à lire.

    Sinon, je me suis arrêté au bout de deux paragraphes parce que, sauf ton respect, c'est vraiment mauvais.

    Entre la syntaxe approximative, le langage "parlé" qui ne s'appelle pas comme ça pour rien, les parenthèses, les références à des évènements qui ne servent en rien le récit et les majuscules qui n'ont rien à foutre là où tu les places, c'est niet.

  26. #836
    Ahahahahahahah, presque crédible mec.
    Si tu es sérieux, j'ai réussi mon coup. Plaire à tout le monde serait un échec.

  27. #837
    C'est très sérieux comme critique.

    Après si tu kiff ton délire et tu peux pas entendre (lire) une critique, demande pas d'avis.

    J'ai lu vite fait quelques lignes du dialogue, où, bordel, as-tu vu qu'il fallait commenter chaque ligne d'un dialogue ?

  28. #838
    Ben justement, je m'attache à ne surtout pas faire "comme tout le monde".
    Dernière modification par galoustic ; 11/10/2012 à 01h22.

  29. #839
    Tu peux ne pas faire comme tout le monde seulement si tu maîtrises un minimum ton art.

    Mais c'est courageux de l'avoir collé en signature, je serais jamais passé sur ce topic sinon.

    Juste comme ça, pourquoi est ce qu'ils prennent le thés et qu'après tu glisses que la bouffe arrive ? Ça ne sert absolument pas ta narration, tu aurais pu les faire manger ou rester sur le thé jusqu'à la fin.

  30. #840
    Parce que ce ne sont pas des humains, et que tu fais de l'anthropomorphisme, tout simplement.
    Maintenant je prends ton avis en compte, t'inquiète, il s'ajoute à d'autres avis.
    D'ailleurs aucun ne se ressemble, ce qui est intriguant, mais sûrement logique.
    Dernière modification par galoustic ; 10/10/2012 à 23h29.

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