Le scénario N03 est structuré autour de l’idée d’une part du nucléaire durablement importante, en combinant l’ensemble des leviers possibles (sur l’existant et le nouveau) pour maximiser la capacité à l’horizon de la neutralité carbone.
Ce scénario repose sur quatre piliers :
(i) une prolongation de la durée de vie de tous les réacteurs actuels tant qu’ils respectent les normes de sûreté fixées par l’Autorité de sûreté nucléaire : N03 s’écarte donc de la trajectoire de fermeture de réacteurs prévue par la PPE ;
(ii) La prolongation de quelques réacteurs au-delà de 60 ans d’exploitation (entre 3 et 5 ans dans ce scénario selon les paliers et réacteurs retenus), de manière à repousser au maximum les fermetures de réacteurs de deuxième génération, en attendant que le développement du nouveau nucléaire atteigne son rythme de croisière ;
(iii) un rythme de construction des EPR2 poussé au maximum (rythme similaire à celui du scénario N2) ;
(iv) la possibilité de développer d’autres types de réacteurs tels que les petits réacteurs modulaires (SMR) pour quelques gigawatts.
En jouant sur ces quatre leviers, le maintien d’un parc nucléaire d’une capacité de l’ordre de 50 GW est possible à l’horizon 2050 et 2060, soit environ 50 % de la production d’électricité à cet horizon dans la trajectoire de consommation de référence. Ce chiffre constitue un résultat de la construction des scénarios (et non une hypothèse) : il résulte en effet de l’addition des contraintes industrielles portant sur la filière nucléaire, et non d’une contrainte politique.
Le scénario N03 s’appuie également sur un développement des énergies renouvelables au cours des prochaines années, pour toutes les filières (éolien terrestre, éolien en mer, solaire, hydraulique), mais à un rythme inférieur à celui de tous les autres scénarios