Fini
Road 96
https://www.youtube.com/watch?v=KEBkjL31Avw
Le jeu avait attiré mon attention via un trailer sur lequel j'étais tombé un peu par hasard.
En tant qu'amateur de jeux narratifs (les fameux "walking sims"), je l'avais aussitôt mis en WL et j'y ai joué assez rapidement après qu'Hyeud me l'a gentiment offert.
Le jeu se déroule en 1996, dans un univers dystopique où on incarne plusieurs ados désireux de s'enfuir d'un pays à forte tendance dictatoriale, à l'aube d'une nouvelle élection présidentielle, 10 ans après un terrible attentat. On va donc se glisser dans la peau de ces fugueurs et tenter de rejoindre la frontière en autostop, en bus, en taxi, à pied ... Tout au long du périple, on rencontrera différents protagonistes sur lesquels on en apprendra plus au gré de nos errances et de nos différentes incarnations. Petit à petit on va comprendre que certains d'entre eux sont liés par des événements passés, on va en apprécier certains, d'autres moins ... L'écriture de ces personnages est bonne, pas manichéenne pour 2 sous et favorise l'immersion. C'est d'ailleurs un point fort du jeu : on a vraiment l'impression de "vivre" ce voyage fait de pointillés, j'ai beaucoup aimé cet aspect contemplatif, parfois triste, parfois drôle ... In fine, le jeu respecte un peu trop l'adage "ce n'est pas la destination qui est importante, mais le voyage" : les devs ont inclus une dimension politique vers laquelle on converge à la fin du jeu, mais j'ai trouvée celle-ci légèrement anecdotique (la faute sans doute à une représentation un peu caricaturale de la résistance à l'oppression). Cette toile de fond n'en reste pas moins intéressante car elle donne quand même à réfléchir à certains moments de l'aventure ...
Niveau gameplay me direz-vous, à quoi s'attendre ? Pas à grand chose répondrai-je. Le jeu essaie de se renouveler via des mini-jeux un peu différents à chaque halte (puissance 4, air hockey, jeu de rythme ...). Un peu à l'instar de "What remains of Edith Finch", l'intérêt n'est pas à rechercher là-dedans (ce qui ne m'a nullement dérangé). Il n'y a que peu de difficulté et pour échouer, il faut vraiment le vouloir (ou faire un "mauvais" choix) et cela n'est pas punitif puisqu'on se contente de changer d'ado.
D'un point de vue esthétique, j'ai bien accroché aux visuels (à mi-chemin entre le dessin animé et le "low poly"), encore plus à la musique qui fait partie intégrante du jeu (on collectionne des cassettes) et que j'écoute toujours même après l'avoir fini.
TL;DR: si vous aimez les walking sims, foncez !
PS: ah oui j'oubliais ! Les rencontres ne sont pas ordonnées à l'avance et les lieux sont générés de façon (plus ou moins) procédurale. Alors OK ça donne un aspect unique à l'aventure vécue par chacun, mais ça reste clairement gadget car ça ne donne pas pour autant envie d'y rejouer une fois fini ...