~~ Give a man a fire, he is warm for a while, set a man on fire and he is warm for the rest of his life. ~~
Hummm. Je ne pense pas que le but d'une traduction soit "d'améliorer" (quel que soit le sens que cela puisse avoir) le style d'un auteur même si je me doute que tu disais plus ça comme une boutade.
Pour le style, c'est compliqué (selon moi) d'être aussi catégorique que cela.
C'est "compliqué" parce que je suis un peu d'accord avec toi, d'une certaine manière. Je n'ai jamais été saisi par une beauté de style, comme certains écrivains peuvent le faire, avec les écrits de Lovecraft. Je ne l'ai jamais lu "dans le texte" (peut-être contrairement à toi) et toujours dans ses diverses traductions françaises.
Lovecraft écrit aussi avec pas mal de répétitions (mais qui ont une fonction, incantatoire, hypnotique), des circonvolutions avec ces accumulations d'adjectifs (qui sont des lourdeurs quand on les lit), mais je trouve que c'est lui faire un faux procès que de le résumer à "un mauvais écrivain qui a de l'imagination". Un écrivain de nouvelles dans des revues à bon marché (ce qu'il était quelque part), de Pulp. Un "faiseur" d'histoires qui aurait des idées un peu plus originales que les autres. Malgré tout, les conditions de publications, le fait qu'il écrivait pour ces publications, font parti du contexte de son écriture, et de son œuvre. Mais, pour son œuvre et l’importance qu'elle a, l'importance qu'elle a dans la littérature de manière générale, je crois qu'on ne doit pas le réduire à ça.
Il arrive à faire naitre des images, où il transfigure ses propres angoisses, et cela, il le fait comme nul autre écrivain (donc même si c'est un peu ce que tu dis, ça me gène de lire "mauvais écrivain mais avec de l'imagination"). Il emmène le lecteur à des "abimes" métaphysiques. Et il le fait avec ses "outils", le style qu'il a développé. Il y a une vraie singularité dans l’œuvre de Lovecraft, et, je le crois, c'est pour cela qu'il doit être reconnu (et qu'il l'est, en réalité).
Dernière modification par M.Rick75 ; 01/10/2021 à 12h31.
Je ne connaissais pas circonlocutions.
Mais du coup (après en avoir lu la définition), je dirais les deux.
Circonvolutions car il ne cesse, en ne décrivant pas l'horreur de manière explicite (car elle est indescriptible), de faire des cercles concentriques autour. De tourner autour du pot, en somme.
Pour les amateurs de SF, j'ai publié sur kindle une novella intitulée "L'Huître et le Cormoran", sous le pseudo de Foulque de Marne. C'est un texte à twist&chute qui revisite le thème éculé du voyage dans le temps.
J'ai aussi commis un roman de SF, "Jupiter". C'est un texte moins abouti au niveau du rythme et du rapport récit/action. Reste que j'ai beaucoup d'affection pour ses persos, son histoire et son propos.
Je ne suis pas sûr que traduire "as middle age hardened upon him" par "en atteignant le milieu de son âge" soit très bénéfique... il me semble qu'il y a un contresens sur "middle age". Je ne retrouve pas la nuance "hardened" dans la deuxième traduction, mais au moins on a l'impression que le traducteur a compris ce qu'il lisait...
(Je ne suis pas allé plus loin, lire sur écran des photos de bouquins c'est un peu dur pour moi)
En quoi c'est forcément contradictoire ?
Je prends Philip K. Dick (un auteur que j'adore) par exemple qui a produit des choses extraordinaires, a inspiré tout un tas de bouquins, films et autres jeux vidéo, un génie dans son genre, et pourtant son style littéraire est plutôt médiocre.
Inversement on doit sûrement trouver des auteurs tombés dans l'oubli aux histoires bof mais dont le style était bon.
Je vous trouve aussi dur avec le style littéraire de Lovecraft, que je trouve bon. J'ai même été surpris en le relisant l'an passé.
A l'inverse d'un Dick en effet que je trouve plus moyen
Tutos Youtube Dwarf Fortress, Dungeon Crawl Stone Soup, Cataclysm DDA et Aurora 4X : Gobbostream (synopsis et vidéos à télécharger ici). Chaîne Twitch. Chan CPC mumble Dwarf Fortress dans la section Divers
Je viens de recevoir Police des temps noirs.
C'est en fait un dictionnaire de toutes les forces de l'ordre et milices qui ont grenouillé sous l'Occupation, 1 350 pages. Prometteur mais faudra trouver le temps de le lire. Histoire de ne pas oublier la fragilité de la démocratie...
Ah! J'avais eu exactement la même expérience. C'était marrant d'ailleurs parce qu'au début ça marche vraiment, il faut reconnaitre que Lovecraft créé des ambiances extraordinaire, et puis après deux, trois, quatre, nouvelles, tu réalises que la structure est toujours exactement la même, c'est un peu comme si le décor en carton se cassait la gueule, ça tue bien l'ambiance. Lovecraft se prête pas du tout au binge-reading du coup, mais une nouvelle de temps en temps c'est quand même cool.
(Ceci étant dit, puisque c'est apparemment le débat, je trouve pas que Lovecraft écrive particulièrement mal, et je dirais même que son style se prête très bien à ce qu'il écrit. Mais disons que c'est assez rigide)
I see that you're enticed by my daughter's awesome rocking tits
Effectivement faut pas binge-reader, parce qu'il a probablement binge-wroté.
Merci aux canards qui ont recommandé le Barbarossa de Lopez et Otkhmezuri, je n'en suis qu'à un gros tiers (les premiers jours de l'opération proprement dite) mais j'ai déjà appris plein de trucs.
Bon par contre, c'est bien dense, et n'ayant plus de longs trajets en train à venir je risque de caler un peu. Et merci la liseuse!
J'avais lu la somme que Berlière avait écrite avec Lévy sur l'Histoire de la police. C'était un bon bouquin. Il n'y a pas tant d'historiens qui travaillent le sujet, injustement considéré comme "sale".
Si le sujet t'intéresse, Berlière, qui est maintenant retraité, rédige une newsletter trimestrielle sur l'actualité et l'histoire de la police.
Bonne lecture.
J'ai été hyper agréablement surpris par Barbarossa, alors même que j'avais déjà lu l'excellente biographie de Joukov du même duo, et je savais du coup qu'ils étaient bons. Mais je m'attendais quand même à de la bonne grosse histoire bataille, avec les divisions machines et machin qui enveloppent le bataillon machin et machines... et bon évidemment y a de ça, tu peux pas non plus y couper, mais la façon qu'on Lopez et Otkhmezuri d'insister sur la manière dont le projet génocidaire nazi se mêle intimement à la stratégie militaire allemande est absolument remarquable, j'ai notamment trouvé les passages sur la manière dont le paluchage de l'Etat major allemand sur la guerre éclair explique en partie les crimes de guerre de la Wermacht (tout l'accent est mis sur la tête de pont de l'assaut --> les arrières et la logistique sont délaissés --> les arrières sont insuffisamment protégés --> les soldats allemands craignent les embuscades --> les soldats allemands se mettent à tirer sur tout ce qui bouge) passionnants.
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C'est plutôt décrit comme un mélange, dans les hauts gradés de la Wehrmacht, d'adhésion à l'idéologie nazie (et aux ordres génocidaires venus de Hitler) et de rigorisme militaire "à la Prussienne" (pré-Weimar et pré-Genève). En gros, on blitze, tout l'accent est mis sur les moyens de la percée, "donc" on ne se préoccupe pas de ce qui est prévu pour l'occupation des territoires pendant la campagne - du moment que quelque chose est fait pour "sécuriser" l'arrière, on s'en accommode. L'effet sur la psychologie des troupes est mentionné, mais un peu comme une conséquence de la façon dont les instructions sont données au commandement.
Et en face, la façon dont l'idéologie du régime soviétique a eu des conséquences sur le degré d'impréparation et l'incapacité à réagir correctement de l'Armée rouge est également mise en avant.
Bref, l'ensemble est vraiment fascinant. À se taper la tête contre les murs quand on pense aux conséquences directes ou indirectes que ça a eu, évidemment.
Question horreurs et crimes, j'ai fini La Vie des Douze Césars de Suétone.
Comme son nom l'indique, Suétone écrit la biographie des 12 premiers césars de Rome (César, Octave, Tibère, Calligula, Claude, Néron, Galba, Othon, Vitellius, Vespasien, Titus, Domitien), en insistant sur leurs travers et leurs vices (en général, mais Vespasien et Titus semblent relativement épargnés).
Ce n'est pas très historiques (en gros, il exagère beaucoup) et Suétone ne cherche pas à faire un bilan du règne des empereurs (contrairement aux Rois Maudits par exemple).
Mais l'intérêt n'est pas là. Personnellement, il s'agit plutôt de lire comment un romain pouvait décrire un citoyen romain,, qu'est ce qui était important : sa famille, ses ancêtres mais aussi les augures qui lui sont associés et qui, selon Suétone, conditionnent largement la vie et le futur des empereurs (même si certains ont certainement été inventés).
On y perçoit aussi les valeurs des romains et par exemple la bonne gestion d'un empire n'en font absolument pas partie (punir "honorablement ses ennemis", le rpestige militaire : oui).
Intéressant à lire pour le contexte, pour ce qu'on en apprend de la société romaine, mais à ne pas prendre au pied de la lettre
Le jeu vidéo est une chose trop grave pour le laisser aux canards
j'ai commencé le livre sur la mort de Louis XIV :
un petit bilan des maladies du roi : Variole, une blennorragie, Fièvre typhoïde, Anthrax, sans parler de la fistule opéré a vif, des dents arrachés et perforation du palais, des fièvres, maux de têtes, il finit par mourir du diabète (Artériosclérose )
Aux chirurgiens le roi déclara être prêt à souffrir l’amputation : « Maréchal, n’avez-vous pas de rasoirs ? Coupez, ne craignez rien ! »
Dans la même veine, l'urgentiste Patrick Pelloux avait écrit deux livres sur la mort des grands hommes, dont pas mal de rois, certains morceaux parus dans Charlie-Hebdo à l'époque.
Je crois que c'est "On ne meurt qu'une fois et c'est pour si longtemps" + "Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux"
Et je persiste à penser que l'anesthésie est peut-être une plus grande découverte que la pénicilline ou la vaccination. Pas en nombre de vies sauvées, mais quand même.
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Un truc que j'ai trouvé aussi intéressant dans le Barbarossa de Jean Lopez, c'est le lien avec les campagnes précédentes.
Typiquement pendant la campagne de France, les pessimistes, les gens prudents au haut commandement Allemand, ils ont eu tort (Genre Walther von Brauchitsch le commandant de l'armée de terre). ils ont craint une contre attaque Francaise/Anglaise, ils se sont affolés devant les percées délirantes de leurs divisions blindés sans couverture sur les flancs, ils ont sans cesse sonné le tocsin sur le risque insensé de la stratégie allemande mais à tort !!!
Du coup, ils sont complètement décrédibilisé, et maintenant ferment leur gueule, ou au contraire font assault d'optimisme pour essayer de regagner les faveurs du boss. Ce qui explique en partie les prévisions et espérances ultra optimiste de la campagne contre l'union soviétique.
Général de canapé : Jamais devant, toujours vivant !
Si y a des canards qui vont aux Imaginales à Epinal la semaine prochaine, faites signe, je tiens un chapiteau (donc je serai débordé ) mais si on peut boire un godet ça sera avec plaisir !
Terminé, c’était une excellente synthèse d'un long règne. La liquidation du systeme Louis XIV aura pas trainé
Cornette montre bien aussi que le Roi Soleil en voulant prendre une posture d'autorité sur la question religieuse, (Protestant et Jansénisme) crée de lui même, les conditions de la zizanie politico-religieuse qui va perdurer jusque dans les années 1750. Personne, pas même le pape, ne lui avait rien demandé!
Sur la crise de 1692-94, je connaissais pas les chiffres :
je commence un classique sur les relations parlements/monarchie :À l’échelle du royaume, il y eut 2 836 800 victimes en deux ans, soit 1 300 000 de plus qu’au cours de deux années moyennes. Dans ce bilan macabre, l’année 1694 l’emporte largement, avec 1 600 000 morts. Au total, la crise de 1693-1694 fit pratiquement autant de victimes que la guerre de 1914-1918, mais en deux ans et dans une France moitié moins peuplée ! Quand on mesure les pertes humaines, la France n’avait jamais connu, depuis trois siècles, de calamité démographique analogue à celle de cette sombre fin du XVIIe siècle. Et plus tard, ni les guerres de la Révolution et de l’Empire (1 350 000 morts en vingt-trois ans, dans une France de quelque 30 millions d’habitants), ni évidemment la guerre de 1870, ni encore moins celle de 1939-1945 n’ont provoqué autant de morts en si peu de temps13. Dans la seule année 1693, il y eut, peut-être, 20 % de vies fauchées sur le total de la population adulte.
Dernière modification par maldone ; 09/10/2021 à 15h29.
Le Maître et Marguerite, de Boulgakov.
Plongée absurde et fantastique dans le Moscou des purges, où des immeubles entiers disparaissent sans laisser de traces, où on s'échange des pièces aux 4 coins de la ville pour arriver à se loger, et où tout le monde est à la fois espion et milicien. Écrit par un Boulgakov a moitié fou qui a voulu détruire son oeuvre pendant qu'il l'écrivait, et qui, écrivain officiel mais toujours censuré, avait écrit à Staline pour avoir une place de directeur de théâtre, que Staline lui même lui offrit par téléphone. ..
Vie d'un païen , de Jacques Perry
Trouvé dans un dépôt de livres en montant dans le train vendredi, j'espère que les 2 suivants y sont toujours