Pour finir, d’un mot, sur Poutine. Dans son discours d’hier, rendant un vibrant hommage aux pionniers de la "Novorussie", il a salué les valeureux « combattants du Donbass », au premier rang desquels « le vrai leader du peuple de Donetsk Alexandre Zakhartchenko ». L’histoire vaut son pesant de cacahuètes. Ledit Alexandre Zakhartchenko , qui était loin d’être un saint (il fut responsable de nombreux cas de disparitions forcées dans la région de Donetsk, a exproprié de nombreuses entreprises et contrôlé la contrebande de charbon et de métaux à des fins d'enrichissement personnel), il a été "liquidé" par les services de renseignement russes le 31 août 2018 dans un attentat à la bombe survenu dans un café au centre de Donetsk. Motif : il avait exprimé de la sympathie pour des militants d’une frange de l’extrême-droite ukrainienne qui avait passé à tabac des homosexuels à Kiev, et surtout, avait commencé à manifester des velléités d’indépendance vis-à-vis de Moscou. Après l’avoir éliminé, le Kremlin l’a promptement remplacé par
Denis Pouchiline, un politicien véreux qui avait réuni à Donetsk 0,98 % des voix aux élections législatives de 2013, malgré une intense campagne financée par une obscure mafia financière liée à une coopérative d’importation informatique. Pouchiline est l’un de ceux qui ont signé, hier, le rattachement des territoires annexés à la Fédération de Russie. A la première incartade, lui aussi sera liquidé par Poutine, si Poutine est encore là. Ce qui est loin d’être gagné, malgré les fanfaronnades d’hier sur le Place Rouge. Rouge de sang, surtout.