Le français est en péril, à ce qu’il paraît. Menacé par une apparente profusion de l’anglais, soi-disant envahi par des expressions arabes, le français serait un bastion à défendre. Contre qui ? Contre quoi ?
Cette impression de voir sa langue se dégrader voire disparaître n’est ni propre à la France, ni propre à notre temps. Elle est partagée par de nombreux pays, depuis de nombreux siècles. Cette peur irrationnelle en cache souvent d’autres : celle des autres, de ce qui est étranger, de ce qui paraît menaçant pour soi, sa culture, son pays.
D’où vient cette impression que nos langues se meurent ? En quoi cette peur ne date-t-elle pas d’hier ? Qu’est ce qu’elle dit de nous, en tant qu’individu, en tant que société ?
Pour répondre à ces questions, Laélia Véron a reçu Florent Moncomble, anglophone, maître de conférences en linguistique anglaise à l’université d’Artois, et Rachid Zerrouki, arabophone, ancien enseignant en Segpa et enseignant en détention à Marseille.