A mon avis une des principales raisons de ce management "à la française" (je mets entre guillemets car je n'ai jamais travaillé à l'étranger dans une entreprise) est qu'un grand nombre de managers (j'englobe sous cette appellation toute personne ayant une équipe sous direction et jouissant d'une autonomie assez importante : DAF, responsable/directeur juridique ect...) ne sont pas suffisamment compétents et incapable d'évaluer la valeur des employés et leur productivité.
L'inaptitude à évaluer le travail de ces collaborateurs amène invariablement à jauger leur "productivité" au temps qu'il passe devant leur bureau. Le mode de raisonnement étant qu'un employé qui fait énormément d'heures est productif et celui qui fait moins d'heure l'est moins.
A titre d'exemple j'ai travaillé dans des boîtes où je devais moi-même faire le reporting du nombre d'heures que je passais sur mes dossiers, non pas pour que ce volume de travail soit confronté au prévisionnel du n+1 afin qu'il puisse voir si je suis dans les clous, mais pour pouvoir facturer. En réalité, ce mec n'avait aucune idée tu temps moyen que je devais passer "à la louche" sur mes dossiers, à partir de là il ne peut pas juger de ma productivité et ne pourra que se fonder sur le temps que je passe derrière mon bureau. Il serait presque plus avantageux de slacker 2 heures et de les rajouter sur le temps passé sur le dossier.
J'ai également été confronté à un n+1 qui venait de recruter un nouvel employé et qui me demanda alors que j'étais que stagiaire, ainsi qu'à un autre employé si le mec bossait bien. Là encore, inaptitude du n+1 à évaluer le travail du personnel qu'il doit employer.
tl;dr : dès lors que le n+1 n'est pas suffisamment compétent sa seule manière de s'assurer que le personnel sous sa direction travaille et de leur imposer des heures de bureau.
*etc gatsu à la fin.
Moui alors je suis pas certain non plus que les gars qui font que du management soit plus compétent pour juger du travail fourni. Après ils ont peut-être plus les outils pour. Et que pour les plus grandes entreprises t'as ce qu'il faut pour avoir des formations de "management" (je voies mon n+2 partir de temps en temps en formation pour ce genre de choses d'ailleurs).
Pour ma part, la méthode à la française que je préfère disparaît pour laisser place à la méthode Lean américaine. Dirigeant une petite équipe dans mon boulot, j'avais d'ailleurs écouté avec attention les DRH et autres managers en parler dans cette excellente émission sur France Cul :
http://www.franceculture.fr/emission...ces-2013-09-13
Je vois pas comment on peut être créatif et travailler intelligemment en étant évalué essentiellement QUE sur des critères statistiques et chiffrés?"Avec la méthode Lean, par exemple, qui a fait des ravages dans les entreprises. D'autant plus grands que les salariés participent eux-mêmes à la rationalisation extrême qu'elle implique. Née au MIT, dans le Massachusetts, vers la fin des années 80, elle a été importée avec zèle en France. Et elle a abouti à amputer les tâches de tout gaspillage de façon drastique, pour gagner en productivité. Mais le coût pour les salariés devient énorme.
L'autre grande tendance est bien sûr l'évaluation individuelle, maintenant utilisée par plus de 8 employeurs sur 10. Cette assignation d'objectifs chiffrés s'accompagne d'une tentative de quantifier "objectivement" ici l'implication du salarié, là son sens de l'originalité, ailleurs son esprit d'équipe. Cette volonté de mettre en équation le travail d'un collaborateur et de le noter, dans ce qu'il a de plus subjectif pourtant, a été extrêmement décriée ces dernières années"
On ne peut pas, d'où l'existence de plusieurs systèmes suivant les branches avec leurs défauts et qualités. /generic talk. Comme dans beaucoup de systèmes, ça marche quand-même bien quand les gens sont de bonne foi.
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Dans le code des obligations suisse, l'employeur a aussi l'obligation de donner du travail à l'employé.
"La vaseline, c'est un truc que j'utilise systématiquement" - vf1000f24
D’où la capacité du manager a choisir intelligemment ces différent critère !
Pour te donner un exemple dans ma boite un manager compte le nombre de dossier clos par son équipe ( ce qui est bien ) alors qu'un autre compte juste leur présence le vendredi(du coup a 15h on à spam de dossier redistribué n'importe comment).
Et donc quand tu chies beaucoup , ça veut dire que tu manges beaucoup, et ça veut donc dire que tu est riche, CQFD
La bonne foi ça va jusqu’à une certaine limite. Il faut voir comment ça a tourné chez Amazon, où en toute bonne foi les gonzes ce sont mis à la culture de l'entreprise pour finir géolocalisés dans leur propre hangar.
Pour moi la règle est simple : des employés bien payés, un emploi du temps bien établi (c'est quand même le rôle de l'encadrement de ne pas surcharger ses subordonnés sinon il est tout simplement mauvais) et des perspectives d'augmentation/carrière/réduc au Puy du Fou et on obtient des salariés modèles et une boîte qui fonctionne mieux. Le reste, c'est du verbiage technocrate pour faire passer la pilule.
Envoyé par rapport de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France
Pareil. Mais moi c'est parce que je suis un poète en pleine crise existentielle.
Cad que je cherche à justifier ma flemme légendaire (je m'en étonnes souvent).
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Ca a l'air cool. Comment on fait pour devenir prof? C'est plus facile avec un bac+8?
Et donc quand tu chies beaucoup , ça veut dire que tu manges beaucoup, et ça veut donc dire que tu est riche, CQFD
Une lettre/ tribune "marrante" publiée par un prof qui vient de démissionner de l'éducation nationale:
Pourquoi moi professeur de lettre-histoire, je démissionne de l'éducation nationale
Plus on avance dans le contenu, et plus on se dit qu'il a bien fait... pour le bien être de ses élèves, pas pour lui.