Envoyé par
Napoléon 1er
Fontainebleau, 22 janvier 1813.
A Eugène Napoléon, vice-roi d’Italie, commandant en chef la Grande Armée, à Posen.
Mon Fils, je n’ai encore aucun renseignement sur l’état de la cavalerie à la Grande Armée; j’ignore où sont les différents régiments; je n’ai pas de renseignements sur les remontes, je ne sais ni combien on en a fait, ni où sont les chevaux; je n’ai aucun renseignement sur le harnachement, je ne sais où sont les selles envoyées par le ministre de l’administration de la guerre. Je vous prie de me faire connaître ce que vous savez là-dessus.
Il est nécessaire de réunir tous les détachements des différents régiments entre l’Oder et l’Elbe; faites, à cet effet, revenir ce qui est à Varsovie, afin de ne pas disséminer ma cavalerie et de réunir tous les détachements pour reformer les régiments.
Vous avez beaucoup de généraux de cavalerie inutiles; renvoyez-les tous en France ; ne gardez que trois ou quatre généraux de division et le nombre de généraux de brigade qui sera nécessaire pour surveiller les remontes et commander les différentes brigades et divisions au moment de leur réunion.
Il ne faut plus que la cavalerie donne des régiments provisoires : nous perdrions tout; il faut absolument réunir les corps.
Le général Bourcier ne nous écrit pas ; l’intendant ne donne point de renseignements, de sorte que nous ne savons rien.
Je vous l’ai déjà dit et je vous le répète : renvoyez en France tous les cadres et gardez autant de cadres de compagnies que vous aurez de fois 100 hommes à pied ou à cheval.
Vous me ferez savoir si les marchés passés à Hambourg, Glogau, Berlin, Posen et Varsovie, vous ont procuré ou pourront vous procurer un nombre de chevaux assez considérable pour remonter les hommes que vous avez à pied.
Renvoyez les colonels, en gardant les chefs d’escadrons, pour les régiments réduits à moins de deux escadrons ; gardez les colonels des régiments dont vous auriez deux escadrons à pied ou à cheval. Vous sentez combien la présence de ces colonels à leurs régiments serait utile et nécessaire.
Je me suis assuré de 25,000 chevaux de remonte, et les cantons fournissent 30,000 hommes montés; cela portera ma cavalerie, qui partira dans le courant de mars et d’avril, à plus de 50,000 hommes. Mais il est important que vous renvoyiez tous les officiers, sous-officiers et cadres inutiles.
Envoyez-moi l’état de la répartition qui a été faite de la cavalerie à pied, le lieu où elle se trouve.
Donnez ordre aux généraux qui commandent ces différentes portions de cavalerie, aux colonels ou officiers qui commandent les régiments et détachements isolés, au général Bourcier et aux généraux commandant les dépôts de Berlin, etc., d’adresser par des estafettes extraordinaires des états de situation au ministre de la guerre. Les estafettes extraordinaires peuvent se diriger sur Berlin et Magdeburg, où elles trouveront l’estafette générale.