La clocharde se retourna dans ses draps, chauds, lisses, ils lui semblaient très confortables. Encore a moitié inconsciente, la femme avait dormi de longues heures cette nuit, et ne s'était aperçu de rien. C'est lorsqu'elle ouvrit les yeux ce jour-là qu'elle se rendit compte que quelque chose n'était pas habituel : ses couvertures miteuses agglomérés dans le coin de son arche avaient étés remplacés par une épaisse couette douillette d'un blanc immaculé, de même, sa tête n'était plus posée sur son sac, mais sur un oreiller doux et bien rembourré. Elle regarda autour d'elle, et vit une salle aux murs blancs, par endroits turquoise, éclairés de la lumière froide qu'émettaient les tubes fluorescents de certaines dalles du plafond. Une horloge indiquait de ses chiffres de DEL rouges qu'il était 09h14, elle était vissée a coté d'une petite télévision dans le coin d'un mur, juste a droite d'une porte dont l’entrebâillement laissait entrevoir une petite salle de bain. Elle contempla le voisin encore endormi qu'elle avait et la chambre durant quelques minutes, puis une infirmière fit irruption. La femme ne fit pas d'effort pour voir quel traitements l’infirmière appliquait a son voisin, mais elle fut obligée de sembler éveillée lorsque la dame avança vers elle avec sa blouse blanche.
"Comment vous sentez vous madame ?", "Ça va, j'ai bien dormi je crois", "C'est une bonne chose, mais le docteur vous a examiné il y a une petite heure et voudrait vérifier que vous n'avez aucune lésion cérébrale.", "Pardon ? Pourquoi suis-je ici ?", "Une ambulance vous a vue et a demandé au secours populaire de s'occuper de vous. Mais nous avons été rappelé lorsque celui-ci a constaté que vous étiez froide et inconsciente. Lorsque l'on est venu vous chercher, votre température corporelle était de 31°C, et vous auriez pu tomber dans le coma. On vous a mise au chaud, mais le docteur voudrait toutefois vérifier que votre cerveau n'a subi aucun dommage. Donc dès que le scanner IRM sera libre, il vous y amènera","très bien...","Ça ne devrait pas être trop long. Tenez, voici une pomme d'or, vous vous sentirez mieux après l'avoir mangé je vous le promet", "merci", "Si vous avez un problème, n'hésitez pas a m’appeler, le bouton a droite de votre lit est fait pour".
La dame blanche sorti de la chambre, mais l'autre femme avait les idées confuses. Qu'allait voir le docteur ? Que se passerait-il s'il s’apercevaient de quelque chose ? Serait-elle internée ? Hôpital psychiatrique ? Intervention neurochirurgicale ? Aurait-elle le droit de refuser ces actes médicaux ? Elle ne pourrait plus faire croire aux autres qu'elle n'était qu'une pauvre femme a la rue. Bientôt elle ne voulu plus y penser, et tenta de chasser ces perceptives de sa tête.
L’hôpital semblait rempli de gens atteins de cette épidémie qu'elle n'arrivait ni a soigner, ni a identifier. Cela la mis mal a l'aise. Beaucoup de problèmes semblait être arrivés en peu de temps.
Soudain sa tête l'emporta, elle perdit tout repère, et elle se senti voyager à travers des choses qu'elle ne connaissait pas. Elle ferma les yeux, et sa vision devin nette : elle vit un futur proche. Une vitre au fond d'un long couloir fut brisé, et les hommes de noirs débarquèrent de l'hélicoptère avant même que tout les morceaux de la vitre ne furent retombés au sol. Elle senti la panique, le monde s'agiter sous les coups de tnt détruisant les portes, l’hôpital était littéralement pris d’assaut par des hommes noirs, armés d'arc enchantés et d'armures d'acier noir. Le bâtiment fut évacué, des innocents furent tués. Elle senti la mort, la peur et le chagrin.
Elle revint dans son lit : rien n'avait bougé. Tout était calme. Elle se reposa de longues minutes, au bout desquels son voisin de chambre semblait s'être réveillé puisqu'il alluma la télévision de la chambre. Elle espérait ne pas l'avoir réveillé. Les jambes engourdies, elle se leva doucement, puis se traina lentement vers la salle de bain; son voisin tourna la tête vers elle , et l'homme qu'elle avait sauvé du creeper la dévisagea avant de lui demander : "Pourquoi es-tu ici ?", "hypothermie, je n'ai pas de toit pour me protéger du froid cet hiver. Et toi ?", "C'est complexe".
Elle avait l’esprit trop embrumé pour être déçue de n'avoir pu comprendre pourquoi l'homme de l’hôtel avait tenté d’assassiner son voisin de chambre, elle se dirigeât plutôt vers le lavabo de la salle de bain, et lava la pomme d'or. Les reflets irisés de l'objet étaient fascinants : son reflet dans le fruit était net, et parsemé de lignes violettes et dorés qui s'accentuaient sur les cotés. Quelqu'un avait visiblement calculé les interférences lumineuses avec beaucoup de talent. Elle croqua son reflet, et instantanément elle senti son énergie augmenter. Bouchée par bouchée, son énergie semblait danser en elle comme si elle exécutait une chorégraphie d'une ode a la vie. La pomme mangée, elle retourna vers son lit, les idées parfaitement claires. Elle se sentait bien.
Le docteur et l'infirmière rentrèrent dans la chambre, et ses problèmes rerentrairent dans sa tête. L’infirmière s'adressa à l'homme : "Comment vous sentez vous ?", l'homme se leva, "Bien, mes maux de crâne se sont dissipés", "Vous avez eu beaucoup de chance d'avoir été aussi peu blessé", le docteur intervint : "Vous êtes en bonne santé, et nous n'avons pas eu grand chose a faire : vous pouvez quitter l'établissement", "Le temps de rassembler mes affaires".
Le docteur était un homme dans la quarantaine, et son visage bienveillant sourit à la Clocharde, ce qui la rassura, un peu du moins. "Bonjour, je suis le docteur qui vous a réceptionné cette nuit. Vous avez eu très froid dehors quand vous dormiez, vous savez... votre cerveau peu avoir mal supporté le froid, nous devons vérifier que tout va bien a l'intérieur. Venez avec moi, le scanner IRM est prêt pour vous." La femme anxieuse et ses habits de papier bleu suivirent le docteur dans le couloir, où elle vit la vitre qu'elle avait vu se faire briser : ses soucis étaient si préoccupants qu'ils l’empêchaient d'enregistrer le chemin qu'elle effectuait dans le dédale de hôpital.
Le docteur passa une porte et la femme le suivit dans une salle ou de nombreux bureaux portaient d'étranges appareils disposés sous les fenêtres d'une cloison donnant vue dans une salle dans laquelle trônait une grande machine. Le montre métallique formait un épais tunnel, devant laquelle elle fut allongée, sur un long plateau, avant que son docteur ne lui donne plusieurs conseils qu'elle n'écouta que d'une oreille lointaine. Elle hocha la tête à la fin du flot de parole, et la machine fit rentrer la clocharde sous son tunnel d'acier. La femme était entièrement dans la machine, ses pieds comprit, et entendit son docteur, puis vit la machine s'animer un bref instant avant de s’arrêter : coupure de courant. De longues secondes s'écoulèrent, rien ne bougeait, mais elle entendit des cris : sa vision se réalisait, l’assaut avait commencé, les coups de TNT secouaient le plancher. Elle sentait le chaos dans le bâtiment, l’hôpital était en train d'être évacué, la laissant seule dans sa petite salle, coincée dans un scanner IRM. Après quelques minutes d'attente dans la noirceur que la machine conservait, elle senti un garde approcher dans le couloir : le pauvre terroriste ne semblait pas être très coriace, apeuré d'être en retard et de se faire punir par ses supérieurs, apparemment. Elle resta immobile dans sa machine sombre, et senti le garde jeter un coup d’œil aux environs, avant de repartir pour vérifier la salle suivante.
Elle attendit que le bâtiment fut complètement évacué pour s'extirper de son scanner. Elle chercha des personnes autres que des agresseurs dans le bâtiment : Quelques étages plus bas, elle senti une personne, anxieuse, recroquevillée dans un espace exigu. Le garde était passé à l'étage supérieur : la voie était libre.
La femme entra dans le couloir sur la pointe des pieds, et fit attention de ne croiser aucun garde lorsqu'elle descendit vers l'endroit ou elle percevait une personne emprisonnée. C'est une cage d’ascenseur qu'elle rencontra : quelqu'un y était prisonnier. Comme les gardes étaient a plusieurs étages de là, elle força la porte de la cage, pour descendre sur le dessus de la cabine, 1m50 plus bas. Elle ouvrit enfin la trappe de secours, puis tendit sa main dans l'ombre de la cabine. L'homme qui était enfermé ne voyait qu'une silhouette féminine sculptée dans un carrée de lumière aveuglante. Il prit la main salvatrice et fut hissé jusqu'à l'étage supérieur où la clocharde reconnut la victime du creeper.