Parmi les grandes interrogations de ce siècle, trois concernent la musique : Jean-Sébastien Bach était-il un tricheur qui profitait de fuites en fi ? DSK aime-t-il le viol da gamba ? Et les jeux vidéo rendent-ils violon ?
A cette troisième question, Arnold Scwharzenegger a répondu par la positive, en sortant la grosse caisse avec une loi, lorsqu'il était Gouverneur de Californie, interdisant la vente de jeux vidéo violents à des mineurs.
Je vous exposais d'ailleurs, dans un article papier "l'affaire gouvernator", les grands enjeux de cette bataille juridique qui se jouait sur le sol américain, puisque la Cour Suprême de volaille avait été saisie. Je rappelle que la véritable question posée par cette loi est celle de l’application du premier amendement aux jeux vidéo.
Le premier amendement interdit au Congrès des États-Unis d’adopter des lois limitant la liberté de la presse, la liberté de religion, le droit de s’assembler pacifiquement et, ce qui nous intéresse plus particulièrement, la liberté d’expression.
On peut très rarement, interdire la vente, même à des mineurs, d’une forme d’expression protégée par la liberté d’expression. Donc, si la Cour Suprême de pintade considérait valable cette loi californienne, cela présupposerait que les jeux vidéo ne sont pas protégés par le premier amendement lorsqu’ils s’adressent à des mineurs, ce qui signifierait alors que les jeux vidéo ne sont ni une forme d’expression, ni même par conséquent un média. En réalité, d’un point de vue juridique, cette loi, et la décision de la Cour suprême de poulet pourrait ravaler les jeux vidéo au rang de l’alcool, du tabac et/ou des armes à feu.
Le Gouvernator défendait sa loi en considérant que, le premier amendement et la liberté d’expression qu’il protège, concernent avant tous les adultes, tandis que les mineurs n’ont pas une capacité de discernement suffisante pour déterminer ce qu’ils veulent voir ou entendre.
Il était également expliqué par Scwharzie que point n’est besoin de prouver qu’un jeu violent cause réellement et directement un préjudice aux mineurs qui y jouent pour écarter le Premier Amendement. Il suffit qu’il y ait une crainte raisonnable que tel soit le cas.
D’après l’équipe du Gouvernator, il existerait suffisamment d’études scientifiques qui tendraient à prouver qu’un jeu violent nuit à la santé psychologique d’un mineur pour que le Gouvernement considère qu’un risque suffisant existe réellement.
A tout le moins, il existe des dizaines d’études prouvant, d’après la team Gouvernator, qu’un mineur qui s’adonne à des jeux violents verrait son rythme cardiaque augmenter et aurait, très rapidement, tendance à résoudre, par l’usage de la violence, une situation de conflit qui se présenterait juste après sa session de jeu.
Eh bien ! Ladies et gentlemen, la Cour Suprême de champignons a rendu son verdict et, tout T-800 qu'il soit, notre Gouvernator a mordu la poussière. En effet, à 7 voix contre 2, la Cour a considéré que les jeux vidéo devaient être protégés par le premier amendement, tout comme les livres, les films et les pièces de théâtre, parce que chacun de ces médias véhicule des idées.
Le raisonnement de la Cour réside en ce qu‘aucune étude psychologique valable ne prouve un lien entre jouer à un jeu vidéo violent et devenir violent IRL. Et, s'il est impossible de prouver que les enfants sont influencés par la violence, eh bien, la loi n'a pas d'intérêt ! En outre, la Cour considère que les jeux vidéo délivrent un message, tout comme les contes de fée, par exemple, qui peuvent être très violents !
Tiens, je vous traduis un passage qui est assez explicatif:
"Les livres que nous donnons à lire aux enfants ou qu'on leur lit quand ils sont encore plus jeunes, contiennent leur part de violence. Les contes de Grimm sont, par exemple, vraiment lugubres en effet {jeu de mot entre grimm et grim qui veut dire lugubre en anglais}....Hansel et Gretel (des enfants !) tuent leur ravisseur en le cuisant dans un four."
Enfin, après avoir rappelé qu'il appartenait aux parents de veiller sur leurs enfants et que l'on ne saurait donner à un Etat le pouvoir de dire pour tout le monde ce qui est trop violent pour un mineur, la Cour juge que les jeux vidéo sont une forme d'expression protégée par le Premier amendement.
Je vous traduis un autre passage :
"Lire Dante est sans aucun doute plus enrichissant, d'un point de vue intellectuel et culturel, que de jouer à Mortal Kombat. Mais, ces différences culturelles et intellectuelles ne sont pas des différences constitutionnelles. Des jeux vidéo violents, des shows télévisés de mauvais goût, des romans et des magazines bon marché n'en sont pas moins des formes d'expression que la Divine Comédie. Même si nous ne pouvons voir en eux aucune valeur pour la société, ils méritent tout autant la protection de la liberté d'expression que le meilleur de la littérature".
Puis les juges ont quitté la salle en criant "pwned, loosers !"
Quoi qu'il en soit, Schwarzie et sa loi se sont pris une fatality. Mais il s'en fout Scwharzie, d'une parce qu'il n'est plus Gouvernator et, de deux, parce qu'il a d'autres problèmes, avec son divorce à 200 millions de dollars que lui intente sa femme, Maria, pour lui avoir fait un enfant dans le dos.
Mais ça, comme dirait Conan, that is another story.
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