D'habitude, j'attaque les Canard BD par une grosse connerie plus ou moins en rapport avec la bande dessinée que je chronique. Mais aujourd'hui, vous allez vous taper le boulot puisqu'il y a un concours mais on en reparlera à la fin. En attendant, c'est toujours là dessus que je n'aurai pas à me creuser la tête, c'est un peu ma façon à moi de faire grève. Mais pas beaucoup et pas en même temps que tout le monde, j'en ai marre qu'on me prenne pour un gauchiste.
On enquille donc directement avec le scénario du Scorpion : Rome au XVIII° siècle. Un pilleur de tombes vendant aux riches les reliques de saints. Doué comme pas deux avec une épée, tombant les femmes comme Boulon les coca zéro un soir de bouclage. On pourrait croire à un sur-homme mais le pauvre est marqué. Dans son âme puisque sa sorcière de mère a péri dans les flammes du bûcher, accusée d'avoir détourné le père du Scorpion - inconnu il va de soit - des Saints Ordres. Marqué dans sa chair, avec la cicatrice qui lui a donné son nom, héritage du pacte avec le Diable qua sa mère a soit-disant signé. Et je n'ai pas encore parlé de Trebaldi, cardinal ambitieux à l'extrême, qui veut la chitine du Scorpion à tout prix, on se demande bien pourquoi. Voilà pour les premières pistes sur lesquelles s'appuie Desberg pour lancer son cycle qui compte déjà 9 tomes.
On pourrait croire que ça tire à la ligne (et ça arrive parfois) mais Desberg arrive toujours à placer suffisament de révélations et de rebondissements pour capter l'attention du lecteur. Le tome 9 par exemple est très riche en renseignements après un tome 8 un peu pâlichon. Au final l'ensemble s'équilibre de lui-même et ce n'est pas étrange, vu les talents de funambule du Scorpion. Ma pirouette-enchaînement est par contre tout à fait ridicule.
Et le dessin. C'est incontestablement le point fort de la série. Enrico Marini propose une Rome à couper le souffle, que ce soit les bas-quartiers ou les palais épiscopaux, une Byzance d'anthologie écrasée de soleil, des déserts flamboyants. Il peint les combats avec une élégance et rythme incroyables, élégance qu'on retrouve dans les costumes, tout en drapés et plissés. Non seulement le trait est fin, aérien et racé mais les couleurs à l'aquarelle sont magnifiques.
En résumé, une série populaire de cape et d'épée, pleine de fureur autant que de classe, portée par un dessin de premier ordre.
Concernant le concours, postez avant dimanche minuit un jeu de mots laids, un détournement de planche ou de couverture, bref une connerie en rapport avec Le Scorpion. A gagner 5 exemplaires numériques du tome 9 en achat définitif chez izneo. Merci qui ?
En bonus, la bande annonce vidéo ainsi que les premières planches dispo sur le site de l'éditeur.
Le Scorpion, 9 tomes parus chez Dargaud, Desberg / Marini, une dizaine d'euro le volume.
Les deux premiers tomes sont disponibles en offre découverte à 6€ le volume, et il existe un tirage grand format (30*40cm) en N&B du T9 pour 20€. Ainsi qu'un hors-série intitulé Le Procès du Scorpion, mélange de notes et de dessins inédits.
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