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Page 2 sur 2 PremièrePremière 12
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  1. #31
    Un manuel d'histoire est plus instructif et moins chiant que du Balzac.
    "La peau de chagrin" ne peut en aucun cas se retrouver dans les livres d'histoire, ça rosque, comme vous dites les jeunes.
    Ah ma romaine, ma romaine, si je ne la vends pas je la promène...

  2. #32
    Pas lu.
    Athmos : Ça confirme ce que je suspectais depuis toujours, Ash_Crow est un vicieux. Son âme retorse ne vit que pour semer d'embûches le chemin des honnêtes canards, et sa fourberie n'a d'égale que sa profonde méchanceté. :fear:

  3. #33
    Pour ceux qui voudraient approfondir leur connaissance de la littérature anglaise, j'ai trouvé ça hier en kiosque :

    http://boutique.lepoint.fr/produit/198/l-esprit-anglais

    C'est vraiment pas mal, ca se focalise sur l'esprit anglais, notamment le pragmatisme et l'humour british, avec des rapides analyses de texte et des conseils de lecture. Y'a même Tolkien et Orwell dans le tas, au milieu d'auteurs plus classiques.

  4. #34
    Faiseur d'opinion personnelle Avatar de Goji
    Ville
    3<-
    Pennac un écrivaillon ? Je veux bien que ses productions actuelles soient anecdotiques, moi-même j'ai quitté le navire après Messieurs les enfants, mais la Saga Malaussène, bordel, peu importent les goûts et les couleurs, on ne peut lui enlever sa place dans la littérature moderne française. Un artiste peut être has-been, devenir mauvais, mais on ne peut lui enlever sa production et son talent passé.
    Agar, tu m'as fait mal, c'est un de mes principaux mentors

    Ceci dit, je suis d'accord avec ta critique principale, regrouper 40 (ou 50, ou même 200) livres indispensables à tous, c'est mission impossible. Je n'ai fait que poster les auteurs français contemporains qui, pour moi, méritent d'être lus afin d'avoir un échantillon relativement qualitatif, en contre-pied de ce siècle voué à la production et la consommation.
    BigRockTribe Streaming de musique Rock, Post-Rock et Metal.
    Une novella médiévale et fantastique disponible sur Kobo et sur Amazon.

  5. #35
    mais la Saga Malaussène, bordel,
    +1

    On se souhaite des bordels comme la saga Malaussène tous les soirs sur notre table de chevet.
    Par contre j'ai été attristé lorsque Gallimard à transférer l'oeuvre de la série noire à Gallimard la blanche...
    Pennac édité en série noire, bordel (bis) ça avait de la gueule...
    Ah ma romaine, ma romaine, si je ne la vends pas je la promène...

  6. #36
    Citation Envoyé par Ash_Crow Voir le message
    Pas lu.
    Tu devrais, ne serait-ce que par culture vu que c'est de ce livre que nous vient l'expression "se réduire comme peau de chagrin"
    Même si on peut trouver ça un peu chiant aussi, c'est sûr. J'avais eu à le lire en Première et j'avoue m'y être attaché davantage par obligation que par plaisir. Mais bon, je lisais le Seigneur des Anneaux à côté donc c'était de suite une autre catégorie.

    Pour ce qui est du domaine public, tu as sans doute raison, mais il faut bien reconnaître qu'avec les abus de langage des uns et des autres, on a vite fait (sans doute à tort en effet) de les utiliser en synonymes

  7. #37
    Citation Envoyé par Goji Voir le message
    Pennac un écrivaillon ? Je veux bien que ses productions actuelles soient anecdotiques, moi-même j'ai quitté le navire après Messieurs les enfants, mais la Saga Malaussène, bordel, peu importent les goûts et les couleurs, on ne peut lui enlever sa place dans la littérature moderne française. Un artiste peut être has-been, devenir mauvais, mais on ne peut lui enlever sa production et son talent passé.
    Agar, tu m'as fait mal, c'est un de mes principaux mentors
    Je sais, j'ai été de mauvaise foi. Je suis toujours de mauvaise foi. Mais j'en veux à Pennac d'être devenu ce qu'il est devenu : avoir tant de talent et finir par produire de telles merdes, non, y'a pas, c'est du gâchis. Raison pour laquelle j'en veux aussi à Eric-Emmanuel Schmitt (La secte des égoïstes ==> Oscar et la dame rose) et à Marilyn Manson ...

    Citation Envoyé par Goji Voir le message
    Ceci dit, je suis d'accord avec ta critique principale, regrouper 40 (ou 50, ou même 200) livres indispensables à tous, c'est mission impossible. Je n'ai fait que poster les auteurs français contemporains qui, pour moi, méritent d'être lus afin d'avoir un échantillon relativement qualitatif, en contre-pied de ce siècle voué à la production et la consommation.
    "Echantillons qualitatifs" de la production littéraire française contemporaine, Beigbeder et Ravalec ? Quid de Kundera ou de Chloé Delaume ? Moins médiatiques mais infiniment plus talentueux IMHO.

    S'il fallait recommander deux auteurs à quelqu'un qui ne lit jamais "pour qu'il se fasse une idée", mon choix ne se porterait sûrement pas sur ces deux là. Houellebecq, à la limite, d'accord. Mais Beigbeder et Ravalec ? Sérieusement...
    Dernière modification par L-F. Sébum ; 21/12/2009 à 20h10.

  8. #38
    Tu devrais, ne serait-ce que par culture vu que c'est de ce livre que nous vient l'expression "se réduire comme peau de chagrin"
    Même si on peut trouver ça un peu chiant aussi, c'est sûr. J'avais eu à le lire en Première et j'avoue m'y être attaché davantage par obligation que par plaisir. Mais bon, je lisais le Seigneur des Anneaux à côté donc c'était de suite une autre catégorie.
    Pas du tout d'accord, ne jamais lire, écouter, voir, sentir, rire, pleurer pour sa culture...Mais pour developper nos sens, notre sensibilité, notre anima.

    La culture est juste la possibilité de témoigner, de tenter de partager avec l'autre. SEcondaire.

    Ceci dit, il faut lire La peau de chagrin juste parceque c'est un texte écrit de façon magistrale (exemple de la description de l'echoppe ou le héro va dégoter la fameuse peau) et que cela ouvre à quelques méditations philosophiques.
    Lire la peau de chagrin en classe.Pfff; quand les profs de français comprendront qu'ils assassinent des générations entières de futur amateurs de litterature..
    Ah ma romaine, ma romaine, si je ne la vends pas je la promène...

  9. #39
    On m'avait aussi refilé Le Rouge et le Noir alors que je n'avais que du fantasy ou de la science-fiction en tête. Forcément, je reconnais que ça ne m'a jamais trop donné envie de me mettre à la vieille littérature française
    Même si je veux bien lui reconnaître sa bonne qualité. C'est juste que ce n'était pas adapté à mes goûts ni la façon de le faire comme tu le dis.
    Et en effet, se voir refiler systématiquement des auteurs français du XIXe en lecture plutôt que d'autres anglo-saxons mais probablement plus adaptés au goûts des jeunes, tient bien davantage du chauvinisme culturel que de la pédagogie.

  10. #40
    Je veux bien que Pennac ait fait de sacrés merdes, mais il y a aussi du splendides ( dans les déjà cités.), et du moyen capable de déclencher une petite étincelle, je pense au si contreversé Chagrin d'école... J'aurai tendance à le ranger pas loin d'Ormesson, qui sont passés du roman, à une production plus dénaturée et surabondante, voire franchement commerciale... (C'est surtout valable dans le second cas, et c'est vrai que Schmitt pourrait y passer par la même occasion.)

    Quant à conseiller Houellebecq, même à la limite, c'est vouloir produire un attentat littéraire, au même titre que Beigbeder. Si on prend un contemporain assez large, il y a quand même plus passionnant...Affaire de subjectivité.

    Je rajouterai deux petites choses, d'une part que même si l'intention est louable, avec toutes les différences de feeling littéraire que l'on peut avoir, la liste atteindrait rapidement des centaines de livre et celui à qui est destiné cette liste, sera rapidement perdu. Deuxio, le terme "d'imaginaire" est tout de même étrange, on le voit de plus en plus à l'heure actuelle, alors que son emploi est majoritairement anachronique et déplacée (Si on se place dans l'imaginaire littéraire, celui de Durand n'est pas celui de Lacan, ni Castoriadis ou plus connu celui de Sartre, pour illustrer 4 interprétations différentes dans 3 champs différents.). Un mot valise ( J'aurai tendance à dire un mot-fnac, on voit des classifications étonnantes là bas.) qui n'est jamais définit clairement, qui ne renvoit donc à rien.

    Edit : Juste un exemple, la métamorphose de Kafka, c'est chouette, c'est un grand classique connu et étudié, mais le terrier, c'est tellement plus agressif pour l'intellect, tellement plus perturbant, dérangeant...

  11. #41
    Citation Envoyé par Maalak Voir le message
    On m'avait aussi refilé Le Rouge et le Noir alors que je n'avais que du fantasy ou de la science-fiction en tête. Forcément, je reconnais que ça ne m'a jamais trop donné envie de me mettre à la vieille littérature française
    Même si je veux bien lui reconnaître sa bonne qualité. C'est juste que ce n'était pas adapté à mes goûts ni la façon de le faire comme tu le dis.
    Et en effet, se voir refiler systématiquement des auteurs français du XIXe en lecture plutôt que d'autres anglo-saxons mais probablement plus adaptés au goûts des jeunes, tient bien davantage du chauvinisme culturel que de la pédagogie.
    J'ai lu le Rouge et le Noir vers 16-17 ans et j'ai adoré ! Quand les hormones te chatouillent, c'est pile la bonne tranche d'age.

  12. #42
    Faiseur d'opinion personnelle Avatar de Goji
    Ville
    3<-
    Je pourrais faire tout un post afin de mettre en valeur l"humanité et le positivisme de Ravalec par rapport à la facilité et le profond dégout que me procure la lecture d'un Houellebecq, et expliquer en quoi Beigbeder mérite sa place même s'il a tendance (tendance actuelle, on va dire) à écrire comme on s'écoute parler, mais ce n'est ni le lieu, ni l'endroit, et je respecte l'avis de chacun. Y'en aura d'autres pour critiquer Teulé ou Benacquista, je n'en doute pas, alors laissons le lecteur lire et juger, aimer ou détester, mais dans tous les cas allier détente et culture parce que quoiqu'on lise, l'action même de lire est un acte révolutionnaire, alors lisons, n'importe quoi, mais ne perdons pas l'amour des mots, et essayons de supporter les vivants.
    Ah tiens, puisqu'on en est là, comment laisser critiquer Pennac après avoir lu Comme un roman, que je considère comme un livre à faire rembourser par la Sécurité Sociale ?
    BigRockTribe Streaming de musique Rock, Post-Rock et Metal.
    Une novella médiévale et fantastique disponible sur Kobo et sur Amazon.

  13. #43
    L'Élégance du hérisson de Muriel Barbery.

    Ca m'a bien change de ma fiction habituelle.
    En ligne : Atlas Reactor / Streets of Rogue / Deep Rock Galactic / Alien Swarm / HearthStone
    En cours : Hitman - En fond : Elite Dangerous - Backlog : beaucoup trop.


  14. #44
    Citation Envoyé par halfy Voir le message
    Quand les profs de français comprendront qu'ils assassinent des générations entières de futur amateurs de litterature..
    Malheureux ! Tu aurais lu les monstruosités qui sortent des ateliers déments de la rue de Grenelle, tu saurais qu'aimer lire, c'est aimer les déictiques et le schéma narratif.

    Citation Envoyé par Maalak Voir le message
    On m'avait aussi refilé Le Rouge et le Noir alors que je n'avais que du fantasy ou de la science-fiction en tête. Forcément, je reconnais que ça ne m'a jamais trop donné envie de me mettre à la vieille littérature française
    Même si je veux bien lui reconnaître sa bonne qualité. C'est juste que ce n'était pas adapté à mes goûts ni la façon de le faire comme tu le dis.
    Et en effet, se voir refiler systématiquement des auteurs français du XIXe en lecture plutôt que d'autres anglo-saxons mais probablement plus adaptés au goûts des jeunes, tient bien davantage du chauvinisme culturel que de la pédagogie.
    J'aurais tendance à penser (plus ou moins) le contraire, peut-être parce que je n'ai jamais vraiment accroché à la littérature américaine, tout du moins à cette littérature américaine qui se "voit" plus qu'elle se "lit". En clair, je n'aime pas Hemingway mais je vénère Philippe Roth et Paul Auster (parce qu'ils sont sans doute plus, au fond, des écrivains européens).

    Quant aux écrivains français, encore une fois, brûlons les profs (enfin pas moi, mais je ne suis pas un prof de français normal, plutôt une sorte de créature abâtardie qui joue à Doom en écoutant Finkielkraut) : donner Le Père Goriot à des ados nourris à la fantasy, c'est risquer de les dégoûter pour de bon de la "grande" littérature. Mais combien de profs ont ne serait-ce qu'évoqué à leurs classes l'existence de génies comme Villiers de l'Isle-Adam ? Les Contes Cruels et L'Eve Future sont non seulement admirablement écrits, mais se laissent boire comme du petit lait par des lecteurs habitués à Lovecraft () et à Stephen King ().

    Et pourquoi pas Les Rois Maudits de Druon après Tolkien ? J'aime pas trop Druon (ni Tolkien), mais ça peut faire une bonne "transition".

    Citation Envoyé par Nyny Voir le message
    Quant à conseiller Houellebecq, même à la limite, c'est vouloir produire un attentat littéraire, au même titre que Beigbeder. Si on prend un contemporain assez large, il y a quand même plus passionnant...Affaire de subjectivité.
    J'ai bien dit "Houellebecq à la limite", avant de renvoyer les gens à Kundera et à Deleaume. Ce n'est sûrement pas un écrivain indispensable (encore que Extension et les Particules sont de très bons bouquins. Plateforme et La Possibilité sont des merdes, on est d'accord. Quant à ses poésies, il faut les lire for the lulz ), mais je persiste et signe : tant au niveau de la qualité d'écriture que de l'ambition du propos, il est plusieurs années-lumière devant Ravalec et, surtout, Beigbeder.

    Le terme "d'imaginaire" est tout de même étrange, on le voit de plus en plus à l'heure actuelle, alors que son emploi est majoritairement anachronique et déplacé [...] Un mot valise ( J'aurai tendance à dire un mot-fnac, on voit des classifications étonnantes là bas.) qui n'est jamais définit clairement, qui ne renvoit donc à rien.
    Oui, je n'ai jamais trop compris non plus ce que les marketeux/éditeurs entendaient par "littérature de l'imaginaire".

    Edit : Juste un exemple, la métamorphose de Kafka, c'est chouette, c'est un grand classique connu et étudié, mais le terrier, c'est tellement plus agressif pour l'intellect, tellement plus perturbant, dérangeant...
    La Métamorphose n'est certes pas son meilleur (Le Procès FTW!). Mais oui, Le Terrier (ou La Colonie Pénitentiaire)... Rhhâââ lovely. Dans le genre "perturbant", on peut aussi évoquer La Faim de Knut Hamsun (on ne peut qu'aimer un gars qui s'appelle Knut), Mars de Fritz Zorn (de son vrai nom Fritz Angst... Décidément, il y a des patronymes qui sont des prédestinations) ou mon Dosto préféré (peut-être parce que court, je dois l'avouer, il m'arrive d'être feignant), Les carnets du sous-sol.

    Citation Envoyé par reveur81 Voir le message
    J'ai lu le Rouge et le Noir vers 16-17 ans et j'ai adoré ! Quand les hormones te chatouillent, c'est pile la bonne tranche d'age.
    Ouais, c'est un peu comme Rimbaud, ça marche bien chez les jeunes garçons admirateurs de Besancenot et chez les jeunes filles amoureuses de DiCaprio. Le pic d'hormones passé, ils déchantent assez vite (PROTIP : pour accélérer le processus, dites-leur qu'il est devenu trafiquant d'armes une fois sa période scribouillarde révolue).

    Citation Envoyé par Goji Voir le message
    Je pourrais faire tout un post afin de mettre en valeur l"humanité et le positivisme de Ravalec par rapport à la facilité et le profond dégout que me procure la lecture d'un Houellebecq, et expliquer en quoi Beigbeder mérite sa place même s'il a tendance (tendance actuelle, on va dire) à écrire comme on s'écoute parler, mais ce n'est ni le lieu, ni l'endroit, et je respecte l'avis de chacun.

    [...]

    Ah tiens, puisqu'on en est là, comment laisser critiquer Pennac après avoir lu Comme un roman, que je considère comme un livre à faire rembourser par la Sécurité Sociale ?
    Hmmm... Même si l'arbitraire est grand en littérature, comme l'a dit le gars Emile plus haut dans le topic et si l'égout et les douleurs, il y a quand même quelques petits points sur lesquels j'ai envie de pinailler.

    Déjà, "positivisme" ? A propos d'Auguste Comte, d'accord, à propos de Lorie, pourquoi pas, mais chez Ravalec ? Je ne te fais pas remarquer ça juste pour te reprocher le néologisme (j'aime bien les néologismes), mais parce que ça trahit une certaine idée de la littérature qui n'est pas la mienne, idée que l'on retrouve aussi à la fin de ton post "un livre qui devrait être remboursé par la sécurité sociale".

    Je suis conscient que faire dans le glauque/morbide/macabre est une facilité, peut-être aussi grande, peut-être plus que de faire dans la guimauve. De ce point de vue je te l'accorde, je ne vois pas trop de différence entre le cynisme bas-de-gamme des derniers Houellebecq et la mièvrerie vomitive d'Oscar et la Dame Rose. Et si je suis bien d'accord pour dire qu'on ne fait pas nécessairement de la bonne littérature avec de mauvais sentiments, je pense toute de même que la présence de bons sentiments ne suffit pas à faire de la bonne littérature.

    Les auteurs qui m'ont marqué, ceux dont je me souvient encore et me souviendrai toujours (Musil, Céline, Thomas Bernhard, Kafka, Dostoïevski, Camus et Sartre -au moins pour L'Etranger et La Nausée, le reste est parfois inégal) ne sont pas des benzodiazépines susceptibles d'être prescrites dans une hypothétique émission pseudo-culturelle "lire contre la dépression". Et dans mes génies, même ceux qui ne sont pas si noirs (Borges, Auster) ne sont pas non plus vraiment des gais lurons, plutôt des décortiqueurs de la réalité susceptibles à tout moment de conduire le lecteur sur de petits chemins plutôt déstabilisants.

    J'aurais tendance, intuitivement, à me méfier d'une littérature se voulant trop antalgique : de la lecture "pour se changer les idées" au divertissement pascalien, il n'y a qu'un pas. Il y a une part fondamentale de négativité dans l'acte de lire (raison pour laquelle cette pratique continue à faire si peur à beaucoup de gens), il serait risqué pour la littérature de tenter de s'en défaire. Et oui, j'en veux un peu à Pennac et à ses épigones : ça serait un peu long à développer ici, mais ses "droits du lecteurs", bien qu'ils soient, dans le fond, incontestables, me semblent tirer la littérature vers quelque chose de sympa, de fun, de positif qu'elle n'est pas.

    Ca me rappelle ce qu'une femme (très dépressive) a dit à Cioran : "grâce à vous, je n'ai pas commis le suicide". La Rochefoucauld peut guérir un misanthrope, pas Marc Lévy.

    Quant à Beigbeder, comme tu l'écris, il parle "comme on s'écoute parler". Ce n'est pas l'oralité d'un Céline mais celle d'un chroniqueur de talk-show.

  15. #45
    Citation Envoyé par Agar Voir le message
    Les auteurs qui m'ont marqué, ceux dont je me souvient encore et me souviendrai toujours (Musil, Céline, Thomas Bernhard, Kafka, Dostoïevski, Camus et Sartre -au moins pour L'Etranger et La Nausée, le reste est parfois inégal) ne sont pas des benzodiazépines susceptibles d'être prescrites dans une hypothétique émission pseudo-culturelle "lire contre la dépression". Et dans mes génies, même ceux qui ne sont pas si noirs (Borges, Auster) ne sont pas non plus vraiment des gais lurons, plutôt des décortiqueurs de la réalité susceptibles à tout moment de conduire le lecteur sur de petits chemins plutôt déstabilisants.

    J'aurais tendance, intuitivement, à me méfier d'une littérature se voulant trop antalgique : de la lecture "pour se changer les idées" au divertissement pascalien, il n'y a qu'un pas. Il y a une part fondamentale de négativité dans l'acte de lire (raison pour laquelle cette pratique continue à faire si peur à beaucoup de gens), il serait risqué pour la littérature de tenter de s'en défaire. Et oui, j'en veux un peu à Pennac et à ses épigones : ça serait un peu long à développer ici, mais ses "droits du lecteurs", bien qu'ils soient, dans le fond, incontestables, me semblent tirer la littérature vers quelque chose de sympa, de fun, de positif qu'elle n'est pas.

    Ca me rappelle ce qu'une femme (très dépressive) a dit à Cioran : "grâce à vous, je n'ai pas commis le suicide". La Rochefoucauld peut guérir un misanthrope, pas Marc Lévy.

    Quant à Beigbeder, comme tu l'écris, il parle "comme on s'écoute parler". Ce n'est pas l'oralité d'un Céline mais celle d'un chroniqueur de talk-show.

    La prochaine fois que tu cites les noms de Cioran, Céline, Lovecraft, Camus et Dostoïevski dans un même post, je te fais l'amour. Tu es prévenu.

    Pour le reste, je ne suis pas sûr d'adhérer au principe de négativité inhérent à la lecture, mais je ne suis pas sûr d'avoir parfaitement saisi le sens de ton propos.

    En ce qui me concerne, je ne vois rien de négatif dans ce qui fait travailler la mémoire, l'intellect, la reflexion, dans ce qui déstabilise, distrait, fait sortir nos pensées de leus sentiers battus et chamboule nos certitudes. Je ne vois rien de négatif dans le fait de rester seul, à lire. Lire, c'est s'ouvrir, se structurer, se construire, mais aussi s'amuser, se détendre, imaginer.

    Lire est nécessaire.

    Je lis énormément. J'ai lu tout un pan de "littérature classique", et je lis maintenant de "l'imaginaire". Je n'y trouve pas du tout la même chose, mais je continue à m'enrichir de mes lectures.
    Born to be aigri.

  16. #46
    Pour ma part, mes œuvres préférées sont, dans l'ordre:
    Voyage au bout de la nuit de L.F Céline
    Les Bienveillantes de J.Littell
    Le Pendule de Foucault de U.Eco

  17. #47
    Citation Envoyé par Super_Newbie Voir le message
    Les Bienveillantes de J.Littell
    Ah tiens, un cataphile!
    Born to be aigri.

  18. #48
    Citation Envoyé par Paoh Voir le message
    L'Élégance du hérisson de Muriel Barbery.
    Beuh... ... .

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