Hmm mais le titulaire de la ligne pourrait très bien ne pas être le titulaire de l'accès... mes parents sont abonnés FT pour le téléphone, moi je décide subitement d'aller faire le geek dans la cave qu'ils n'ont pas, et je souscris à mon nom un abonnement Internet chez Bouygues.
On a bien dans ce cas titulaire de la ligne = mes parents ; titulaire de l'accès à Internet = moi.
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Et pour la sœur mineure qui P2Pire, en effet la procédure simplifiée ne pourrait pas lui être appliquée, mais la procédure normale le pourrait, elle. Elle n'est pas pénalement irresponsable du fait de sa minorité (enfin ça dépend de son âge). L'article 495-6-1 dit bien :
Les délits prévus aux
articles L. 335-2, L. 335-3 et L. 335-4 du code de la propriété intellectuelle, lorsqu'ils sont commis au moyen d'un service de communication au public en ligne,
peuvent également faire l'objet de la procédure simplifiée de l'ordonnance pénale prévue par la présente section.
Donc certes, pas d'ordonnance pénale, mais elle n'en risque pas moins des sanctions pénales si elle a, à la louche, plus de 13 ans.
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Et pour continuer ce qui ne constitue que des questionnements errants :
Je suis bien d'accord que dans un premier temps les juges ne vont pas chercher midi à quatorze heure : nom sur le contrat du FAI = titulaire, mais je trouvais quand même la notion de titulaire apparent, ou prête nom, intéressante juridiquement.
A supposer par exemple que les suspensions d'accès se multiplient, pour des durées longues (un an). Les suspendus pourraient mettre en œuvre le système du canard, c'est à dire utiliser un voisin low-tech pour leur fournir l'accès (qui ici n'a même d'ordinateur !), non pas par contrainte technique mais par volonté de contourner la sanction.
Du coup la recherche du "titulaire véritable" pourrait permettre de déjouer ce montage, de punir le véritable auteur tout en épargnant le prête-nom. Donc je te demandais si les juges avaient le pouvoir de créer une telle distinction, ou si pas du tout, en raison de l'interprétation stricte. Bon ce ne sont que des errances, pas la peine de trop s'appesantir.
---------- Post ajouté à 10h02 ----------
Envoyé par
Stéphane.P
Hors Hadopi, je ne vois pas trop en quoi le paiement de la facture d'abonnement pourrait constituer un abus de biens sociaux puisque c'est dans l'intérêt de la société.
Sans doute en raison du fait que ta société prend à charge une dépense dans ton intérêt personnel. Tu abuses les fonds de ta société en les utilisant pour ton usage privé. Et tu agis également hors statut en finançant l'accès Internet de plusieurs foyer avec les fonds de ta société.
C'est pour ça que je te disais que ça serait à mon sens plus carré de verser l'argent entre les mains de ton voisin, et non pas directement au FAI (ce qui crée une confusion). En payant le voisin plutôt que le FAI, tu deviendrais simple utilisateur de son accès, vous auriez une relation plus claire de prestation de service. Du coup il pourrait lui, de son côté, partager son accès à d'autre personnes (les autres foyers), qui ne seraient qu'autant d'utilisateurs (aucun texte ne sanctionne le fait de se faire pigeonner en payant plein pot un accès d'Internet que d'autres utilisent gratuitement).
Sous réserve que le contrat de FAI permette à ton voisin de partager son accès et de se faire payer pour ça. Et encore, si jamais le contrat ne le permettait pas, cela ne te concernerait pas mais uniquement la responsabilité contractuelle de ton voisin vis-à-vis de son FAI. Quoique, vu que tu agis en tant que professionnel de l'informatique, on pourrait te reprocher de ne pas pouvoir ignorer cette éventuelle impossibilité contractuelle, et donc te condamner in solidum... Prudence quand même, donc.
Il faudrait donc bien lire le contrat de FAI avant toute chose.