Je faisais la queue, et j'attendais...

[hillson]

Hier après midi, quand le vent commençait à se lever, je suis rentré dans ce grand magasin. J'étais accompagné d'une charmante demoiselle, qui n'avait rien de mieux à faire que me suivre dans mes pérégrinations. Nous étions donc là, au chaud de ces rayons de soleil qui passent encore par les portes vitrées, et sans ce vent frais qui vient du dehors.
Nous sommes restés un instant immobiles, puis nous sommes rentrés pour de bon, à l’intérieur de ce labyrinthe pour initiés, ce dédales de stands et de rayons, agencés ça et là, un peu comme un joyeux foutoir, rempli d’objets désirables.

Elle m’a aidé à me procurer ce livre que j’étais à ce moment venu chercher pour la seconde fois déjà. Et nous sommes partis le payer.
La caissière était incapable de nous renseigner sur l’événement qui s’annonçait, celui pour lequel nous étions au moins deux à être là. L’événement qui m’avait fait me déplacer et qui m’avait fait venir chercher un deuxième exemplaire de ce bouquin.


C’est à l’accueil qu’on m’a donné les renseignements que j’attendais. Ca allait commencer dans un instant. C’était juste là. Sur le côté. Et en effet, une voix de micro, bien plus faible que celle que l’on a l’habitude d’entendre dans un supermarché, mais aussi bien plus claire, s’est mise à préciser l’arrivée imminente du personnage. Et tandis que la douce demoiselle qui m’accompagnait m’aidait à trouver un stylo et un bout de papier correct, j’ai vu un visage passer au dessus de moi. C’était un visage étrange, doux et calme. Serein. Un air qui me disait quelque chose sans que je fus capable de reconnaître de qui il s’agissait. Nous nous sommes posés la question. C’est surtout son sourire qui nous avait interpellé. Le même que sur la photo. Mais ce n’était pas la même personne.


En fait, c’était bien lui. Il s’est assis derrière la petite table qui lui était réservée pour l’occasion, bordée d’ouvrages aux couvertures plus ou moins colorées, aux formats et aux volumes différents. Il a pris un stylo.


Quelques personnes âgées étaient prêtes. Depuis longtemps. Elles se sont instinctivement mises en colonne, dont la première place était celle la plus proche de cette fameuse table. Elles étaient toutes pointées dans la même direction. La table. Elles restaient chacune quelques courtes minutes, mais quelques minutes provoquant chez elles un sourire franc, qui rendait leurs visages ridés joviaux malgré les boutons de vieillesse disséminés sur leur nuque et leurs bras qui devaient les faire atrocement souffrir. Elles serraient contre elles ces trésors nouveaux qu’elles détenaient et qui les feraient pavaner devant les copines de quartier.

La dame devant nous était frêle, et ses jambes menues tremblaient. Elle n’est pas restée bien longtemps à discuter, mais de dos, et sans entendre une seule de ses paroles, on devinait, on sentait son air satisfait, reconnaissant, heureux. Et puis elle s’en est allée et ce fut mon tour.


Mes mains tremblaient. Sans qu’il y ait la moindre raison à ce stress. Je n’y pouvais rien, et cela faisait drôlement rire la jeune fille qui était avec moi ce jour là.
J’ai dit bonjour, et j’ai relevé la tête. C’était un homme au visage extrêmement doux en face duquel je me trouvais. Encore plus que lorsque j’avais aperçu sa tête passer comme une ombre au dessus de moi accroupi. Il ne ressemblait pas à la photo. Sur la photo, il était coiffé. Là ses cheveux grisonnant aux racines noires étaient en bataille. Comme ceux qu’on s’imagine quand on parle d’un artiste qu’on n’a jamais vu. Il me souriait. Encore. Et c’était un sourire qu’on est forcé de rendre. Non pas par politesse, mais bien parce que cette sensation de bonheur est communicative. Je lui ai alors expliqué que j’étais là pour plusieurs choses. Ma mère voulait des dédicaces et elle m’avait envoyé moi, vu qu’elle était dans l’impossibilité de venir elle. Elle m’avait chargé d’acheter ce nouveau livre, celui que je m’étais déjà acheté moi-même. Et elle m’avait demandé de venir les faire dédicacer ici, ce jour. Et du coup j’en avais profité pour apporter mon exemplaire aussi. Je lui ai aussi expliqué comment, dans notre famille, on avait connu l’homme qui était en face de moi.

La jeune femme à ma droite est restée silencieuse tout le long de cette conversation, si ce n’est qu’elle aussi arborait ce sourire sincère, les yeux légèrement plissés derrières ses petites lunettes. Ses couettes adoucissaient encore son regard.
C’est par son frère que mon frère et moi avons connu l’artiste qui venait de recevoir une belle récompense pour son roman. Alors nous avions décidé de l’offrir à noël à note mère. Dubitative au départ, n’ayant jamais trop confiance en nous, ce n’est qu’après une complète lecture de ce soleil là qu’elle est tombée sous le charme et qu’elle s’était mise dans la tête de lire tout ce que cet homme avait écrit, peut-être même jusqu’à ses pièces de théâtre, elle qui pourtant détestait ce genre de lecture. C’était dans le magazine créé par son frère que nous avions découvert pour la première fois cet auteur. Et puis la nouvelle s’était répandue sur les forums internet, des forums dont ce n’était à la base pas du tout la vocation, puisque c’étaient des forums relatifs aux domaines traités dans le magazine du frère. Il lui avait fait une petite pub promo.


Et quand j’ai raconté ça à la personne que j’avais devant moi, cette personne qui s’est révélée peu après être d’une humilité taquine, et d’un discours d’une lucidité étonnante, ses lèvres se sont étirée un peu plus en arrière en remontant encore un peu plus.
Et puis je lui ai demandé de m’aider. Je savais qu’il n’aurait pas de temps libre devant lui avant de bons mois, mais je lui ai demandé si éventuellement il pourrait me donner des conseils sur ce que moi j’écrivais. Il m’a averti qu’effectivement, ce serait de longs mois, car de longs mois d'indisponibilité l’attendaient et donc m’attendaient, mais qu’il était d’accord. Je lui ai donc donné le papier sur lequel j’avais écrit l’adresse internet de là où j’entreposais mes fameux écrits personnels, ainsi que mon adresse personnelle, pour qu’il puisse au besoin me contacter. Je lui tendu ce papier, ce même papier que j’étais en train de chercher quand son regard a croisé le mien quelques minutes auparavant, à la verticale d’un stand exposant une vingtaine d’ouvrages d’origines diverses. Et je l’ai remercié. Plusieurs fois.


Nous sommes partis, alors que seule une personne attendait derrière moi.


Et nous l’avons ensuite retrouvé pour la conférence qu’il a donnée, en compagnie d’un animateur d’une radio d’ici, dans ce petit hall froid de marbre brun, dans cette immense bibliothèque. C’est là que nous l’avons découvert si humble et si lucide.


Il m’avait dit qu’il dirait à son frère comment on avait été amené à le rencontrer, que ça lui ferait plaisir. J’espère qu’il le fera, ou alors que son frère aura lu ceci, puisque l’auteur en question, c’est Laurent Gaudé, et que donc son frère, c’est Yvan, que le grand magasin c’était Sauramps, à Montpellier, que c’était hier, que le livre que nous avons fait découvrir à ma mère était le Soleil des Scorta, et que c’est Eldorado que j’ai du acheter deux fois, dont une pour ma mère, et que la conférence avait lieu à la médiathèque Emile Zola, et que l’animateur venait de Radio Clapas.


Merci.

[Pilosite]

Sympa ton histoire, même si elle tiens en fait en 2 lignes ce qui est plus pratique à lire que de te forcer à donner un style litterrairo-longuet à ton texte (bien que là ça soit un peu justifié car on parle des Gaudé qu'on pas leurs plumes dans la poche)

[Kahn Lusth]

Mais alors?
Laurent Gaudé c'est de la lecture de vieux??

[Taloche]

Merci pour l'histoire Hillson et bon courage avec ton "bouquin". Tiens nous au jus.

Et les Gaudé assurent.

[GeorgesAbitboL]

ah ils sont sympas ces Gaudé quand même



et au fait

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ça veut dire quoi ??

[Tink]

ah ils sont sympas ces Gaudé quand même



et au fait

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ça veut dire quoi ??

qu'on va manger du caribou a midi??

[Johnny Ryall]

ah ils sont sympas ces Gaudé quand même



et au fait

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ça veut dire quoi ??

ça veut dire que quand ya "queue" dans le titre, on voit qui rapplique vite ...

[Taloche]

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ça veut dire quoi ??

Certified Quality Topic!


à Hillson: ton bouquin c'est quel genre?

[hillson]

merci.

Disons que pour l'instant, mon bouquin c'est plus des idées que des écrits. Sinon, j'ai fini une nouvelle, et j'en ai deux autres en cours, et je continue d'écrire des textes plus courts, pour me forger une plume qui en a besoin...
Je tiens mon blog comme ça. Et j'ai grandement besoin d'avis critiques et de conseils...
La première nouvelle (en ligne déjà) traite de deux jours dans la vie d'un dealer d'héroïne, un squatteur. Mais il faudra que je la reprenne, car tout le milieu est mauvais. Et les bonnes idées recommencent à venir.
Ensuite, la seconde (en cours de diffusion) parle d'une jeune fille qui se fait larguer et qui va se retrouver malgré elle à errer de mec en mec...

Et la troisième, qui peut être sympa, c'est un chauffeur de taxi de nuit, un mec un peu pleutre, un peu maso et légèrement pervers, un lâche qui survit...

[Taloche]

ET SI ON ECRIVAIT TOUS COMME CA? CA SERAIT SYMPA, NON?

Merci d'écrire en police normal svp.

[jisse]

Et la troisième, qui peut être sympa, c'est un chauffeur de taxi de nuit, un mec un peu pleutre, un peu maso et légèrement pervers, un lâche qui survit...

Johnny Ryall fait taxi maintenant?

[Taloche]

merci.

Disons que pour l'instant, mon bouquin c'est plus des idées que des écrits. Sinon, j'ai fini une nouvelle, et j'en ai deux autres en cours, et je continue d'écrire des textes plus courts, pour me forger une plume qui en a besoin...
Je tiens mon blog comme ça. Et j'ai grandement besoin d'avis critiques et de conseils...
La première nouvelle (en ligne déjà) traite de deux jours dans la vie d'un dealer d'héroïne, un squatteur. Mais il faudra que je la reprenne, car tout le milieu est mauvais. Et les bonnes idées recommencent à venir.
Ensuite, la seconde (en cours de diffusion) parle d'une jeune fille qui se fait larguer et qui va se retrouver malgré elle à errer de mec en mec...

Et la troisième, qui peut être sympa, c'est un chauffeur de taxi de nuit, un mec un peu pleutre, un peu maso et légèrement pervers, un lâche qui survit...

Des trucs gais en somme

Bon courage et je vais jetter à un oeil à ton blog.

[jisse]

Merci d'écrire en police normal svp.

Il pense aux non voyants, perso si j'avais un écran braille...

[hillson]

ET SI ON ECRIVAIT TOUS COMME CA? CA SERAIT SYMPA, NON?

(merci d'utiliser des polices *normales*)

Ce serait illisible un texte long comme ça.

[Taloche]

Ce serait illisible un texte long comme ça.

laisse filer, y a du frustré qui vient juste répondre à coté de la plaque pour faire croire que son avis compte. Vaut mieux en rire.

néanmoins des polices plus grandes ca plaira à Sarko ça.

[hillson]

néanmoins des polices plus grandes ca plaira à Sarko ça.

[Gynsu2000]

Ce serait illisible un texte long comme ça.

Pourquoi avoir utiliser du gras pour tout le texte? Je saisis pas vraiment (peut-etre parce que je suis un gros-con-frustré-qui-pense-que-son-avis-est-important)

[Taloche]

Pourquoi avoir utiliser du gras pour tout le texte? Je saisis pas vraiment (peut-etre parce que je suis un gros-con-frustré-qui-pense-que-son-avis-est-important)

Ah ben on avance, tu reconnais les faits.

[Gynsu2000]

Ah ben on avance, tu reconnais les faits.

Et le fait qu'en voulant faire de l'humour tu n'es pas foutu de faire un simple copié-collé pour éviter une faute grossière :P
Mais telle n'est pas le sujet.

[TimeBomb]

C'est un peu gras, un peu pompeux.... moi je dis juste: EXPRESS YOUR STYLE !!!!!!...
Allez bon courage :mrgreen: ....

[Taloche]

Et le fait qu'en voulant faire de l'humour tu n'es pas foutu de faire un simple copié-collé pour éviter une faute grossière :P
Mais telle n'est pas le sujet.

Paye moi une lune de miel digne de ce nom et on reparle. Et j'ai jamais dit que j'étais compétent.


@Hillson: Très sympa ton blog. C'est vrai que de lire d'un écran c'est pas évident. Le rythme insuflé par les heures donne un récit très prenant. Mais j'ai pas pu tout lire :quandmemeautaf:

[malclavel]

Beigbeider, c'est toi

[hillson]

Nan, je n'ai jamais lu de beigbeider.
Merci taloche.
Et enfin, le texte n'est pas en gras, qu'on se le dise...

[Concrete Donkey]

Et le fait qu'en voulant faire de l'humour tu n'es pas foutu de faire un simple copié-collé pour éviter une faute grossière :P
Mais telle n'est pas le sujet.

Rhooooo.

[Tonton_Ben-J]

tiens je connais une Gaudé, ptêtre de sa famille ( ca foit être un nom telement répandu que ca a rien avoir en fait )...