Un papillon, c'est con. Si, si, je vous assure ! Tenez, prenons un papillon, appelons-le Christine, même si c'est un prénom nettement moins seyant qu'Emmanuelle, mais je n'aurais pas osier, ou traci, trop seigneurial. Christine donc se contente de batifoler sottement, mais donnez-lui le moindre ministère de la culture et voilà notre papillon comme fou.
Attirée irrésistiblement par la flamme, Christine se précipite droit vers elle, pour laisser cette chaleur lécher son bas-ventre, c'est ce que les papillons femelles appellent être hot, mais les papillons mâles, eux, préfèrent dire, avec leur mesquinerie légendaire qui n'a d'égal que leur inimitable cheveu sur la langue, qu'elle a une trompe de fallope.
Oui mais voilà ! entre notre papillon et sa flamme, se trouve une fenêtre, et c'est là que la bêtise susnommée de notre lépidoptère entre en scène. Tel un troyen s'acharnant sans espoir sur le pare feu d'open office, Christine se cogne contre la vitre encore et encore, obsédée par sa vision d'un piratage anéanti, plouf plouf, de sa flamme chérie.
Traditionnellement, seules deux issues sont envisageables: soit le papillon meurt d'épuisement à se cogner contre la vitre, que des ninjas socialistes ont réussi contre toute attente à maintenir fermée, soit une bonne âme UMP lui ouvre la fenêtre et c'est la victoire.
Le papillon se jette alors comme une flèche vers la flamme et meurt connement, cramé par sa propre convoitise.
Avec le vote d'hier à l'assemblée, qui a approuvé à 296 voix pour, 233 contre et 28 abstentions le texte de loi HADOPI, on voit que les humains sont comme les papillons.
Prenons un humain, appelons-le Christine. Eh bien, grâce au vote d'hier, Christine vit vraisemblablement la joie du papillon dont la vitre vient de s'ouvrir brutalement. C'est le bonheur !… Jusqu'au retour de flamme.
Moi, en tous les cas, toutes ces histoires de papillons me collent le bourdon, appelons-le Nicolas.
Alors, je ne dis plus un mot d'Hadopi jusqu'à ce que le texte final soit définitivement adopté par le Sénat (qui devrait le faire aujourd'hui) puis que le Conseil constitutionnel se prononce.
Nous ferons alors le bilan de ce qui nous attend puis nous étudierons le comportement d'une termite, appelons-là ipredator, qui fera crouler l'édifice vermoulu.
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