Tandis que les débats parlementaires sur HADOPI reprennent aujourd'hui, et qu'un vote solennel est annoncé avec ce qu'il faut de visages graves, de mines concernées et d'arguments définitifs tel que le célèbre sophisme "le piratage mange l'haleine sur le dos des artistes, et ceux qui disent le contraire sont de mauvaises Lang", j'avais besoin de trouver une tête de turc, oui, ce peuple n'est pas encore entré dans l'Europe donc on peut s'en moquer, c'est autorisé.
Et qu'ouis-je, qu'entends-je, que lis-je, voilà un professeur américain de guitare, un certain Bo Moore, qui clame à qui veut l'entendre que le volume de ses étudiants a augmenté depuis deux ans de 35%, non, pas le volume de leur tour de taille, mais leur nombre, et le susnommé professeur d'affirmer que cette popularité nouvelle pour le crin-crin, on la doit à des jeux comme Guitar Hero.
Mais quel imbécile! quel idiot! Il veut notre mort à tous ou quoi ? Alors, ce monsieur, non content de branlotter les cordes sensibles de son instrument phallique à la recherche d'une hypothétique note G, alors qu'il pourrait bien plus seinement s'adonner à des instruments à queue, et de pervertir l'âme innocente de la jeunesse américaine en prodiguant des cours à d'innocents enfants tout juste aptes à ouvrir leur bouteille de coca, s'amuse maintenant à torpiller l'ensemble de l'industrie du jeu vidéo ? Non mais qu'on lui dise, à ce monsieur, que son raisonnement est dangereux à l'extrême !
Ca fait des années qu'on s'époumone à clamer à coup de fishisme et de défense Chewbacca que, bon sang, les jeux vidéo n'influencent personne, que c'est un loisir comme un autre.
Et lui, en se révéillant un beau matin, de dire que les jeux vidéo comme Guitar Hero inspirent la jeunesse à toucher à une vraie guitare! Non mais oh ! Alors ça veut dire que les jeux vidéo comme GTA peuvent inspirer les jeunes à toucher à une vraie Kalachnikov ? Que les scènes de tueries rigolotes de n'importe quel FPS peuvent inciter la jeunesse à s'essayer au school shooting entre potes ? Mais on va plaider quoi, nous, lors du prochain massacre ?
Ah non, merci, vraiment.
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