Messieurs les rédacteurs de Canard PC,
Vous n'êtes pas sans savoir que le nombre de pirates -à l'instar du nombre d'espèces différentes vivant paisiblement dans le chignon d'un de vos collaborateurs- augmente de jour en jour, et que la crise frappe durement nos élites culturelles. La présente vous donc est adressée en réponse à vos multiple allégations sur le projet pédagogique HADOPI que le Ministère et moi-même estimons sinon malhonnêtes du moins mal-informées.
Anéfé, s'opposer à nos propositions d'amélioration de l'Internet, c'est d'abord nier la réalité d'un piratage massif des droits d'auteurs. Grands groupes ou petits indépendants, tous sont touchés. La preuve -constatée par huissier- avec cet éditeur du produit commercial FreeBSD© dont la dernière version 7.2 de leur logiciel, pourtant à peine sortie, est déjà piratée en ce moment même par des milliers d'utilisateur de réseaux Peer-to-Peer. Et que dire de la société AMD qui voit jusqu'à ses guides de programmation diffusés sans contrôle sur le Bittorrent ? Et je ne m'étendrais même pas sur les honnêtes travailleurs de Qt Software® qui font face à un piratage grandissant de leur code source depuis quelques jours, les déliquants virtuels n'hésitant plus à le modifier directement sur les serveurs même de l'entreprise.
Non content de masquer les faits qui vous dérangent, vous prétendez également à l'impossibilité technique de la protection de la ligne de l'Internet chez l'abonné. C'est oublier un peu vite les nombreuses solutions de sécurisation actuellement disponibles, notamment le parefeu OpenOffice.org dont la récente mise à jour 3.1 améliore grandement la protection générale des micro-ordinateurs sur lesquels elle est installée. Quant au logiciel Koupure Des E-pirates, sa version 4.2.3 tourne déjà sur une majorité de système d'exploitation, démontrant ainsi pleinement que nous nous soucions de tous, y compris des communautés ne représentant que 1% de gus dans un garage.
Il est grand temps que l'Internet se plie à nos exigences. Nous ne pouvons tolérer décemment une situation où les poches des artistes deviennent peu à peu aussi vide que l'estomac d'un petit Philippin et espérons vivement que vous publierez cette réponse dans vos colonnes. Faute de quoi, nous serons contraint de le faire par nous-même.
Bien cordialement,
Christian Lenabla
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