Dune, de Frank Herbert
Traduction de Michel Demuth
J’ai pas envie.
10 : ok, il va y avoir deux ou trois mots dont il faut la définition dans le lexique à la fin du livre par page. Je sens que ce livre est pas pensé pour les gens qui ont du mal avec les noms propres. Donc reprenons, au Castel Caladan, le Bene Gesserit estime que Paul serait le Kwisatz Haderach et il doit affronter son gom jabbar… page 2, hein.
C’est pratiquement comique qu’il s’appelle Paul.
16 : pour l’instant, chaque phrase est une lutte. Je ne peux pas laisser mon esprit divaguer une seconde, je dois rester concentré tout le temps parce que si je lâche trois phrases, je perds le fil.
61 : Première heure. Et ben c’est pas un coup de foudre. Le world-building fonctionne très bien mais alors qu’est ce que c’est chiant… le style mis à part, c’est plus sympa de lire les pages Wikipedia de cet univers.
82 : j’essaie de tenir bon parce que je sens que si je lâche mon attention là, ça va être très dur ensuite mais la politique de cet univers est brumeuse. Quand tu penses avoir compris, bam, un élément se rajoute et renverse tout l’équilibre de ce que tu croyais être devenu simple.
Donc l’Empereur fait partie des méchants parce qu’il stocke du Mélange. Important.
112 : Deuxième heure.
154 : j’ai vraiment bien fait de me concentrer à fond pendant les premières pages, ça rend la lecture de la suite nettement plus facile. Genre je ne suis pas en train de me demander qui est Duncan Idaho alors qu’il vient d’être évoqué pour la première fois depuis un moment.
165 : Troisième heure.
226 : Quatrième heure.
226 : j’ai pas pensé à le noter avant mais les petites têtes de chapitres en prolepse fonctionnent très bien.
280 : Cinquième heure.
309 : c’est bizarre, je ne comprends pas pourquoi ça ne connecte pas. J’aime bien la construction du monde, je comprends les motivations de chacun des personnages, l’intrigue se déplie sans à-coup, sans lourdeur et pourtant, je ne suis pas dedans. Je pense que c’est parce que le livre manque d’humour, de complicité entre les personnages. C’est amusant parce qu’il a toutes les qualités qu’il manque à Ellana (notamment en terme de world-building, de précision dans les motivations des personnages, de style, même de construction de personnages, y a une meilleure gestion du suspense…) mais il lui manque celle-ci qui fait qu’Ellana fonctionne.
331 : Ce passage est intéressant, je ressens ce que ressent Paul donc ça doit être voulu, au moins en partie.
338 : Sixième heure.
345 : Paul fait vraiment un peu trop messie à mon goût. Il faisait déjà très Superman mais maintenant, grâce à l’épice, il peut voir tous les avenirs et être conscient de tout. Et il est déconnecté de ses émotions. Ca commence à devenir difficile de s’attacher.
353 : Livre Second. Je ne sais pas ce qu’il vient de se passer, peut-être que c’est la figure de la mère quasi-omnisciente qui s’ébranle, peut-être que c’est cette transition difficile d’enfant à sauveur, peut-être que c’est parce que j’ai envie de me connecter à Paul Atréides mais en quelques pages, je me suis senti happé par le livre, comme si je l’adorais vraiment fort. Mais c’est les premières pages qui me font ça. Peut-être que ça a simplement été une très bonne préparation et qu’enfin, je suis dedans. Mais c’est la fin du Livre Premier donc peut-être que j’aime juste un bon cliffhanger. On va voir.
400 : Septième heure. La préparation est longue mais elle est efficace. J’en suis à me demander si je ne vais pas lire les suites un de ces quatre.
458 : Huitième heure.
516 : Neuvième heure. J’adore le personnage de Jessica, elle kicke tellement de culs.
521 : je me fais la réflexion, l’expérience de ce roman est exactement comme l’arrivée des Atréides sur la planète : d’abord austère, froid, presque hostile, on se fait aux différents éléments, on apprend à l’appréhender, on l’adopte lentement et enfin, on finit par s’y sentir chez soi. En soi, c’est vraiment brillant. Et c’est vraiment brillant d’avoir appelé le livre Dune, du coup.
571 : Dixième heure.
636 : Onzième heure. Livre troisième.
687 : Douzième heure.
748 : Treizième heure.
750 : Je sens une grosse critique (ou du moins de grosses réserves vis a vis) des religions ou simplement des croyances en général, ou des superstitions. Elles baignent le livre mais à chaque fois, c’est de la manipulation ou une forme d’aveuglement.
810 : Quatorzième heure.
Et un petit quart d’heure. Je vais rester sur l’idée que j’ai eu au milieu du roman, la planète est une excellente métaphore pour l’approche du livre. Il y a plusieurs arcs, je pense que celui qui est vraiment le plus « important » ou peut-être simplement le mieux écrit, je ne sais pas, c’est celui de Jessica Atréides. La rébellion des Fremen et la vengeance de Paul sont loin d’être secondaires évidemment mais Jessica qui doit trouver sa place en tant que Révérende Mère, mère tout court et épouse, ça a été pour moi le cœur vibrant du roman qui en a plusieurs (de cœurs).