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Discussion: Rions un peu

  1. #1
    La news précédente était trop hardcore ? Alors, relâchons la pression avec une news rigolote. Attendez, je regarde dans les amples manches de ma robe noire, voir ce que je trouve : Un code civil, bof, quelques comics pour les longues attentes d'audience, non plus, un pot de poudre Anator P70, non, ah voilà, une news avec phil Collins, c'est drôle ça, non ? Non ? Attendez, c'est rapport à son album Testify ! Sans déc', une news juridique avec un album qui s'appelle Testify, c'est fendart, pas vrai ?

    (Roulement de tambour)

    Alors, bon, soyons honnêtes, l'album n'est pas vraiment en cause, ce sont plutôt les DRM installés par Warner Music France qui protégeaient l'enregistrement contre toute possibilité de copie. Et Christophe R. d'appeller à l'aide UFC Que Choisir pour l'aider à pouvoir copier l'album sur son ibook. Bon, ça reste drôle quand même: quoi, qui nous dit que ledit Christophe R. n'est pas en réalité le chanteur Christophe ? Rien que l'idée vous fait sourire, je le vois bien. Et le gars utilise un ibook en plus, c'est rigolo ça, un ibook. Et UFC qui attaque en justice Warner et la Fnac parce que Christophe ne peut pas faire de playlist sur son ibook avec les musiques de l'album Testify, avec constat d'huissier et tout et tout, alors que bon, le monde judiciaire tend à traiter de souffrances humaines abominables, moi, c'est bien simple, ça me fait chaud partout tellement c'est que du bonheur.

    (Roulement de tambour)

    Alors, en première instance, il avait gagné, le gars, le Tribunal ayant jugé que la présence de DRM n'était pas compatible avec la possibilité de faire une copie. Mais la Cour d'appel, et le 27 novembre 2008 la Cour de cassation, ont jugé que la présence de DRM ne posait pas de problème, car la copie privée n'est pas un droit, c'est une exception. Ce qui veut dire que si le consommateur peut copier une oeuvre achetée, il le fait sans risquer de se voir attaquer pour contrefaçon, mais s'il ne peut pas, il ne peut pas s'en plaindre. Cette décision est conforme à la fameuse affaire Mulholland Drive pour les DVD.

    Et maintenant, la chute de l'histoire: vous allez voir ce que vous allez voir. Donc, Christophe, le chanteur, celui qui n'a pas le droit de se plaindre de ne pas pouvoir faire de playlist avec les morceaux de Testify de Phil Collins, eh bien, par conséquent, son ibook ne lui sert à rien !

    Non, mais vous avez lu ? 5 années de procédure (l'assignation remonte à avril 2003) pour s'entendre confirmer par rien moins que la Cour de cassation que son ibook ne lui sert à rien ! Tiens, j'en écrase une larme de rire. Il paraît que Christophe a été vu en train d'essayer d'installer Fallout 3 sur son mac. Encore un beau procès en perspective !

    (Roulement de tambour)




    Voir la news (1 image, 0 vidéo )

  2. #2
    J'adore la moralité de cette histoire!
    Citation Envoyé par TheProjectHate Voir le message
    Merci de RELIRE Phenixy.

  3. #3
    Très cher maître qui dormez peu,

    Un truc me chiffonne moi avec le coup de la copie privée. Ok c'est un consensus qu'il s'agit d'une exception, et non pas d'un droit positif.

    Ok la loi DADVSI vient permettre aux éditeurs, producteurs et fournisseurs de contenus à mettre en place des DRM.

    Mais quid de la décision de la Cour de cassation -si ma mémoire ne me joue pas des tours- qui était venue indiquer qu'en présence de taxes grevant tous les supports vierges, la telle présence de mécanisme anti-copie était alors injustifiée parceque redondante?

    C'est une décision que je n'ai pas lue et dont l'existence m'a été glissée par un collègue, j'aurais voulu obtenir votre sentiment sur ce point, parce que c'est vrai quoi, double emploi là.

    Salutations juridiques'

    Edit : je sais pas comment j'arrive à obtenir un résultat autant balais-dans-le-cul à l'écrit... c'est le matin ça
    Inscription de son nom, sous une forme particulière et reconnue, ou d'une marque spécifique, apposée par une personne sur un écrit afin d'en attester l'exactitude, d'en approuver le contenu et d'en assumer la responsabilité.

  4. #4
    C'est toute la beauté de la chose, la copie privée n'est plus un droit mais les taxes sur disques durs, dvd- vierge, cd-vierge, etc... vont augmenter de 15% au nom de la copie privée. Sont forts ces enc...

  5. #5
    Oui, je trouve que la news aurait pu s'attarder un peu plus sur la contradiction "DRM/Taxe copie privée".

  6. #6
    "Ce DRM ne s'affiche pas sur Mac, mais c'est voulu".
    Citation Envoyé par TheProjectHate Voir le message
    Merci de RELIRE Phenixy.

  7. #7
    Pas grave pour Phil Collins, ca fera encore un qui ira télécharger son album sur la mule.
    Ma méthode elle est simple: la main de fer dans le gant de fer...

  8. #8
    Il aurait plutôt dû demander de l'aide à UFC pride plutôt qu'UFC Que choisir.

  9. #9
    Citation Envoyé par Yank31 Voir le message
    Très cher maître qui dormez peu,

    Un truc me chiffonne moi avec le coup de la copie privée. Ok c'est un consensus qu'il s'agit d'une exception, et non pas d'un droit positif.

    Ok la loi DADVSI vient permettre aux éditeurs, producteurs et fournisseurs de contenus à mettre en place des DRM.

    Mais quid de la décision de la Cour de cassation -si ma mémoire ne me joue pas des tours- qui était venue indiquer qu'en présence de taxes grevant tous les supports vierges, la telle présence de mécanisme anti-copie était alors injustifiée parceque redondante?

    C'est une décision que je n'ai pas lue et dont l'existence m'a été glissée par un collègue, j'aurais voulu obtenir votre sentiment sur ce point, parce que c'est vrai quoi, double emploi là.

    Salutations juridiques'

    Edit : je sais pas comment j'arrive à obtenir un résultat autant balais-dans-le-cul à l'écrit... c'est le matin ça
    Citation Envoyé par The Real Dav Voir le message
    Oui, je trouve que la news aurait pu s'attarder un peu plus sur la contradiction "DRM/Taxe copie privée".
    La news était fatiguée donc elle ne s'est pas attardée sur la contradiction DRM/Taxe surtout que c'était pas le propos

    Par contre, une autre news pourrait bien le faire; je vais tâcher de préparer ça.

  10. #10
    Edit : je sais pas comment j'arrive à obtenir un résultat autant balais-dans-le-cul à l'écrit... c'est le matin ça


    Déformation (rectale, eu égard a l'emplacement du balai) professionnelle ?

  11. #11
    Entre Eolas et Grand Maitre B, je comprends mieux les rouages de la justice francaise.

    Enfin, j'aperçois surtout son effroyable complexité. Merci, Maîtres !
    je suis contre les signatures. mais j'aime les pâtes.

  12. #12
    Concept Un droit qui devient une exception.
    A quand la généralisation du concept?

    Bienvenue en république bananière.


  13. #13
    Et pendant ce temps là, on paye on taxe pour un droit qui n'en est pas un, ô joie, ô bonheur, ô caleçon trop serré.

  14. #14
    Citation Envoyé par Matriochka Voir le message
    Il aurait plutôt dû demander de l'aide à UFC pride plutôt qu'UFC Que choisir.


    Concernant le sujet de l'article, j'ai du mal à comprendre comment on peut refuser aux utilisateurs de transférer des médias sur des supports mobiles ou même sur des supports centralisés (PC/Mac de bureau, MediaCenter, etc). Et c'est en effet sans compter sur les diverses taxes qui se rajoute sur plein de supports pour justifier des trucs comme la copie privée, etc.
    Citation Envoyé par Zoltan Chivay
    Le progrès c'est comme un troupeau de porcs. C'est bien les porcs, mais faut pas s'étonner d'y trouver de la merde.

  15. #15
    Citation Envoyé par Grand_Maître_B Voir le message
    La news était fatiguée donc elle ne s'est pas attardée sur la contradiction DRM/Taxe surtout que c'était pas le propos

    Par contre, une autre news pourrait bien le faire; je vais tâcher de préparer ça.
    :respect:

  16. #16
    Bon si je resume:
    tu achetes ton cd pleins de DRM, illisible sur certaines machines, dont on ne peut extraire le contenue sur I book ou autre, tout en payant une redevance sur le cde vierge que t'auras acheter mais qui te sert a rien puisque tu peux pas graver non plus...

    Donc on est un bon CONsommateur si on achete des trucs qui servent a rien et on est dans notre droit..........
    "Lâches pas la patate!"

  17. #17
    Citation Envoyé par Eve Voir le message


    Concernant le sujet de l'article, j'ai du mal à comprendre comment on peut refuser aux utilisateurs de transférer des médias sur des supports mobiles ou même sur des supports centralisés (PC/Mac de bureau, MediaCenter, etc). Et c'est en effet sans compter sur les diverses taxes qui se rajoute sur plein de supports pour justifier des trucs comme la copie privée, etc.
    Ah bon? On paye une taxe copie privée lorsqu'on achète un Mac? Je sais pas, j'ai jamais osé...
    "Plus de crise, plus de chômage, plus de guerres, plus de Nain, plus de famines... Plus rien!
    Cthulhu for President
    ! "

  18. #18
    Question qui me turlupine(*), ô grand maître:

    Jusqu'à une époque récente (1990, en gros), quand on achetait (et ici le mot "achat" est important) quelque chose, on pouvait en faire ce qu'on voulait (à part s'en débarasser sur la voie publique ou s'en servir d'arme pour un meurtre) et le garder indéfiniment. La présence de DRM fait que l'objet maintenant reste réellement propriété de l'éditeur, qui décide ce que nous pouvons en faire, ainsi que de combien de temps nous pouvons en jouir. Ce n'est donc plus un achat, mais une location?

    Ah, mais si c'est une location, pourquoi ce n'est pas marqué explicitement sur la boîte? Est-ce qu'on ne s'est pas tous laissés enfumer par des gens qui ont tordu le concept d'achat dans le sens qui leur est profitable?

  19. #19
    Gros budget tambour, Grand Maître B.
    Lire "Narushima" et "sympathiquement" dans la même phrase, c'est vrai que ça fait zarb.

  20. #20
    Citation Envoyé par Trebad Voir le message
    Ah bon? On paye une taxe copie privée lorsqu'on achète un Mac? Je sais pas, j'ai jamais osé...
    J'ai jamais osé non plus, et je sais même pas si ça s'applique aux Mac.

    :troll:

    Mais ca devrait, des gens suffisement bas du plafond pour acheter Mac, on devrait avoir le droit de les taxer pour un oui, pour un non !
    Citation Envoyé par Zoltan Chivay
    Le progrès c'est comme un troupeau de porcs. C'est bien les porcs, mais faut pas s'étonner d'y trouver de la merde.

  21. #21
    Citation Envoyé par ofnuts Voir le message
    Jusqu'à une époque récente (1990, en gros), quand on achetait (et ici le mot "achat" est important) quelque chose, on pouvait en faire ce qu'on voulait (à part s'en débarasser sur la voie publique ou s'en servir d'arme pour un meurtre) et le garder indéfiniment.
    Non.
    Il faut faire le distinguo entre un produit matériel et produit "virtuel".
    Exemple très bête, tu as le droit de prêter ta perceuse à tous tes voisins, tu a le droit de leur prêter un CD audio, mais tu n'a pas le droit de leur faire écouter à tous en même temps (il te faudrait dans ce cas là 1 CD par voisin tout comme il te faudrait 1 perceuse par voisin).
    C'est la propriété intellectuelle.

    Il en est de même pour les livres, tu a le droit de le prêter à quelqu'un mais pas de le photocopier, donc de le reproduire.

    Dans le cas des films, musiques, images, textes, le matériel n'est qu'un support et pas un produit en soi-même (dans les textes de loi et de ce que j'en ai compris).

    Reprenez moi si j'ai dit une bêtise

    Citation Envoyé par Eve Voir le message
    J'ai jamais osé non plus, et je sais même pas si ça s'applique aux Mac.
    Cela s'applique à tout support d'enregistrement numérique, du disque dur à la clé usb en passant par le CD.
    Enfin, quand on l'achète en france c'est déjà compté, mais quand tu le prends à l'étranger tu es sensé payer la taxe ceci dit personne n'est derrière toi pour te surveiller
    Dernière modification par The Real Dav ; 16/12/2008 à 16h45. Motif: Fusion automatique

  22. #22
    Citation Envoyé par ofnuts Voir le message
    Question qui me turlupine(*), ô grand maître:

    Jusqu'à une époque récente (1990, en gros), quand on achetait (et ici le mot "achat" est important) quelque chose, on pouvait en faire ce qu'on voulait (à part s'en débarasser sur la voie publique ou s'en servir d'arme pour un meurtre) et le garder indéfiniment. La présence de DRM fait que l'objet maintenant reste réellement propriété de l'éditeur, qui décide ce que nous pouvons en faire, ainsi que de combien de temps nous pouvons en jouir. Ce n'est donc plus un achat, mais une location?

    Ah, mais si c'est une location, pourquoi ce n'est pas marqué explicitement sur la boîte? Est-ce qu'on ne s'est pas tous laissés enfumer par des gens qui ont tordu le concept d'achat dans le sens qui leur est profitable?
    Tu as raison. Lorsque tu achètes un meuble, tu as le droit de le revendre, de le louer, de le transformer et de revendre le meuble transformé etc...Tu as l'usus, le fructus et l'abusus, comme on dit.

    Mais, pour les oeuvres de l'esprit, ce n'est pas un achat, ce n'est pas une location, c'est une licence d'utilisation. (C'est pour cela qu'on ne parle pas de vol mais de contrefaçon pour du piratage d'oeuvres de l'esprit). Le CD/dvd que tu achètes n'est que le support d'un produit dématérialisé (la musique par exemple ou un jeu) que tu ne peux utiliser que dans le cadre d'une licence. En fait, l'auteur dispose d'un droit de représentation et d'un droit de reproduction qui lui permettent d'accorder une licence à l'acheteur d'utiliser son oeuvre selon les conditions qui lui conviennent. Il peut donc interdire à l'acheteur la reproduction de l'oeuvre. En gros, tu achètes le droit d'écouter une musique, pas de la reproduire, pas de la transformer etc...En général, l'auteur accorde à l'acheteur un droit illimité de représentation illimité (il peut l'écouter autant de fois qu'il le veut) et un droit de reproduction nul (il ne peut le copier) et pour protéger cette interdiction, il y a les DRM.

    En revanche, comme tu achètes aussi un bien matériel (le CD/DVD) qui supporte l'oeuvre de l'esprit, la question se complique car tu peux revendre d'occasion ce bien. Voir ce post pour plus d'explication.

  23. #23
    Mais en fait ... Il est con le mec avec un ibook, normalement il n'y a aucun problème pour importer, la plupart des DRM ne passent pas sur mac ...

  24. #24
    On s'enfonce on s'enfonce... La vraie question est la suivante :
    Mais de quel Christophe on parle ?? ( sérieusement, je vois pas )

  25. #25
    Citation Envoyé par gros_bidule Voir le message
    On s'enfonce on s'enfonce... La vraie question est la suivante :
    Mais de quel Christophe on parle ?? ( sérieusement, je vois pas )
    Christophe, c'était ça et maintenant c'est ça.

  26. #26
    Citation Envoyé par ofnuts Voir le message
    Question qui me turlupine(*), ô grand maître:

    Jusqu'à une époque récente (1990, en gros), quand on achetait (et ici le mot "achat" est important) quelque chose, on pouvait en faire ce qu'on voulait (à part s'en débarasser sur la voie publique ou s'en servir d'arme pour un meurtre) et le garder indéfiniment. La présence de DRM fait que l'objet maintenant reste réellement propriété de l'éditeur, qui décide ce que nous pouvons en faire, ainsi que de combien de temps nous pouvons en jouir. Ce n'est donc plus un achat, mais une location?

    Ah, mais si c'est une location, pourquoi ce n'est pas marqué explicitement sur la boîte? Est-ce qu'on ne s'est pas tous laissés enfumer par des gens qui ont tordu le concept d'achat dans le sens qui leur est profitable?

    Si tu me le permets, j'aimerai essayer de clarifier les choses (oui je tutoie, le vouvoiement passe plus là).

    Quand tu achètes un CD de FALLOUT3, tu réalises plusieurs opérations juridiques :

    1- tu achètes le support, le CD, et en devient pleinement propriétaire, selon la conception classique de la propriété.

    Tu peux donc utiliser le CD (usus), jouir des fruits du CD (fructus, cherche pas y'en a aucun ici, par contre ça marche pour les végétaux / immeubles / valeurs boursières), et détruire ou abandonner le CD (abusus).

    2- tu acquiers une portion d'un droit sur l'œuvre qui y est fixé.

    Et là c'est plus compliquée, puisqu'il ne s'agit plus simplement de la notion de propriété classique, mais que les oeuvres reconnues en tant que telles, sont protégées et soumises au régime de la propriété intellectuelle.


    Qu'est ce que la propriété intellectuelle ?

    C'est une notion beaucoup plus récente que la propriété classique, et donc plus pragmatique, elle se divise non pas en 3, mais en 2 : un aspect patrimonial (la thune), un aspect moral (le respect de l'oeuvre).

    Dès qu'une personne ou une société crée une œuvre, boom le droit d'auteur apparaît, et cette personne/société détient les droits patrimoniaux et moraux sur son oeuvre.

    Note bien que comme la propriété classique, la propriété intellectuelle peut se transmettre par petit bouts, on appelle ça un démembrement de propriété.

    Alors comment ça fonctionne, ben en pratique une société développe un jeu, ou un artiste crée une chanson, et ensuite il VEND la partie patrimoniale de son droit sur l'œuvre à une autre société, l'éditeur. Pour être précis, l'auteur cède les droits de représentation et de reproduction de son oeuvre.

    L'éditeur, ou l'acquéreur, peut ensuite choisir soit de distribuer cette oeuvre sous forme de CD, soit via internet, soit de revendre des droits de diffusion aux chaînes de télé, etc. C'est lui qui possède les droits patrimoniaux ($$$) et peut donc exploiter à sa guise l'oeuvre achetée.

    Enfin, presque toute la Gaulle, because l'auteur de l'oeuvre conserve encore son droit moral, et peut ainsi faire chier l'éditeur et s'opposer à certaines utilisation de son oeuvre (par exemple MC solaar qui s'oppose à ce que certaines de ses chansons soient transformées en ringtones, alors même qu'il a régulièrement vendu les "droits d'exploitation" de l'oeuvre, peut le faire grâce à son droit moral). Le droit moral est une notion importante en France, mais qui bat de l'aile face à la pression internationale et notamment Américaine, qui n'aime pas du tout qu'un pauvre petit auteur ait encore son mot à dire dans leurs choix marketings.

    Laissons de coté l'aspect moral, qui n'a pas d'importance ici, et concentrons nous sur l'aspect patrimonial :


    Bref,

    Quand tu achètes un CD de FALLOUT3, tu n'achètes pas FALLOUT3 tout entier, tu n'es pas un éditeur...

    D'ailleurs même avant 1990, je suis sûr que tu avais un sentiment de gêne en revendant des K7 repiquées de BENNY-B, customisées au stylo bille... ben c'est normal, c'est la propriété intellectuelle.

    En fait, tu acquiers une fraction du droit de représentation (fraction limitée par la loi au "cercle familial", ce qui s'entend par ailleurs des amis proches) et une toute petite fraction du droit de reproduction... et on revient au débat DRM / copie privée. Parce que concernant le droit de reproduction de l'oeuvre, tu n'acquiers pas un droit. Non. En fait, la tournure du code est négative :


    "Lorsque l'oeuvre a été divulguée, l'auteur ne peut interdire :

    1° Les représentations privées et gratuites effectuées exclusivement dans un cercle de famille ;

    2° Les copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective...
    " (Art. L 122-5 du CPI)


    Cette tournure amène deux constatations :

    1) Il n'existe pas de droit à la copie privée :


    L'auteur ne peut interdire... On voit bien que ce droit n'est pas destiné aux utilisateurs, mais est dirigé contre l'auteur : Vous ne pouvez pas interdire la copie dans certaines conditions.

    Ce n'est qu'à termes que cette ligne a été assimilée comme un "droit" pour l'utilisateur, il n'en est rien. D'ou l'expression pragmatique : "exception de copie privée". En réalité il s'agit d'un droit négatif, c'est à dire que si tu copies ton CD de WAGNER, dans les conditions prévues (source licite, moyen de copie personnel et usage privé), on ne pourra pas te le reprocher. Par contre, si tu n'arrives pas à copier ton CD de WAGNER parceque ton graveur bloque sur les DRM, alors tu ne pourras pas attaquer l'éditeur au motif que tu y aurais droit. (ce serait le cas avec un droit positif).

    Par contre, si tu ne peux pas LIRE ton CD de WAGNER sur ton poste, à cause des DRM, c'est une autre histoire. Parceque la lecture (donc l'usage), est un droit positif. Donc là tu peux envisager une action.
    Mais... en fait non, puisque le problème a déjà été soulevé et a été résolu de la sorte : les éditeurs sont aujourd'hui de faire apparaître (en petit), la présence de DRM sur les jaquettes.

    Tout ça pour dire que la LECTURE est un droit positif, mais la COPIE est un droit négatif, une exception.


    2) Le droit à la copie de sauvegarde est dénué de force :


    Le texte continue et instaure un régime spécial pour les logiciels. (cf. L 122-6-1 du même Code). Et là il est dit :

    "La personne ayant le droit d'utiliser le logiciel peut faire une copie de sauvegarde lorsque celle-ci est nécessaire pour préserver l'utilisation du logiciel."

    Et là problème...
    On vise bien l'utilisateur, c'est donc un droit positif aucun doute. Cependant, il est dit que la personne "peut", et non pas "doit pouvoir"... c'est donc un droit positif dénué de force. (si...si)

    Ici encore, c'est plutôt de l'autre sens qu'il faut envisager ce texte : à savoir que si un utilisateur réalise une copie de sauvegarde de son logiciel, il ne pourra pas être inquiété devant les tribunaux : il peut le faire.

    Par contre, en l'état actuel des textes, si un utilisateur ne peut pas réaliser de copie de sauvegarde, il ne pourra pas attaquer l'éditeur : il n'a pas un droit absolu à pouvoir faire une copie.



    ---


    Deux remarques que je voudrais soumettre à l'appréciation de GMB :


    - Qu'en est-il des DRM qui limitent carrément le nombre de reinstallation d'un logiciel ?

    Là ce n'est plus un pseudo droit négatif que l'on écorne, mais bel et bien le droit primordial et basique de pouvoir utiliser son logiciel.
    Ce qui à mon sens justifierait au moins une réduction substantielle du prix...

    Ou d'annoncer clairement, comme le dit Ofnuts, qu'il s'agit d'une location. Je ne vois pas de grande différence entre location et licence à échéance...


    - Quid des DRM + taxes ?

    Parce que si je ne m'abuse, les taxes, à la différence des impôts, sont affectables. Donc les taxes sur les consommables informatiques vierges sont a priori affectées sous formes de subvention compensatrices aux sociétés éditrices ?

    Et là ils se sont mis dedans tous seuls, car aujourd'hui se pose la question du cumul entre une taxe censée avaliser le système de la copie privée, et des DRM qui viennent en choc frontal, le réduire autant que possible.

    Wtf donc.

    "Attention pavé"
    Dernière modification par Yank31 ; 17/12/2008 à 00h20. Motif: Fusion automatique

  27. #27
    Citation Envoyé par Yank31 Voir le message
    Si tu me le permets, j'aimerai essayer de clarifier les choses (oui je tutoie, le vouvoiement passe plus là).
    Tout d'abord, c'est un bon pavé que tu as pondu.


    Citation Envoyé par Yank31 Voir le message
    [...] tu achètes le support, le CD, et en devient pleinement propriétaire, selon la conception classique de la propriété.

    Tu peux donc utiliser le CD (usus), jouir des fruits du CD (fructus, cherche pas y'en a aucun ici, par contre ça marche pour les végétaux / immeubles / valeurs boursières), et détruire ou abandonner le CD (abusus).
    A cela je rajoute que le fait que lorsque tu achètes un cd/dvd, qui est un bien matériel, tu as le droit de le revendre d'occasion. Et les éditeurs grognent parce que cela leur cause un manque à gagner. Voir ce post pour plus d'explication.

    Citation Envoyé par Yank31 Voir le message
    [...] et on revient au débat DRM / copie privée.
    Cette tournure amène deux constatations :
    - Qu'en est-il des DRM qui limitent carrément le nombre de reinstallation d'un logiciel ?

    Là ce n'est plus un pseudo droit négatif que l'on écorne, mais bel et bien le droit primordial et basique de pouvoir utiliser son logiciel.
    Ce qui à mon sens justifierait au moins une réduction substantielle du prix...

    Ou d'annoncer clairement, comme le dit Ofnuts, qu'il s'agit d'une location. Je ne vois pas de grande différence entre location et licence à échéance...
    L'auteur/éditeur choisit le périmètre de la licence d'utilisation de son oeuvre. Il peut donc interdire toute reproduction au consommateur, c'est son droit. La licence permet donc à l'acheteur d'écouter par ex de la musique sur le cd, sans la copier ailleurs (disque dur par exemple). Et de même, l'auteur/éditeur peut octroyer une licence type OEM, cad qui ne permet qu'une seule installation sur un seul poste. C'est légal. Et les DRM sont là pour assurer (en théorie) que cette licence est respectée.

    Sinon, la location implique le versement d'un paiement régulier, ce qui n'est pas le cas lorsque tu achètes un DVD contenant une oeuvre de l'esprit. Tu ne payes qu'une fois, ce n'est donc pas une location.

    Enfin, les licences OEM sont effectivement moins chère que les licences multi-installations. Mais rien n'oblige à ce que ce soit moins cher. C'est juste une question d'offre et de demande. Si les consommateurs acceptent de payer le même prix pour une OEM que pour une multi-installation, ça les regarde. A la condition qu'ils soient bien informés du périmètre de la licence d'utilisation qu'ils achètent.

    Citation Envoyé par Yank31 Voir le message
    - Quid des DRM + taxes ?
    Prochaine news à ce sujet

  28. #28
    Citation Envoyé par Grand_Maître_B Voir le message
    Sinon, la location implique le versement d'un paiement régulier, ce qui n'est pas le cas lorsque tu achètes un DVD contenant une oeuvre de l'esprit. Tu ne payes qu'une fois, ce n'est donc pas une location.
    Quand un DRM t'interdit d'installer un logiciel plus de 2 fois, tu es bien obligé de payer de nouveau pour l'installer la troisième et quatrième fois ?
    Quand tu loue un DVD pour le week-end, tu le payes bien qu'une seul fois.

  29. #29
    Merci a GMB et Yank31. OK, une armoire et un CD, c'est pas pareil :-)

  30. #30
    Oui, mais dans le cas de la location tu rends le DVD, alors que dans le cas de l'achat de licence, tu gardes le DVD, même si tu ne peux l'installer qu'une fois.

    En gros, tu peux utiliser à vie un logiciel OEM tant que tu utilises l'ordinateur sur lequel tu l'as installé; tu peux regarder à vie un film que tu achetés même lorsqu'il est truffé de DRM qui t'empêches de le copier sur DD. Lorsque tu loues, tu ne l'utilises qu'une fois, ou du moins, tu ne l'utilises que tant que tu payes.

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