Héros du cinéma anglais à la fin des années 90 (grâce à l'OVNI "Arnaques, crimes et botanique" et au succès de "Snatch"), le réalisateur Guy Ritchie tente avec "RocknRolla" de relancer sa carrière. Pas facile quand on a misérablement dérapé avec deux bides honteux où figuraient sa femme et un navet produit par Luc Besson.
Pour compliquer encore les choses, il a choisi de ne plus travailler avec sa femme et de divorcer de son producteur historique. Ou le contraire.
Bref, il quitte Madonna et n'est plus produit par Matthew Vaughn, qui s'est lui-même lancé dans la réalisation. En lieu et place, on trouve Kelly Reilly et Joel Silver. Ce qu'on gagne d'un côté, on le perd de l'autre, semble-t-il.
Alors va pour un film de gangsters londoniens, une histoire de petites frappes magouilleuses qui se retrouveront prises entre le marteau et l'enclume, comme il se doit. Pour mettre le tout au goût du jour, ajoutons un chanteur de rock défoncé (mais pas de top model sniffeuse), une arnaque à l'immobilier concernant un stade de foot et un millionnaire russe sans pitié. Tout le monde parle avec un accent à couper au couteau de boucher (attention à la VOST : les sous-titres apparaissent une fois sur deux sur fond blanc, donc illisibles), la caméra a du mal à trouver un coin calme où se poser et les répliques plus ou moins futées s'accumulent. Après "Arnaques, crimes et botanique", puis "Arnaques, crimes et botanique 2 : Snatch", voici donc "Arnaques, crimes et botanique 3 : RocknRolla". Pour l'effet de surprise, on repassera.
Est-ce que le résultat est désagréable pour autant ? Non. Quand on a aimé les films de Guy Ritchie, on apprécie de se retrouver en terrain connu. On sourit à l'apparition de chaque nouveau personnage déjanté, on anticipe avec délectation les emmerdes qui vont s'accumuler et on approuve sans réserve la bande-son soignée, comme toujours. Mais on cherche en vain l'incroyable inventivité dans la construction et la maestria de la réalisation que l'on avait tant admirées dans le passé. Les effets tombent à plat, les filtres de couleur lassent et le labyrinthe de l'intrigue n'aboutit pas au Final héroïque qu'on espérait.
"RocknRolla", finalement, est un peu fainéant. Mais il est aidé par un casting très efficace, dans lequel on a le plaisir de retrouver Idris Elba, le Stringer Bell de la série "Sur Ecoute / The Wire", et Mark Strong, déjà remarqué dans "Mensonges d'Etat".
"RocknRolla", un film de Guy Ritchie, en salles depuis le 19 novembre 2008.
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