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  1. #1501
    Pourquoi vous trouvez le thème gnangnan ? Il y a plein de choses à faire sans tomber forcément dans le sentimentalisme, l'introspection pleurnicharde ou l'eau de rose.

  2. #1502
    30 février -approximativement-

    Souffrance et solitude.


    I'm on it.

    Edit : j'ai jaimais aimé les forums, on se reverra....
    "'me disait que c'était un sacré fils de p^$£ lui aussi !" Cassidy

  3. #1503
    Citation Envoyé par sissi Voir le message
    Pourquoi vous trouvez le thème gnangnan ? Il y a plein de choses à faire sans tomber forcément dans le sentimentalisme, l'introspection pleurnicharde ou l'eau de rose.
    Soit

    Va pour souffrance et solitude alors. Faudrait fixer un nombre de signes approximatifs aussi, une fourchette quoi.

  4. #1504
    Citation Envoyé par waxk0 Voir le message
    30 février -approximativement-

    Souffrance et solitude.


    I'm on it.

    Edit : j'ai jaimais aimé les forums, on se reverra....
    wow, je devais être bien torché !
    "'me disait que c'était un sacré fils de p^$£ lui aussi !" Cassidy

  5. #1505
    Mais que fait ce topic en troisième page, allez hop on remonte !

    Pas mal de participants, j'avoue être surpris, vous en êtes où ?

    Pour ma part c'est plus ou moins terminé, je vais attendre encore quelques jours pour poster, le temps de penser à d'éventuelles retouches qui ne viendront évidemment pas.
    Vous savez, tous ces monstres ? J'crois qu'ils vont pas s'en tirer !

  6. #1506
    Faiseur d'opinion personnelle Avatar de Goji
    Ville
    3<-
    T'excite pas on est que le 16, et on a dit le 30 Février pour le rendu.

    Citation Envoyé par Fél0N Voir le message
    Faudrait fixer un nombre de signes approximatifs aussi, une fourchette quoi.
    Non, on a toujours fait ça à la louche :tsinbong:
    BigRockTribe Streaming de musique Rock, Post-Rock et Metal.
    Une novella médiévale et fantastique disponible sur Kobo et sur Amazon.

  7. #1507
    J'ai jeté quelques idées sur le papier, je vois globalement ce que je veux faire et j'ai déjà plus ou moins une structure. Reste à approfondir et à rédiger maintenant, mais me connaissant je m'y mettrai sans doute la nuit du 27 au 28 Février.

  8. #1508
    Tetsuro999 m'a parlé il y a 2,3 jours de ce concours, j'ai commencé à bosser dessus mais je me suis légèrement trompé quant au thème, j'étais parti sur souffrance et désespoir... :auto-facepalm: Je pense pouvoir retravailler ça et fournir une version finale d'ici le 28. Bonne chance/courage à tous et toutes.

  9. #1509
    Allez, hop, un ptit mot pour dire que je participerai à cette session... mais qu'avec le peu de temps qui reste, je me contenterai de passer au micro-ondes un vieux début de nouvelle qui traîne au frigo depuis bien longtemps.

    [/Gordon Ramsay]

    Rendez-vous le 30 février, dans 28 minutes.
    L'Huître Défaite, losers de père en fils depuis 1998.

  10. #1510

  11. #1511
    J'ai un joli brouillon, mais si j'arrive à mettre de côté ma procrastination compulsive, je devrais pouvoir finaliser ça demain. De toute façon, on a jusqu'à lundi minuit pour poster le bouzin, non ?

  12. #1512
    Non, jusqu'au trente lévrier. J'en suis au trois quart en écriture mais j'ai l'impression que je me disperse. Je vais faire des coupes sévères.

  13. #1513
    Citation Envoyé par sissi Voir le message
    Non, jusqu'au trente lévrier.
    J'ai répondu bêtement, donc ok le 30 février, mais du coup pas de deadline concrète, c'est pas bon du tout pour les gens comme moi (procrastineur de haut vol...)
    Dernière modification par galoustic ; 27/02/2011 à 03h36. Motif: Relecture des dernières pages du topic...

  14. #1514
    Je pars un ou deux jours donc je serai à la bourre, mais j'ai des trucs à rendre.

    Ooooowi, des tas de trucs


  15. #1515
    Le thème c'est toujours souffrance et solitude chais pas quoi la ?

  16. #1516
    Non, c'est souffrir en sentant l'odeur de sa bite le matin dans son grand lit vide.

  17. #1517
    Comme prévu je n'ai pas eu le temps de procéder à la moindre retouche, et je n'aurai pas le temps dans un avenir proche.
    C'est plus ou moins la suite d'un projet de roman dont j'avais posté le début sur le topic de l'écriture. Il n'est toutefois pas nécessaire de le lire.
    Vla ma copie :


    Colin rentra donc seul chez lui, le sourire niais toujours accroché à ses lèvres : sa voiture n'était finalement pas si éloignée qu'il le craignait. Il démarra plus vite qu'il ne l'aurait dû et passa en trombe le large portail sans s'inquiéter de ce qui aurait bien pu surgir de l'une des ruelles attenantes. Mal lui en prit car brusquement déboula un solide poteau de béton.

    "Méchant, méchant, méchant ! Fallait pas faire peur ! "


    A quelques encablures de la maison de Chick se trouvait une venelle semblables à toutes les autres que l'on pouvait trouver autour de la maison de Chick : sombre, étroite et malodorante. Ce n'est pas là environnement souhaitable pour quiconque aspirant à une existence salubre, et pourtant étaient achevées ces lignes avant que ne commence cette histoire :

    Je te sais tout proche, à portée de poing. Il me suffirait de refermer mes doigts sur ton petit corps souple pour à nouveau t'attirer à moi. Après quoi je t'écraserai et lécherai la pulpe qui coulera sur mes doigts. Et je me sentirai bien.
    J'étendrai alors les bras, et surpris de rencontrer la résistance de l'air me laisserai un temps porter, puis nagerai en prenant garde de ne pas m'échouer sur un trottoir, lentement au départ, puis de plus en plus vite, m'abandonnant finalement aux rapides des artères métropoliennes qui victorieuses abandonneront ma viande aux chiens de quelque bas-fond.
    Relevant la tête tandis qu'on me déchiquette les pieds, les nuages s'étirent en minces bandes sur des kilomètres comme si quelque géant y avait passé un peigne, et j'en suis à parler au silence. Et lui de me répondre :

    "Découper, manger, tuer. "

    Une porte claque. Une énorme femme s'avance, cachant le soleil de sa masse. Mon hurlement fait fuir les chiens, je me jette à sa gorge. "Découper, manger, tuer".
    Dans cette quantité de chair, je m'étrangle et crache, et vomis et me noies.

    Me voici le ventre boursouflé au faîte de la montagne que je me suis bâti de chairs, de mots et d'excréments. Dieu sur son rocher, je contemple la plaine et crie, moqueur, aux invisibles ennemis qui complotent à mon endroit :

    "Venez donc, ceci est mon domaine et ma forteresse. Ici je ne crains pas le moindre d'entre vous et vous défie de gratter la plus petite encoche sur laquelle vos griffes pourraient avoir prise."

    Et comme cela ne suffit pas je me jette l'écume aux lèvres dans la pente, trébuchant sur une pierre que j'aurais sans doute vue avec le regard d'un aigle. L'ombre d'une petite main glacée me retient et demande comme hésitante : "finalement, qui es-tu ? ".

    ""Je suis un enfant" réponds-je, et je balaie le monde car c'est ce que je veux".
    Dernière modification par Tetsuro999 ; 28/02/2011 à 15h18.

  18. #1518
    Citation Envoyé par sissi Voir le message
    Non, c'est souffrir en sentant l'odeur de sa grande bite le matin dans son lit vide.
    Corrigé.
    Lire "Narushima" et "sympathiquement" dans la même phrase, c'est vrai que ça fait zarb.

  19. #1519
    Citation Envoyé par sissi Voir le message
    Non, c'est souffrir en sentant l'odeur de sa bite le matin dans son grand lit vide.
    Ne remue pas le couteau dans la plaie, je t'ai déjà demandé de partir bosser plus tard et de te laver le cul un peu mieux.

  20. #1520
    Citation Envoyé par Johnny Ryall Voir le message
    Ne remue pas le couteau dans la plaie, je t'ai déjà demandé de partir bosser plus tard et de te laver le cul un peu mieux.

    Grand fou.

  21. #1521
    Z'êtes en retard, z'aurez des points en moins §


    Vous savez, tous ces monstres ? J'crois qu'ils vont pas s'en tirer !

  22. #1522
    Allez hop, un petit texte écrit il y a quelques mois... on va dire que c'est dans la thématique...



    Après-midi d'été. Le soleil tombe comme une lame, et toute chose sous son fil se voit chauffée à blanc, brûlée, bel et bien irradiée.


    Ce sont ces instants de canicule complète que choisit la guêpe.
    Elle entre dans la maison par n'importe quelle ouverture, elle vole droit, fière, curieuse, dangereuse. Elle explore un verre, un cendrier, recherche sa pitance avec un aplomb complet : les humains crient et courent ; elle vagabonde, indifférente et hors de toute atteinte.


    Et puis la guêpe s'en va, quand elle le veut, par la fenêtre qui lui sied, insensible aux bouleversements qu'elle a engendrés. C'est qu'elle a encore tant de maisons à visiter, et que les humains sont tellement imprévisibles...


    Les guêpes, dédaigneuses et toxiques, observent ainsi le monde s'agiter sous elles, sans jamais les atteindre ou alors au prix de douloureux dommages. Elles fendent l'air comme si celui-ci leur appartenait ; en ceci elles me rappellent mon fils, redoutable jeune homme semant la discorde sur son chemin, riant toujours aux éclats comme si tout était un jeu, piquant cruellement à l'occasion.


    Comme la guêpe sortie de la maison, mon fils est un jour parti vers d'autre horizons. Et parfois l'été, le vent chaud m'apporte quelques éclats lointains de son rire sonore et menaçant. Peut-être qu'un jour il reviendra, rassasié, assagi, dompté? Mais qui a déjà réussi à dompter une guêpe?
    L'Huître Défaite, losers de père en fils depuis 1998.

  23. #1523
    Citation Envoyé par Tetsuro999 Voir le message
    Comme prévu je n'ai pas eu le temps de procéder à la moindre retouche, et je n'aurai pas le temps dans un avenir proche.
    Et le titre ça sera "l'écume de Maldoror" ?

  24. #1524
    Histoire écrite, mais pas mal de chose à refaire, ça manque de détails, de profondeur et le coté souffrance est plutôt léger je trouve.
    Pardonnez moi les fautes d'accord, de temps, de point virgule et autres, mais pas envie de me relire tout de suite, je vais me faire un sandvish.

    Combien ? Cent ? Non, surement pas.
    Vingt ? Non.
    Cinquante ? Peut être.
    Attenant au promontoire improvisé de branches cassées, jumelles en main, je scrute au loin la meute.
    Une cinquantaine, un peu plus même. La troupe est en partie composé d'éléments rachitiques, trainards aux plaies multiples, claudiquant et se disputant la moindre trouvaille dénichée en chemin. Les plus vigoureux sont en tête, s'en prennent aux plus faibles au moindre écart de conduite, ils mènent la troupe vers le nord. J'aperçois enfin le leader, un chortaj brun comme ses semblables, mais bien plus robuste, bien plus costaud.
    Je me demande à cet instant si je n'ai pas fait une connerie en acceptant cette mission. Envouté par le hululement de quelque oiseaux nocturnes, je rebrousse chemin vers le nord en empruntant le plus silencieusement possible une sente sinueuse et escarpée.

    Réveil tardif aujourd'hui. Il est six heures trente, il fait encore nuit et l'infirmière est arrivée à la bourre ce matin. Je l'ai vaguement aperçu à travers l'entrebâillement de la porte, elle s'active dans le couloir, rattrapant les premières taches journalières que son prédécesseur n'a pas jugé utile d'accomplir pour l'aider. L'ombre s'affaire, passe d'une chambre à l'autre, les portes claquent doucement, j'entends plusieurs fois résonner mielleusement le mot debout.
    Vient mon tour, elle ouvre en grand la porte de ma chambre, et allume la lumière blafarde du plafonnier. Ses grands yeux vert se posent sur moi avec bienveillance. C'est Carine ce matin, elle me regarde avec un sourire enjoué. J'aime beaucoup son visage marqué par la gentillesse, ce petit nez fin et courbé, cette bouche si alléchante, une chevelure noire et bouclée, ondulant sur son front. J'entends un bruit métallique heurtant le plateau, je le reconnais à chaque fois sans en avoir confirmation visuelle : elle va me donner ma dose journalière de Subra 40 mg et se sert du ciseau pour couper l'emballage du produit.
    La dose que l'on m'injecte chaque matin commence à faire son effet. Je me sentais plutôt bien, en fait ce matin je m'en serais largement passé de ce médoc mais on ne me demande jamais mon avis ... De toute façon, pourrais-je un jour l'exprimer de vive voix ? Je sombre doucement dans un sommeil étrange, brumeux et flou. Mon estomac crie famine. A contrario ma vessie est pleine et j'attends toujours cette nouvelle sonde qui remplacera le pot de pisse que l'on me tend parfois ...

    Douce torpeur.
    Je me lève aux alentours de 19h00, accablé par la chaleur de ce début de septembre, le dos en sueur et cassé, les membres endoloris, la boite crânienne en feu. Surement l'une de mes meilleures nuits depuis que j'ai rejoint l'abri il y a quatre jours. La pouffiasse contaminée qui hier encore agonisait dans le box d'à coté avait passée l'arme à gauche ce matin et après que j'eus donné bon gré mal gré les derniers sacrements au cadavre, je me suis jeté avidement sur le matelas jauni par la pisse. L'anosmie a son utilité en certaines circonstances et plus encore aujourd'hui.
    Ma tenue de tout les jours se compose d'une vieille veste de combat venant au dessus d'un pull miteux, effet que j'avais d'ailleurs dégoté sur un cadavre au tout début de mon arrivée dans la région . Je l'ai renforcé au niveau du thorax avec des plaques d'un alliage métallique quelconque trouvé dans un garage abandonné. Ensuite vient un jean crasseux et une paire de rangers usagée n'ayant jamais connu un gramme de cirage. Le parfait aventurier: pauvre, sale et sans grand avenir.
    Il est temps de m'affairer à nettoyer précautionneusement ma pétoire. Un décrassage minutieux à l'écouvillon de mon Makarov, une vérification attentionnée du chargeur, du canon, pas d'emplombage, tout est parfait. Le Multi-GAS Détector allumé et accroché à ma taille, je remplis mon sac à dos avec les maigres affaires qu'il me reste: un peigne en ivoire, une paire de lunettes de lecture et son étui en nacre et enfin ma vieille Bible déchirée.
    La location d'un box de deux mètres sur deux coute une dizaine de dollars par jour et peut atteindre facilement la trentaine selon la demande. Gregor, cette chiure de mouche m'a rappelé hier soir que je devrais partir aujourd'hui. Quitter l'abri puisque mes poches sont vides. Ici on n'accepte pas les mendiants.
    Enculé. Il est temps de se remettre au travail. Au moment de sortir de ma "chambre", je jète un regard sur le matelas dégueulasse, pourquoi pas ?
    C'est avec une vessie vide et un grand sourire aux lèvres que je quitte le box insalubre. La salle de sommeil est plutôt calme, les rares loueurs dorment, récupèrent un peu de leurs aventures, de leurs vies d'infortunes. Un couloir peint en noir et mal éclairé mène à la grande salle, je vois venir à ma rencontre le veuf de la gueularde. je baisse la tête, pas envie de subir les jérémiades et les suppliques d'un emmerdeur et toutes autres demandes pour le grand chef.
    - Mon ami Prêtre ! lance le mari éploré, la soixantaine grisonnante.Je suis heureux de vous voir, j'ai quelques questions à vous poser et quelques péchés à confesser.
    Mon visage s'assombrit, trop s'en est trop, j'ai beau le répéter, je ne fais pas dans le cul béni :
    - Vous avez des péchés à confesser ? Sincèrement, pensez vous que le simple fait d'expier ici bas vous empêchera d'aller cramer en enfer ? Qui vous a obligé à venir foutre vos pieds ici pour y crever connement ? Allez au diable vous et votre putain de femme,foutez moi la paix !
    Laissant sur place le veuf pantois, j' emprunte les trois mètres me séparant de la porte de sortie.

    Neuf heures trente. Je me réveille. Il fait jour, l'éclat du soleil matinal me fait mal au yeux. J'ai pissé dans mon pyjama; je me sens honteux. Bien sur ce n'est pas la première fois, ni la dernière, mais à cet instant la culpabilité me submerge affreusement. Combien de temps vais je attendre que l'on me change ?
    Une heure passe lentement dans ce lit.
    Une journée s'écoule très lentement dans ce lit.
    Je fixe le plafond de ma chambre depuis presque huit ans -ou est-ce dix ?- toujours aussi blanc, toujours aussi impersonnel.
    Vais je avoir une visite aujourd'hui ? La précédente c'était mon frère. La prochaine devrait être ...
    Je ne sais pas en fait. Il me reste qui au fait ?
    Les visages familiers se sont estompés avec le temps. Les voix de mes amis ne sont que souvenirs amers et douloureux. Qui donc se préoccupe d'un inutile cloué au pieu ?
    Personne et encore moins dans mon cercle familial.

    Peu de monde ce soir au bar. Je commande un verre de vodka et une boite de conserve au barman, un gros crasseux prénommé Léo, abruti dégarni et affublé d'un hideux bec de lièvre.
    - bœuf, périmé de y'a un mois, c'est tout ce qui me reste Pope.
    Acquiesçant d'un signe de tête, je glisse la pièce en cuivre sur le comptoir et attrape la précieuse boite rouillée. Je descends mon alcool cul sec sans même vérifier la propreté du contenant, éructe à la face du barman et fini par lui poser la question qui me taraude depuis le lever.
    - Ou est Gregor ? Léo fait la moue et lève les épaules.
    - Sait pas, il est parti c'matin régler une affaire.
    - Forcément, il n'a rien laissé pour moi ?
    -Non, que dalle pour toi le prêtre. Si j'avais, je t'aurais dit.

    J'attends. Je me mure dans un silence pesant, la salle est toujours aussi vide. Une heure qui me parait une éternité, les rares clients je ne les connais pas. Le type à la gabardine beige me dit quelque chose, j'engage une conversation fugace et il s'avère que l'homme vient d'arriver dans le coin.L'horloge Mickey Mouse affiche 20h30 quand Gregor apparait enfin dans l'embrasure de la porte, sac de jute sur le dos et air satisfait.
    - Pope ! J'ai ce que tu voulais, ca n'a pas été facile, mais à la ville ils avaient ca en stock. Sur la table la plus proche, il pose alors son fusil de chasse flambant neuf et déballe le contenu du sac.
    - Tiens, le v'la. Un Patterson 600. Filtre au charbon actif, élimine les particules les plus infimes, mais 'tention hein, durée de vie d'une vingtaine de minutes, faut te casser vite fait une fois mis en service.
    Le masque ne présente pas de défaut apparent, l'opercule semble en bon état, le grain du plastique noir et caoutchouteux procure au toucher une sensation désagréable.
    - Pour la combi, j'ai ca, reprend Gregor. Une Halltman , couleur noire comme demandé, dégotté dans une société de maintenance industrielle sur la P02. Elle est toujours emballée, bon point.
    - Tu vas tenter ton plan idiot curé ?
    - Ouais, faut bien que quelqu'un se dévoue pour éradiquer ces bestioles et toucher la récompense.
    - Pour le moment, elles se tiennent à carreau curé, l'automne arrive, ils iront vers le sud, et buteront forcement sur l'une des nombreuses patrouilles de l'armée.
    - je ne pense pas. L'automne arrive seulement, la meute continuera à faire des victimes ponctuellement, et je dois dire que la récompense est généreuse ...

    Bientôt l'heure du midi. Je suis toujours trempé à l'entrejambe par mon urine. Je n'ai pas revu Carine depuis ce matin. Je suppose qu'elle doit être très prise avec tout ses patients. Je dois attendre le déjeuner alors je m'occupe, je divague, je rêve éveillé que je franchis le Rubicon, je m'aventure sur des terres inexplorées, mais en fait rien n'y fait, ce ne sont que de très mauvaises copies de mes songes. Mes yeux se posent sur les divers éléments qui composent ma chambrée.
    Accrochée en hauteur juste en face de mon lit, une télévision holographique en veille et ne diffusant que la première chaine d'état quand ma connasse de frangine pense à payer l'abonnement mensuel. L'écran poussiéreux me renvoie l'image difforme et lointaine d'un corps immobile drapée de blanc.
    Une vision de ma mort.
    A droite, il y a un placard couleur jaune pisse et fermé. Je n'ai jamais eu la possibilité de l'ouvrir, de voir l'intérieur, d'y poser et reprendre des objets et je ne l'aurais jamais sans doute.
    A gauche de mon pieu, une unique fenêtre au carreau très sale. Sous l'écran 32 cm, une petite table et sa chaise chichement matelassée, improbable lieu d'accueil pour visiteur d'un jour.
    Et il y a mon lit en face de cette télévision. Je n'ai pas à m'en plaindre, il est assez douillet, j'ai rarement mal au dos.

    C'est l'heure du repas, Carine entre dans la pièce un plateau à la main, le décolletée en avant, une chaine ornée d'un crucifix pend à son cou et rebondit doucement entre ses seins à chaque fois qu'elle se penche pour me donner la becquée.
    Menu du jour: purée ionisée, jambon lyophilisé en miettes et compote de pommes hydrogénée. Nous sommes jeudi. Ou samedi.
    Les seules parties de mon corps encore en fonction sont mes yeux, ma mâchoire et mes doigts de pied. Je laisse volontiers de coté ma queue, rien que de savoir qu'elle bouge encore de temps en temps me rend nostalgique de cette époque ou les femmes se blottissaient contre moi. Chienne de vie. Sacrée paire de miche. La bouffe est dégueulasse, j'aimerais rencontrer le cuisinier pour lui serrer le cou avec mes orteils.
    La compote est rance, ils sont surement oubliés d'incorporer un ou deux additif chimique dans la recette. Chaque cuillerée que me tend Carine me donne envie de vomir. Je me force, pas envie d'étouffer et je n'aurais rien d'autre avant dix huit heures hormis du Buzompran 16 mg en intra...
    Carine oublie encore de m'installer le pot de chambre. Je ne la reverrais pas elle et son décolleté avant demain matin...

    Sortant de mon sac une vieille carte tachetée d'encre noire, j'entreprends d'exposer mon itinéraire à Gregor. Lui me désigne de l'index point par point ma progression à travers le pays, je mémorise chaque détails utiles que me donne Gregor.
    - Évite la ferme, des bandits y ont élus domicile, j'en sais quelque chose; je leur ai vendu deux-trois bricoles cet après midi.
    - Tu risques un jour de t'attirer des ennuis avec l'armée si ils apprennent que tu traficotes avec ces types...

    Que se passe t'il ? Je me suis endormi encore une fois et ce bruit m'a réveillé brutalement... Le Buzompran me rend patraque au saut du lit, un peu hagard et soucieux je parcours des yeux la pièce. Ce n'est rien à en entendre les voix du personnel, juste un stagiaire qui a malencontreusement renversé un chariot de linge à coté de ma porte de ...
    La douleur est revenue subitement. D'abord futile, puis lancinante. Ensuite constante. Mon corps tremble, je sue, j'ai envie de crever. Je regarde l'écran de la télé, j'y vois mon idéal se refléter.
    Il va bientôt être l'heure du Calfron 180 mg en perfusion.

    Je stoppe mon véhicule, une Traban rouge vif de 1980, et descends prestement. Les derniers signes de vie de la meute étaient du coté de la ferme des bandits. Comme par hasard. J'engage deux balles dans mon fusil de chasse. C'est celui de Grégor, je ne sais plus comment je l'ai eu en ma possession mais il est rutilant. Canon double juxtaposé, une merveille, une puissance de feu incommensurable, largement capable de transpercer un blindage de tank avec une seule balle. J'ai essayé sur la route avec une citerne de flotte et des balles à blanc. La ferme est droit devant à une centaine de mètres, une grande battisse en bois vermoulu, au toit pentu et au tuiles rougeâtre. Un chemin tortueux entre les buissons m'y amène. Je progresse lentement, la méfiance est de mise dans le coin, j'entends des aboiements, je relève le chien de mon fusil et m'avance dans le soleil tombant du matin.
    Le corps du bandit git au sol. Il l'a senti passer ce coup de couteau dans la carotide. Je le fouille fébrilement après l'avoir trainé sur quelques mètres dans un grand buisson adjacent au bâtiment. J'écrase du pied la cigarette du bandit. Fumer tue, il aurait du s'en soucier avant de sortir pour s'en griller une. J'inspire une bonne bouffée d'air, toujours accroupi j'avance vers la porte d'entrée, pousse la porte branlante d'une main tout en tenant fermement le fusil de l'autre. Ils sont deux, à trois bon mètres, un est assis sur une chaise de bébé en bois, il lit une revue cochonne. Il ne m'a pas vu plongé qu'il est dans son voyeurisme libidineux. L'autre est de dos face au mur du fond et fait chauffer sur un réchaud une casserole cradingue qui empuanti la pièce d'une odeur de pommes. Je vise le premier. Deux balles, pas d'erreurs possible, je n'aurais pas le temps de recharger. A propos, ou est passé mon Makarov ? Je presse la détente, la tête du type à la chaise vole en éclats. Le second a à peine le temps de se retourner que je le transperce d'une décharge dans le bide. Il a du mal à comprendre sur le coup. Son regard apeuré part dans tout les sens, il aperçoit son ami éparpillé au quatre coins, l'inquiétude grandit dans ses yeux, il sait qu'il va mourir, il tente alors de fuir par la fenêtre, mais ses intestins dégueulent du sang de toute part, la douleur devient violente au moindre mouvement. Il s'effondre au ralenti, à bout de force, gargouillant des mots incompréhensibles. Si comique, si pathétique, je l'achève d'un coup de couteau bien placé en plein cœur.

    Hier soir mon père est venu, il n'est pas resté longtemps, une petite heure à tout casser... Ma première visite de l'année. Je crois que nous sommes en mars ? Y repenser comme ça au réveil me fait drôle. Cela faisait bien un an. Dans sa main des fleurs, de belles jacinthes blanches. Je haïs les jacinthes et il le sait cet enfoiré. Il ne dit rien, je ne prend pas la peine de le fixer des yeux, ni de le suivre quand il se dirige vers la fenêtre. Le nom du grand magasin situé juste en face de l'hôpital se reflète dans l'écran de ma télé, mon vieux ne daigne toujours pas me parler, je réfléchis donc à la nécessité pour un magasin de laisser une enseigne verte allumée la nuit. Un ou deux bâillements de mon père pour marquer son impatience et il s'est enfin décidé à partir. J'en étais arrivé à la concurrence féroce entre hypers dans un monde fortement porté sur le libre échange alors qu'il fermait la porte... Nous n'avons jamais été proche cela va de soit, en fait je le déteste tout simplement; tellement de mal fait à ma défunte mère qu'une rancœur tenace s'est gravée au burin dans mon âme. Il ne m'a pas proposé de me payer un mois de télé, il lui reste surement quelques traites de la BM à payer. Qu'il aille se faire foutre. J'ai envie de Benzérinine 14 mg.

    J'arpente l'autoroute en sens inverse dans une Ferrari rouge pétante, cheveux au vent, une sensation de liberté jamais atteinte. Les étoiles brillent dans le ciel et devant moi la meute fuit sans demander son reste. J'ai trouvé dans la cabane des bandits une caisse de cocktail molotov et je m'amuse à les lancer sur les bêtes en panique. Des feux ardents s'abattent sur les bêtes, la combustion des fourrures est instantanée, les chairs s'embrasent, d'effroyables hurlements me saisissent de toute part, une incroyable montée d'adrénaline parcourt mon corps, renforcée par le whisky que je bois au goulot. Le spectacle est à la hauteur de la dose du soir.
    Le chortaj est devant moi, il m'attends au pied d'une gigantesque colline parsemée d'arbres, de frênes squelettiques, de broussailles et à laquelle on accède par un escalier distordu en pierre. Un halo de couleur verte l'entoure. Il me signifie d'un grognement qu'il veut combattre, j'accélère mais je n'arrive pas à le rejoindre, la colline s'éloigne. Une porte se referme sur moi.

    Ce matin le médecin chef du service est venu me voir avec une jeune recrue infirmière -un gros tas de graisse - sur les coups de neuf heures. Il parlait de supprimer quelque chose tout en notant sur un calepin des informations me concernant. J'ai mal entendu. Surement.
    J'attends ma dose du matin depuis plus de quatre heures, et personne ne vient. J'ai mal. Mon corps réclame son dû avec virulence. Des fourmis parcourent mes entrailles, des araignées me mordent de leurs minuscules crocs acérés les tréfonds de mes viscères.
    Je souffre, j'ai besoin de Séféron 800. La maladie ne m'a jamais quittée, elle attendait son heure pour réapparaitre, anesthésiée qu'elle était par le traitement médical quotidien.
    La garce.

    Plusieurs heures passent, plusieurs jours, je ne sais pas, je ne trouve plus le sommeil, on m'a laissé à l'abandon dans mon coin, sans soin, sans médoc, dans ma merde. La douleur est devenu insupportable, je ressens mes os, mes muscles, je peux les entendre crier de douleur. Que font ils ? Je ne peux pas les appeler, les invectiver, les supplier.
    Toute cette machine formidable qui héberge mon âme part en lambeaux, victime d'une panne inconnue et ils s'en foutent...
    Je n'ai pas revu le choraj depuis ma ballade sur l'autoroute.
    Carine est venue me donner à manger ce soir, un peu de purée. Je n'avale plus rien, je suis fatigué, comme si... Comme si j'étais arrivé au bout du chemin. Hors j'ai plus l'idée que l'on me débarque de force sur le bord de la route. Beaux Yeux m'a glissée une phrase assassine à l'oreille, je n'en revient toujours pas: mon père arrête de payer. Ce salaud ne veut plus rien débourser pour mon traitement. Il a décidé de rompre le dernier fil qui nous unissait. Il a prit la décision de ... me libérer...
    Carine m'injecte une solution de Phenylaminine 75mg.
    Cumulus, nimbus et stratus prennent formes au plafond, se mélangent, tourbillonnent, se tissent en fil blanc laiteux et s'enroulent autour de mon âme, me tirent par le haut. Une impression de voler s'empare de moi.
    Il est là devant moi à quelques pas, ce chien noir de jais, au yeux verts, au crocs acérés. Il m'attend sagement gueule béante au dents élimées, entouré de ses bruyants congénères.
    Serrant dans ma main droite le masque Mickey Mouse, je m'aventure dans les hautes herbes d'un pas ferme et décidé. La Cadillac est tombée en panne au pied d'un réverbère tordu et je n'ai pas d'autres choix que de marcher. Le vent balaie mon visage, fait voleter mes longs cheveux dans tout les sens. Les brumes m'envahissent alors. Me revoilà au pied de la colline.
    Carine m'injecte une solution de Butyl-Phézine 150 mg.

    Mon songe devient irréel. Tout s'obscurcit autour de moi, mon esprit se libère de ce corps devenu inutile. Je suis en bas de l'escalier de pierre taillée. Dans une flaque d'eau croupie se reflète un corps enrobé de blanc. Mon corps.
    L'image de ma mort.
    Je me dirige vers la lumière d'un pas sûr.
    Je veux continuer à rêver.
    Je veux suivre la meute.

    Je tenterais dans une éventuelle prochaine version d'accentuer le coté folie, rêves étranges. On verra.

  25. #1525
    Citation Envoyé par Garrett Voir le message
    Et le titre ça sera "l'écume de Maldoror" ?
    J'ai pas l'impression d'avoir fait du Lautréamont. Je ne cherche pas à imiter qui que ce soit et j'ai lu les chants de Maldoror il y a trop longtemps pour en avoir plus qu'un vague souvenir, je ne pense pas qu'ils aient eus une influence quelconque.


    Super texte qui sent très fort la Zone Sissi, faudra vraiment que je réessaie d'accrocher à ce jeu moi. Après, effectivement, le côté souffrance est bien planqué.

    Sonny Jim, je trouve la comparaison avec une guêpe, disons pas terrible. C'est pas comme si la guêpe était une redoutable bestiole, alors les "bouleversements" qu'elle a engendrée...
    Il manque quelque chose pour que j'accroche. Peut-être aurait-il mieux valu ne pas parler du fils et laisser le lecteur faire le lien.

    Et les autres, z'êtes tombés dans l'trou ?
    Dernière modification par Tetsuro999 ; 10/03/2011 à 14h27.
    Vous savez, tous ces monstres ? J'crois qu'ils vont pas s'en tirer !

  26. #1526
    Bon, fallait pas faire un thème aussi propice au glauque :
    Jour numéro "on s'en fout" :
    faut que je trouve du poison. Un truc du genre curare, y'a des mecs en Amazonie qui s'en servent, ça doit pas être bien compliqué à faire.
    Ouais remarque si je fait une erreur de manipulation j'y passe, et c'est pas le but recherché.
    Mais il me faut du nouveau. les trucs tranchants ça fait plus rien. Les récepteurs de douleur s'habituent, ou je sais pas quoi. En tous cas ça fait plus rien.
    J'ai essayé le fouet bricolé avec des bouts de lianes ; c'était pas trop mal, ça faisait de belles plaies bien larges, ça saignait et tout, c'était chouette. Mais c'est crevant de taper comme un sourd pendant des plombes et là aussi au bout d'un moment ça marche plus, la peau se transforme en parchemin, c'est comme taper sur de la pierre, aucun effet.
    J'aurais jamais cru qu'infliger des blessures serait si difficile. Mine de rien les mecs qui torturent ce sont des pros.
    Ouais enfin là ça a rien à voir, j'essaie pas d'obtenir d'informations. Quel genre d'informations je pourrais obtenir de toutes façons ? Y'a rien à des kilomètres à la ronde. Et après ça y'a l'océan. Connerie d'île.
    Je fais ça parce que j'ai rien d'autre à faire, c'est tout. J'ai pas entendu une voix humaine depuis...des années, je crois. J'aurais pas dû arracher la langue si tôt. Un peu de conversation me ferait pas de mal, je crois que je perds un peu la boule.
    Non, la souffrance, il me reste que ça. En plus ça me fait bander. C'est le seul moyen que j'ai pour calmer les envies.
    Je pensais à un truc : j'ai jamais pété les os ! Ça doit faire super mal ça. En plus une fois que l'os est cassé on peut l'empêcher de se reformer en bougeant la fracture de temps en temps. Ça doit enflammer les muscles et tout ce qu'il y a autour, se remplir de pus, s'infecter... Mmh, j'ai mal rien que d'y penser.

    Bon, c'est décidé, je fais ça ! Il suffira d'une pierre assez lourde, mais c'est pas ce qui manque sur cette île à la con. Depuis que j'ai échoué ici j'ai l'impression de voir que ça, des cailloux ; Ils vont enfin me servir à quelque chose.
    Par contre je vais me péter que le bras gauche pour commencer, histoire que je puisse continuer à écrire. Après on passera aux jambes.
    XXX
    Lire "Narushima" et "sympathiquement" dans la même phrase, c'est vrai que ça fait zarb.

  27. #1527
    Citation Envoyé par Tetsuro999 Voir le message
    Et les autres, z'êtes tombés dans l'trou ?
    J'ai posté sur ton profil mais je vais le refaire ici, car j'avais annoncé que je participais.
    Je suis très perfectionniste, et malgré la non-prétention de ce concours, je me suis torturé à tenter de faire quelque chose d'intéressant. Le brouillon que j'ai maltraité dans tous les sens a fini par aller à la poubelle (numérique) dans un accès de rage. C'est une attitude bidon, je ne suis pas fier de ce que j'ai fait. Mais je me sens pas trop recommencer, du moins pas sur l'idée qui a été détruite.
    Donc à moins d'avoir encore quelques jours, je n'ai rien à proposer.

  28. #1528
    @naru : encore encore §

    @galou : je crois que tu les as tes quelques jours, on a encore ElGato, Félon, Waxk0, Raphi peut-être, voire d'autres qui ne s'étaient pas manifestés qui doivent rendre leurs copies.
    Vous savez, tous ces monstres ? J'crois qu'ils vont pas s'en tirer !

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