Tiens ? Un roman de John le Carré qui n'est pas un roman d'espionnage… Avec "La constance du jardinier", on quitte la démarche feutrée des services secrets britanniques pour patauger dans les arrière-cuisines des grandes multinationale pharmaceutiques. Comme on s'en doute, on n'y trouve pas plus de principes, ni plus de pitié. Longue et douloureuse sera la quête de Justin Quayle, diplomate de l'ambassade britannique au Kenya, pour savoir ce qui est réellement arrivé à sa jeune femme Tessa qui s'intéressait de trop près aux expérimentations de médicaments en Afrique.
Rien n'est exact, nous précise John le Carré : ni les noms, ni les entreprises, ni les médicaments. Pourtant, il nous avertit que "au regard de la réalité, (son) histoire est aussi anodine qu'une carte postale de vacances". Bienvenue dans un monde, le nôtre, où les firmes pharmaceutiques testent en direct leurs produits sur les populations du tiers-monde, dont les dirigeants corrompus sont peu regardants sur les règles d'homologation d'un médicament, avant de les lancer sur les marchés occidentaux une fois qu'ils sont au point. Et tant pis pour les cobayes qui ont, entre-temps, servis à détecter les molécules toxiques…
Un roman formidable, à condition d'apprécier le style le Carré, tout en intériorisation. Pour les plus pressés, un très bon film en a été tiré par Fernando Meirelles avec Ralph Fiennes et Rachel Weisz, tous deux excellents.
"La constance du jardinier", un épais roman de John le Carré, Points Seuil, 8 euros environ.
Mais aussi un chouette film de Fernando Meirelles en DVD, 10 euros environ.
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