IMMOBILISER 200 MILLIARDS DE DOLLARS SUPPLÉMENTAIRES
En dépit du congé de mardi pour cause de Rosh Hashana, le Nouvel An juif, tous les responsables sont restés mobilisés, en liaison avec la Maison Blanche, multipliant les réunions et les appels aux adversaires du plan pour les convaincre de changer d'attitude.
Le seul problème de la proposition visant à protéger les épargnants est qu'elle nécessite d'immobiliser 200 milliards de dollars supplémentaires dans le fonds de garantie. Mais le chef de la minorité républicaine de la Chambre des représentants, John Boehner, a décidé de lui apporter son soutien.
Cela suffira-t-il à vaincre les réticences ? La majorité requise pour que le plan modifié soit adopté au Sénat est de 60 voix. Même si ce dernier est jugé plus favorable au plan, l'issue n'est pas acquise. Quant à la Chambre, où tous les représentants remettent leur mandat en jeu dans cinq semaines et qui suivent avec attention l'évolution de l'opinion, nombre de ses membres récusaient toujours ce plan, mardi soir, en dépit des avancées de la journée. Soit, côté républicain, parce qu'il pénalise les contribuables; soit, côté démocrate, parce que, comme l'a dit le représentant Lloyd Doggett, les "rustines" proposées sont jugées insuffisantes.
Une forte minorité de démocrates exige toujours l'insertion de mesures en faveur des victimes de saisies immobilières et des chômeurs. Ils souhaitent aussi que le plan incorpore l'interdiction du "short selling", où les investisseurs spéculent sur la baisse d'un titre et contribuent ainsi fortement à son éventuel effondrement.
Placée sous ces pressions contradictoires, la Maison Blanche a fait savoir, par son porte-parole, Tony Fratto, que "beaucoup d'excellentes idées" étaient avancées pour réglementer les marchés financiers et qu'elle allait "toutes les regarder". Mais qui, au fond, se soucie encore de ce que dit la Maison Blanche ? L'aura du président Bush, au plus bas, n'aura fait que se ternir plus encore avec la crise financière.