A une époque si éloignée qu'on a fini, en grandes coquettes, par l'oublier, les jeux vidéo n'avaient qu'un intérêt : jouer, se détendre, s'amuser, appeler ça comme vous voulez. Dans les vastes prairies de l'Eden, entre l'arbre à déconne et les fruits du rigolo, on se tirait dessus, on ramassait des champignons ignorant des responsabilités, du concept d'utile, se contentant de se vautrer en grands jouisseurs dans une mare de pixels plus ou moins colorés.
Malheureusement, tapi dans sa forteresse de solitude planquées sur les sommets du mont Raison, l'ennemi attendait son heure, étrennant ses maléfices sur un tas de bouquetins qu'il avait croisé en aller chercher le pain. Haïssant l'insouciance et le je m'en foutisme qui nous caractérisait, le docteur Surmoi préparait son grand soir. Et, désolé de vous niquer le suspense, mais le salaud a gagné, sans effort, sans armée, se contentant d'encourager nos tendances. Avant même que l'on puisse réagir, les ténèbres de l'âge adulte s'étendaient sur nous. Voilà qu'on ressentait un étrange désir, celui de descendre les poubelles. Et de faire quelque chose de notre vie aussi. Logiquement, altéré par notre nouveau comportement, les jeux ne résistèrent pas longtemps, changèrent et perdirent une part de leur magie.
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