La péripétie n'est pas extraordinaire, mais pour le personnage c'est important, et tout l'art d'écrire cette histoire est que le lecteur, par empathie, considère cette petite péripétie comme importante lui aussi.
Dans beaucoup de mes histoires, et cela est parfaitement voulu, j'essaie de casser - ou du moins de minimiser - le mythe du héros (d'où mon allusion à Luke Skywalker, qui en est le représentant moderne) que je trouve, pour le coup, d'une banalité sans nom. On retrouve beaucoup ça dans le jeu vidéo. Quel ennui, lorsqu'on se rend compte que l'on va encore incarner un orphelin amnésique destiné à sauver le monde !
Lionel Davoust résume très bien lorsqu'il dit : une histoire, c'est un personnage qui veut/doit faire quelque chose, et c'est compliqué. De ce postulat, beaucoup plus permissif que le mythe du héros, on peut tirer des milliards d'histoires, l'important étant bien entendu d'attraper le lecteur et lui donner envie de continuer.
Parce que j'aime la déconne, j'ai écrit une nouvelle (Billet vers l'ailleurs) où le personnage veut faire quelque chose, et tout est facile, tout se déroule sans accroc. Je ne sais pas si cette histoire est plaisante ou ennuyeuse à lire, mais j'ai beaucoup aimé l'écrire.
Il y a une période où j'ai beaucoup lu certains écrivains français comme Tonino Benacquista, Daniel Pennac, Daniel Picouly, Vincent Ravalec, Frédéric Beigbeder... chacun m'a influencé. Quand je dis "petites histoires du quotidien", je pense à eux, et ce serait les insulter de dire qu'ils n'ont pas écrit de grandes livres