Vous écrivez quoi de légal, là, tout de suite, maintenant ?

[Blind_God_W@D]

J'espère que ca rentre dans les lois de ce topic. Sinon, je m'éfface.

En tout cas j'ai appris plein de choses et j'ai bien rigolé !

[Goji]

un jour j'avais un peu craqué dans le compte rendu d'une de nos sorties portant sur les algues. Si vous voulez le lire, c'est par ici.

Je ne sais pas si ça charte, mais ça m'a bien plu
Big up pour l'algue qui pue

[Uriak]

Une balade qui sent bon... les algues

--
Un petit truc né sur fond d'un peu de spleen et de sommeil ne venant pas, il y a peut-être un an, deux an. De quoi vous poussez peut-être à regarder mes fictions... ou pas


Miniuit sonne

Seul dans mon grand lit, je songe. Songer c’est modeler, dessiner, assembler toutes sortes de matières, guidé par les souvenirs tout autant que par le désir. Il est minuit. Je ne suis pas dans mes songes, ou si peu. Je soulève lentement les masques un à un, mais à chaque fois cet être qui pourrait être moi s’enfuit, se fond dans les décors que je peins. Il est le maître, l’architecte, celui qui ne peut être attrapé. Il me susurre l’histoire, et je m’écoute parler, et je parle tandis que j’écoute. Et doucement, il m’évoque d’autres présences.
La rencontre, toujours importante. Cet instant où la vie bascule, où le maître plisse les yeux de satisfaction. Plus rien ne sera comme avant, il le sait et ses créatures le savent. Avant l’espoir pouvait n’être qu’une mince couche de neige sur le paysage dénudé. Il survient à l’improviste, tourbillonne au gré des vents et habille la grisaille. Mais comment tiendra-t-il, lui qui ne souhaite que s’évaporer à la moindre humeur ? Seul le brouillard, l’inconnu le maintient parfois plus longtemps. Et puis vient la rencontre, la neige se fige, tout se brouille. Je songe. Il est minuit.

Parfois la toile se tisse d’elle-même, et d’autres fois le maître trace tout droit son chemin. Mots répétés, paroles murmurées scandent ces images, ces sentiments artificiels. Je l’entends et crois qu’il craint la solitude. Dans ses songes il n’est pas seul, et s’il l’était, le pouvoir, l’ivresse de la liberté ou la chaleur d’une femme le rejoignent aussitôt. Parfois il s’imagine en train de raconter la rencontre, ou parle d’un homme rêvant une présence. Abîmes. Songes et éclats fugitifs ne vivent pas plus qu’espoirs sans objets. Je songe et seul le temps passe. Après minuit.
Les amantes ont autant de visages que lui porte de masques, et quand bien même un souvenir lui offrirait une présence réelle qu’à son tour il l’a revêtirait d’un loup de velours ; les traits importent peu, seul reste le regard. D’une rencontre, le maître fera mille déesses, cent princesses, dix chasseresses, un espoir. Mais parfois le maître songe au-delà de ses propres rêves.
Je sais bien ce qui distingue le songe de la vraie rencontre. Cette présence au milles visages, ce corps aux courbes changeantes et parfaites,* est toujours belle et rassurante. Avec effort je le modèle à l’envie, suivant ma voix lointaine, traçant des couleurs improbable et des paroles audacieuses. Mais que je faiblisse et la présence disparaîtra, s’évanouira comme l’espoir, me laissant seul. Face au précipice. La réalité me reste quand les forces me quittent, elle est l’inverse de ce vide qui vient frapper aux portes des songes, avide de mélancolie tout aussi véritable que l’absence. Minuit est déjà loin.

Et celle du moment, comment la verrais-je ? Sombre enfant au teint de marbre, allongé sur son lit de soie rouge, elle évoque cette soif qui me ronge et jaillit au soir. Ou peut être noble dame sous les ombres orientales, alanguie et aimante. Si ce n’est celle qui nous réchauffe au cœur de la tempête hivernale, toute de fourrures soyeuses vêtue. Qu’importe le visage de ma princesse, elle me quittera quand mes pensées s’en iront. Qu’importe qui elle est vraiment, je rêve d’une princesse et ne suis qu’un homme. Je songe au vrai et ne vit que le faux.
Minuit Sonne. Je rêvais d’une princesse, moi le simple homme, à l’écoute de ma voix de faiseur de songes. Parfois l’espoir s’incruste et rend les rêves plus vifs, les présences plus réelles et la réalité plus vide. Parfois je me demande si je ne devrais pas tuer l’espoir. C’est que voyez-vous j’attends une princesse et ne suis qu’un homme.

[vwr]

J'écrirais sans doute dans les jours à venir un petit article sur tout ce qu'on lit en service de manuscrit et qu'il ne faut pas/plus écrire.

Pour le moment, au programme du petit machin que j'ai mis en place aujourd'hui, deux études de cas sur deux séries bien connues. Je vais en venir au cinéma et à la littérature dès que j'ai deux trois heures cette semaine.
- Prison Break, Du fantasme homosexuel pour l’hétérosexuel en perte d’identité

- Lost, la comédie du scénario


http://diegese.wordpress.com/

[Uriak]

intéressant...

[Goji]

J'ai traîné mes guêtres ce week-end à Vincennes où se déroulait le Festival America, l'occasion de participer à 2 conférences sur la Nouvelle (format bien encré aux States) animées par des auteurs connus dans le genre (Peter Cameron et Eric Puchner), c'était super-bien

Voila sinon comme l'a dit Agar, le Café de Faune reçoit en moyenne 2 textes par semaines (un de Agar, un de moi-même), on ne va pas remonter le topic à chaque édition, mais gardez un œil dessus quand même

Sinon vwr c'est bizarre, je n'ai pas encore vu de texte de toi, tu lis beaucoup et n'écris jamais ?

[Anonyme20240202]

J'ai traîné mes guêtres ce week-end à Vincennes

On a du se croiser alors

[b0b0]

Maj de mon blog, mais c'est nul.

[Arthur Rabot]

Clair.

[b0b0]

Pire.

[vwr]

Sinon vwr c'est bizarre, je n'ai pas encore vu de texte de toi, tu lis beaucoup et n'écris jamais ?

Disons que, comme je le disais dans un autre sujet, mon boulot est de réécrire des bouquins, donc je n'ai pas forcément la "signature" sur un texte qui est de moi, ou alors je n'ai pas trop le temps d'écrire des petits textes, ou alors si je le fait c'est dans des calepins, des notes pour des romans. Autrement, oui, je bosse sur un bouquin depuis 4-5 ans, ça se finit, ça sera peut-être en 2009/10 chez Grasset, Gallimard, L'olivier ou autre part, on verra.

[Goji]

Je comprends Quand on me demande de faire un flyer ou ce genre de trucs, on est toujours étonné que je fasse un peu la gueule, on oublie que je fais ça toute la journée déjà ^^

Voila sinon histoire de causer j'ai enfin couché sur papier le synopsis d'une novella (ou roman, je ne sais pas encore) qui tourne dans ma tête depuis assez longtemps. Je ne pensais pas qu'il était si difficile de remettre à l'endroit une histoire qui, dans ma tête, est bien claire, mais un pote rédacteur/scénariste m'a aiguillé sur comment prendre la bête. Ça va prendre du temps, j'espère arriver au bout parce que l'idée déchire. Je ne sais pas du tout combien de temps cela va me prendre mais avouons que je flippe, mon format favoris étant la petite dizaine de pages, j'ai l'impression de sauter dans le grand bain ^^

[Arthur Rabot]

Disons que, comme je le disais dans un autre sujet, mon boulot est de réécrire des bouquins.

Je ne comprends pas bien. T'es traducteur ? Nègre ?

[Goji]

Correcteur de phrases mal branlées, peut-être ?

[Uriak]

J'ai noté aussi qu'il est difficile de demander de l'aide à ceux dont c'est le boulot Je n'ai pas ce problème, étant donné que mon boulot et toutes mes autres activités sont nettement décorrélés !

Pour répondre indirectement à vwr au sujet de notre échange d'hier, ce qui m'empêche aujourd'hui de m'y remettre à quelque chose de long, c'est un relatif désintérêt pour ce format là, même en tant que lecteur. Je ne lis pas de romans fantastiques depuis un moment et je n'arrive pas à trouver une parcelle d'attachement pour les personnages qu'on y brosse. Bref, je suis plutôt épris d'autres formes pour le moment, et ça ne motive guère à me lancer dans une entreprise assez aride. (Même si le mapping et le reste ce n'est guère mieux )

[Toxic]

C'est pas aussi prestigieux qu'une double page dans CPC 178, mais une tentative d' "arnaque à la nigérienne" m'a donné envie d'écrire des conneries, lisibles à cette adresse. Vu que c'est sous forme de blog, il faut évidemment commencer par la dernière page et lire de bas en haut, comme c'est pratique.

J'espère que c'est drôle, mais si vous aviez le temps de lire pour me le confirmer, ça m'arrangerait. Parce que sinon ça veut vraisemblablement dire que les filles qui m'ont dit que c'était drôle ont menti pour avoir des rapports sexuels avec moi, donc vous comprendrez que pour moi, c'est important de savoir. Merci d'avance.

[vwr]

Je ne comprends pas bien. T'es traducteur ? Nègre ?

Correcteur / rewriteur ; on utilise cette dernière fonction pour tout ce qui est le gros du travail éditorial, en gros t'as un éditeur qui te dit : "voilà la merde, on n'a pas le temps de s'en occuper, d'autant plus que l'auteur est fou", et toi, tu fais ton travail : réordonnement du texte/coupes/"proposition d'ajouts pour l'auteur" (là tu réécris réellement : dialogues/récit/enchainements etc.)/suivi éditorial avec l'auteur pour lui faire comprendre qu'il écrit des crottes, etc.

Et non, je n'ai pas inventé ce travail - on me le dit souvent quand j'explique ce que je fais entre deux parties de TF2 - c'est un vrai métier sous payé comme un autre. Bref, revenons en au sujet !

[ElGato]

Bon, je l'avais promis mais j'ai mis du temps avant de mettre de l'ordre dans mon cerveau: mes impressions sur les textes d'Uriak, qui lui tiennent pas mal à coeur je crois...La moindre des choses était donc de détailler, résultat: ce post s'annonce comme trèèès long. Désolé les gars, surtout que la plupart des choses sont sans doute inapplicables comme principe généraux.

Disons que l'important est en souligné. Le procédé est horripilant mais certains des trucs pointés sont mes vieux défauts à moi aussi, donc je pense que ça concerne encore d'autres gens...

Accessoirement, le post sera sûrement un peu destructuré, flemme de mettre ça en ordre correct tout de suite.


Alors, déjà, tout de suite, on expédie les deux détails chiants:
- Pas de notes de bas de page. Surtout pas. Pratchett peut se le permettre parce qu'il s'implique dans tous ses textes en tant que narrateur extérieur; mais toi, c'est la seule intervention que tu fais, et ça s'insère vraiment mal, ça casse l'immersion.
Bien pire, ça donne un ton pontifiant vraiment désagréable.
Je n'ai aucun problème avec le fait que t'utilises des termes que le lecteur n'est pas supposé connaître (ça participe au dépaysement général, j'en parle plus loin), mais explique-les élégamment. Voire, ne les définis pas explicitement, arrange-toi pour que la signification saute aux yeux, immédiatement ou au fil du texte (dur dans des textes courts).
C'est valable aussi pour tous les néologismes dans les textes de SF d'ailleurs, enfin je pense, j'ai pas d'exemples là tout de suite sauf Jules Verne et ses descriptions d'inventions, parfois bien lourdingues.

- La forme compte quand même, un peu. Du coup, j'ai pris moins de plaisir à entamer "Au bout de la nuit" avec ses paragraphes coupés un peu à l'avenant que le Pilier, très bien mis en page, sans que le texte lui-même y soit pour quoi que ce soit.
Quand j'hésite entre plusieurs bouquins que je ne connais pas (quand je pioche en bibliothèque par exemple), je prends systématiquement le mieux mis en page...
C'est un détail, hein, et qui a l'avantage de se corriger facilement. Mais pour un texte qui compte, c'est bien de passer quelques minutes à "regarder" sa forme générale de loin.



Bref, les textes eux-mêmes...
J'ai l'impression que tu es beaucoup plus fier de la Nuit...Mais en ce qui me concerne j'ai préféré l'autre malheureusement !

La Nuit semble effectivement beaucoup plus travaillé, mais du coup on tombe parfois dans le surécrit évoqué plus haut (et parfois, un peu, dans le cliché, avec 2-3 expressions usées jsuqu'à l'os; mais bon, c'est pas bien grave).
N'en fais pas trop, on se perd dans les longues phrases: le lecteur doit trouver le bon "rythme" au moment où il les lit, et c'est parfois difficile...Surtout quand il s'agit de dialogues: même dans un conte, les répliques doivent pouvoir être prononcées "spontanément" par un personnage: relis à voix haute...

Pour le Pilier, le suspens est plutôt bien mené, d'habitude je suis très chiant sur l'utilisation du suspens dans les textes courts et j'ai bien aimé ! Sauf...L'utilisation des tournures horripilantes entre personnages: "tu sais ce que j'ai découvert là-haut", ce genre de choses. C'est du cliffhanger à deux balles , c'est inutile; dans le meilleur des cas ça frustre le lecteur.
Etant donnée la taille du texte, le lecteur n'a pas besoin de suspens à outrance pour être accroché et finir l'histoire.

Sans compter que, donc, le suspens est bien mené (selon moi). L'ambiance y est pour beaucoup: c'est dépaysant donc on perd nos repères, on ne sait pas trop ce qui peut arriver, les codes "habituels" du suspens ne semblent pas tout à fait applicables pour le lecteur, c'est bien agréable.
(Je suis plus sceptique quant au suspens insoutenable - hahum - de la Nuit; en fait, l'action n'y est peut-être pas vraiment nécessaire...Là c'est à toi de voir ce que ça pourrait donner).


L'originalité de la "culture", l'atmosphère générale à laquelle je ne connais que dalle participe pas mal à l'intérêt que je porte aux textes. Ça change. C'est pour ça aussi que les noms sont intéressants, ils participent aussi à ça.
Parce qu'entre nous, il n'y avait aucun besoin de tous les nommer étant donné le peu de personnalité que tu donnes à chacun: si tu remplaces par Michel, Jean-Claude et Bob les textes en prennent un sacré coup.
Mais là ça marche parce que c'est "différent". C'est plutôt bien, faudra voir après quelques dizaines de textes si le procédé ne s'évente pas à la longue...
Sur des histoires courtes ça ne se voit pas trop, mais pour du plus long il faudrait donc que tu essaies de mieux construire tes personnages, qu'ils soient plus que des noms exotiques originaux.
Ils doivent avoir des réactions en accord avec leur caractère, et ça permettra en plus de mieux impliquer le lecteur (règle d'or qui n'est pas de moi, note bien: pour accrocher un lecteur, TOUS les personnages doivent vouloir quelque chose; pour en plus garder le lecteur, il doit pouvoir s'identifier à un personnage).



En résumé:
- Pas de notes de bas de page, bordel
- Donne plus de profondeur à tes personnages
- Ne surécris pas les dialogues (le reste, à la rigueur...C'est quand même fluide, moi j'aime bien; mais je ne suis qu'UN lecteur)
- Surtout pas de procédés bas de gamme pour le suspens, t'as prouvé que t'avais pas besoin de ça
- Pense à la mise en page (celle du Pilier est très bien)

Mais aussi une bonne atmosphère que j'apprécie beaucoup, de l'originalité, et un style bon quand tu fais gaffe.

Bon, et ne te trompes pas quand même: ça ressemble à une grosse tartine de critique mais j'ai vraiment bien aimé tes textes !

[ElGato]

Ah ouais, et aussi, j'ai sacrément honte de pas avoir posté un seul truc. Mais vraiment.
Je suis incapable de terminer ce que je fais, ça en devient maladif...7 textes entamés depuis le début de ce topic, mine de rien.


Vous faites comment pour écrire, les canards: motivation spontanée, horaires fixes, insomnies utilisées intelligemment ?

[Arthur Rabot]

Et non, je n'ai pas inventé ce travail - on me le dit souvent quand j'explique ce que je fais entre deux parties de TF2 - c'est un vrai métier sous payé comme un autre. Bref, revenons en au sujet !

Non mais c'est cool, on parle d'écriture, ça m'intéresse je ne savais pas que le correcteur pouvait être amené à retaper un texte. Tu bosses pour une maison d'édition donc si j'ai pigé. Sur des romans, des essais ?

[Goji]

Vous faites comment pour écrire, les canards: motivation spontanée, horaires fixes, insomnies utilisées intelligemment ?

Je me fouette au Bourbon et je frappe ma femme :b
Plus sérieusement, je suis un forçat maso, l'écriture est à la fois un réel plaisir et une grande souffrance (j'ai beaucoup de mal à écrire, insatisfaction éternelle, etc.), donc je ne m'impose que peu de choses afin de ne pas me retrouver dans une situation de stress, comme un cul-de-jatte regardant un vélo.
En général, j'attends que l'idée soit mûre, je me colle la tête dans le guidon et je balance un texte d'une traite. Ensuite je reviens dessus par petites touches, que ce soit sur le fond ou la forme, avec des textes courts ça fonctionne bien.
Je me suis imposé un petit carnet car trop souvent une idée me vient, et le soir je l'ai oubliée… avec ce pense-bête, l'idée reste au chaud ce qui pour moi est important.
Je m'impose également du temps pour écrire, correspondant généralement au moment où ma copine bosse sur sa propre passion (les langues), ce qui me colle dans une ambiance studieuse assez plaisante.
Et si ça vient pas, si je ne suis pas dans le trip, je passe à autre chose, je ne m'impose jamais de continuer si ça m'emmerde, ça doit avant tout rester un plaisir.
Enfin, Le fait d'avoir rejoint Agar sur son blog est pour moi une bonne chose, disons que le challenge d'un texte par semaine me sert de moteur. C'est un exercice très intéressant. Le simple fait d'éditer son texte, de le donner à lire, de se dire qu'il est assez grand pour vivre et l'abandonner à son sort, c'est un gros exercice

Bref, revenons en au sujet !

Nous sommes au cœur du sujet, et perso je me demande surtout comment des auteurs peuvent accepter qu'on retouche à leur travail !

[Uriak]

Pour écrire : motivation spontanée suivant un trip longuement mûri. Résultat imparable : je n'écris plus en pratique

Nous sommes au cœur du sujet, et perso je me demande surtout comment des auteurs peuvent accepter qu'on retouche à leur travail !

C'est un faux problème : un auteur avec suffisamment d'amour propre ne devrait logiquement proposer son travail qu'avec un niveau de finition tel que les retouches proposées ne puissent pas le blesser. Après on peut rentrer dans un autre débat, à savoir un texte imparfait mérite-t-il qu'on le retravaille jusqu'à lui donner sa valeur, ou peut-on remplir sans état d'âmes le cimetière des histoires jetées à la poubelle ? Ma philosophie (de toute façon on va rater énormément de choses dans une vie) me pousse à soutenir la seconde solution.


@El gato : merci pour l'analyse un peu poussée, je vais juste répondre sur les deux points irritants

-Notes :hasard ou pas, c'étaient mes deux seuls textes avec ce contexte là, et les deux seuls où j'ai utilisé des notes de bas de page. J'ai considéré qu'étant donné le statut de ces textes (courts et amateurs) je n'allais pas exiger du lecteur qu'il ouvre un dictionnaire/son moteur de recherche pour comprendre un terme que je risquais de n'employer que brièvement. Le reste du temps je n'utilise pas de termes exotiques et le problème n'est pas posé. (accessoirement on m'a longtemps tanné sur mon côté peu clair, alors je surcompense)

-Mise en page : je suis un gros flemmard (^^), et je n'ai jamais acquis les réflexes que pourraient demander une réelle édition ou distribution d'un texte. Et comme je ne leur vois pas vraiment de destination, la boucle est bouclée

[Goji]

Je me permets un parallèle grâce à un certain James Hetfield, guitariste et chanteur de Metallica de profession, qui a connu sa plus grande frustration lorsque un certain Bob Rock, producteur de profession, lui a pourri la vie lors de l'enregistrement du fameux Black Album, album controversé de profession.
Je ne sais pas du tout comment étaient les titres de l'album avant l'intervention de Bob Rock. Ce qui est certain, c'est que Hetfield a vraiment été blessé par les changements qu'on lui a imposé, et que personnellement, je ne suis pas fan du Black Album.
Peut-être les morceaux de base étaient-ils moins calibrés, moins efficaces, mais c'était du Hetfield, du Metallica, alors que les titres du Black Album sont peut-être percutants, ils ont peut-être porté le groupe à la mégastarisation©®TM, mais de l'avis des fans, ce n'est plus du Metallica.

Wop, retour à l'écriture : je suis d'accord avec toi Uriak, mieux vaut mettre au feu un texte que l'auteur trouve branlant, plutôt que de le filer à un pro du calibrage qui apportera sans aucun doute un plus, mais altèrera aussi sans doute l'essence du texte.
À moins qu'il s'agisse d'un super-ninja, capable de se fondre avec l'auteur, à le comprendre, se mettre à sa place, et sublimer l'original, mais j'y crois moyen, sauf ton respect vwr.
Par contre, je suis toujours friand de conseils et de remarques, je retouche souvent un peu mes trucs après lecture de ma lectrice préférée

[Saumon]

Petite intervention rapide pour deux petites choses:

Déjà bravo pour vos écrits, j'ai pas tout lu mais je parcours le topic et vos textes de temps en temps et je trouve qu'il est bien agréable de lire tout ça.Pas d'analyse plus approfondie, je ne me sens pas capable/désireux de le faire.Je vous lis avec plaisir et c est l'essentiel.^^

Sinon, la seconde chose que je voulais aborder est une sorte d'interrogation:
Certains n'ont ils pas eu, au moment de proposer leurs écrits ici, dont certains ont une teneur plus "intime" que d'autres, une sorte de "réticence", de "blocage".....Je sais pas trop comment dire....Une sorte de "retenue" à se dévoiler (En partant du principe que ce qu'on écrit contient une partie de soi).
Ce sentiment est il normal ou est ce juste un prétexte pour éviter la confrontation avec l'autre dans un sens?
Attention, je ne juge pas les gens qui proposent leur textes en les traitant d'exhibitionnistes ; au contraire je trouve ça plutôt courageux d'un sens.

Bon je sais pas si j'ai été clair :-/

[vwr]

Pour écrire : idéalement je commence en matinée, pour ceux qui ont, comme moi, l'esprit embrouillé, on y gagne en clarté.
Autrement en tant que "'free lance" j'ai des horaires modulables : donc je file à la BNF ou à la BPI avec un portable et j'écris entre 4 et 10 heures d'affilé, souvent 4 jours sur 7. Mes week-end c'est généralement relache, du coup là j'y écrirai des articles pour ce blog. Pendant les deux heures de sommeil qui ne viennent pas, j'essaye d'écrire des morceaux, de mettre à mal les erreurs, de solutionner, et éventuellement de théoriser, sans rien noter. Si l'idée se perd, ça ne fait rien. Le reste du temps un carnet est essentiel.

@Rabot : un correcteur réécrit uniquement toutes les erreurs d'écritures, lorsqu'une phrase ne veut rien dire. Ça arrive assez souvent mais c'est un petit travail, qui se fait par touches, souvent indubitable, et qui n'a pas autant d'amplitude qu'un contrat de réécriture qui lui est beaucoup plus conséquent. J'ai corrigé de mon côté quelques essais collection café Voltaire, mais je bosse surtout sur des romans "grand public", ou des documents.

Nous sommes au cœur du sujet, et perso je me demande surtout comment des auteurs peuvent accepter qu'on retouche à leur travail !

Parce qu'il font des trucs sans queue ni tête, bien sur. Vous ne pouvez pas imaginer comment un bouquin d'Angot arrive entre les mains de l'éditeur. Que ce soit clair : en trois ans, je n'ai aperçu qu'un texte avec du "style". Sur celui-ci, c'était un brodel monstre, je n'ai rien réécrit - bon si, deux trois trucs -, mais je tout réorganisé, à coups de copier coller et de suppression - genre 250 000 signes de supprimé.
Donc, la plupart du temps, pas de question de style, c'est avant tout des erreurs de cohésions, des coupes sur des passages qui se répétent, des tournures alambiqués inutiles qui en plus ne veulent rien dire, même "poétiquement".
Le terme "auteur" en France est hélas beaucoup trop fédérateur pour des égos démeusurés. Un livre c'est un projet, avec un but, des contraintes, des techniques à appliquer, et de choses à trouver.
Honnêtement, la plupart du temps, lorsque je procède à un conseil éditorial poussé, l'auteur est en joie : on répond à des questions qu'il s'est posé (ou non) en lui offrant une solution viable, en donnant de l'ampleur à son projet qui, souvent, finit par le dépasser.
Donc, oui, i'm a fucking ninja ! Sans déconner, il faut juste avoir une certaine tournure d'esprit à avoir, un bon esprit synthétique à appliquer, et avoir un sens de la diplomatie affuté. Rien de plus.
Mais bon, il vaudrait mieux en discuter de vive voix si jamais ça vous intéresse autour d'une bière ou d'un jus de coco.

Après on peut rentrer dans un autre débat, à savoir un texte imparfait mérite-t-il qu'on le retravaille jusqu'à lui donner sa valeur, ou peut-on remplir sans état d'âmes le cimetière des histoires jetées à la poubelle ?

Hum, il faut parfois, souvent, abandonner des projets, et ne pas s'en affliger. Ou alors recommencer au départ, si il y a une idée à creuser. Le tout est de continuer, je crois, aussi futile que ça puisse paraître, si l'on sent en soi une nécessité à écrire.

[getcha]

Putain cette désillusion. Je savais pas du tout.

[Uriak]

@Nozuf : oui je suis réticent. (je n'étais peut-être pas visé, hein ) Mais compte tenu de l'intense déballage d'accidents de la vie/mauvaises rencontres/problèmes de coeur/3615 ma life qu'on peut découvrir dans cette section, je pense que dévoiler ce qui a été explicitement créé pour être partagé n'a rien de honteux. (parce que oui le "écrire pour soi" je n'y crois pas, je pense/rêve/songe pour moi ~ ce que je me contente de faire. Si ça doit se traduire dans un texte ou autre chose, c'est bien pour qu'une autre personne au moins y accède)

@vwr : j'aurais tendance à fonctionner comme un "pillard", garder sous le coude ce qui a pu me paraître bon dans des textes anciens (de moi) pour les réutiliser jusqu'à satisfaction. Après tout, je ne suis pas dans la position de quelqu'un ayant réalisé quelque chose de public et sommé de se renouveler

Sinon ce que tu me dis me conforte un peu dans mon absence d'idéal. Au final puisqu'il y a bien des recettes qui marchent (en matière de narration, et c'est bien vrai) à quoi bon tenter d'ajouter ce qu'on ne saura pas faire ? Et d'ajouter que ceux qui ont acquis cette culture là restent plutôt dans l'ombre... Après tout en matière de musique ou de film ou de jeu on réunit une équipe, un tabou peu évoqué dans le domaine de l'écrit. Tu me parlais de la culture "nerd" qui nous habite mais au final je me demande si ça a un réel sens de maladroitement l'insérer dans un medium par laquelle elle n'existe et ne se nourrit pas.

[Saumon]

@Nozuf : oui je suis réticent. (je n'étais peut-être pas visé, hein ) Mais compte tenu de l'intense déballage d'accidents de la vie/mauvaises rencontres/problèmes de coeur/3615 ma life qu'on peut découvrir dans cette section, je pense que dévoiler ce qui a été explicitement créé pour être partagé n'a rien de honteux. (parce que oui le "écrire pour soi" je n'y crois pas, je pense/rêve/songe pour moi ~ ce que je me contente de faire. Si ça doit se traduire dans un texte ou autre chose, c'est bien pour qu'une autre personne au moins y accède)

Ha non tu n'étais pas visé.^^
Personne n'étais visé d'ailleurs, et puis au contraire, comme je l ai dit plus haut:

Attention, je ne juge pas les gens qui proposent leur textes en les traitant d'exhibitionnistes ; au contraire je trouve ça plutôt courageux d'un sens.

Pour être tout à fait honnète, c'était plus une question que je me posais au sujet de moi même...

[Uriak]

Et bien, rien ni personne ne force à rien. D'un point de vue pragmatique tu risques peut-être un avis blessant, mais plus probablement du silence. Pour l'éventuel ouverture intime, comme j'ai dit il y a bien pire et avec moins de formes ici-même, ce qui n'est pas forcément une excuse

[Goji]

Certains n'ont ils pas eu, au moment de proposer leurs écrits ici, dont certains ont une teneur plus "intime" que d'autres, une sorte de "réticence", de "blocage".....Je sais pas trop comment dire....Une sorte de "retenue" à se dévoiler (En partant du principe que ce qu'on écrit contient une partie de soi).

La seule autofiction que j'ai jamais écrite figure sur ce topic. D'abord couchée pour moi-même car j'en avais besoin (d'où son titre), ce texte a fini entre les mains d'amis qui l'ont trouvé bon, du coup je le partage comme tout le reste mais clairement, je n'aime pas les autofictions.

Mais bon, il vaudrait mieux en discuter de vive voix si jamais ça vous intéresse autour d'une bière ou d'un jus de coco.

Ça m'intéresse carrément.