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  1. #751
    Pas de problème Bon je laisse tomber l'autre forum ou je donnais des nouvelles de cette histoire vu que le public semble ne plus s'occuper du tout des créations, juste du commentaire de films/séries, et je me retrouve un peu à sec. J'ai terminé mon chapitre 15 et à défaut de me lancer dans autre chose je me fixe pour objectif d'en finir d'ici la fin d'année.
    Je ne mets pas vraiment mon site à jour, pas par faute de temps mais parce que je ne vois pas trop de nouvelles à donner. Et bon courage Braiyan, les "œuvres contraintes" c'est toujours pénible.
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  2. #752
    Merci Uriak (et merci Tetsuro, ne te presse pas, au moins tu l'as lue). Bon le fait est que ça fait 2 mois que j'aurais dû m'y mettre et que je le fais à l'arrache durant les 3 derniers jours, mais tout le monde fait ça, et puis, parfois (parfois, pas plus) la contrainte donne du goût à l'oeuvre, je trouve (bon même si un rapport de stage, en termes d'oeuvre...c'est plutôt l'oeuvre au noir ). Baudelaire entre autres l'a bien exprimé.

  3. #753
    Je confirme que tout le monde fait ça. Bon le stress aide toujours mais avouons-le, c'est une bonne façon de se trouver des excuses (mais tout le monde le fait, arg...)
    Dans le genre je cesse de me donner des excuses j'ai enfin mis à jour mon site. À défaut de saucissonner mon texte, je parle un peu du processus de rédaction, au moins. Est-ce que ça vous arrive de songer immédiatement à TVTropes pendant que vous lisez/écrivez quelque chose ? Parce que là dans mon chapitre XVI je me vois en train de faire un Pet the Dog moment...
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  4. #754
    Connaissait pas TVtropes.

    Je vous met deux autres textes, inintéressants.
    Le premier est une vieillerie que j'ai ressortie en rédigeant ma réponse à braiyan à propos des auteurs qui se sentent obligé d'enjoliver et prendre des chemins détournés sans aller à l'essentiel. Dans mon cas c'est parce que bien souvent les sujets de mes textes sont des sujets auxquels j'ai pensé et repensé jusqu'à la nausée, alors j'ai besoin de les exprimer d'une autre façon ; et cela permet aussi de créer de la distance avec ce qu'on écrit, le second est l'exemple même du texte qui me prend aux tripes et fait mal à l'écriture, pour ma santé mentale je préfère ne pas aborder frontalement certains sujets, mais comme je suis incapable d'écrire sur quelque chose qui ne m'intéresse pas...
    Je devrais pas dire ça, ça va entrainer des réactions, auxquelles je devrai répondre alors même que je n'ai pas terminé avec la précédente réaction, j'essaierai de préciser tout ça plus tard. ²

    Il devenait évident en s'en rapprochant qu'elle pleurait. La caverne pleurait et il était déjà trop tard : la végétation éventrée ne laissait place à aucun doute, elle avait malgré ses précautions été découverte.

    Un peu à l'écart, elle cultivait son anti-conformisme en érigeant d'épaisses murailles végétales la protégeant des envieux. Impossible de la découvrir en la cherchant, les seuls moyens d'y accéder étaient la chance ou d'être choisi pour la rejoindre, ce qui revenait au même. Elle vous entraînait alors en ses entrailles, et il ne serait plus possible d'en sortir qu'elle le décidât. Mais qu'un indésirable se montrât et elle saurait user de tous les stratagèmes à sa disposition pour le tenir à l'écart et qu'il y restât .
    Celui qui m'avait précédé n'était donc pas indésirable mais un ancien élu, ou un futur trop impatient d'arriver à ses fins, qu'elle invitât un peu imprudemment, mais à sa décharge ses pensées n'étaient ces derniers temps plus aussi claires qu'elles ne l'ont été.

    Je trouvais l'entrée et sa mince porte translucide fracassée, et n'eut que le temps de constater l'intérieur comme devasté par quelque ouragan ou bête sauvage avant d'être chassé à coup de pierres.
    Tu vois, je me suis fait tout petit parce que je ne pouvais plus faire autrement. Te voyant ainsi immobile et d'avance vaincue, je suis parti du dessus du crâne avec l'assurance que tu ne me résisterai pas. Du dessus du crâne je suis descendu fouiller jusqu'aux pommettes mûres, où je reprends mon souffle.

    Par jeu, je fais courir mes petites pinces d'une paupière à l'autre, glisser, sauter, s'enfoncer sur l'arête du nez, le front, les oreilles, les lèvres, et mes doigts se font de plus en plus rapides et précis dans ce ballet frissonnant de respirations mélées où un "qu'est-ce que tu fais ?" à peine chuchoté vient mourir sur mes lèvres sans me ralentir. Je poursuis de plus en plus avide l'exploration de ce petit corps brulé, qui s'agite en tout sens comme pris de crise. Entourer, presser, serrer, étouffer, encore, je veux être dans sa tête.

    Son corps se cabre, je me glisse sous les paupières.

    "ARRÊTE ! "

    Vite, plus vite, plus vite, plus vite. Je m'agrippe de tout mon être pour qu'elle ne s'échappe pas, l'étouffe pour que ne cessent ces plaintes et ces petits frissons dans cette étreinte insensée, juste assez pour distendre son crâne et le marquer du fer de mon unique propriété tandis que de la terre humide s'élève un cri faisant pâlir les hurlements du vent.



    Je contemple enfin ce petit corps dégoûtant et suintant recroquevillé dans sa petite flaque, et tout à loisir je puis jouer avec cette jolie blessure du bout des doigts. Elle a décidément une bien étrange forme et une odeur qui vous prend à la gorge, j'y passe reconnaissant une large langue.
    Dernière modification par Tetsuro999 ; 19/06/2011 à 12h26.
    Vous savez, tous ces monstres ? J'crois qu'ils vont pas s'en tirer !

  5. #755
    J'avais regardé ça il y a déjà quelques jours. C'est dans un style vachement plus direct, même si tu reste un peu dérangé dans ta tête Mais les images sont jolies, j'ai surtout aimé la première.

    J'essaye de garder quand même le cap sans beta lecteur, c'est un peu difficile mais j'avance à petits pas. J'ai posté un nouvel article sur le fameux tvtropes, de quoi perdre une soirée au lieu de bosser comme je devrais. En fait je songe de plus à en plus à reprendre le dessin et du coup je me demande comment attaquer une histoire au format feuilleton. Trimires est presque un contre exemple, tellement les chapitres sont pratiquement construits sur l'anti suspens... voilà un beau sujet pour un autre article. Du coup je me demande si ça explique le peu de lecteurs qui auront tenus. Avec le format certes pas très pratique sur le net, problème qui ne fera qu'empirer avec la taille totale du projet.
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  6. #756
    Ça n'a pas beaucoup bougé, ici ^^
    J'ai décidé de tenter de faire un petit webcomic sans trop de prétention, un peu sur le modèle d'homestuck (images + textes, le tout progressant suite à des propositions des lecteurs) C'est en anglais mais je pense assez simple à comprendre.
    L'image pointe sur le forum où se trouve le sujet d'origine, avec les propositions des lecteurs.

    J'ai aussi un second sujet plus condensé ici
    Dernière modification par Uriak ; 04/07/2011 à 14h42.
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  7. #757
    Après lecture, ça à l'air assez sympa, je trouve !

  8. #758
    Haha, merci, j'avoue que je n'avais pas l'impression que ça suscite grand chose mais on dirait que je trouve peu à peu mon public. Et puis c'est un changement agréable pour moi, entre le côté comédie et la recherche d'idées graphiques.
    Pour l'instant je maintiens le second sujet sur le forum français mais peut-être que je ferais bien de l'héberger dans les parages. Le problème c'est que le forum anglophone est moins fréquenté. Vous en pensez quoi ?
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  9. #759
    Après lecture de la suite, j'aime BEAUCOUP. Quant à l'hébergement le problème c'est qu'il te faut pas deux lots de propositions sur deux sites, à moins que tu veuilles développer ton histoire dans deux directions différentes à la fois, ce qui pourrait être intéressant mais prendre du temps. Niveau background forum je préfère le français (avec fond noir, ça correspond plus à l'histoire), mais après perso j'ai toujours suivi sur le premier forum).

  10. #760
    Merci
    Si je ne devais en garder qu'un ce serait bien entendu l'anglais puisque c'est une sorte de hub pour des aventures de ce genre. La plupart sont directement inspirées d'homestuck mais quelque unes dont la mienne sont des œuvres originales.
    Pour le reste je vais essayer de rester sur une mise à jour quotidienne pendant quelques temps. J'ai déjà quelques grandes idées concernant le pourquoi du comment, même si je laisse pas mal de liberté, et le fond ne restera sans doute pas noir pendant trop de temps.
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  11. #761
    Le vide qui s'alimente,
    Bois.
    Et au fond serpente la rivière léthéenne
    Qui libère
    L'éclatante vibration de l'air.
    Elle danse et projette, vers les entours de la crevasse,
    La sécheresse d'un bonheur brutal.

  12. #762
    Je me remet enfin a l'histoire que j'avais a peine commencée il y a quelques mois et dont j'ai posté le court début ici. J'ai un peu réécris le tout et j'aurais besoins de vos conseils, notamment parce que il y a six mois, Tetsuro pensait que c'était de la SF alors qu'il s'agissait en fait de Fantasy. Donc si vous pensez que je devrais plutôt orienter le récit vers un genre ou l'autre, dites-le moi. (Les thèmes principaux devraient rester les mêmes quel que soit le genre de toute façon) Voila, j'attends vos retours.

    - «Dites-moi, "régent"... Est-il seulement possible que vous soyez aussi simple d'esprit que le suggèrent mes hommes ? »
    - «Monsieur, je vous assure que jamais je n'ai songé à... »

    Lechii asséna un coup de pied au régent qui ne fit aucun effort pour s'esquiver. L'homme était d'aussi grande taille que gras, bien qu'il préférait se décrire comme « Fortement charpenté » et il était probable qu'il soit voué a finir ses jours sans se déplacer de sa loge. Contrainte qui ne semblait nullement le déranger par ailleurs. Il faut dire qu'auparavant, l'homme prostré qui se tenait devant Lechii était considéré à juste titre comme un administrateur très compétent et intègre. Auparavant. Lechii quand a lui était souvent considéré comme un idéaliste, ou un homme dangereux selon la personne que l'on interrogeait. Il éprouvait une hostilité qui confinait a la haine pure et simple envers les notions de patriotisme et d'un code la guerre qu'il jugeait "barbare et archaïque". Ses idées n'étaient pas nouvelles, mais il était probablement le seul membre de l'armée qui serve le pouvoir en place avec tant de conviction tout en affichant aussi clairement ses idéaux. Par ailleurs Lechii était vigoureux et courageux. Et malgré son jeune âge, il s'était rapidement attiré de par ses qualités autant de loyautés fanatiques que de haine farouche de la part des conservateurs qui jugeaient son interprétation libérale du code militaire comme un crime. En procédant lui-même a une arrestation d'un officier administratif, il venait par ailleurs de violer une dizaine de protocoles sous le regard consterné de son subordonné et Mentor, Jorge, qui essayait de contrôler au mieux ce qui n'était encore a ses yeux qu'un jeune soldat incontrôlable et têtu.

    Lechii entra dans le bureau du "régent", enjambant l'énorme masse constituée par celui qui faisait l'objet de cette arrestation. Il s'arrêta quelques secondes pour observer la pièce dans laquelle il venait d'entrer et ou cet officier administratif passait la plus grande partie de sa vie. Le bureau était spacieux et bien éclairé mais par ailleurs tout a fait spartiate. La décoration se résumait au strict minimum a savoir une tapisserie indiquant que ce bureau servait l'empire. Rien d'autre, pas d'objets luxueux ou de frivolité comme Lechii avait l'habitude d'en voir dans ce genre d'endroits, mais simplement un espace de travail.
    Le jeune colonel en était impressionné et commençait a se demander si il ne devait pas réviser son jugement sur un homme tout entier dévoué a sa tâche qui n'avait rien en rapport avec les hautes castes. Il balaya cette pensée en se promettant d'y songer plus tard et claqua des doigts, quatre de soldats firent irruption dans la pièce et saluèrent le jeune homme avant de se mettre a leur poste, bloquant tous les accès. "Des hommes efficaces" songea Lechii, a peine plus vieux que lui pour la plupart mais qui avaient tout combattus avec bravoure et avaient démontré un sens de l'initiative qui inspirait a Lechii un grand respect a leur égard. Les quatre soldats étaient en armure de combat et les armes qu'ils portaient n'était pas de celles qu'on présentait en parade, ce que ne manqua pas de remarquer le "régent", resté à terre tout du long.
    Jorge se posta a coté de Lechii avec la prestance d'un officier attaché aux traditions, attendant ses ordres. Celui-ci ordonna qu'on relève le "régent", et voyant que les deux hommes qui s'étaient avancés pour le porter éprouvaient des difficultés, il leur porta assistance malgré leurs protestations et le regard de reproche que lui adressait son mentor:

    - « Qui y a-t-il ? Je n'allais pas les laisser s'épuiser a la tâche, quitte a perdre du temps, pour respecter un autre protocole stupide.»
    - « Si vous aviez un minimum de cervelle, mon jeune colonel, vous vous seriez rappelés que pendant que vous vous ridiculisiez, deux hommes attendaient bêtement dans le coin de ce bureau. Homme que vous auriez pu appeler. Le protocole a ses défauts, mais aussi ses qualités. Si l'ordre n'est plus respecté, l'armée n'a plus de raison d'être, parce que c'est précisément ce qu'elle apporte.»
    - « C'est faux, et je vous en apporterais la preuve, mais revenons a notre principale préoccupation. »

    Le vieil officier administratif, maintenant relevé, attendait son jugement. Visiblement persuadé qu'il était sur le point d'être exécuté. Lechii était de plus en plus troublé par cet homme dont la personnalité n'avait rien de cohérente avec ses actes. Il s'avança d'un pas rassurant.

    - «Je ne compte pas vous tuer, du moins pas tout de suite... Suivez-moi.»

    Lechii prit place dans le fauteuil qu'occupait d'habitude le régent, lui laissant une simple chaise pour s'asseoir. Cependant le jeune Colonel semblait être dans une position aussi inconfortable que celui qu'il arrêtait. Il croisa les jambes pour ne pas donner cette impression et laissa le silence se prolonger de longs instants, observant les différents ouvrages posés sur ce bureau. Essentiellement des rapports, lettres officielles d'une platitude affligeante. Mais aussi un manuscrit visiblement en cours d'écriture posé au centre du bureau. Lechii adressa un bref regard au "régent" pour savoir si il pouvait en examiner le contenu. Lequel paraissait fortement amusé et parla pour la première fois depuis une dizaine de minutes.

    - «C'est moi le prisonnier, vous l'homme qui m'arrête. Et vous me demandez la permission d'examiner ce que je peux bien écrire ? Vous n'êtes pas aussi dur que vous essayez de le faire paraitre, jeune homme.»

    Lechii ne savait pas si le vieil homme essayait d'écourter ses jours en le provoquant, ou si il était parfaitement sincère, mais il n'en tint pas rigueur et commençait a se demander ce qu'il faisait ici. Il examina le manuscrit quelques instants puis le reposa délicatement. Le vieil homme qui se tenait devant lui avait de vraies prétentions littéraires, et ce qu'il était en train d'écrire était un véritable ouvrage idéologique. Il regardait maintenant cet homme avec un point de vue renouvelé et un certain respect alors qu'il le regardait quelques minutes auparavant avec le même regard méfiant qu'on adresserait a un animal enragé et acculé.

    - «Que faire, "Régent" ? Que faire alors que, non content de trahir l'empire, vous n'avez même pas eu l'intelligence de faire en sorte que vos... Expérimentations soient faites discrètement ? Je devrais vous achever séant pour respecter la mémoire de tous ces pauvres gens et j'ai encore l'impression que l'air qui m'entoure est vicié par les horreurs que j'ai vu là-bas. Mais vous me surprenez en tant que personne, et je veux bien vous laisser une chance de me prouver que vous n'êtes pas responsables de ce que j'ai vu.»

    - «Je ne l'était pas, comme vous semblez déjà le présumer. Mais j'étais au courant, et j'ai... Toléré certaines choses.»

    - «Vous n'êtes donc pas responsable... Si vous pouvez prouver cela votre peine sera amoindrie, vous aurez la vie sauve. Mais comment avez-vous pu "Tolérer" une horreur pareille ? Dites-moi, était-ce pour de l'argent ?» Il se ravisa et balaya immédiatement cette question d'un geste vague, regardant de nouveau la simplicité de cet endroit. «Oubliez ça... Mais expliquez-moi pourquoi. Et expliquez-moi pourquoi vous jouiez encore a l'idiot il n'y a pas vingts minutes.»

    - «Nous croyons tous les deux en la même chose, Colonel. Nous avons simplement... Une façon différente de servir notre idéal. Si vous voulez des explications, a votre aise, mais cela risque d'être long. Aussi je recommande d'en parler dans un endroit plus propice.»

  13. #763
    Citation Envoyé par Pluton Voir le message
    Le vide qui s'alimente,
    Bois.
    Et au fond serpente la rivière léthéenne
    Qui libère
    L'éclatante vibration de l'air.
    Elle danse et projette, vers les entours de la crevasse,
    La sécheresse d'un bonheur brutal.
    Je cherche la blague. :con:
    Citation Envoyé par O.Boulon Voir le message
    Chouette topic.
    C'est le genre de truc qui couronne des années de modération impitoyable et d'insultes lancées au hasard.

  14. #764
    Je vous présente modestement une petite poésie que j'ai écrite en l'honneur d'une personne qui m'est chère, pour lui montrer que moi aussi je peux avoir du talent. Je vous la fais donc partager, n'hésitez pas à faire part de vos critiques (ou de vos recettes).

    J'ai intitulé cette œuvre « Je l'aime, je le mange », librement inspiré d'une campagne publicitaire.

    Merci.

    ----------

    Je l'aime, je le mange

    Courant dans la prairie il ne sait pas encore
    Que d'ici quelques heures sans doute il sera mort
    Vivant ce doux poney, ami fidèle et chouette
    Mais décédé demain, bientôt dans notre assiette

    Cet ami des enfants, fidèle du centre équestre
    Devenu trop âgé pour cette vie terrestre
    Partira au matin, magnifique champion
    Sans se douter de rien, direction le camion

    Entassé dans le van avec ses congénères
    À fond sur le chemin, respirant la poussière
    Bientôt il touche au but, et déjà c'est le soir
    Le voici maintenant entré dans l'abattoir

    Le lourd panneau s'agite, et frémissent ses poils
    En voyant l'inscription, un énorme « Charal »
    Pas le temps de penser, direct à l’échafaud
    Ses prochains compagnons : origan, poivre et aulx

    Le couperet s'abat, la tête tombe et roule
    Des litres de sang rouge giclent partout et coulent
    Il est venu le temps où le noble animal
    Devient un délicieux tartare de cheval

    Poésie de la viande, beauté dans les rayons
    Et super excitant avec quelques oignons
    Peu importe que ce soit cruel ou bien étrange,
    Le cheval mon ami, je l'aime et je le mange.

  15. #765
    J'ai bien ri.
    Dommage les 3 dernières strophes sombrent un peu dans la facilité, mais le début m'a bien fait marrer.

  16. #766
    Ça me fait penser à un sketch de Tex.

  17. #767
    En le lisant avec l'accent suisse alors.

  18. #768
    Duff, si t'essaye de serrer, arrête l'écriture et mets toi au sport plutôt.

  19. #769
    Tu as un wagon de retard mon pauvre ami. Ça fait un moment que je n'ai plus besoin d'essayer.

    Mon talent pour l'écriture y est d'ailleurs pour beaucoup, à n'en pas douter.

  20. #770
    Sans dec', je serais ta meuf, j'me sentirais insulté d'inspirer des trucs comme ça.
    D'un autre côté pour donner envie d'écrire des choses pareilles, ta meuf aussi devrait se mettre au sport. Ou à fréquenter un cabinet de chirurgie esthétique.

  21. #771

  22. #772
    Moi je trouve que ton poème il serait mieux avec des ralentis, un flingue, une barbe et une petite fille qui meurt. Et à la 3ème strophe, des flash backs des 2 premières. Et à la fin, un gros qui ouvre les yeux.
    Va te faire enculer.

  23. #773
    Citation Envoyé par Raphi Le Sobre Voir le message
    Sans dec', je serais ta meuf, j'me sentirais insulté d'inspirer des trucs comme ça.
    D'un autre côté pour donner envie d'écrire des choses pareilles, ta meuf aussi devrait se mettre au sport.
    C'est qui ? Amparo ?
    Spoiler Alert!
    nu si découvert

  24. #774
    En fait Raphi rêve secrètement d'être la meuf à Duff.
    Va te faire enculer.

  25. #775
    Citation Envoyé par Velgos Voir le message
    C'est qui ? Amparo ?
    Tu fais une fixation, toi, non ? ATTENTION DERRIERE TOI, AMPARO !!



    Citation Envoyé par Duff Voir le message
    Je vous présente modestement une petite poésie que j'ai écrite en l'honneur d'une personne qui m'est chère, pour lui montrer que moi aussi je peux avoir du talent. Je vous la fais donc partager, n'hésitez pas à faire part de vos critiques (ou de vos recettes).

    J'ai intitulé cette œuvre « Je l'aime, je le mange », librement inspiré d'une campagne publicitaire.

    Merci.

    ----------

    Je l'aime, je le mange

    Courant dans la prairie il ne sait pas encore
    Que d'ici quelques heures sans doute il sera mort
    Vivant ce doux poney, ami fidèle et chouette
    Mais décédé demain, bientôt dans notre assiette

    Cet ami des enfants, fidèle du centre équestre
    Devenu trop âgé pour cette vie terrestre
    Partira au matin, magnifique champion
    Sans se douter de rien, direction le camion

    Entassé dans le van avec ses congénères
    À fond sur le chemin, respirant la poussière
    Bientôt il touche au but, et déjà c'est le soir
    Le voici maintenant entré dans l'abattoir

    Le lourd panneau s'agite, et frémissent ses poils
    En voyant l'inscription, un énorme « Charal »
    Pas le temps de penser, direct à l’échafaud
    Ses prochains compagnons : origan, poivre et aulx

    Le couperet s'abat, la tête tombe et roule
    Des litres de sang rouge giclent partout et coulent
    Il est venu le temps où le noble animal
    Devient un délicieux tartare de cheval

    Poésie de la viande, beauté dans les rayons
    Et super excitant avec quelques oignons
    Peu importe que ce soit cruel ou bien étrange,
    Le cheval mon ami, je l'aime et je le mange.
    Nelfe devrait en prendre de la graine

  26. #776
    Citation Envoyé par Anton Voir le message
    Tu fais une fixation, toi, non ? ATTENTION DERRIERE TOI, AMPARO !!
    J'espère, depuis le temps, qu'elle a compris que je n'avais rien contre elle.
    Spoiler Alert!
    nu si découvert

  27. #777
    Citation Envoyé par Velgos Voir le message
    J'espère, depuis le temps, qu'elle a compris que je n'avais rien contre elle.

    C'est vrai ?


    Heu... Tu as un 06 ?

  28. #778
    Coquine ! Tu as su voir mon petit côté psychopathe, hein ? :3
    Spoiler Alert!
    nu si découvert

  29. #779
    Bon, attention...
    Ceci est un petit ballon-sonde OVNI qui s'adresse aux courageux et aux courageuses !!!

    Je m'explique...

    Depuis quelques temps je bricole un récit protéiforme (en d'autres termes, un roman) et j'ai besoin de quelques retours. Alors, voilà, je vous mets le premier chapitre sur le forum. Selon les réactions, il s'agira soit d'un pétard mouillé, soit d'un teaser... Dans le dernier cas, je continuerai à poster la suite, déjà largement avancée.

    Enfin, je ne vous ferai pas d'exposition afin que vous entriez dans l'histoire sans attentes particulières ni idées préconçues. Ça me semble plus honnête et intéressant.

    Ah, oui! Un dernier point : j'ai fait de mon mieux pour rendre le texte lisible sur le forum, mais la mise en page -toujours importante dans ce genre d'exercice périlleux- n'est bien sûr pas équivalente à l'original. Il peut aussi rester des coquilles à droite, à gauche.. donc merci d'avance de me les signaler
    .
    Voilà... bon courage pour celles et ceux qui souhaitent se lancer dans ce "wall of text" et donnez-moi, vos impressions... et merci encore.

    P.S : c'est la première fois que je fais une démarche pareille, alors ne mordez pas trop... Honnêteté ne veut pas dire équarrissage...






    Chapitre I
    Hit the road, Karl





    En dépit d'une intelligence pour le moins remarquable, Karl Finkerl avait toujours été un piètre observateur.

    Le dos incrusté dans le cuir de son siège, les yeux perdus sur la ligne de l'horizon, il ne savait plus exactement depuis combien temps il avait roulé sans croiser le moindre véhicule.
    Quelque part entre le dernier péage désert et la première station encore en service, il s'aperçut que le soleil s'éteignait lentement.

    Quelques filaments dorés avaient beau s'accrocher encore à son pare-brise, la cause était entendue.
    Les nuages descendaient lentement du ciel. Sur l'asphalte, l'ombre avait entamé sa course inexorable et il comprit qu'il n'aurait pas le temps d'aller plus loin sans se mettre en danger.
    La petite station service, son air de repos vide, sa boutique encore ouverte, semblaient s'offrir avec une bienveillance inespérée au bout de son odyssée.

    Etouffant un bâillement, il emprunta la sortie qui le mena près des pompes à essence. En passant à leur niveau, il ne put réprimer une pensée amusée à la vue de la poussière qui les recouvrait.

    Il s'arrêta sur l'aire de stationnement déserte. Le vent qui venait de se lever jouait avec les papiers et les vieux journaux. Il se laissa distraire quelques instants par la danse improbable de ses rebuts de la civilisation. Une douleur sournoise occupait son corps. Hagard comme un naufragé, il sentit ses muscles se relâcher lentement. Le sommeil commençait à l’envahir, mais la perspective de pouvoir parler à quelqu'un était trop tentante. La solitude de son voyage commençait à lui peser. Le petit magasin de la station éclairé par une lumière vacillante aurait peut-être quelques articles intéressants. Après tout, on pouvait toujours rêver. Il s’arracha de l’habitacle et fit quelques pas autour de son véhicule afin d’étirer ses jambes engourdies.

    En dépit d'une intelligence pour le moins remarquable, Karl Finkerl faisait souvent des choix discutables.

    Il poussa la porte du local.
    Etat des lieux surréaliste.

    De petits rayonnages bien garnis étaient répartis avec simplicité sur chaque cloison. Deux gros congélateurs en état de marche vrombissaient avec insolence. Une allée principale impeccable menait au comptoir où se tenait un homme souriant.

    - Bonsoir.
    Finkerl répondit à son salut en remontant l’allée.
    La lumière trop forte des néons lui faisait cligner les yeux. Sensation aussi déplaisante qu’inattendue. Il se dirigea vers le comptoir où l’attendait avec une curiosité apparente le propriétaire des lieux.

    L'homme devait avoir environ la soixantaine. Derrière son comptoir, il était d'une taille imposante et portait une chemise épaisse en coton, usée au–delà de toute espérance. Des yeux gris éclairaient son visage fatigué. Sous une casquette délavée au logo improbable s’échappaient quelques mèches de cheveux argentés.

    - Vous êtes mon premier voyageur depuis près d'une semaine, dit-il d’un ton affable. Ça fait du bien de voir enfin une tête humaine dans ce désert. Vous avez des nouvelles de l’extérieur ? Vous voyez, ma radio est morte. Quelle merde ! Et vu les circonstances, je crois que je ne suis pas prêt d’en racheter une nouvelle…

    Un peu décontenancé, Finkerl chercha un instant ses mots.
    - Non, pas de nouvelles particulières. C’est toujours la même chose. Mais, je vous comprends, parce que c’est vraiment la merde.
    L’homme éclata de rire. C’était un son étrange, presque déplacé au vu des circonstances.
    - Ah, quelqu’un avec de l’humour ! On voit que vous n'êtes pas du coin. Encore qu'au jour d'aujourd'hui plus grand monde peut se vanter d'être d'un coin en particulier, si vous me suivez… mais vous, c'est autre chose. Votre accent…
    Le regard de l'homme se fit plus insistant, comme s'il attendait quelque chose de la part de Finkerl.
    - Je...je suis allemand…
    - Ah, je me disais bien, aussi… fit l'homme d'un air pensif.
    Sa curiosité visiblement satisfaite, il retrouva son air bon enfant et tendit la main à finkerl.
    - Gabriel… Gabriel Arès. Mais le peu de gens que je connais encore m'appellent Gab’.
    Pour un sexagénaire, la poigne de ce bon vieux Gab’ était plutôt vigoureuse…
    - Si vous voulez de l'essence, vous pouvez vous servir. Croyez-moi ce n'est pas ça qui manque. Et puis le prix a encore chuté aujourd'hui…
    L’offre était généreuse mais inutile.
    - J’ai un véhicule à énergie solaire… commença Finkerl prudemment.
    - Une voiture à énergie solaire? Eh bien, ça ne fait pas vraiment mes affaires, mon vieux. Mais je crois qu'on ne peut pas vous reprocher d'avoir été aussi prévoyant…

    Il le scrutait de ses yeux d’acier. C’était la première fois que son sourire bon enfant s’était effacé.
    - Je vais plutôt vous acheter de quoi manger, dit Finkerl en désignant le fond de la station.

    Il se dirigea vers le premier grand congélateur. Après une courte hésitation, Finkerl arrêta son choix sur une salade composée soigneusement isolée dans une boîte en plastique au design réjouissant. Il prit également un sandwich au jambon et enfin une petite bouteille de jus d’orange. Puis, il retourna au comptoir pour régler ses articles. Le vieux Gab’ avait retrouvé le sourire.
    - Désolé, mais je ne prends que du liquide, dit-il. Je vais vous demander de patienter le temps que je calcule tout ça. Ma caisse enregistreuse est morte et je n’ai jamais été un génie en calcul mental…
    - J’ai tout mon temps, fit Finkerl. Je crois que je vais aller me passer un bon coup d'eau et tout ce qui va avec… Dites, je n'ai pas vu de toilettes sur votre aire de stationnement...
    - Tout bonnement parce qu'il n'y en a pas. Faut que vous alliez dans l'arrière-boutique. On a toujours fonctionné comme ça depuis près de trente ans. Déjà, à l'époque on ne croulait pas sous la clientèle, alors aujourd'hui…
    Gab' glissa la main sous le comptoir.
    - Tenez, je vous donne la clé. Vous verrez, c'est propre. Un vrai petit palace. Et j'ai encore l'électricité…

    Il avait ouvert un grand tiroir et Finkerl remarqua aussitôt l'automatique noir comme un reptile.

    - Oh, ça ? (il sortit l’arme luisante du tiroir). Pas de souci, mon vieux. Protection personnelle. Jamais servi une fois, mais faut être prêt à tout ces derniers temps. On est isolé dans le coin. Les flics ne passent pour ainsi dire plus. Non pas qu'ils se tuaient déjà au boulot par le passé, notez. Et puis, on ne sait jamais quel lunatique peut pousser votre porte.

    Il lui lança un petit clin d'œil qui se voulait sans doute ironique. Sans faire de commentaires, Finkerl pris la petite clé grise. le contact de l'acier froid dans sa main était étrangement déplaisant.
    Alors qu’il contournait le comptoir, il ne put s'empêcher de jeter un rapide coup d'œil inquiet vers la sortie du magasin.
    A travers la vitre de la porte d'entrée, il pouvait à peine distinguer la forme de son véhicule. La nuit venait de tomber et il était seul avec cet homme dans ce véritable no man's land.
    - Vous en faites pas, lança Gab. Il y a jamais grand monde qui passe dans le coin. Votre véhicule est en sécurité. C'est juste vous et moi maintenant, mon vieux.

    Après avoir bataillé avec la serrure, Finkerl parvint à ouvrir la porte des toilettes. L'homme n'avait pas menti.
    Les lieux étaient immaculés. Une odeur de produit d'entretien bon marché planait dans l'air et s'empara de ses narines. Il commença par déposer avec précaution son sac puis tourna le robinet qui céda avec mauvaise grâce.

    La glace lui renvoya le visage d'un homme mal rasé aux yeux rougeoyant. Depuis son départ précipité, son visage s'était creusé. Un sommeil difficile, peuplé d'angoisses insaisissables et en partie irrationnelles, avait eu raison de ses nerfs.
    Il fallait se reprendre ou il ne ferait pas long feu à ce train-là. La vie sur la route pouvait vous vider de tout sentiment et de toute sensation.
    Il plongea brusquement son visage dans le lavabo à présent à moitié rempli. L'eau froide lui asséna une gifle et, durant un court instant, il s'arrêta de penser et même de respirer.
    A bout d'air, il redressa brusquement la tête. Les gouttes d'eau tombaient de son visage comme des larmes. Il ouvrit son sac et en retira une boîte de comprimés. Il contempla avec une expression de dégoût le nom improbable sur l’emballage usé :

    ARICEPT(MD) (chlorhydrate de donépézil en comprimés).

    Sous la lumière vive de la salle, les petites gélules rouges brillèrent un cours instant. Avec une certaine dextérité, il en détacha deux de la plaquette argentée et les mit dans sa bouche. Il fit couler dans le creux de ses mains un peu d’eau qu’il porta rapidement à ses lèvres. Le réflexe de déglutition pendant que les gélules descendaient dans sa gorge lui procurait toujours une irrépressible nausée. Il ferma les yeux et s’assit le dos au mur en soupirant. Le silence à peine troublé par le ronronnement du générateur électrique avait quelque chose d’apaisant. Berceuse de fortune… Il plissa les yeux un court instant et se laissa glisser au sol doucement. Il appuya son dos encore douloureux contre le mur. C’était toujours la même sensation d’abandon, à la fois douce et impérieuse, qui s’emparait de lui. Il haïssait ces comprimés mais ne pouvait plus se passer d’eux. Lentement son menton s’inclina sur sa poitrine et sa respiration se fit plus lente…

    Lorsqu’il rouvrit les yeux, Finkerl, ne put s’empêcher de frissonner. Il regarda sa montre avec inquiétude. Son petit somme avait duré environ une demi-heure. La raie de lumière qui perçait sous la porte le soulagea. La station était apparemment toujours ouverte. D’ailleurs, Finkerl imaginait difficilement que le propriétaire eut pu l’abandonner sur place. Il se releva et, pour la première fois après bien des semaines, il sentit vraiment son corps. Néanmoins, ces fichus comprimés commençaient à l’inquiéter.

    Depuis quelques temps, des réactions imprévisibles se manifestaient après leur absorption. Il avait le sentiment que sa perception du monde n’était plus la même depuis qu’il avait commencé son traitement. Mais le pire était qu’il n’était pas sûr de leur efficacité. C’était, hélas, le seul moyen qu’il avait trouvé afin de ne pas sombrer dans la folie. Cette même folie - irrémédiable – qui s’était lentement emparé, un par un, de tous ses collègues à l’Institut.

    Rassemblant ses affaires, il sortit du petit local un peu plus frais et l'esprit plus clair. Il espérait seulement que le vieux Gab qui avait été si serviable ne lui en voudrait pas pour l’avoir fait patienter aussi longtemps. Il quitta enfin les toilettes après avoir vérifié qu’il n’oubliait rien.
    - Désolé d'avoir été aussi long, fit-il en débouchant dans la salle.

    Etrangement, il ne sentit pas ses jambes se dérober.
    D'abord, en un éclair, le coup remonta de sa nuque vers son cerveau. Puis, ses os et bientôt tout son corps se mirent à onduler comme une sorte de caoutchouc liquide.
    Le sol vint à la rencontre de son visage presque instantanément. Il roula sur le dos et entrevit dans une sorte de brume le plafond illuminé de la station. L’éclairage au néon se fit encore plus insoutenable.
    Alors seulement, la douleur remonta en vague puissante, le laissant sur le sol, tremblant comme un insecte.

    Quelque part, la voix rauque retentit :
    -Pas de pot, mon vieux... Tu débarques de nulle part avec ta bagnole magique et tu crois t'en tirer ?

    Contre-plongée…

    Finkerl ouvre les yeux pour découvrir les yeux gris acier de ce bon vieux Gab’.
    Il comprend enfin ce qu'il aurait dû percevoir depuis le début. Le petit sourire de l'homme n'a jamais été la bonhomie d'un commerçant.
    C'est le mépris d'un prédateur pour sa proie.

    Gabriel.

    Arès


    En dépit d'une intelligence pour le moins remarquable, Karl Finkerl avait toujours été un piètre observateur.


    Il tente de parler mais aucun son cohérent ne sort de sa bouche. Arès se penche un peu vers lui. Son visage agité d'un tremblement de rage n'a plus rien d'amical. Sans hésiter, il appuie contre le front de Finkerl le canon froid de l'automatique.

    - Tu comprends, c’est la fin, ici. Tout est mort. Ils sont tous partis. Tous fous. La panique… Son regard s'absente un court instant dans des souvenirs.
    - Quand ça a commencé, j'étais comme eux. Je pensais que j’allais crever. Et puis, je suis tombé sur cette station… C’était comme si elle me tendait les bras… enfin, pas vraiment… Il a fallu que je force un peu les choses, si tu vois ce que je veux dire…

    La mémoire est une chose étrange. La mémoire est un miroir fragile aux multiples angles de réflexion. Miroir aux allouettes. Trompe-l’œil de l’esprit. Psyché où l’âme se voit nue.
    Finkerl est envahi par une seule image. Exposé à tous les regards, le cadre qui entoure la photo trônait pourtant sur le comptoir de la station. Future pierre tombale en hommage à son incroyable stupidité. Sur le papier brillant, une jeune femme blonde et une petite fille au visage poupin, se serrent contre un homme en bleu de travail. Il a environ une trentaine d’année et sourit de bonheur.
    Rien à voir assurément avec Arès qui braque son automatique sur Finkerl.

    La voix martiale résonne à nouveau:
    - C'est moche pour ces gens, c’est sûr… mais on fait ce qu'il faut pour survivre, pas vrai ? Et puis je me suis trouvé mon petit paradis, tu vois. C'est l'essentiel. Y a même encore l'électricité et l'eau courante ! De quoi tenir quelques bons mois, question bouffe.

    Les mots tombent un à un de sa bouche d’assassin. Sa respiration agitée parvient jusqu’à Finkerl. Violence sans remède. La folie du meurtrier. La guerre, rien de plus.

    - Et puis voilà que tu arrives comme si de rien n'était… et un étranger, en plus! Tu parles d’une surprise… Sans parler de la bagnole solaire. Est-ce que tu as seulement une idée de sa valeur? (il approche son visage grimaçant plus près de Finkerl) Tu dois être sévèrement ravagé pour circuler à l’aventure.

    Pour la première fois depuis qu’il gît sur le carrelage, Finkerl forme une pensée cohérente. Un espoir fragile qui peut encore le sauver.
    - Je… je vous laisse la voiture, si vous me laissez partir. Je…
    Un nouveau coup au visage l’interrompt. L’air se met à vibrer autour de lui. Les néons explosent sur ses rétines.
    - Bien sûr que tu vas me laisser ta caisse, ducon, crache Arès. Elle était déjà à moi au moment où t’as passé la porte. Tout comme ta carcasse de sale boche, d’ailleurs… Mais, je crois que je vais d’abord jeter un coup d’oeil dans ton petit sac, o.k ?

    Non pas le sac !

    Un sentiment de panique s’empare de Finkerl. L’idée même que cet assassin fouille dans son sac lui est insupportable.
    - Je vous en prie… bégaye-t-il péniblement, laissez-moi partir...je peux vous payer…

    Mais Arès n'écoute plus Finkerl. Il a déjà plongé ses mains dans le sac en cuir élimé. En quelques instants il en extrait plusieurs livres aux couvertures fripées. Le monstre laisse échapper un sifflement incrédule :
    - Mais dis-donc, t'as tout un tas de trucs déjantés, là-dedans… Regarde-moi ça… La psychologie de la prolifération nucléaireLe.. le tritritiumou l'ombre invisible du nucléaire. Nom de dieu, mais qu'est-ce que c'est que tout ce bordel ?

    Détourne son attention

    - Je vous en prie… je peux vous payer… balbutie Finkerl.
    En un bond l’homme est à nouveau sur lui. Une main agrippe un revers de sa veste. D’un mouvement brusque, il redresse Finkerl. Le canon de l’automatique danse devant son visage. Serpent métallique. Venin de mort en suspens.
    - Tu vois, j’y connais pas grand-chose, mais j’ai dans l’idée que tu ne te ballades pas aussi loin de ton reich pour faire du tourisme, mein herr… J’ai tout de suite vu à ton air que tu cachais quelque chose de pas propre. Et voilà que je trouve dans tes affaires un tas de truc scientifiques qui feraient se chier dessus tous les Einstein de la planète. T’es un d’eux, pas vrai ?
    L’homme se relève comme frappé par une révélation qui le dépasse. Finkerl sent le canon s’éloigner de son visage. Il essaie de répondre, mais le sang qui coule dans sa bouche l’en empêche. Quelque part, dans un recoin de son cerveau encore lucide, l’idée qu’un homme pareil puisse percer son identité aussi rapidement résonne en un rire silencieux.
    - Alors c’est ça, hein ? T’es un de ces enfoirés de Chrétiens fondamentalistes… Un de ces mecs qui rêvent d’exploser les derniers centres informatiques du pays.

    Toujours le même froid dans les veine. Finkerl relève enfin la tête. Il affronte le regard de son agresseur. Plus qu’une question de temps.
    -Et dire que je suis censé être le méchant, ici ! explose Arès. Ah, tu caches foutrement bien ton jeu sous tes airs de premier de la classe, je te l’accorde.
    - Non, non… Ce n’est pas ça du tout. Il faut vraiment que vous m’écoutiez, parvient enfin à déglutir Finkerl.
    Lentement, il sent son corps se réveiller. Ses muscles regagnent un semblant de contrôle. Gagner du temps. Peut-être…
    - Et pourquoi je devrais t’écouter ? Dis-moi... Pourquoi je devrais entendre tes mensonges ?

    Maintenant... Parle.

    - Tout…tout ce qui s’est passé depuis plus d’un an. Eh bien, ça n’a rien à voir avec les mouvements terroristes. Ils existaient bien avant c’est vrai, mais ils n’ont rien fait.
    - C’est ça… et Al Qaïda n’a jamais fait tomber les deux tours dans Old Manathan au début du siècle dernier? Va falloir trouver mieux, mon vieux.
    Un début de dialogue. Le dialogue est bon. Le dialogue endort le serpent d’acier qui s’agite dans le poing d’Arès.
    - Ce n’est pas ce que je dis.

    C’est bien, continue à parler…

    - Personne, même les pires révisionnistes, ne songe à remettre en cause ces événements. Mais tout ce chaos, cet… cet oubli, ce ne sont pas les cellules terroristes ni les partis extrémistes qui l’exploitent aujourd’hui qui en sont à l’origine, Gab’.
    - Et évidemment, toi, tu sais ce qui est à l’origine de tout ce foutoir ? Pour un gars qui a la science infuse, on peut pas vraiment dire que tu sois bien futé. Rappelle-moi qui a un flingue braqué sur lui, ici ?

    Joue avec son ego

    - C’est vrai, Gab’. Vous êtes le plus fort. Ça ne fait aucun doute, dit Finkerl sans lâcher l’homme du regard.
    - Alors, Monsieur-je-sais-tout, si tu n’es pas un de ces terros à la mords-moi-le-nœud, explique-moi ce qui s’est passé. Sois convaincant, et peut-être que j’oublierais pendant une minute de te coller une balle dans la tête.
    - A vrai dire, je… je ne sais pas vraiment… ce ne sont que des théories, balbutie Finkerl. Mais le phénomène est peut-être d’ordre naturel… Quelque chose a été réveillé par… par notre mode de vie, notre technologie… mais ce n’est pas scientifiquement prouvé. D’ailleurs…
    - Conneries ! Je n’y crois pas une minute… comment expliquer tout… tout cet effacement ? Phénomène naturel ? La nature a bon dos, vraiment ! Et c’est le type qui se trimballe avec la collection de manuels pour savant fou qui me sert ça ?

    Il va tirer… Bon dieu, réagis !

    - Mais pourquoi éliminer une possibilité parce qu’elle vous dérange, Gab ? Qu’est-ce que ça vous coûte de m’écouter jusqu’au bout ?
    - C’est ça, lance l’homme déjà lassé par ce petit jeu, J’écoute ce que j’ai envie d’écouter. Et pour toi, c’est Arès; Gab est mort. C’est même pas un nom sur une tombe. Oublie, Gab. Il n’y a plus rien qui existe pour lui dans ce monde.

    Ne perds pas le contact. Continue à parler.

    - Je… suis désolé. J’aurais dû comprendre… J’imagine que vous avez dû vivre des choses terribles… Je sais ce que vous…
    - N’essaie même pas. Remballe ton putain de Freud. Tu n’iras nulle part avec ça. Et puis s’il faut que je descende un schleu, je l’aime mieux en Einstein merdeux qu’en psychanalyste pisseux…De toute façon, je suppose que tu ne vas pas me dire la vérité… Alors, maintenant, c’est juste toi et moi, vieux…

    Au bout de son bras, la gueule de serpent d’acier s’immobilise.
    Ne reste plus qu’à fermer les yeux.
    Fin de route.

    Hit the road, Karl.


    En dépit d'une intelligence pour le moins remarquable, Karl Finkerl allait sûrement mourir.





    TO BE CONTINUED ???
    Dernière modification par Andromedius ; 14/08/2011 à 21h45.
    I never ask a man what his business is, for it never interests me. What I ask him about are his thoughts and dreams. H.P. Lovecraft

  30. #780

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