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  1. #1
    Je souhaiterais parler ici d'un sujet qui concerne ou concernera beaucoup de canards : la gestion de leurs vieux (voire pour certains, leur propre gestion ).
    En effet, lorsque les choses nous tombent sur le nez sous la forme d'un Alzheimer, d'un décès d'un parent, laissant l'autre qui en était dépendant totalement désemparée et tout ce genre de choses, il me semble intéressant d'en parler afin d'évoquer des pistes et peut-être même pousser certains à se bouger grâce à elles.
    Je précise aussi que je n'ai pas de compétences particulières dans le domaine social, donc si certains sont de la partie et veulent prendre la main sur le sujet pour bien l'étoffer avec leurs connaissances, c'est avec plaisir que je leur laisserai la main.
    De plus, je parlerai ici de ce qui existe en France, je ne saurais dire s'il en est de même en Belgique, Suisse ou Pologne.

    La chose cependant la plus importante à garder en tête est que l'on ne peut aller à l'encontre de la volonté d'une personne qui refuse d'être aidée, sauf avis médical démontrant l'impossibilité pour la personne de s'occuper d'elle-même sans se mettre en danger. Donc si mamie semble présenter des problèmes mais ne va pas se faire examiner et envoie bouler toutes les aides qu'on peut lui proposer ou dilapide son patrimoine en conneries inutiles, vous risquez ne de rien pouvoir faire sinon voir blanchir vos cheveux face à la catastrophe que vous ne pourrez que constater.
    Mais restons positifs, tout ne se passe pas toujours comme ça, restons sur des cas normaux (en gardant à l'esprit que pour ces cas particuliers, une hospitalisation sera très certainement votre meilleure alliée pour débloquer les choses ).

    Donc, pour commencer, avant de parler de ce qu'il faut faire lorsque le problème est arrivé, le mieux déjà est de préparer les choses pour amortir le choc au moment de son arrivée.
    Ainsi, alors même que tout va bien, il peut être intéressant de commencer à avoir une discussion avec les personnes âgées concernées. C'est un moment délicat, car ces personnes peuvent ressentir ça surtout comme une mise sur le côté alors qu'elles sont encore capables de s'occuper d'elles-mêmes. C'est vraiment personne dépendant, en fonction des caractères et des relations entretenues avec elles, il est fort possible que face à certaines têtes de mules, il ne sera pas possible d'aborder le sujet avant d'être au pied du mur. Tant pis dans ce cas, il faudra faire avec après avoir quand même tenté de récupérer le maximum d'informations pour se faciliter la vie. Si en revanche on a face à soi une personne ravie d'être prise en charge, c'est royal, profitez-en pour bien boucler les dossiers en accord avec elle.
    Pour préparer les choses, il existe un formulaire nommé "mandat de protection future" (pdf) qui permet à une personne de désigner une personne qui deviendra son mandant et pourra ainsi prendre les choses en main rapidement dans la limite de ce qui aura été défini, ce document permettant à l'intéressé de désigner les choses sur lesquelles son mandataire aura le droit de traiter en son nom.
    Ce document, qui sera à envoyer pour validation au tribunal de grande instance rattaché au lieu de résidence de la personne à protéger, prendra effet lorsque le mandataire constatera que l'état de santé du mandant est trop dégradé pour lui permettre de s'assumer seul, avec validation par un médecin inscrit sur une liste établie par le procureur de la république.

    Selon les relations que vous avez avec le parent, celui-ci peut également vous fournir une procuration sur ses comptes afin que vous puissiez remplir des chèques pour lui, mais cela exige une grande confiance de sa part, que certains ne savent pas donner, même si c'est peut-être la plus grande aide qu'il pourrait vous fournir pour affronter les problèmes à venir.
    Une autre chose à ne pas négliger, c'est de vérifier que la personne dispose bien d'un compte France Connect, car les procédures de sécurité à l'inscription sont contraignantes (avec notamment un selfie en vidéo) et vous risquez fort de vous trouver en galère si vous souhaiter le créer avec une personne atteinte d'un Alzheimer. C'est un compte confidentiel à la personne, mais si vous pouvez avoir la main là-dessus, cela vous facilitera la vie pour la gestion des impôts ou même ne serait-ce que demander un suivi de courrier à la Poste vers l'Ehpad de résidence (attention, la connexion via Ameli n'ouvre pas toutes les actions possibles qu'avec la Poste par exemple, donc à prendre en compte à la création).

    Lorsque l'on commence à constater l'apparition de problèmes, il convient de se tourner avant tout vers les organismes sociaux de la communauté de communes qui aideront dans les démarches. Pour cela, vous pourrez en général trouver dans votre mairie un centre communal d'action sociale (CCAS) auquel vous pourrez aussi signaler un état de faiblesse de la personne à protéger, de sorte qu'elle soit inscrite sur la liste des personnes à risques, qui entraînera une surveillance par des appels ou visites ponctuelles pour s'assurer que tout va bien. J'imagine que cela est cependant très dépendant des communes, ça fonctionnera peut-être bien dans une commune de 5000 habitants, et sans doute moins bien dans une autre en comportant 50 fois plus. Quoiqu'il en soit, c'est une étape importante à faire car ça reste un contact intéressant à avoir, surtout dans ces moments où on est un peu perdu, et cette personne pourra donner des indications sur ce qu'il faudra faire ou qui contacter afin de ne pas nous laisser seuls à nous débrouiller.
    En outre, il existe un autre organisme social à ne pas négliger que sont les centre locaux d'information et de coordination (CLIC), avec des établissements de proximité qui disposent d'assistants sociaux et d'infirmiers qui pourront se déplacer au domicile pour vérifier l'état de dépendance de la personne que vous cherchez afin de vous proposer des solutions, comme par exemple la mise en place d'aides à domicile.

    Lorsque les problèmes arrivent, on prend contact avec les organismes cités au-dessus si ce n'est pas déjà fait et on se retrousse les manches.
    Si les problèmes restent mineurs et permettent le maintien à domicile, le CLIC vous aidera en vous proposant des services d'aide à la personne, qui auront certes un coût, mais font l'objet d'aides permettant d'alléger l'ardoise.
    Cependant, la situation peut être telle que le maintien à domicile n'est pas possible si la personne vit seule (risques de chutes notamment), auquel cas il faudra se tourner vers les maisons de retraite. Il existe plusieurs type d'établissements, depuis des "résidences séniors" qui sont en gros des logements dans lesquels les personnes âgées peuvent mener leur vie dans un milieu surveillé, apportant ainsi une certaine sécurité, jusqu'aux maisons de retraite que tout le monde connaît, avec parfois des unités protégées lorsque le déclin cognitif est trop marqué et empêche l'hébergement dans un milieu plus "normal" (le plus gros obstacle étant essentiellement la possibilité de déplacement de l'individu car une personne qui marche et entre partout toute la journée et la nuit n'est pas compatible avec une structure non adaptée).
    Pour trouver les maisons de retraite, vous pouvez vous appuyer sur le site ViaTrajectoire, qui vous donnera beaucoup d'informations sur les démarches à faire ou les aides dont vous disposez, mais surtout aussi vous indiquera les maisons de retraite dans le périmètre désiré, que vous pourrez alors contacter d'un simple clic. Certaines sont référencées mais ne suivent pas trop ça, mais globalement, ça marche bien, on est assez vite contacté si l'on est dans une zone assez bien pourvue, et au pire, on a au moins les adresses pour se déplacer sur place, ce que je recommande de faire de toute façon pour bien se rendre compte du cadre de vie dans lequel on destine notre parent à vivre. Au-delà de l'aspect belle salle à manger ou beau parc, il faut penser à demander quelles sont les services et activités proposés outre le logement et la restauration et il est également primordial de tâter un peu le terrain avec les personnels pour dégager un petit a-priori sur leur bienveillance car c'est ça qui sera le plus important en fin de compte.
    Un élément à prendre en compte dans le choix de la maison de retraite sera le niveau de dépendance (groupes iso-ressources - GIRx, avec x allant de 6 à 1, ce dernier étant le niveau le plus fort), qui définira également le niveau d'aides auxquelles la personne aura droit.

    Au niveau paperasse, il faudra comme je le disais plus haut prendre la main sur la gestion des affaires de la personne, et il existe pour cela plusieurs niveaux : l'habilitation familiale, la curatelle et enfin la tutelle. Ces deux dernières options sont des protections judiciaires plus contraignantes, avec surveillance judiciaire et nécessité de tout lui demander et justifier, en plus de coûter de l'argent. C'est à réserver aux cas compliqués en cas de conflits familiaux par exemple. Dans la mesure du possible, il faudra plutôt se diriger vers l'habilitation familiale (pdf), qui vous permettra de gérer sans trop de contrainte les affaires courantes, ainsi qu'éventuellement quelques affaires plus grosses (touchant l'immobilier par exemple) si vous en parlez bien au juge devant lequel vous passerez pour présenter le dossier. Attention, ces procédures sont assez longues selon le niveau d'engorgement des tribunaux, donc il ne faut pas s'étonner si cela prend 6 mois à être traité, avec la galère que cela peut représenter à gérer pendant ce temps si les choses n'ont pas été préparées en amont, à commencer par une procuration sur un compte car les sommes à sortir ont vite fait d'exploser lorsqu'on commence à parler de maisons de retraite, même s'il existe des aides (mais souvent dépendantes des revenus, tout le monde ne sera donc pas placé à la même enseigne vis-à-vis d'elles). Concernant ces dernières, il pourra être utile d'appeler la mutuelle de la personne, car certaines proposent bien des aides en fonction du niveau de la dépendance, qui ne paieront pas la maison de retraite, mais même si ce n'est "que" 200 balles par mois, ça reste très bon à prendre. Il faut aussi regarder du côté des aides départementale avec l'allocation personnalisée d'autonomie (APA ou APAE si placement en établissement), à chercher auprès du conseil départemental dont dépend la personne. Là encore, ça ne paiera pas tout, mais restera un coup de pouce intéressant à récupérer.

    Voilà, c'est une sorte de premier jet en pavé mais qui, je l'espère, sera utile à certains, et permettra au moins déjà d'initier les conversations sur le sujet, avec si on a de la chance, peut-être quelque (vrais !) experts sur le sujet qui traînent sur le forum et qui pourront apporter leurs connaissances et expériences.

    [Edit pour autre conseils intéressants]
    Citation Envoyé par Bart Voir le message
    Et si vous êtes seul, démuni... vous pouvez
    - de base, faire appel à MAIA : tous les acteurs sociaux et para/médicaux sont réunis pour vous aider
    - à domicile demander un SSIAD, c'est GRATUIT (traitements médicamenteux selon prescription du médecin et/ou aide à la toilette pour maintien à domicile)
    - parfois complémentaire avec l'ADMR, c'est PAYANT (ménage, cuisine, courses)
    - demander un accueil de jour dans un hôpital gériatrique ou un EHPAD, c'est payant mais prise en charge possible.
    Dernière modification par Maalak ; 25/08/2022 à 22h44.

  2. #2
    Sujet vaste et compliqué, dépendant de tout un tas de paramètres, c'est une très bonne idée de l'avoir ouvert.
    Moi et Mme on est pour l'instant de l'autre côté (soignants libéraux) et on tente de tout faire pour que tout ce passe au mieux, mais effectivement c'est très dépendant des aidants.
    Après c'est un peu particulier ici, le rapport à la famille est assez différent et on a la chance de pouvoir accompagner nos gramounes souvent jusqu'à leur dernier repos dans le cercle familial, même si ce n'est jamais facile.
    Citation Envoyé par pseudoridicule Voir le message
    Bah ouais, tu malaxes et t’avale.

  3. #3
    On doit effectivement être pas mal de quadra avec des parents vers les 70 et grands-parents, si vivants, vers les 90.

    Citation Envoyé par Maalak Voir le message
    Au niveau paperasse, il faudra comme je le disais plus haut prendre la main sur la gestion des affaires de la personne, et il existe pour cela plusieurs niveaux : l'habilitation familiale, la curatelle et enfin la tutelle. Ces deux dernières options sont des protections judiciaires plus contraignantes, avec surveillance judiciaire et nécessité de tout lui demander et justifier, en plus de coûter de l'argent.
    Oui, ca c'est important. Ne pas aller trop vite sur la mise sous curatelle, tutelle, etc. C'est assez contraignant. On peut s'en sortir correctement au début avec des procurations.
    Dernière modification par Roupille ; 29/08/2022 à 08h08.
    ZzZzZzZzZz

  4. #4
    Je suis soignant intérimaire, spécialisé dans les troubles du comportement, maladies neuro-dégénératives et gérontologie

    Jdonnerai pas de conseils médicaux sur internet, je me contente donc de vulgariser et balancer quelques indispensables comme couteau suisse :

    - loi du 4 mars 2002 dite Kouchner relative au droit des malades [et à la qualité du système de santé]
    - qu'est-ce que la maladie d'Alzheimer (900 000 en France et on soupçonne, de premières études le pressentent, que le covid va faire exploser ce chiffre)
    - si vous notez un changement de comportement chez un parent ou un proche, c'est probablement soit une dépression, soit un alzheimer
    - vous pouvez relativement utiliser quelques outils avec votre parent/proche vous-mêmes :
    > pour la suspicion d'alzheimer : grille MMS, grille Cohen-Mansfield (c'est un pdf)
    > pour un aidant (le conjoint, un enfant...) : grille zarit (c'est un pdf)
    - pour information : quand on accueille en hôpital [gériatrique] ou ehpad un patient, on l'évalue avec une grille aggir et pour les alzheimer légers, on évalue si on peut freiner l'évolution (pas l'empêcher, c'est inexorable) avec des stimulations idéalement proposées par un pôle d'activités et de soins adaptés (PASA).


    Les grilles sont utilisées par les professionnels mais ça peut vous aider rien qu'en lisant les éléments recherchés, à positionner à peu près l'état de la personne concernée.

    Et si vous êtes seul, démuni... vous pouvez
    - de base, faire appel à MAIA : tous les acteurs sociaux et para/médicaux sont réunis pour vous aider
    - à domicile demander un SSIAD, c'est GRATUIT (traitements médicamenteux selon prescription du médecin et/ou aide à la toilette pour maintien à domicile)
    - parfois complémentaire avec l'ADMR, c'est PAYANT (ménage, cuisine, courses)
    - demander un accueil de jour dans un hôpital gériatrique ou un EHPAD, c'est payant mais prise en charge possible.

    avant l'hébergement définitif inexorable. Inexorable parce que dans la majorité des cas, au mieux l'aidant pètera les plombs, au pire il mourra avant la personne démente, d'épuisement. Ou juste après.

  5. #5
    Merci pour ta participation. Je ne connaissais pas Maia, ça peut être intéressant comme site, en effet.

    Citation Envoyé par Bart Voir le message
    Inexorable parce que dans la majorité des cas, au mieux l'aidant pètera les plombs, au pire il mourra avant la personne démente, d'épuisement. Ou juste après.
    C'est tristement vrai. C'est pour cela qu'il ne faut pas hésiter à faire appel à des acteurs sociaux pour être aidé. Et que ceux qui se contentent de dire qu'il faudrait faire ci ou ça peuvent s'abstenir quand ils ne sont pas concernés tant ils ne se rendent pas compte à quel point ça peut être difficile à supporter, et encore plus lorsqu'on travaille et flingue ainsi le peu de vie que l'on pourrait avoir pour soi et régler ses propres problèmes qui continuent d'arriver aussi pendant ce temps.

    Concernant les aides financière, il y en a et ça peut valoir le coup d'aller les chercher car c'est peut-être juste ce qu'il manque à Roupille par exemple pour mettre plus facilement des aides palliatives.
    En revanche, ça passe toujours par un diagnostic. Si la personne refuse de voir un médecin, cela sera très compliqué de faire quelque chose. Il peut toutefois être intéressant d'avoir une discussion avec le médecin traitant de la personne à protéger pour qu'il effectue un petit diagnostic lors d'une visite, ou sinon, attendre malheureusement un accident nécessitant une hospitalisation et sauter sur l'occasion pour demander à ce que soit vérifié et catégorisé l'état de dépendance.
    A partir de là, il peut être intéressant de passer un coup de fil à la mutuelle de la personne pour savoir s'il existe des aides correspondant à sa catégorie de dépendance (on peut par exemple trouver des aides de l'ordre de 300 balles par mois pour un Gir 2). Il faut aussi penser à demander une allocation personnalisée d'autonomie (APA ou APAE si placé en établissement) au département de résidence qui peut apporter un complément intéressant, même si dépendant des revenus.
    En parlant de ça, faire attention avec l'histoire de la "vente de la maison". Si elle n'est pas vendue, seuls entreront en compte les revenus de la personne et des aidants (et encore, je ne suis pas certain pour ces derniers) pour les aides, alors que si la maison est vendue, cela sera perçu comme de l'argent disponible pour payer la maison de retraite, et donc pas de besoin identifié pour verser des aides puisque la personne a de l'argent. D'une façon générale, pour avoir le maximum d'aide, il faut minimiser les revenus et le patrimoine fiduciaire disponible, c'est un calcul à faire.

  6. #6
    Trois mois trop tard pour moi. (Pour le topic) mais très intéressant.

    Mais je sais que je veux plus jamais m'occuper des assurances vie après un décès.

    Envie de cramer ses escrocs.

  7. #7
    Citation Envoyé par Bart Voir le message
    - si vous notez un changement de comportement chez un parent ou un proche, c'est probablement soit une dépression, soit un alzheimer
    Malheureusement, il y a plein d'autres pathologies qui peuvent donner un signe d'alerte : syndrôme de Diogène, de Korsakoff, Maladie de Gayet-Wernicke, la mélancolie qui est une dépression qui peut devenir létale.
    Il y en a encore plein.

    Pour faire court, démence=désorientation temporo-spatiale. Il n'y a pas que la maladie d'Alzheimer.

    Et pour essayer d'être utile, un accueil en psychiatrie peut être une bonne idée. Il y a toujours une assistante sociale qui s'occupe du devenir du patient.

    Super-idée ce topic Maalak.

  8. #8
    Tout à fait, mais comme je l'ai dit, pas de "conseils" médicaux et on va pas faire de conférence, j'ai fait au plus simple et le plus rencontré. Au stade que tu évoques il y a déjà eu un diagnostic posé par un spécialiste Je n'ai bien sûr pas évoqué le fronto-temporal, Lewy etc etc etc.

  9. #9
    Étant aide à domicile je n'ai pas le temps de lire le topic mais j'approuve !
    Citation Envoyé par Sapro Voir le message
    Gourou Raoul ça sonne impec

  10. #10
    Faiseur d'opinion personnelle Avatar de Goji
    Ville
    3<-
    EDIT : je ne crois pas que, finalement, mon blabla soit intéressant. Je n'ai aucun conseil à donner.
    Dernière modification par Goji ; 25/08/2022 à 15h57.
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  11. #11
    Pour mon grand-père qui avait subi un AVC avec une perte conséquente de ses capacités cognitives, on avait décidé (contre l'avis médical) de le faire revenir chez lui, avec :
    - une infirmière qui passait tous les matins (mais qui passait avant son AVC à cause de son diabète)
    - une femme de ménage (qui passait aussi avant)
    - un système de téléassistance avec un collier sur lequel appuyer pour déclencher l'assistance (qu'il n'a jamais su utiliser, mais qui est forcément sécurisant pour la personne et les familles quand c'est bien utilisé)
    - un service d'aide à la personne qui venait 1h le midi et 1h le soir pour l'aider à manger, c'est d'ailleurs assez impressionnant : je pensais qu'il allait y avoir quelqu'un de différent à chaque fois, mais non, en 2 mois, il n'y que 3 personnes qui sont venues (une en semaine, une le week-end, et la troisième en remplacement de l'un d'eux pendant ses vacances), ce qui me semble une bonne chose pour quelqu'un pour qui les habitudes sont importantes (l'une des personnes est même venue aux obsèques, ce qui nous a beaucoup touché).

    Ne pas hésiter non plus à contacter, en plus des associations déjà citées, la mairie pour voir s'ils ont des aides (pour apporter les repas par exemple).
    Tout a commencé par une nuit sombre, alors que je cherchais un raccourci clavier que jamais je n’ai trouvé.
    Citation Envoyé par Djal Voir le message
    Omar est drôle. Toujours.

  12. #12
    Je n'ai pas vraiment de conseils à donner (de toute façon, je suis Belge, donc ça ne vous aiderait probablement pas pour la plupart), mais juste un témoignage pour dire que les aides, c'est bien beau, mais il faut parfois se heurter au fait que la personne malade ne veuille pas accepter ces aides.
    J'ai le cas avec ma grand-mère.

    Depuis la mort de mon grand-père il y a plus de 10 ans, on sentait bien que ça n'allait pas bien se passer. Ma grand-mère est éloignée de ses deux filles (l'une vivant à Bruxelles, l'autre à Liège, alors que ma grand-mère vit dans une commune près de Charleroi). Dès le début, on lui a proposé de se rapprocher d'une de ses filles. Elle n'aurait rien eu à faire, on se serait occupé de tout. Mais elle a refusé (le pire, c'est qu'on n'a jamais trop compris pourquoi vu qu'elle n'avait pas d'attache particulière avec la maison vu qu'elle n'y vivait pas depuis très longtemps, pas d'ami et des voisins avec lesquels elle s'en tenait au strict minimum de la courtoisie). Elle voulait que l'une de ses filles abandonne toute sa vie pour venir vivre avec elle et s'occuper d'elle, parce qu'elle estimait que c'était leur rôle. Il n'a jamais été possible de la faire changer d'avis et les filles n'ont jamais cédé, chacune ayant une vie, un boulot et leur famille là où elles résident.
    Ma tante continuait tout de même de passer régulièrement l'entièreté d'un week-end chez ma grand-mère. Et nous on essayait d'aller régulièrement la voir.

    Donc ma grand-mère est restée isolée.
    Elle était déjà dépressive, à la base. Donc la solitude n'a rien arrangé. Et la démence a fini par s'en mêler petit à petit.
    On a essayé de mettre en place des aides avec la commune et son médecin après un premier épisode, il y a quelques années, où elle s'est retrouvée à l’hôpital parce que son médecin, lors d'une visite, l'a retrouvée par terre chez elle, affaiblie et déshydratée.
    Passons sur le fait qu'elle a fait vivre un enfer aux soignants lors de son séjour (elle en a notamment mordu un). Quand elle est sortie, elle a refusé qu'une infirmière passe la voir. Elle a refusé la femme de ménage. Elle a refusé la livraison de plats chauds par le cpas (centre public d'action sociale). Et elle a changé de médecin parce que l'autre avait eu le culot de "la faire enfermer".

    Ça a duré encore quelques temps comme ça (avec nous qui essayions de lui rendre visite le plus souvent possible, mais c'était compliqué). Avec le Covid, et le fait qu'on a encore pu moins se voir, on a fini par réussir à la convaincre d'accepter que l'infirmière passe chez elle tous les matins.
    Ça a duré trois jours. Au bout de ce laps de temps, l'infirmière a retrouvé toute les affaires qu'elle avait laissé chez ma grand-mère éparpillées et cassées sur la pelouse de devant. Et porte close. Ma grand-mère ne lui a plus jamais ouvert la porte. L'infirmière a continué à venir tous les matins pendant une semaine, mais au bout d'un moment elle ne pouvait rien faire de plus : si la personne refuse d'ouvrir, elle est chez elle, c'est son droit, on ne peut pas l'y forcer. Et donc elle a été rayée de la liste des patients.

    On a eu le même manège plus tard après avoir réussi à faire accepter à ma grand-mère qu'une femme de ménage passe un peu nettoyer sa maison : au bout d'un moment, elle a refusé de lui ouvrir. Quand on l'a interrogée là-dessus, on a eu droit à des réponses dignes d'un enfant qui apprend à mentir "Ha, la femme de ménage ? Oui, elle a beaucoup sonné. Mais je ne l'ai pas entendue, j'étais dans la salle de bain au fond de la maison..."

    Pareil avec toutes les aides diverses et variées. Ma grand-mère ne voulait aucun étranger dans sa maison, et même nous ça devenait difficile de la voir. Elle accusait même ma tante de venir lui voler des affaires en pleine nuit... Genre un plaid, une casserole, une fois son portefeuilles mais qu'elle a fini par lui ramener quelques nuits après...
    Jusqu'au jour où elle a fini par péter assez un plomb pour qu'on puisse la faire hospitaliser. Qu'un médecin acte enfin qu'elle était incapable de s'occuper d'elle-même. Qu'on a posé un diagnostic sur son cas : démence vasculaire. Ce qu'on n'avait jamais réussi à faire parce qu'elle refusait aussi de se rendre aux rendez-vous médicaux, même accompagnée par l'un d'entre nous : en gros, elle faisait une scène tellement terrible qu'il était impossible de l'emmener sans devoir la forcer... Et elle était violente même avec nous dans ce genre de situation.

    Suite à cette hospitalisation, elle est désormais placée dans une maison de repos. Et je pense qu'elle est la terreur des soignants parce qu'elle est absolument odieuse avec eux et dégrade régulièrement tout ce qu'elle peut dégrader. Elle a même essayé de s'enfuir en descellant une fenêtre en profitant d'un moment où on ne la surveillait pas de trop près et en tombant donc dans l'étang qui était de l'autre côté de la-dite fenêtre, ce qui lui a valu d'être déménagée dans une partie plus surveillée de la maison de repos avec digicode pour entrer/sortir.

    Bref, tout ça pour dire que, malheureusement, malgré tout ce qui existe, tout ce qu'on peut mettre en place, quand la personne en souffrance/malade refuse de coopérer, on est particulièrement impuissant parce qu'il n'y a rien qui puisse permettre de passer outre sa volonté/ses droits, tant qu'il n'y a pas de diagnostic médical. Et même avec un diagnostic, tant qu'elle n'est pas un danger pour elle, la plupart du temps la situation continue comme ça jusqu'à ce qu'il soit trop tard.

    Et sorry pour le pavé

  13. #13
    En France cette dame serait transféré en Unité de Vie Protégée (UVP), un espace clos limité à théoriquement 14 patients max, déambulants et déments. Les risques sont limités, les dangers minimisés, le personnel formé (hahaha lol hum).

  14. #14
    Citation Envoyé par Bart Voir le message
    En France cette dame serait transféré en Unité de Vie Protégée (UVP), un espace clos limité à théoriquement 14 patients max, déambulants et déments. Les risques sont limités, les dangers minimisés, le personnel formé (hahaha lol hum).
    Oui, ben c'est là-dedans qu'elle est. Ils appellent ça le "cantou". Je n'ai juste pas donné le nom parce que je me disais que ça ne vous dirait rien...
    Ils sont 15 en tout dans cette unité qui est totalement fermée, avec du personnel et des infrastructures plus spécifiques.

  15. #15
    Ouais cantou c'est "l'ancien" nom en France des UVP/unités alzheimer

  16. #16
    Citation Envoyé par Goji Voir le message
    EDIT : je ne crois pas que, finalement, mon blabla soit intéressant. Je n'ai aucun conseil à donner.
    Ce topic est surtout là pour apporter des conseils aux personnes qui sont ou seront confrontés aux épreuves de fin de vie de proches, mais il n'y a rien de mal non plus à ce que certains apportent juste des témoignages ne serait-ce que pour se soulager un peu, mais aussi parce que dans chaque témoignage, une autre personne peut s'y retrouver et donc trouver dedans de quoi surmonter son propre problème.
    De façon assez logique, vu la fraîcheur du topic, c'est essentiellement des témoignages qui sont postés, mais je pense vraiment qu'il prendra toute sa place lorsque les mois et années passeront, avec autant d'histoires et recherches de conseils qui viendront avec.

  17. #17
    Citation Envoyé par Astasloth Voir le message
    Bref, tout ça pour dire que, malheureusement, malgré tout ce qui existe, tout ce qu'on peut mettre en place, quand la personne en souffrance/malade refuse de coopérer, on est particulièrement impuissant parce qu'il n'y a rien qui puisse permettre de passer outre sa volonté/ses droits, tant qu'il n'y a pas de diagnostic médical. Et même avec un diagnostic, tant qu'elle n'est pas un danger pour elle, la plupart du temps la situation continue comme ça jusqu'à ce qu'il soit trop tard.
    Je ne connais pas la législation belge mais en france, on peut hospitaliser une personne sous contrainte.
    La plupart du temps, c'est sur la demande d'un tiers ( souvent quelqu'un de la famille) mais un médecin peut également estimer que le (la) patient(e) est en péril imminent.
    Au pire, il y a également l'hospit' d'office (qui s'appelle maintenant SDRE) qui doit être validée par le préfet.

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