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  1. #1
    Ce sujet est relatif à la guerre, aussi est-il possible que des éléments postés puissent choquer les âmes sensibles. Si vous êtes dans un tel cas, ne venez pas ici, cela évitera des crispations pour tout le monde.

    La Russie poursuit son offensive contre l'Ukraine, mais après avoir loupé sa tentative de Blietzkrieg, la situation semble assez figée avec du côté russe des armements en masse, mais souvent assez anciens et peu précis alors que l'Ukraine dispose d'équipements bien plus modernes, fournis par le camp Occidental, mais en bien plus petit nombre, ce qui se traduit par une sorte d'équilibre.
    La Russie tente de déstabiliser la cohésion occidentale en arrosant les partis nationalistes qui réclament en échange la fin des sanctions pendant que l'Ukraine compte sur un épuisement des forces russes dû aux lourdes pertes qu'elles ont subies.
    L'automne, puis surtout l'hiver qui arrivent seront le prochain moment de vérité.

    Pendant ce temps, la guerre se poursuit également sur le sol africain avec la Russie qui fait fonctionner à fond ses usines à trolls avec un résultat tristement très efficace puisque la France se retire petit à petit, et que les autres partenaires non-africains dans le cadre de l'ONU commencent à en faire autant. Quels que soient les résultats de ces décisions, tout le monde sait déjà de toutes façon qui sera désigné coupable de la situation, alors pourquoi se priver ?

    La Chine quant à elle grogne de plus en plus fort pour faire croire à son emprise sur Taïwan, mais alors qu'elle est empêtrée dans sa gestion jusqu'au-boutiste du covid et fait face à une crise de son marché intérieur comme elle n'en a pas connu depuis des décennies à cause de son marché immobilier qui s'effondre, elle ne semble clairement pas avoir les moyens de ses ambitions. Pour l'instant.


    Merci de lire ou relire le traité d'Helsinki de 1975 avant de poster ici.

    Brève explication
    des liens unissant la Russie à l'Ukraine pour appréhender la suite.

    Lives écrits :

    Le Monde : https://www.lemonde.fr/crise-ukrainienne/
    BBC : https://www.bbc.com/news/world-60525350
    The Guardian : https://www.theguardian.com/world/series/ukraine-live
    CNN : https://www.cnn.com/europe
    Reddit : https://www.reddit.com/r/worldnews/

    Feeds Twitter :

    #ukraine : https://twitter.com/hashtag/Ukraine?f=live
    #russia : https://twitter.com/hashtag/Russia?f=live
    AFP : https://twitter.com/afpfr
    Reuters : https://twitter.com/Reuters
    Cassus Belli : https://twitter.com/CasusBellii (nécessite un compte Twitter pour la majorité du contenu)
    Institute for the Study of War : https://twitter.com/TheStudyofWar
    Kamil Galeev (analyse au 28/02/22) : https://twitter.com/kamilkazani/stat...Czlbeop8spAAAA
    Anna Colin Lebedev https://twitter.com/colinlebedev/sta...56940568055828

    Cartes :

    Actions en direct : https://liveuamap.com/
    Réactions internationales par pays : https://legrandcontinent.eu/fr/2022/...n-de-lukraine/

    Inventaire des pertes d'équipement militaire (uniquement celles confirmées par des sources) :

    Pertes des deux côtés : https://www.oryxspioenkop.com/2022/0...equipment.html
    Pertes causées par les Bayraktar TB2 ukrainiens : https://www.oryxspioenkop.com/2022/0...sian-army.html

    Suivi des vols en direct :

    https://www.flightradar24.com/50.56,33.76/6

    Analyses/Dossiers :
    Textes :
    - En français :

    Assemblée Nationale - Rapport de l'Assemblée Nationale française sur la préparation à une guerre de haute intensité du 17 février 2022.
    IFRI - "Guerre en Ukraine : leçon de grammaire stratégique", Briefing de l'Ifri, 24 février 2022.
    Fondation pour la Recherche Stratégique - "Stratégies russes et guerre en Ukraine : état des lieux".
    Le Grand Continent - "Le viol de l’Ukraine".
    Le Grand Continent - "Comment Poutine veut effacer l'Ukraine", analyse point par point du discours de Poutine du 21 février.
    Le Grand Continent - "Pourquoi Poutine a déjà perdu la guerre".
    Le Grand Continent - "Cent ans de solitude géopolitique"
    Diploweb - "L’armée russe dans le conflit ukrainien : quelles premières leçons ?".

    - En anglais :

    Institute for the Study of War - "Ukraine Conflict Update" et "Russian Offensive Campaign Assessment".
    Associated Press - "Russian propaganda ‘outgunned’ by social media rebuttals".
    The Avionist - "What The Air Campaign in Ukraine Tells Us About The Current State Of The Russian Air Force".
    Battle for Kyiv: Ukrainian valor, Russian blunders combined to save the capital.
    Très gros et intéressant article ukrainien (en anglais) sur les tout premiers jours de la guerre.

    Vidéos :

    "Poutine : Le retour de l'Ours", reportage Arte : https://www.youtube.com/watch?v=F283IQ7lcwI
    "Why is Ukraine the West's Fault?" (John Mearsheimer) de l'Université de Chicago : https://www.youtube.com/watch?v=JrMiSQAGOS4
    "Assessing the Russian Military Campaign in Ukraine" par le Center for Strategic & International Studies : https://www.csis.org/events/assessin...mpaign-ukraine
    "The Failed Logistics of Russia's Invasion of Ukraine" : https://www.youtube.com/watch?v=b4wRdoWpw0w

    Podcasts :

    "Le Collimateur" par l'Institut de Recherche Stratégique de l'Ecole Militaire.







    Dernière modification par Maalak ; 11/11/2022 à 18h45.

  2. #2
    Je pense que c'est la faute de l'OTAN, ils avaient fait une promesse de ne pas s'étendre après tout.

    (Drapal)

  3. #3

  4. #4
    Merci Maalak.

    Je pense qu'on peut enlever mes liens vers les lives vidéos, il n'y a plus d'éditions spéciales sur l'Ukraine.

    Pour les lives écrits, le problème est que les liens changent quotidiennement, alors je vais donner des liens plus permanents :

    Le Monde : https://www.lemonde.fr/crise-ukrainienne/
    BBC : https://www.bbc.com/news/world-60525350
    The Guardian : https://www.theguardian.com/world/series/ukraine-live
    CNN : https://www.cnn.com/europe
    Reddit : https://www.reddit.com/r/worldnews/

    Je ferai peut-être une liste de Youtubers plus tard.

    Edit : Ajout de The Guardian comme source pour Foksadure.
    Dernière modification par Silver ; 24/08/2022 à 19h19.

  5. #5
    J'espère qu'on verra la chute de la Russie sur ce topic.

  6. #6
    Citation Envoyé par Silver Voir le message
    Je ferai peut-être une liste de Youtubers plus tard.
    Avec le monsieur à la tête rouge?

  7. #7
    Citation Envoyé par Sharn Voir le message
    J'espère qu'on verra la chute de la Russie sur ce topic.
    Va falloir qu'on soit un peu plus sobres en nombre de posts, alors. 10k ça va pas suffire, surtout si chaque couillon fait comme toi et moi et pose son drapal.

  8. #8

  9. #9
    Citation Envoyé par Maalak Voir le message

    Independance Day
    Aujourd'hui je me suis habillé polo bleu ciel et pantalon jaune, ceux qui reconnaissent m'ont fait un signe amical. bmdj

    - - - Mise à jour - - -

    Citation Envoyé par Sharn Voir le message

    J'espère qu'on verra la chute de la Russie sur ce topic.
    La Russie s'est déjà effondrée du jour au lendemain 2 fois.

    On n'est pas à l'abri d'un jamais 2 sans 3.
    Dernière modification par Angelina ; 24/08/2022 à 22h13.

  10. #10
    False flag! Euh, non, Drapal je voulais dire

  11. #11
    Citation Envoyé par Silver Voir le message
    Pour les lives écrits, le problème est que les liens changent quotidiennement, alors je vais donner des liens plus permanents
    Merci de rajouter l'excellentissime live du Guardian, dont tous les articles qui approfondissent le traitement de certains sujets sont en libre accès :

    https://www.theguardian.com/world/series/ukraine-live

    Citation Envoyé par Sharn Voir le message
    J'espère qu'on verra la chute de la Russie sur ce topic.
    Je mets ici la conclusion de l'article magistral publié sur Diploweb il y a quelques jours, rédigé début juin. En gros, il ne faut pas trop se faire d'illusions.

    https://www.diploweb.com/L-armee-rus...es-lecons.html

    Spoiler Alert!
    Conclusion

    L’armée russe a été pensée et conçue pour une guerre de destruction des forces armées de l’OTAN, pas pour une guerre d’occupation sur un territoire aussi étendu que celui de l’Ukraine. C’est l’un des nombreux paradoxes de cette armée : elle peut mille fois atomiser l’Europe ou les Etats-Unis, mais, faute de forces conventionnelles en nombre suffisant, elle piétine pendant trois mois devant les lignes de défense de l’armée ukrainienne. Début juin 2022, ses gains territoriaux, toutefois, ne sont pas anodins, avec, depuis 2014, pas moins, selon les propres chiffres du président Zelensky, de 20% du territoire ukrainien (125.000km2) qui se trouve entre les mains de Moscou, tandis qu’en mer Noire, la flotte russe de mer Noire mène le blocus des ports de mer Noire. L’Ukraine devient un pays enclavé, coupé de ses marchés extérieurs.

    Ce conflit est étrange, anachronique. Débuté, comme le Printemps de Prague (1968) jadis, par la volonté de Moscou d’empêcher à ses frontières l’émergence d’un régime démocratique dont le modèle pourrait saper ses propres institutions et mettre à mal ses réseaux politico-affaristes, il a pris l’allure d’une expédition punitive. Une fuite en avant irrationnelle, presque rageuse face aux échecs à répétition de l’armée russe. Il ne s’agit plus de contrôler le pays, ses villes, de mettre ses infrastructures économiques au service de l’économie russe, mais au contraire de les détruire, y compris dans l’est, pourtant prétendument peuplé, selon la propagande du Kremlin, de populations pro-russes. Depuis début mars 2022, cette guerre a pris, comme hier en Syrie, l’aspect d’une guerre totale de type Seconde Guerre mondiale, dans laquelle l’assaillant détruit par tous les moyens disponibles, et où qu’ils se trouvent, les forces de l’ennemi, sa logistique, ses centres de commandement, ses réserves de carburant, les routes et voies de chemin de fer, tout objectif jugé stratégique, etc., sans tenir compte des pertes civiles que les combats engendrent. On est ici à mille lieux des pratiques des armées occidentales en Afghanistan ou en Syrie. Au vrai, ce conflit est le parfait reflet de la vision que les élites russes, militaires et civils, se sont forgées du monde et d’elles-mêmes sous l’influence de l’héritage soviétique, jamais remis en cause, le reflet de la psychologie et des idéologies qui animent ces dirigeants et ces généraux, de leur volonté atavique, presque pavlovienne, de faire jouer à la Russie un rôle de puissance mondiale quand son PIB, sa démographie, sa base technologique et industrielle, ses conflits intérieurs, la dépendance de son économie aux matières premières, auraient dû la voir privilégier son espace national, déjà gigantesque. Un pays dont la politique agressive, impériale, à ses frontières est naturellement génératrice de conflits épuisants, stériles, qui, le processus est à nouveau à l’œuvre sous nos yeux, conduisent comme toujours dans l’histoire russe, à l’apparition au Kremlin d’un régime politique de plus en plus répressif. D’un pays qui s’évertue à envoyer des sous-marins nucléaires devant les côtes américaines alors même que certaines de ses régions manquent de routes, d’eau potable et d’électricité. Un pays, le plus étendu du monde, dont le PIB nominal par habitant n’arrive qu’en 65ème position mondiale, devant l’île Maurice et derrière l’Argentine (FMI, 2021), mais entend rivaliser en puissance et en influence avec la Chine, les Etats-Unis ou l’Union européenne. La Russie n’a jamais eu les moyens des ambitions géopolitiques de ses dirigeants !

    L’avenir qui s’offre à l’Ukraine après ce conflit est dramatique. Ses infrastructures économiques et urbaines en deçà d’une ligne Kyiv-Crimée sont très dégradées alors même que les combats sont toujours en cours. Mais la part la plus inquiétante de cet avenir est probablement son volet démographique. Il n’y a d’avenir que d’hommes. Depuis 1993, avant même le début du conflit, l’Ukraine avait déjà perdu dix millions d’habitants en raison de l’émigration et d’un solde naturel dramatiquement bas. Le conflit militaire n’a fait aggraver la crise démographique. Depuis le 24 février 2022, le pays compte ainsi, selon les chiffres de l’ONU, quelque 8 millions de déplacés intérieurs et 6,6 millions de réfugiés à l’étranger, à 90% des femmes et des enfants. Paradoxalement, c’est la partie est de l’Ukraine, celle-là même que Moscou entendait libérer en priorité des supposés « nazis de Kyiv », qui est la plus touchée par les combats. Le coût de relance de l’économie et de remise en état des infrastructures du seul Donbass seraient pour Moscou énormes. Les travaux ne pourront se faire – si les budgets sont trouvés – que sur le long temps et une fois le conflit achevé. Rappelons que la seule reconstruction de la Tchétchénie a officiellement coûté entre 2001 et 2014 au budget russe 464 milliards de roubles, soit entre 5 et 7 milliards de $ . Or les destructions dans les oblasts et régions qui sont ou viendraient à être occupés par Moscou d’ici quelques semaines ou mois sont incommensurablement supérieures à celles de la petite république du Caucase . A ces destructions s’ajoutent les centaines de milliers de munitions, bombes, mines et IED non-explosés, les milliers de réserves de carburant et usines chimiques détruites, etc. qui vont constituer pendant des années un danger mortel pour toute vie humaine, sans compter les pollutions des sols et des nappes phréatiques qu’ils engendreront. Ces régions ont également été largement vidées de leurs habitants, dont seule une faible part a été « accueillie » en Russie . Tout semble indiquer que l’est du pays, si le conflit ne s’étend pas, pourrait prendre l’aspect d’une grande Abkhazie : des régions dévastées, vidées de leur population jeune, possiblement rattachées à la Fédération russe après de pseudo-référendums, tout en gardant un statut non-officiel de zone tampon d’avec le reste de l’Ukraine. Les régions occidentales du pays, quant à elles, conserveraient, certes, de larges pans de leurs infrastructures intacts, mais demeureraient sous la menace d’une résurgence du conflit si la Russie venait à le décider. Cette Ukraine-là peinera à attirer à elle capitaux et investissements étrangers. Elle demeurera un Etat mutilé, enclavé, fragile, très dépendant de l’aide internationale. Son entrée dans l’UE pourrait n’y rien changer.

    Reste à connaître les décisions que prendra le Kremlin dans les mois et les années à venir. Si l’on prend pour argent comptant les termes du discours prononcé par V. Poutine au matin du 24 février 2022 (voir tableau H infra), l’offensive russe ne viserait qu’à « démilitariser et dénazifier » l’Ukraine, c’est-à-dire détruire son armée et sa BITD, et ne prévoirait pas d’occupation. Quelques jours plus tard, face aux premiers déboires de son armée, le Kremlin ajoutait ne plus vouloir d’un changement de régime à Kyiv. Les combats n’en continuaient pas moins. A contrario, pris au pied de la lettre, l’article de commande de ce T. Sergueïtsev, déjà évoqué ci-dessus, et les déclarations de nombreux politistes russes ne sont ni plus ni moins que des appels à la destruction totale de l’Ukraine en tant qu’Etat et nation, mais aussi au massacre d’une partie de sa population . Partant, ils laissent bien entrevoir un conflit long. J’ai toujours considéré qu’il existait une barrière entre les écrits des idéologues russes – dont le rôle serait avant tout de donner à la nouvelle génération, celle née après 2000, une idéologie qui garantirait la pérennité du pouvoir poutinien – et les idées qui animent les équipes du Kremlin. Ces idées seraient pragmatiques, rationnelles, façonnées par les faits et la réalité des relations internationales. Les violences perpétrées par l’armée russe dans les zones occupées et l’ampleur des bombardements semblent devoir me donner tort et pourraient être la preuve que V. Poutine et son entourage ont fini par devenir eux-mêmes victimes de ces idéologies « nationalo-impériales » qu’ils ont contribuées à créer.

    Si le régime poutinien perdure, sous sa forme actuelle ou, demain, sous une forme plus autoritaire encore, cette guerre ne peut que durer. Côté russe, elle tourne, certes, à la pantalonnade : le gouvernement ukrainien, comme l’armée, tiennent toujours, Kyiv ne varie pas dans sa volonté de rejoindre l’UE et l’OTAN, le peuple ukrainien, y compris les russophones, sont unis comme jamais, l’Eglise orthodoxe ukrainienne du patriarcat de Moscou a rompu avec le patriarcat de Moscou, l’Alliance atlantique qui était il y a quelques mois encore « en état de mort cérébrale » (E. Macron, 2019) a redressé la tête alors que Suède et Finlande s’apprêtent à la rejoindre, les Etats-Unis réaffectent des troupes en Europe, l’Allemagne se réarme, les armées et les armes russes sont discréditées, l’économie et l’industrie exposées à des sanctions sans doute uniques dans l’histoire de l’Europe moderne. On pourrait presque en rire, si des dizaines de milliers de pauvres gens n’étaient morts sous les bombes. Les facteurs géopolitiques qui ont poussé Moscou à intervenir sont donc non seulement toujours présents, mais encore ont-ils été démultipliés par les évènements. V. Poutine peut-il alors seulement se satisfaire de l’occupation des deux uniques oblasts du Donbass quand, d’évidence, le dispositif russe du 24 février 2022 avait pour but la saisie des côtes de la mer Noire, de Kyiv et de la majeure partie de l’est de l’Ukraine ? On objectera que le président russe ne saurait aller contre les réalités militaires. L’armée ukrainienne, même si elle a perdu quelques unes de ses meilleures unités, n’est pas aussi affaiblie qu’elle l’était en 2015, contraignant Kyiv à signer les accords de Minsk. Même si, on l’a vu, l’armée russe (hors supplétifs) n’est pas aussi amoindrie par les combats qu’on le dit, elle ne devrait pas disposer dans les semaines et les mois à venir des forces nécessaires pour lancer des attaques de grande ampleur et affaiblir les FAU au point de les contraindre à marquer une pause, voire obtenir une trêve dans les combats.

    Risquons un scénario. Sauf militairement contrainte, l’armée russe devrait essayer de se maintenir dans les zones qu’elle contrôle sur la rive droite du Dniepr (Kherson-Vassylivka) tout en cherchant à créer des lignes défensives, peut-être le long des rivières Samara, Seversky Donets ou Oskil. Cela ne figerait pas le conflit, mais placerait les FAU en position délicate d’attaquant. Au vu des pertes ukrainiennes élevées dans la région (voir note de bas de page 37), c’est là un scénario plausible, qui éviterait l’enlisement, même s’il sous-tend encore des semaines de combat et la prise de plusieurs villes. Le répit de quelques mois, voire années, pourquoi pas, ainsi obtenu permettrait à Moscou de mettre sur pied plusieurs dizaines de nouveaux GTB et d’unités d’infanterie à partir de ses dizaines de milliers de réservistes, volontaires et soldats réaffectés et des milliers d’équipements présents dans les bases de matériel, de recompléter les stocks de munitions, d’analyser les causes des échecs subis et, au besoin, de modifier son modèle opérationnel. A l’instar des précédents de 2008 en Géorgie puis de 2014 en Crimée/Donbass, le conflit serait ensuite réactivé. Moscou ne chercherait naturellement pas à s’emparer de toute l’Ukraine, il ne l’a jamais voulu, mais de revenir aux objectifs premiers de l’opération à l’instant évoqués dont la réalisation affaiblirait considérablement l’Etat ukrainien et permettrait, le long de la mer Noire, la création d’un pont terrestre depuis la Russie vers les régions de Transnistrie et des Carpates/Balkans.

    Ce scénario souffre toutefois de faiblesses, la première étant que toute pause aurait aussi pour conséquence de permettre aux forces ukrainiennes, qui continuent d’être équipées et entraînées par les pays occidentaux, de se renforcer elles aussi. Pour tenir sur les positions acquises, et freiner le conflit, Moscou utilisera l’arme de la diplomatie, du chantage et de l’humanitaire. On le voit d’ores et déjà dans les propositions faites par V. Poutine de lever le blocus des ports ukrainiens en échange de la levée des sanctions, tandis qu’en arrière-fond la propagande propage des rumeurs de famine mondiale . Les réfugiés ukrainiens en Russie ou les prisonniers pourraient également servir de monnaie d’échange pour tenter d’obtenir une suspension des combats. Les pays les plus attentifs à « ne pas humilier la Russie », le triplet France-Allemagne-Italie, mais aussi la Turquie, seront ensuite travaillés pour briser le front uni des Alliés, notamment à l’approche de l’hiver quand les effets de la rupture des relations énergétiques avec Moscou commenceront à se faire sentir. Peut-être alors verra-t-on apparaître des propositions d’échange de gaz et de pétrole, malgré les bonnes intentions européennes, contre une suspension des livraisons d’armes à Kyiv. Les opinions publiques des pays africains et arabes, très dépendants des livraisons de blé ukrainien et russe, ne seront pas oubliées. Tout cela tient de la grosse ficelle, naturellement, la parole de Moscou est si discréditée. Mais qu’en sera-t-il sur le temps long si la crise dure ? Sur un plan plus militaire, l’armée russe dispose des armes nécessaires pour tenir sur des positions retranchées : son armée de l’Air et son aviation d’armée, ses milliers de bouches à feu dont ces énormes obusiers de type Malka/Pion (203mm) et Tulpan (240mm) dont on signale l’apparition au Donbass. Et puis, au besoin, en guise d’avertissement, ces bombes thermobariques aériennes de forte puissance (AVBPM). Larguée sous parachute depuis un avion porteur, un prototype de cette bombe aurait été testé en 2007 . L’emploi de l’arme nucléaire tactique, souvent évoqué au début du conflit, pour ouvrir une brèche dans les défenses ukrainiennes ou briser la défense d’une ville comporterait des risques dans la mesure où les isotopes radioactifs issus de l’explosion pourraient retomber sur le territoire de l’allié biélorusse et sur les zones occupées par l’armée russe ou ses alliés. Mais tout dépendrait, naturellement, de la puissance de l’arme utilisée et de l’endroit frappé. La plupart des missiles russes sol-sol et air-sol peuvent être équipés d’une tête nucléaire tactique de faible puissance, tandis que les obusiers Malka/Pion et Tulpan, à l’instant évoqués, sont matériellement capables de tirer des obus nucléaires, même si, officiellement, la Russie ne dispose plus de ce type de munition. Si l’arme nucléaire tactique sur le champ de bataille ukrainien de fait pas sens et pourrait même représenter une ligne rouge pour l’OTAN, elle pourrait toutefois être brandie pour défendre les régions annexées, notamment le Donbass, qui par référendum deviendraient sujets à part entière de la Fédération russe. Les FAU, en voulant les reconquérir, ne s’attaqueraient ainsi plus à des régions ukrainiennes, mais à des parties du territoire national russe, rendant légitime, aux yeux de Moscou, l’utilisation de l’arme nucléaire. C’est la raison pour laquelle, faute d’accords diplomatiques en ce sens, je crains que toute région ukrainienne conquise par l’armée russe ne puisse retourner sous juridiction ukrainienne, pas plus que ne sera levé le blocus naval des ports de mer Noire. La Crimée en est l’exemple parfait.

    Le salut pour l’Ukraine, s’il peut y avoir un salut, ne pourrait venir que d’une intervention de l’OTAN que l’on conçoit, pour les raisons que l’on sait, très hasardeuse pour la paix de l’ensemble du continent. Cette intervention-là, où l’Ukraine servirait de champ de bataille général, serait un remède sans doute pire que le mal. Un autre espoir, naturellement, pourrait venir de Russie au cas où l’armée russe se verrait obligée de cesser le combat sur la ligne de cessez-le-feu, ou de se retirer sous le poids conjugué des sanctions économiques et des pertes humaines et matérielles dans ses rangs. C’est là un espoir ténu, réel toutefois, mais qui sous-tendrait, on vient de le dire, plus un gel qu’un véritable règlement du conflit. Quant à d’éventuels troubles sociaux en Russie qui mèneraient à un renversement de V. Poutine, les derniers « sondages » montrent que ce conflit, au lieu de mobiliser la population russe contre la guerre, l’aurait, au contraire, soudée autour de son président. On peut toutefois imaginer qu’une défaite humiliante fissurerait ce consensus.

    Cette guerre marque également le retour des Etats-Unis sur la scéne européenne et la faillite navrante du concept d’Europe puissance. Sans l’effet d’entraînement de Washington, l’Ukraine aurait, comme en 2014, et comme la Géorgie avant elle, été laissée à son sort et n’aurait reçu des pays européens que des encouragements diplomatiques, des équipements non-létaux et aucun des armements modernes qui lui ont permis depuis trois mois de casser les offensives russes. Ce retour des Etats-Unis enterre sans doute pour de longues années toute perspective de défense européenne autonome, disposant de ses propres armements stratégiques, et redonne à l’OTAN son importance centrale dans la défense du continent, notamment avec l’adhésion de la Suède et de la Finlande et l’implication forte de la Grande-Bretagne dans l’aide apportée à Kyiv. Il marque également le naufrage moral des grands pays de l’Ouest européen – France, Allemagne et Italie en tête – qui n’ont cessé depuis 1991 de désarmer et de voir dans Moscou, pour des raisons à la fois commerciales et idéologiques, notamment à Paris, un partenaire comme les autres, aisément manipulable par le commerce et la diplomatie, utile aussi pour diluer l’influence américaine sur le continent. Malgré les sanctions occidentales, la Russie n’est pas isolée sur la scène internationale comme l’ont montré le vote du 2 mars 2022 dans le cadre de la résolution de l’ONU sur « l’opération militaire spéciale » russe en Ukraine et celui du 7 avril 2022 portant sur l’exclusion de Moscou du Conseil des droits de l’Homme. De très nombreux pays, dont les BRICS, le Mexique, le Pakistan, la Turquie, les pays de la CEI, plusieurs pays africains, d’Amérique latine, du Proche et du Moyen-Orient, non seulement n’appliquent pas les sanctions, mais n’ont aucunement infléchi leurs relations avec Moscou. Ces sanctions sont donc aussi révélatrices d’une cassure entre les pays occidentaux et une large partie du monde. La Russie va en jouer, on l’a vu, comme elle va jouer de l’affaiblissement de nos économies sous l’effet de nos propres sanctions et des dissensions entre alliés qui ne manqueront pas d’apparaitre en cas de prolongement ou d’extension de la guerre. La disparition à nos frontières de « la question russe » demeure une perspective tragiquement lointaine.
    « Sans puissance, la maîtrise n'est rien »

  12. #12
    Citation Envoyé par Nasma Voir le message
    Bon normalement il devrait n'y avoir personne mais ce n'est pas l'absence de cible qui va nous empêcher de tirer.

  13. #13
    Lorsque ce topic aura gagné la guerre, je pourrai dire : j'y étais !

  14. #14
    Lorsque ce topic aura gagné la guerre, je pourrai dire : j'y étais !
    Si seulement.

    Je suis assez pessimiste.
    On va dépasser les 10000 messages de commentaires plusieurs fois avant la résolution de ce conflit.

  15. #15
    Citation Envoyé par Foksadure Voir le message
    Merci de rajouter l'excellentissime live du Guardian, dont tous les articles qui approfondissent le traitement de certains sujets sont en libre accès :

    https://www.theguardian.com/world/series/ukraine-live



    Je mets ici la conclusion de l'article magistral publié sur Diploweb il y a quelques jours, rédigé début juin. En gros, il ne faut pas trop se faire d'illusions.

    https://www.diploweb.com/L-armee-rus...es-lecons.html
    Super article, .merci.

  16. #16
    Le président biélorusse félicite l'Ukraine pour son jour de l'indépendance... Le gouvernement ukrainien le prend évidemment mal.
    https://www.lemonde.fr/international...tml?#id-626554

    L’Ukraine accuse la Biélorussie de « cynisme »
    Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, principal allié de la Russie, a adressé mercredi un message de félicitations au peuple ukrainien à l’occasion du Jour de l’indépendance. La déclaration a provoqué l’ire de Kiev.

    Un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, a qualifié ces félicitations de « bouffonnerie ». « Il semble que Loukachenko croit vraiment que le monde ne remarque pas sa participation active aux crimes contre l’Ukraine », a écrit M. Podoliak sur Twitter, dénonçant un message « cynique », qui « aura des conséquences ».
    Rumeur non-vérifiable rapportée par des médias russes indépendants : des commandants russes communiqueraient directement avec Poutine car ils ne font plus confiance à Shoigu.
    https://www.understandingwar.org/bac...ment-august-23

    Unverifiable sources reported that axis commanders in Ukraine are reporting directly to Russian President Vladimir Putin, bypassing both the Russian Ministry of Defense (MoD) and Chief of General Staff Valery Gerasimov in the chain of command. Independent Russian outlet Vazhnye Istorii or iStories quoted unnamed sources within the Russian General Staff stating that Russian Defense Minister Sergey Shoigu has lost Putin’s trust after the initial phase of the full-scale invasion of Ukraine that failed despite Shoigu’s assurances of a swift victory.[15] The sources claimed that Putin now bypasses Shoigu and interacts directly with Commander of Central Military District Alexander Lapin who oversees the “central” group of forces in Ukraine, and the Commander of the Russian Aerospace Forces Sergey Surovikin who commands the “southern” group of forces. ISW cannot independently verify the validity of this report, but if the report is true, it indicates that Putin is also bypassing Gerasimov.
    Les "sujets" de la Fédération de Russie (l'ISW et Wikipedia m'apprennent que c'est ainsi que l'on nomme les différentes régions) augmentent la prime d'engagement pour les volontaires pour pallier à leur difficulté de recruter des troupes.

    Russian federal subjects (regions) are continuing to increase one-time enlistment bonuses for recruits, likely due to a shortage of interested volunteers. Samara Oblast Governor Dmitry Azarov announced that recruits for the “Samara” Volunteer Battalion – part of the newly-forming 3rd Army Corps - will receive a bonus of 300,000 rubles (about $4,980) instead of the originally-promised 200,000 rubles (about $3,320).[53] Oryol Oblast officials also announced an additional payment of 100,000 rubles (about $1,660) to all Russians with a permanent address within or outside of Oryol Oblast ordered to serve in the 3rd Army Corps.[54] ISW has previously reported that the republics of Buryatia and Tatarstan increased their one-time enlistment bonuses by 100,000 rubles (about $1,660).
    L'administration russe importée en Ukraine apprend à goûter à la Résistance ukrainienne : tentatives d'assassinat sur des hauts places et difficulté à trouver des collaborateurs de confiance. C'est l'Histoire qui se répète.

    Ukrainian partisan activity continues to disrupt Russian occupation activities. Ukrainian partisans attempted to assassinate the Russian-appointed Kherson Oblast Deputy Head of the Internal Policy Department Igor Telegin with an improvised explosive device (IED) on August 23.[60] Telegin reportedly survived the attack with minor injuries.[61]

    (...)
    Russian officials continue importing Russians into occupied territories to serve in occupation administrations likely due to a lack of trust in local Ukrainian collaborators. Ukraine’s Resistance Center reported that former officials in the Russian government now serve as occupation officials.[64] The Resistance Center reported that two new former Russian officials now serve in the Zaporizhia Oblast occupation government and that Russians now hold almost all positions in the Russian occupation governments.[65] The Resistance Center also reported that occupation authorities continue to import skilled workers, such as doctors, teachers, and utility workers, into occupied territories and that the Kremlin aims to import more Russians into occupied territories as a policy.[66] ISW previously reported that occupation administrations face a widespread shortage of willing Ukrainian collaborators and issues trusting established Ukrainian collaborators.[67]
    Edit :
    Rigolons un peu : les États-Unis vont envoyer des vampires en Ukraine.
    https://liveuamap.com/en/2022/24-aug...e-3-billion-in
    https://twitter.com/W7VOA/status/1562480073311416320

    Dernière modification par Silver ; 24/08/2022 à 19h59.

  17. #17
    Citation Envoyé par Silver Voir le message
    Le président biélorusse félicite l'Ukraine pour son jour de l'indépendance... Le gouvernement ukrainien le prend évidemment mal.
    Le pire étant que Loukachenko est tellement déconnecté de notre réalité que je ne suis même pas sûr que ça partait d'une mauvaise intention.

  18. #18
    Poutine aussi célèbre, à sa façon.

    https://www.lemonde.fr/international...tml?#id-627327

    Au moins quinze morts dans une frappe russe sur une gare du centre de l’Ukraine

    Une frappe russe ayant touché une gare ferroviaire dans le centre de l’Ukraine a fait plusieurs dizaines de victimes, a annoncé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, devant le Conseil de sécurité de l’ONU. « Je viens de recevoir une information sur une frappe de missile russe ayant visé une gare dans la région de Dnipropetrovsk. (…) En plein sur les wagons à la gare de Tchaplino », a annoncé M. Zelensky en préambule de son discours.

    Selon lui, « au moins quinze personnes ont été tuées et environ cinquante blessées ». « Les sauveteurs travaillent sur place, mais le bilan des victimes peut malheureusement s’alourdir. C’est notre vie de tous les jours », a ajouté le président ukrainien.

  19. #19
    J'arrive en Bayraktar pour poser mon drapeau sur ce topic! Merci Malaak pour ce superbe premier post.

    Aujourd'hui à Kyiv les sirènes ont retenti sans cesse

  20. #20
    Je pose mon drapal aussi

  21. #21
    Étrange pour un jour d'Indépendance de voir un avion de la Cavok Airlines décollé de Bâle Mulhouse pour Liverpool et de me demandant surtout ce qui se trouve dans la soute cargo de cet Antonov AN-12BP dont les hélices sont si assourdissantes!

  22. #22


    J’aurai aimé faire plus grand, mais je crois qu’il faut limiter le poids des gifs. Vous pouvez retrouver la carte ici.
    Poids lourd des clapiers.

  23. #23

  24. #24
    Je pose mon drapeau!

  25. #25

  26. #26
    Citation Envoyé par Seymos Voir le message
    Super article, .merci.
    Comme je le disais dans le thread précédent, c'est la meilleure analyse en source ouverte française que j'ai lue jusqu'ici.

    Le résumé d'un Questions-Réponses du Monde d'hier dit d'ailleurs peu ou prou la même chose :

    https://www.lemonde.fr/international...8880_3210.html

    Guerre en Ukraine : « Kiev a les hommes mais pas le matériel, la Russie dispose du matériel mais pas des hommes »

    L’Ukraine célèbre son indépendance mercredi, six mois jour pour jour après le début de l’invasion russe. A cette occasion, Vincent Tourret, de la Fondation pour la recherche stratégique, et Rémy Ourdan, journaliste au « Monde », ont répondu à vos questions sur l’état des forces militaires en présence.
    « Sans puissance, la maîtrise n'est rien »

  27. #27
    Merci pour le nouveau topic Maalak.

  28. #28
    Delenda est Russia !!!!!
    Général de canapé : Jamais devant, toujours vivant !

  29. #29
    Citation Envoyé par gzav Voir le message
    Je pose mon drapeau!
    Citation Envoyé par TheProjectHate Voir le message
    De même !
    Ils sont de quelles couleurs vos drapeaux ?
    Citation Envoyé par Sidus Preclarum Voir le message
    Ben du caramel pas sucré alors...
    "Avant, j'étais dyslexique, masi aujorudh'ui je vasi meiux."

  30. #30
    Le mien sera rose fluo avec une licorne verte
    Dernière modification par jeanba ; 25/08/2022 à 10h51.
    Le jeu vidéo est une chose trop grave pour le laisser aux canards

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