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  1. #181
    Désolé LeLiquid, je voulais poster rapidement pour mettre la pression sur Bah.


    Reprenons donc avec notre petite réunion de famille au niveau de Santarem !







    11 Septembre 1808


    Après ma petite escapade à Lisbonne j'ai donc retrouvé à Santarem le général Duhèsme qui m'explique qu'il n'a pas pu faire grand chose dans l'intervalle : Après sa retraite de la bataille de Povos il a du se poster au niveau d'Otta pour réorganiser ses divisions en déroute. Il s'est fait rentrer dedans par les fameux Portugais venus du nord. La bataille a été tendue, mais à sa surprise il en est sorti victorieux (ce qui confirme le niveau déplorable de ces troupes composées de milices). Il est ensuite parti vers l'est, est tombé sur nos renforts et le dépôt à Santarem, et a installé tout ça pour ravitailler.





    J'envoie immédiatement deux courriers. Le premier est expédié au général Junot par la campagne et les petits chemins pour l'informer de ma réussite :


    -----------------------------------

    Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, le 11 septembre à 8h30, premier message depuis notre rencontre.
    Pour remise au Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne

    Général,

    Ce message sera bref et vague, pour les raison que vous savez.

    Mais j'ai le plaisir de vous informer que notre plan a parfaitement fonctionné, même mieux qu'anticipé.
    J'essaierais de vous faire parvenir des nouvelles de la suite, dans la mesure du possible.

    Je réalise aussi que pris dans les préparatifs du départ, je ne vous ai pas dit au revoir, ni souhaité bonne chance pour les jours à venir. C'est désormais chose faite.

    Que le sort des armes vous soit favorable.

    Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey


    ------------------------------------


    Le second est envoyé au maréchal Murat pour l'informer de la situation. J'ai longuement hésité sur celui là à donner des informations précises, n'ayant aucune nouvelle de Madrid depuis des semaines. Mais je fini par conclure que sans informations Murat ne pourra vraiment pas prioriser ses opérations dans le reste du pays, donc je prend le risque et je lui fait un compte rendu détaillé.


    ------------------------------------

    Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, au nord de Santarem, le 11 septembre à 8h30, dixième message depuis Madrid.
    Pour remise au Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne, à Madrid

    Maréchal,

    Comme vous le savez sans doute déjà, nous avons subi un revers au niveau de Povos le 31 août. Notre adversaire a habilement manœuvré à travers champ pour nous couper la route vers l'Espagne et nous avons dû sacrifier des hommes pour fuir la bataille après quatre heures de combat.
    Lisbonne est désormais isolée, car une force espagno-portugaise tient la route. Il s'agit sans doute des Espagnols que nous avons affrontés (~14 000 soldats, 800 sabres et 16 canons - divisions Redding, Coupigny, Cuesta I et Cuesta II), désormais renforcés par des troupes portugaises.
    Les anglais sont depuis allés jusqu'à la côte se ravitailler et recevoir des renforts, sans doute de la cavalerie. Ils sont sans doute désormais bien plus que les 17 000 hommes, 200 sabres et 28 canons (effectifs des divisions Wellington, Spencer et Moore) affrontés à Povos.

    Nous ne pouvons pas déloger ces forces combinées, même si nous pourrions sans doute en affronter une seule. Nous pouvons par contre ralentir et gêner leurs opérations.

    Junot est solidement retranché sur Lisbonne avec des effectifs adaptés. Nous avons fait un point de ravitaillement et j'estime qu'il peut tenir le siège jusqu'à la mi-octobre, peut-être plus. Il ne résistera peut être pas à un assaut déterminé, mais nous allons harceler l'adversaire sur ses arrières pour tenter de l'empêcher.

    De façon plus annexe, des prisonniers Portugais m'ont transmis ces informations, que je vous retranscris telles quelles, et qui pourraient vous aider dans la planification générale :
    "A Leyria, il y a la cavalerie du corps de Castille (espagnol); près de 200 sabres. Le reste des troupes de Castille (2 divisions) sont vers Lisbonne.
    Au Portugal, il y a un corps portugais, deux corps espagnols et un corps britannique. Un 3ème corps espagnol est à Alcantara."

    Avec mes respects,

    Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey


    ----------------------------


    L'objectif désormais est :
    - de ravitailler mes troupes
    - de découvrir ou sont ces fichus anglais
    - de savoir ce que va faire l'adversaire concentré au niveau de Povos




    12 au 13 septembre 1808

    Les comptes rendus des patrouilles commencent à tomber : La division Portugaise mise en fuite au nord de Otta est remontée jusqu'à Leyria. Elle est hors jeu pour un moment.

    Mauvaise nouvelle par contre : les anglais ne m'ont pas poursuivi. Au final je ne sais même pas s'ils ont été informé de mon départ de Lisbonne et de mon passage au sud de leur position (mais je vais partir du principe que oui, vu la population de fayots du coin).
    Ils ont à priori bifurqué au sud, donc vers Povos ou ils ont certainement rejoint les Espagno-Portugais. C'est dommage, mais c'était prévisible.




    13 et 14 septembre 1808

    Le 13, une info majeure tombe ! Nos adversaires stationnés à Povos ont plié bagage et sont partis au sud, en direction de Lisbonne !

    Ils ont laissé derrière eux un écran de cavalerie qui empêche mes patrouilles de les suivre et de savoir exactement ce qu'ils font. Peu importe, nous n'avons pas vraiment le choix : en accord avec le général Duhèsme nous allons suivre le mouvement.

    Nous prenons donc la route en direction du sud ouest, jusqu'à ce que nos propres écrans de cavalerie ne nous donnent une nouvelle inattendue : Des espagnols se seraient en fait arrêtés un peu plus loin sur la route, au sud du pont de Povos. Ils tiennent le pont, et maintiennent un écran de cavalerie pour empêcher les reconnaissances. Impossible de savoir ce qu'ils ont laissé !





    On est un peu emmerdés : S'ils profitent de la défense de la rivière avec l'intégralité des forces espagnoles (4 divisions, ~14 000 hommes et 800 cavaliers), ils peuvent être délicats à battre et il faut prendre la situation avec prudence.
    On pourrait par exemple traverser la rivière à gué plus au nord, ou même établir un pont temporaire avec le génie.

    Mais s'ils ont juste laissé un écran pour faire illusion, il ne faudrait pas non plus que l'on perde une journée en mouvement préparatoires.


    Après réflexion, nous décidons d'opter pour un "entre deux" prudent : envoyer une partie de nos forces au contact avec un ordre d'attaque "léger", et garder le reste en réserve derrière : Soit il s'agit d'un simple écran et on envoie tout le monde en avant, soit il s'agit d'une force conséquente et dans ce cas notre réserve partira au nord ouest pour trouver un autre point de traversée.

    Cette décision prise, nous nous préparons pour la bataille.





    15 septembre 1808 : bataille du pont sur l'Alenquer







    Le 15 dans la matinée nos troupes arrivent au contact. Les divisions Musnier, Morlot, Bessières et Schwartz (9000 hommes et 800 sabres) se déploient et se préparent à avancer prudemment.
    Le reste (18 000 hommes et 2500 sabres) reste en réserve.


    Notre canonnade démarre, rapidement suivie du crépitement des mousquets. Le canon ne tarde pas à répondre à partir de la rive opposée : il ne s'agit pas d'un simple écran !


    Les tirailleurs progressent et luttent, sans engager vraiment les troupes de ligne. Au bout de deux heures de ce petit jeu, nous savons enfin à qui nous avons affaire : il s'agit de l'armée espagnole d'Andalousie (l'équivalent d'un corps), déjà affrontée aux bataille de Merida et de Povos. Elle est composée des 10 000 hommes de Coupigny ainsi que des 800 sabres de la division d'élite Reding. Ces deux formations avaient été mises en déroute à la bataille de Povos, et ne sont sans doute pas au mieux de leur forme. Ils n'ont donc pas vraiment laissé un simple écran, mais n'ont pas laissé une force formidable non plus.

    De notre point de vue, c'est une très bonne nouvelle. Nous sommes quasiment à 1 VS 1 avec nos forces actuellement engagées -sans même parler du nombre de divisions, dont je sais désormais qu'il pèse énormément- et nous pouvons déborder avec le reste sans tarder.
    Bien sur ils pourraient garder d'autres forces masquées à l'arrière, mais je considère que c'est peu probable. Et d'après mes calculs la tète de leur colonne est à seulement une journée/une journée et demie de marche. Il ne faut donc pas trainer.


    Nous ordonnons l'attaque générale, et envoyons quasiment toute notre réserve traverser à gué sur leur gauche (notre droite). Occupées par la poussée principale, l'adversaire ne peut pas vraiment s'opposer à la traversée, et se prends notre attaque de plein fouet.
    Il résiste quatre heures, mais ses deux divisions finissent par rompre et partir en déroute. Notre cavalerie poursuit et sabre à tout va.


    Quand le tumulte se calme et que la fumée se dissipe, nous faisons les comptes : l'adversaire a laissé sur le terrain près de 3500 hommes dont 400 des fameux cavaliers de la division Reding. Nous avons perdus 800 hommes.



    La mise hors service de ce corps est une excellente nouvelle. Vu que nous allons les poursuivre et ne comptons pas stopper la progression, cette bataille retire concrètement 11 000 hommes des effectifs adverses. Il ne reste aux espagnols que leur autre armée avec les deux corps de Cuesta (eux aussi rencontrés à Povos) estimée à 4000 hommes.


    Du coté du verre à moitié vide, il ne faut par contre pas négliger le fait que certaines de nos troupes viennent de faire 6h de combat. La fatigue se fera sentir, et le stock de munitions en particulier a été entamé (-30% pour certaines unités). Nous n'avons aucun moyen immédiat de nous ravitailler : le dépôt étant toujours à Santarem, à deux jours de marche au nord.

    Il faudra garder ce paramètre en tète pour nos prochains affrontements.



    Ce bilan étant fait il est désormais 17h30. Nous nous apprêtons à reprendre la progression vers Lisbonne quand un grondement lointain se fait entendre malgré le ciel bleu.

    Les officiers hésitent. Un orage d'été ?

    Une écoute plus attentive convainc rapidement les officiers les plus expérimentés : c'est le bruit d'une canonnade porté par le vent, à plusieurs dizaines de kilomètres au sud ouest.

    La conclusion est évidente et sans appel : la bataille de Lisbonne a commencé !


    Remontant rapidement à cheval, je laisse le général Duhèsme passer devant la troupe et galoper vers le sud en donnant son ordre favori :

    "Chaaaaargeeeeeeezzzz !"
    Dernière modification par Bopnc ; 18/07/2022 à 10h32.

  2. #182


    Je vois les choses comme ça.





    (vidéo non contractuelle )
    Citation Envoyé par Bah Voir le message
    Jean-Henry LeLiquid, l'ébouillanteur de Monéteau.

  3. #183
    Je voyais la rivière un peu plus petite.



    A chaque fois que je vois ce genre d'image, je me prends à espérer un film qui représenterait vraiment une scène de bataille napoléonienne avec une échelle 1/1 au niveau des formations et effectifs. C'est super difficile à imaginer, je trouve.

    Déjà 26 000 gugusses contre 10 000 ça parait fou, alors les 200 000 soldats de Waterloo alignés sur quelques kilomètres. Ca doit être une vision hallucinante.
    Et sans parler du merdier (et du cauchemar) que ça doit être après la bataille.


    Et sinon, on fais les malins avec notre "chargeeez", mais je ne sais pas encore vraiment ce qu'on fera une fois sur place. Il y a encore une rivière sur le chemin, qu'ils vont certainement défendre elle aussi maintenant qu'ils savent qu'on arrive. Et s'ils y mettent les moyens, le dilemme va être rude...

  4. #184
    Je pense que rien n'égalera jamais ce film.

    On pourra revenir sur plein de trucs sur la "réalité" des bagarres dans le fim, la qualité "douteuse" de certains costumes, mais autant de figurants et de moyens ça laisse rêveur.



    Les régiments d'infanterie qui avancent avec l'escadron de cavaliers en arrière plan, les chevaux autour des carrés, le travelling aérien au dessus de la grande redoute..



    Mais perso, la scène précédente, avec la grande armée qui franchit le Niémen. Je pourrai pas l'oublier. C'est vraiment sublime.

    - - - Mise à jour - - -

    Ha mais j'y pense, y'a le prochain film de Ridley Scott qui va sortir un Napoléon. C'est bon on est sauvé.
    Citation Envoyé par Bah Voir le message
    Jean-Henry LeLiquid, l'ébouillanteur de Monéteau.

  5. #185
    Petit coucou venant de :
    https://forum.canardpc.com/threads/1...C3%A9es-par-IA

    Napoleonic battle on a bridge with 20000 Napoleonic soldiers and cavalery



    Napoleonic battle in a field with 20000 Napoleonic soldiers and cavalery




    Bon, c'est pas encore ça, ou j'ai pas les bonnes formulations.
    Citation Envoyé par scie_sauteuse
    (pas de vulgarité, tout ça)

  6. #186
    Il a fait le film Waterloo après, avec encore plus de monde non ?

    Perso c'est la scène de charge de Ney qui se déverse sur les carrés anglais de ce film qui m'aura laissé bouche bée. Et pourtant je l'ai vu assez tardivement.




    J'imagine même pas le merdier que ça a du être pour ne blesser personne avec un cheval dans ce bordel.

    Mais pareil, il avait quoi pour ce film ? 16 000 figurants ? Aussi impressionnant que ce soit, ça laisse quand même les bataillons complètement rachitiques.

    - - - Mise à jour - - -

    Citation Envoyé par pierrecastor Voir le message
    Ah oui ! C'est vrai que ça peut servir à ça aussi !

    Dans l'avenir, un Dall-E-4 ou 5 sera bien pratique pour illustrer soigneusement les batailles des AAR.


    Faut dire qu'on n'a pas tous un Pymous sous la main ! #crosstopic

  7. #187
    un petit essai :

    Napoleonic Empire marshal : Bon-Adrien Jeannot de Moncey

    Citation Envoyé par scie_sauteuse
    (pas de vulgarité, tout ça)

  8. #188
    Hello tout le monde !

    Des partants pour avancer un peu cette affaire ? Alors c'est parti !


    Je sais que j'ai mis beaucoup de temps à sortir cette partie du compte rendu. Mais elle est en retard pour trois raisons :
    - Déjà parce que la séquence qui va suivre est atrocement compliquée à restituer.
    - Ensuite, parce que j'avais besoin d'un peu de temps pour la restituer à froid.
    - Et enfin parce qu'au début j'avais prévu de faire ça de façon découpée. En faisant participer les gens entre les parties pour faire cogiter un peu. Mais hélas Bah a posté dans l'intervalle et il y a malheureusement des chances pour qu'il vous ait donné une partie des infos, ce qui rend l'exercice caduque.


    Du coup, on va refaire ça de façon traditionnelle ! Avec deux ou trois parties qui devraient tomber dans la journée.

    Voici la première !





    15 septembre 1808 - 18h00 - La marche vers Lisbonne





    Nous venons donc de quitter le champ de bataille du pont sur l'Alenquer -au sud de Povos- et marchons en direction de Lisbonne.
    Les ex-dix-mille-et-désormais-six-mille espagnols du corp de Reding sont en déroute devant nous, et nous entendons donc au sud la canonnade autour de la capitale.

    Il nous faut bouger vite pour leur tomber dans le dos avant qu'ils ne fassent trop de dégâts.

    La question d'une marche de nuit se pose. Mais ses effets sont dévastateurs : une heure de marche de nuit épuise autant qu'une journée de marche de jour.
    Hors ici l'idée est de rejoindre le champ de bataille de Lisbonne pour se battre, par pour se faire massacrer. Nous décidons donc d'un compromis, et marcherons tard le soir puis tôt le matin histoire d'arriver à Lisbonne dans la matinée.


    Vers 20h l'obscurité tombe et les lointains canons se taisent, motivant tout le monde pour l'effort à venir : Junot va passer la nuit dans une mauvaise posture, et il a besoin de nous.






    16 septembre 1808 - L'approche

    La marche reprends le 16 avant le lever du soleil.

    Les premières patrouilles reviennent avec une mauvaise nouvelle : le pont de Sacavem, juste avant Lisbonne, est tenu par une division anglaise. Le pont est sur un fleuve conséquent et vu la solidité des anglais, la traversée ne sera pas une partie de plaisir.

    ---
    Note annexe :
    De façon amusante, je constate que les délais IRL changent sensiblement l'état d'esprit. Si cette annoncé était tombée rapidement après la bataille, nous aurions eu la bave aux lèvres et foncé dans le tas !
    Mais plusieurs jours se sont passé depuis. J'ai eu le temps de me poser, de passer à autre chose, de cogiter, et quand l'annonce tombe : et bien je suis inquiet, et je révise ma position.

    Hein ? Quoi ? Pourquoi je dis "je" pour la révision de position ? Oh, c'est parce que Duhèsme, lui, a déjà en permanence la bave aux lèvres.

    ---

    Je fais un rapide calcul : il nous a fallu 6h de combat et la quasi totalité de nos forces pour repousser les espagnols sur l'Alenquer.

    En compilant les infos des deux grandes batailles, je peux vaguement estimer les ratios de moral :
    - Lors d'un violent combat les espagnols et nos Italiens cèdent généralement en 4h
    - Nos divisions françaises cèdent grosso modo en 6h.
    - Les anglais, eux, étaient toujours là après 6h, donc je considère qu'il faut 8h de combat soutenu pour les faire céder, peut être plus.


    Ici, nous n'avons qu'une seule division en face, donc le poids du nombre peut jouer en notre faveur. Mais si on ajoute le pont dans l'affaire, tout se corse : Les divisions vont devoir attaquer en frontal sans pouvoir profiter de leur supériorité. Ça va prendre du temps, et à seulement une heure de marche de Lisbonne j'ai bien peur que l'adversaire ne puisse rapatrier des renforts rapidement pour relever la division entamée si besoin. Ou même qu'il n'ait le temps de faire tomber la ville.

    Agacé, je me pose à mon bureau et je rédige un courrier :

    --------------------

    Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, au nord de Lisbonne, le 16 septembre
    Pour remise au Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne, à Madrid

    Maréchal,

    Étant donné l'expérience acquise lors de mes campagnes dans le sud et l'ouest de la péninsule, je tenais à vous soumettre une amélioration structurelle.
    J'espère que vous transmettrez cette information à l'Empereur, avec tout l'appui nécessaire.

    En effet, je suggère la construction immédiate et définitive de plusieurs grands barrages sur les territoires portugais et espagnols.
    Ces barrages permettraient le stockage d'eau, ce qui sera pratique pour les cultures environnantes, mais auront surtout pour objectif d'assécher immédiatement et irrémédiablement toutes les saloperies de rivières de leur putain de pays !

    Avec mes plus grands respects,

    Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey


    ---------------------

    Mes aides de camps se regardent bizarrement, haussent les épaules, et se débarrassent discrètement du message.


    Après une dure réflexion, je décide finalement de maintenir un assaut : l'adversaire est en position de déséquilibre avec un corps en déroute. Rivière ou pas rivière il nous faut pousser notre avantage pour aider Junot !







    16 septembre 1808 - Matinée


    Quelques heures plus tard l'aube se lève, et nous constatons que la canonnade n'a pas repris sur Lisbonne.

    C'est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle :
    - Bonne parce que ça signifie que notre présence inquiète suffisamment nos adversaires pour qu'ils cessent l'assaut, ce qui va nous donner du temps, et surtout donner du temps à Junot.
    - Mauvaise parce que ça veut dire qu'ils vont probablement détacher une partie de leur force pour nous contrer sur la rivière.


    Nous étudions la situation de Lisbonne. D'après les effectifs dont nous avons connaissance, nos adversaires auraient du être obligé de faire le siège de la ville sans pouvoir monter d'assaut.

    S'il y a eu canonnade et bataille c'est donc soit qu'ils sont plus nombreux que prévu, soit que quelque chose d'inattendu s'est passé dans la ville : Renforts anglais par la cote ? Trahison interne par la population Portugaise ? Ouverture des portes de la ville ? Impossible de savoir.


    Nous sommes toujours en marche, mais la question de maintenir ou d'ajuster notre assaut se pose. Bien entendu Duhèsme est favorable à bourrer dans le tas quelles que soient les conditions, mais je préfère profiter du délai pour mettre des chances de notre coté.

    L'ordre est donné à une partie de nos forces de venir au contact du pont, mais sans engager le combat. Le reste va bifurquer un peu plus au nord, et lancer la construction parallèle de deux pontons sur le fleuve, hors de vue de la division anglaise.
    Nos ingénieurs sont efficaces, et le montage des pontons ne prendra que quelques heures (entre 4 et 8).
    l'idée est que si les anglais ne détectent pas les travaux -ce qui est probable pour le moment car la rive n'est pas surveillée- cela nous permettra de faire traverser une partie de nos forces et d'engager la division par le flanc.
    S'ils les détectent et se postent pour les contrer, il leur faudra des renforts et nous verrons en fonction.
    S'ils reprennent le combat sur Lisbonne, nous attaquons immédiatement par le pont.


    Ca me semble le meilleur compromis. Les ordres sont donnés, et nous poursuivons la marche vers le sud.







    16 septembre 1808 - Début du désormais célèbre "merdier de Lisbonne"



    Alors que nous progressons, un courrier anglais traverse le pont, rejoint nos patrouilles avancées et demande à être reçu !



    Il transporte le courrier suivant :

    ----------------

    Au commandant des forces françaises en route vers Lisbonne,

    Le général Junot, duc d'Abrantes et commandant de l'armée du Portugal s'est rendu et va quitter le Portugal avec ses hommes.

    Avec respect,
    Généraux Freire, Cuesta et Wellington


    ---------------


    ...



    ...



    ...



    ...


    Le général Junot ? Se rendre ?

    Le même général Junot qui creuse des tranchées et bâtit des fortifications depuis deux mois ?

    Le même général Junot qui me jurait quelques semaines avant qu'il tiendrait jusqu'au bout ?



    Tandis que Duhemse hurle "C'est une ruse !" au fond de la tente, je retiens le messager, m'assoie à mon bureau et rédige immédiatement une réponse.

    -----------------

    Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, au nord de Lisbonne, le 16 septembre
    Aux Généraux Freire, Cuesta et Wellington, devant Lisbonne

    Bonjour,

    LOL

    Cordialement,

    Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey


    ----------------


    Mes aides de camp se regardent bizarrement, se débarrassent à nouveau discrètement du message, et j'accepte de nuancer un peu plus ma réflexion.

    Une ruse anglaise est évidente ici : Ils sont coincés entre nous et les murs de Lisbonne, viennent de se faire dérouter un corps, ont subi un combat sans doute difficile contre les fortifications de la capitale. Ils sont dans une position qui est tout sauf agréable.

    A coté de ça, je ne voudrait pas non plus être responsable de la perte de Junot et de toute son armée si cette information était réelle, qu'est ce qui pourrait bien l'avoir poussé à se rendre après seulement 4h de combat ?


    Je ne sais pas grand chose de la guerre d'Espagne, mais je sais tout de même que c'est à peu près ce qui s'est passé dans la réalité : Junot a été battu par les anglais, et ces derniers ont accepté une reddition outrageusement avantageuse pour lui en lui permettant d'évacuer par la mer avec tous ses hommes.

    Mais la situation ici est quand même radicalement différente : Junot est retranché, il a sans doute entendu notre combat de la veille et sait donc qu'on arrive, et les anglais n'ont aucun intérêt à reproduire ce qui est unanimement considéré comme une erreur.

    L'idée d'une "règle spéciale" au scénario me traverse l'esprit. Peut être que Junot est en secret moralement affaibli, et qu'il a des consignes spéciales pour se rendre facilement ? Je n'y crois pas trop.


    Avec sa finesse légendaire Duhèsme propose de faire torturer le messager pour avoir le fin mot de l'histoire. Mais je suis contre, et de toute façon l'arbitre objecte.

    Je fais le bilan calmement : La question, c'est de savoir pourquoi est ce qu'ils nous en informent alors que -si Junot s'est rendu- ils sont sur le point de nous annihiler dans une bataille rangée, sans Junot dans leur dos ?
    A ) Ils n'ont pas pris la ville, se sentent pas en bonne situation, ont besoin de temps et bluffent totalement.
    B ) ils ont pris la ville, mais ont besoin de temps pour la gérer, par exemple ils craignent que Junot ne change d'avis en cas de combat aux portes de la ville.
    C ) ils ont pris la ville, mais veulent du temps pour se remettre en selle.
    D ) ?


    Après une bonne grosse prise de tète à chercher le moindre indice (spoiler : y'en a pas beaucoup), je considère la solution A la plus probable. Si les anglais sont empressés de nous informer, c'est qu'ils veulent qu'on stoppe notre avance, et qu'on la stoppe MAINTENANT.


    En effet, nos forces sont de grosso modo 20 000 hommes et 3000 cavaliers, ils le savent, puisque le général Reding les a rejoint après sa défaite contre nous.
    Nous avons la chance d'assez bien connaitre les effectifs adverses, et savons qu'en face, il y a au moins trois divisions anglaise pour grosso modo 20 000 anglais, 10 000 espagnols (dont 6000 en déroute) et entre 10 000 et 30 000 portugais. Ce qui fait donc -tant que les espagnols sont en déroute- entre 34 000 et 60 000 hommes, la différence entre les deux chiffres étant composée de miliciens portugais assez nuls (donc peu significative).

    Rien qu'à 23 000 contre les 20 000 anglais, je ne suis pas certain qu'on puisse l'emporter vu leur efficacité et leur solidité. Les 4000 espagnols sont moins solides, mais on a déjà vu qu'ils pouvaient faire mal. Les portugais apportent le poids du nombre.
    Sans les 10 000 hommes de Junot, une offensive est donc complètement proscrite, surtout sachant que nos hommes sont fatigués et leurs munitions entamées.

    Si les anglais nous craignent, c'est donc certainement parce que Junot est toujours une menace ! CQFD.



    Je maintiens donc les ordre d'assauts à l'identique.

    Mais comme nous ne sommes pas des sauvages, et que je préfère garder la porte ouverte au cas ou Junot ait vraiment eu un problème, je rédige -contre l'avis de Duhèsme qui refuse qu'on discute avec les anglais- une version polie de mon premier message.


    -------------------------

    Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, au nord de Lisbonne,
    Pour remise aux généraux Freire, Cuesta, Reding et Wellington

    Messieurs,

    Nous accusons réception de votre message, et vous remercions pour cette information.

    Avec mes respects,

    Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey


    -------------------------


    Nous continuons notre marche, et nous préparons à l'assaut.
    Dernière modification par Bopnc ; 12/10/2022 à 17h16.

  9. #189
    Le suspense est insoutenable.
    Citation Envoyé par scie_sauteuse
    (pas de vulgarité, tout ça)

  10. #190

  11. #191
    Comme les échanges vont être nombreux sur cette partie du récit, je vais changer légèrement de format et les mettre en citation. Ça sera moins indigeste.





    16 septembre 1808 - Merdier de Lisbonne - Phase 1 - deux heures de route de Sacavem

    La réponse anglaise à mon ouverture de dialogue est immédiate :

    -----------

    Maréchal,

    Pouvons nous ouvrir les pourparlers ? Nous devons discuter de l'escorte des troupes du Général Junot, qui s'est engagé à quitter le Portugal.

    Nous garderons le pont comme ligne de démarcation durant son départ et ne pouvons donc pas permettre que vous le traversiez comme vous pouvez aisément le comprendre.

    Généraux Freire, Redding, Cuesta et Wellington


    ----------

    Ils veulent nous stopper au pont, donc.

    Après réflexion, je maintien ma politique "neutre", tout en essayant de gratter des informations :


    -------------

    Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, au nord de Lisbonne,
    Pour remise aux généraux Freire, Cuesta, Reding et Wellington

    Messieurs,

    Je suis ouvert à la discussion, mais vous comprendrez aisément que mes ordres ne m'autorisent pas à vous croire sur parole.

    Si le général Junot a effectivement signé un traité d'évacuation, il me faudra en avoir la preuve irréfutable, ainsi qu'en connaître les modalités exactes.

    Avec mes respects,

    Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey


    -------------
    Notez que je ne mentionne jamais la présence du Général Duhèsme avec moi, et que je signe toujours les missives avec mon seul nom. Nous avions conclu que c'était mieux de faire comme ça, parce que cette information peut être un atout pour leur faire croire que je suis seul, que je ne pourrais pas réagir sur deux fronts, ou même plus tard pour leur faire croire que des renforts sont arrivés.

    Nous continuons notre marche, toujours avec les ordres d'assaut.

    Lorsque nous sommes à 2h de marche de la rivière, un nouveau messager anglais arrive :


    -------------

    Maréchal,

    Voici pour preuve les échanges de missives qui ont abouti à la au cesser le feu avec le Général Junot et au laisser passé.

    Avec respect,
    Généraux Freire, Redding, Cuesta et Wellington


    -------------
    Il a avec lui deux courriers, un de Junot :

    -------------

    Au généraux Freire, Cuesta et Wellington,

    Merci pour votre réponse, nous vous laissons la ville.
    Acceptez-vous de nous laisser 2 jours pour nous préparer au départ ?

    En signe de bonne foi, nous laisserons les portes de la ville ouverte et nous baisserons les drapeaux Impériaux.

    Avec tout mon respect, meilleures salutations à vous.

    Général de division Junot, duc d'Abrantes


    --------------
    Et la réponse de nos adversaires :

    --------------

    Général de division Junot, duc d'Abrantes,

    Vos conditions nous semblent correctes et nous acceptons.

    Comme mentionné, nous vous laisserons prendre des vivres et vous donnons un laissez-passer vers l'Espagne.

    Avec notre respect le plus sincère, meilleures salutations,

    Les Généraux Freire, Cuesta et Wellington


    -------------

    Le courrier de Junot nous laisse vraiment perplexe.

    Je le fais comparer avec ses messages précédents (cachets, écriture...) et il semble bien de lui.
    La réponse anglaise peut être complètement pipeautée (ils ont très bien pu répondre autre chose à Junot, et nous passer ce courrier à la place), mais si le premier courrier est réel, comment a-t-il pu être battu en seulement 4h de combat dans une foutue capitale ?
    Capitale qu'il retranche depuis des mois, qui plus est ?
    Quatre heures, c'est à peine le temps qu'il faudrait à une avant-garde de tirailleurs pour vaguement prendre contact avec les quartiers extérieurs de la ville...

    Quelque chose cloche dans cette affaire.
    Les hypothèses les plus folles nous traversent l'esprit : le général aurait été capturé par les anglais lors d'un coup de main, ou aurait été livré par la population. Nous envisageons même une trahison...


    Le fait est que dans leurs déclarations, Junot et les anglais mentionnent le fait que l'armée Française pourra partir avec armes et bagages.
    -> Donc les troupes de Junot n'ont pas été désarmées et sont toujours opérationnelles.
    -> Donc elles sont toujours une menace potentielle pour nos adversaires.


    Sans la rivière, j'aurais donné l'ordre d'assaut sans hésiter. Mais avec cet obstacle en face, l'implication de Junot dans leur dos est impérative. Je me prends donc une fois de plus la tête à recalculer les possibilités.

    Après évaluation, nous considérons qu'il faut tirer cette affaire au clair, et que même si Junot avait signé quelque chose de son côté son accord ne nous lie pas directement.

    Nous maintenons nos ordres d'attaque, mais j'avoue être de plus en plus dubitatif.





    16 septembre 1808 - Merdier de Lisbonne - Phase 1 - une heure de route de Sacavem


    Une heure plus tard, un autre courrier, espagnol cette fois, nous arrive :

    ----------------

    Maréchal,

    Le général Wellington est allé demande une missive qui vous soit adressé pour prouver notre accord. Est-ce que cela vous convient ?

    Général Cuesta

    ----------------

    Jointe à un autre courrier :


    ----------------

    Au Maréchal Murat, grand commandant des troupes impérial de toutes l'iberie.
    Du général Junot, au château de Lisbonne.

    Très grand Maréchal, les forces en présence ne nous ont pas permis de tenir les murs extérieurs et nos adversaires ont accepté de nous laisser quitter la ville en échange d'un laisser passer vers l'Espagne.

    En effet, nous nous préparons et avons jusqu'à après demain à l'aube pour quitter la ville.

    Ne donner pas l'assaut. Je vous prie de ne pas donner l'assaut afin de permettre à mes 10000 hommes de sortir de ce guêpier.

    Il n'est possible qu'à vous d'éviter un bain de sang.

    Rien ne me désole plus que de devoir vous demander ceci, mais la situation m'y oblige.
    Maréchal Junot

    Vive la France
    Vive l'empire
    Vive L'empereur

    ----------------

    J'observe avec attention ce courrier de Junot, car c'est sa première occasion de nous informer indirectement de ce qu'il se passe.

    Déjà, l'écriture est bien la sienne, les cachets aussi. L'écriture n'est pas très propre, elle semble un peu pressée.

    Plusieurs trucs me font tiquer :
    - Il adresse le courrier "au Maréchal Murat, grand commandant des troupes impérial de toutes l'iberie", ce qui est étrange, et complètement différent de sa façon habituelle d'adresser des courriers à Murat.
    - Il le nomme "Très grand maréchal" dans le texte.
    - Il signe "Maréchal Junot", alors qu'il n'est que général.

    Je ne trouve malheureusement rien de plus explicite, mais clairement le courrier n'est pas net !

    Trois possibilités ici :
    - Junot est entre les mains anglaises, et il tente de nous faire sentir que quelque chose cloche
    - Junot est battu, démotivé, et a rédigé son message à l'arrache
    - Junot a sifflé toutes les réserves de pinard de la ville


    Reste à savoir quoi faire (Duhèsme veut attaquer quoi qu'il en coûte) et quoi répondre (Duhèsme ne veut pas répondre).

    Je redouble donc de réflexion, et refais quelques estimations d'une attaque au niveau du pont. C'est vraiment chaud, mais les ordres sont maintenus.



    16 septembre 1808 - Merdier de Lisbonne - Phase 1 - Arrivée à Sacavem

    A l'approche du pont de Sacavem, les anglais envoient un nouveau message. Décidément, ils sont pas sereins.


    -----------
    Maréchal,

    Nous attendons un message de votre part éclaircissant la nature de votre approche. Respecterez vous le cesser le feu négocié avec le Général Junot? Sans réponse immédiate de votre part nous considérerons votre approche comme hostile.

    Généraux Freire, Redding, Cuesta et Wellington
    ---------

    Puisque nous devons de toute façon nous arrêter au pont (le temps de pouvoir construire nos pontons), je décide de donner le change. Toujours dans le même esprit : rester vague, sans vraiment mentir.


    ---------
    Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, au nord de Lisbonne,
    Pour remise aux généraux Freire, Cuesta, Reding et Wellington

    Messieurs,

    J'ai bien reçu vos différents courriers, et ai fait transiter à qui de droit.

    Dans l'attente, nous stopperons au pont de Sacavem.

    Avec mes respects,

    Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey
    ----------



    La tète de colonne arrive au pont de Sacavem, et nous lançons la construction des pontons, comme prévu.


    C'est alors que des éclaireurs envoyés contourner par le nord pour récolter des infos auprès de la population reviennent de leur mission : Ils nous confirment la présence des Anglais, Espagnols, et Portugais sur place, mais couverts par de la cavalerie anglaise, ce qui rends difficile l'estimation de leur force et de leur position exacte. A priori, une partie au moins de ces forces seraient venues de la côte, au cours d'un débarquement, et aurait attaqué Lisbonne par l'ouest.

    Mais au delà de ces quelques détails sans grande importance, un des éclaireurs a des informations bouleversantes : il nous rapporte que les drapeaux Français ont été retirés de Lisbonne, que les portes de la ville sont grandes ouvertes, et que des préparatifs sont en cours pour évacuer la ville.





    L'armée du Portugal, dirigée par le Général Jean-Andoche Junot, s'est effectivement rendue !
    Dernière modification par Bopnc ; 24/12/2022 à 10h19.

  12. #192
    Le pleutre !

    Le traitre à l'empereur et à la patrie !!

    Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !! Vite la suite !! :D

  13. #193
    Merci pour votre enthousiasme.


    Bon, j'avais sous estimé la quantité d'évènements à raconter pour bien détricoter cette affaire. On en est à un peu plus de la moitié. J'essaie de faire le reste d'ici la fin de semaine.


    Vous pouvez commenter ou faire des pronostics, en attendant.

  14. #194
    La suite !!!

    Le joueur Junot doit tellement être frustré d'être obligé de se rendre en 4h.....

  15. #195
    Ou alors les anglais ont utilisés des hologrammes pour faire croire à la désaffection de la ville.
    Citation Envoyé par scie_sauteuse
    (pas de vulgarité, tout ça)

  16. #196
    Ou alors les éclaireurs sont corrompus par l'argent anglais !

    Torture les pour obtenir la vérité ! #JesuisDuhesme
    Citation Envoyé par Bah Voir le message
    Jean-Henry LeLiquid, l'ébouillanteur de Monéteau.

  17. #197
    Citation Envoyé par Chataigne Voir le message
    La suite !!!

    Le joueur Junot doit tellement être frustré d'être obligé de se rendre en 4h.....
    Obligé...

  18. #198
    16 septembre 1808 - "Merdier de Lisbonne" - Phase 2


    Evidemment, la nouvelle de la situation sur Lisbonne est un coup de tonnerre.

    Ca ne réponds à aucune de nos questions sur la reddition de Junot, mais ça change le rapport de force : Que Junot se soit rendu après avoir été battu ou qu'il ait une autre idée derrière la tète, nous ne pouvons plus vraiment compter sur ses forces pour affronter nos adversaires !
    Pire, il est possible qu'il sache des choses que j'ignore sur l'ennemi (qui pourrait avoir infiltré la ville, ou être plus nombreux que prévus), et qu'il considère réellement son évacuation comme une chance de s'en sortir.

    Je change donc d'avis et je donne l'ordre de temporiser l'attaque, tout en continuant la construction des pontons pour être prêts à toute éventualité. Il nous faut en savoir plus avant de faire quoi que ce soit.

    Je renvoie donc des patrouilles tout azimut pour essayer de suivre la situation et obtenir plus d'informations.




    17 septembre 1808

    Dans la matinée du 17, nous apprenons par des sympathisants locaux que les anglais ont en fait miné le pont de Sacavem !

    C'est une information importante, et je leur suis reconnaissant de l'avoir partagée. S'il doit y avoir assaut, il faudra principalement passer par les pontons ou trouver un moyen de faire un coup de main sur le pont.


    Duhèsme fait la proposition d'envoyer un de ces sympathisants s'infiltrer dans Lisbonne en espérant en apprendre plus sur la situation ou la volonté de Junot. C'est pour le coup une excellente idée, et nous l'exécutons immédiatement* !

    * L'idée. Pas le sympathisant.


    Nous apprenons aussi qu'il n'y a pas qu'une division anglaise en face de nous de l'autre coté du pont, mais au moins trois division. Heureusement nos pontons semblent leur être resté masqués.


    Dans la fin d'après midi, nous recevons un nouveau courrier de nos adversaires :

    -----------
    Maréchal,

    Considérant le pacte qui nous lie au Général Junot et notre volonté à tous de voir se terminer l'évacuation de Lisbonne sans heurts, nous sollicitons une rencontre avec vous pour discuter de la suite afin que le laisser passé pour le Général Junot, ses troupes, ses blessés et ses prisonniers récupérés, se déroule dans le calme.

    Avec notre respect,

    Généraux Freire, Redding, Cuesta et Wellington
    ----------



    Nous échangeons quelques courriers, et déterminons qu'une rencontre entre Wellington et moi aura lieu de notre coté du Pont de Sacavem, le 18 au matin.

    Notez que pendant un moment je me demande s'ils seront assez traitres pour proposer une rencontre directement sur le pont (et chercher à me faire péter), mais non.



    18 septembre 1808

    Dans la nuit du 17 au 18, l'homme de confiance envoyé dans Lisbonne revient avec des informations. Il confirme que Junot est en possession d'un laisser passer pour l'Espagne avec armes et bagages, mais nous informe qu'il ne compte en fait pas quitter la ville. Il envisage plutôt de se replier avec ses 8000 hommes restants sur la citadelle de la ville, beaucoup plus facile à défendre.

    Le rapport est bref et peu détaillé, mais nous avons enfin une information capitale : Junot compte tenir le plus longtemps possible, et n'envisage pas réellement de quitter la ville ! Voila quelque chose qui ressemble plus au personnage que j'ai rencontré.

    C'est une information capitale, surtout avec l'entrevue du lendemain. Si Junot compte tenir, un combat "entre deux feux" est encore possible. Le corps Espagnol se sera sans doute rassemblé mais il sera fragile, et l'adversaire devra garder du monde devant Junot tout en faisant face à notre attaque. C'est loin d'être idéal -et avec le recul notre meilleure chance aurait été de donner l'assaut la veille- mais au moins désormais nous savons à quoi nous en tenir !

    Sur ces entrefaites, il est l'heure de rencontrer notre plus fourbe adversaire : le Lieutenant général Wellington !


    L'entretien est cordial, comme il se doit à l'époque.



    Mais nous sommes tous les deux occupés (je ferais le gros de la discussion dans une chambre d'hôtel en endormant mes enfants et en essayant de capter le wifi ), donc nous entrons rapidement dans le vif du sujet.



    Bien, donc Junot a effectivement battu en retraite dans la citadelle. Comme annoncé.

    Le fait que les anglais nous le disent, et l'excuse qu'ils ont trouvé pour l'expliquer est intéressante, par contre. Le pauvre Junot "agressé par la population, va avoir besoin de l'aide des anglais pour sortir". La bonne blague.





    Ok, donc ici je suis convaincu qu'il se foutent ouvertement de ma gueule.

    Six jours de cessez le feu juste pour évacuer Junot de Lisbonne ?
    Un cessez le feu sur tout le Portugal ?
    Une escorte de deux divisions anglaises jusqu'à Abrantes (à quatre jours de marche derrière nous) ?

    Ça ne rime à rien.
    Pour moi, ils veulent juste gagner du temps, rassembler une partie de leurs divisions et liquider Junot sans que l'on bouge, en faisant passer ça pour une lutte anti-insurrectionnelle contre la population portugaise.

    A ce stade, je considère le mensonge sur l'insurrection Portugaise suffisant pour annuler immédiatement quelque accord que ce soit.

    Mes priorités sur le moment sont donc :
    - De maintenir la pression en faisant mine de vouloir la bataille rapidement. Ils semblent craindre notre intervention, je veux leur donner du temps (parce que ça nous arrange), mais sans leur laisser réaliser notre faiblesse.
    - De passer un accord (annulable à volonté) pour leur laisser penser que nous allons gober leur histoire et leur foutre la paix, quoi qu'ils envisagent.





    En sortant de l'entrevue, je ne comprends toujours pas exactement à quel petit jeu jouent les anglais mais au moins j'ai deux axes de réflexion :
    - Ils veulent éliminer Junot sans qu'on n'intervienne
    - Ils veulent gagner du temps

    Un vieux serpent de mer des dernières semaines remonte alors dans mes discussions avec Duhèsme : il est possible que nos adversaire veuillent nous garder dans ce coin paumé de la péninsule le plus longtemps possible le temps qu'une autre opération ait lieu ailleurs. Comme une attaque sur Madrid, par exemple. Ca expliquerait les six jours de trêve, qui de notre point de vue ne les arrangent pas particulièrement.
    Il faudra garder ça en tète une fois ce merdier résolu !

    En attendant, je retranscrit mes impressions à Duhèsme. Sa réponse va vous étonner :






    Mais cette fois-ci nous sommes d'accord, et le plan est donc désormais assez simple : au premier coup de canon tiré par nos adversaires sur les "insurgés portugais", nous attaquons les divisions en face de nous en espérant que la dispersion de leurs forces sur deux fronts permettent de l'emporter !

    Les ordres correspondants sont donnés.


    Mais une heure plus tard, une des options que je redoutais se réalise : les anglais rassemblent leurs troupes, se préparent au mouvement et décrochent de la rivière, battant en retraite vers Lisbonne !

    Ca ne nous arrange évidemment pas du tout, puisque vu nos effectifs s'ils se mettent tous à l'abris des murs de la ville ils pourront liquider Junot dans la citadelle sans que nous ne puissions lever le petit doigt !

    Il faut les en empêcher ! Et nous n'avons plus qu'une seule possibilité pour ça !

    Ordre est donc donné à nos troupes de franchir les pontons et d'engager immédiatement le combat !


    Ce qui me permet de terminer cette phase en citant l'avis du Général Duhèsme à cette occasion :




    Ainsi soit-il !
    Dernière modification par Bopnc ; 14/10/2022 à 14h28.

  19. #199

  20. #200
    En fait Duhesme il roleplay le maréchal Ney mais qui serait un contemporain fan de métal quoi !

  21. #201
    C'est génial. Bravo Bopnc !
    Citation Envoyé par Bah Voir le message
    Jean-Henry LeLiquid, l'ébouillanteur de Monéteau.

  22. #202
    Citation Envoyé par Schtormy Voir le message
    En fait Duhesme il roleplay le maréchal Ney mais qui serait un contemporain fan de métal quoi !
    L'arbitre poste régulièrement des dessins du Capitaine Stark (des tuniques bleues) quand Duhèsme donne son avis.

    Perso je trouve qu'il ne détonnerait pas en tant que commandant de la cavalerie française à Azincourt.


    Quand à moi, j'ai régulièrement peur d'être le George McClellan de la partie...

  23. #203
    Citation Envoyé par Bopnc Voir le message
    Perso je trouve qu'il ne détonnerait pas en tant que commandant de la cavalerie française à Azincourt.
    C'est un teasing subtile ? Prochain AAR, la Guerre de 100 ans sur le même format.
    « Le rossignol mélodieux cède la place au sombre corbeau, présage inéluctable de la chute d'une humanité décadente. »

  24. #204
    Citation Envoyé par silence Voir le message
    C'est un teasing subtile ? Prochain AAR, la Guerre de 100 ans sur le même format.
    Je réfléchis régulièrement à ce qui pourrait être fait d'autre à ce fantastique format, et la guerre médiévale serait marrante mais radicalement différente. On s'approcherait beaucoup plus du jeu de rôle.

    Il faudrait que chaque joueur joue un seigneur. Que chaque seigneur ait ses priorités qui n'ont rien à voir avec la campagne en cours, ses objectifs secrets, que la moitié n'ait absolument pas envie d'être là et cherche le moindre prétexte pour rentrer chez sois avec ses hommes. Le tout dans un bordel sans nom niveau ravitaillement et organisation des déplacements.

    Pour une campagne de JDR, peut être.



    Sinon il existe un système équivalent au Vol de l'Aigle pour la marine première/seconde guerre : Amirauté.
    Je serais hyper curieux de tester. Ca doit être sympa aussi niveau "Je pige rien à ce qu'il se passe ! Ils sont ou bordel !!!".

    Mais le must du masochisme je pense, ce serait un système inspiré de la guerre navale au temps de la marine à voile : T'as 20% de chances de perdre ton bateau juste pour aller aux Amériques, une fois sur place t'as 60% de chances d'avoir paumé les autres bateaux avec qui tu naviguais, tu arrives au point de rendez-vous sans trouver personne et sans savoir si les autres sont en retard, s'ils étaient en avance et sont repartis, ou s'ils ont été coulé dans l'intervalle. Sans possibilité de communiquer à distance ni d'envoyer de recos.

    Le pied, quoi.

    Ce genre de trucs :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Batail...son_%281697%29

    (C'était quand même une autre époque...)

  25. #205
    T'as oublié de nous sortir la suite.
    Citation Envoyé par Bah Voir le message
    Jean-Henry LeLiquid, l'ébouillanteur de Monéteau.

  26. #206
    Citation Envoyé par Bopnc Voir le message
    Je réfléchis régulièrement à ce qui pourrait être fait d'autre à ce fantastique format, et la guerre médiévale serait marrante mais radicalement différente. On s'approcherait beaucoup plus du jeu de rôle.

    Il faudrait que chaque joueur joue un seigneur. Que chaque seigneur ait ses priorités qui n'ont rien à voir avec la campagne en cours, ses objectifs secrets, que la moitié n'ait absolument pas envie d'être là et cherche le moindre prétexte pour rentrer chez sois avec ses hommes. Le tout dans un bordel sans nom niveau ravitaillement et organisation des déplacements.

    Pour une campagne de JDR, peut être.



    Sinon il existe un système équivalent au Vol de l'Aigle pour la marine première/seconde guerre : Amirauté.
    Je serais hyper curieux de tester. Ca doit être sympa aussi niveau "Je pige rien à ce qu'il se passe ! Ils sont ou bordel !!!".

    Mais le must du masochisme je pense, ce serait un système inspiré de la guerre navale au temps de la marine à voile : T'as 20% de chances de perdre ton bateau juste pour aller aux Amériques, une fois sur place t'as 60% de chances d'avoir paumé les autres bateaux avec qui tu naviguais, tu arrives au point de rendez-vous sans trouver personne et sans savoir si les autres sont en retard, s'ils étaient en avance et sont repartis, ou s'ils ont été coulé dans l'intervalle. Sans possibilité de communiquer à distance ni d'envoyer de recos.

    Le pied, quoi.

    Ce genre de trucs :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Batail...son_%281697%29

    (C'était quand même une autre époque...)
    Non mais là on a l'impression d'être dans Mount and Blade, avec des bandes de quelques dizaines de mecs qui font des raids et des coups de main et des fortins en rondins. Tu m'étonnes que quand il y a un bateau qui arrive c'est Bizance.

  27. #207
    Citation Envoyé par LeLiquid Voir le message
    T'as oublié de nous sortir la suite.
    Ah bravo ! Il suffit qu'il y ait une petite odeur de sang, et on ne les tiens plus...


    Allez, dans ce cas...



    18 septembre 1808 - "Merdier de Lisbonne" - Conclusion et débrief !


    Les anglais se replient donc vers Lisbonne, et nos troupes reçoivent l'ordre d'attaquer !

    Mais les préparatifs anglais sont déjà entamés, les nôtres démarrent seulement, et nous avons les ponts à traverser ce qui nous ralenti. Le temps que nous passions les ponts, ils sont déjà en marche.

    Heureusement, il y a l'indétrônable Grouchy, qui part en tête avec sa division de cavalerie pour tenter de les accrocher. Il y parvient vers 14h, et harcèle les arrières ennemis pendant deux heures.

    Mais à notre grande déception, l'adversaire ne réplique pas : Il perdra 150 hommes dans ces combats d'arrière-garde, sans stopper sa progression.

    Vers 16h, il faut se rendre à l'évidence : Les anglais nous échappent, et ils atteindront Lisbonne sans qu'on ne les rattrape.


    En parallèle de l'affrontement, j'avais préparé un courrier destiné à Wellington pour lui signaler la rupture de la trêve.
    Ce courrier est parti au moment où j'étais sur que notre traversée avait été détectée, et était destiné à justifier notre action au niveau du droit. Parce que quoi qu'en dise Duhèsme : le droit, à l'époque, c'est important ! Il ne faudrait pas qu'on croit que je renie ma parole quand ça me chante !


    ---------

    Monsieur Wellington,

    De nouvelles informations me sont parvenues, qui changent l'éclairage de la situation : J'ai appris que Junot n'avait pas été agressé dans Lisbonne par la population portugaise, comme vous me l'aviez annoncé.

    Je ne sais pas d'où vous teniez vos informations -car je ne peux pas imaginer un mensonge diplomatique aussi flagrant de la part d'un officier supérieur- mais sans insurgés en ville votre déplacement vers lui prends une toute autre tournure, et je considère que la deuxième condition de notre accord n'est plus valide.

    Dans ce nouveau contexte, vous comprendrez que je doive me préoccuper de sa sécurité et intervenir.

    Avec mes respects,

    Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

    ---------
    La réponse ne s'est pas faite attendre :

    ---------

    Maréchal, Votre agression est inexplicable et impardonnable.

    Le général Junot est présentement en train de quitter les murs de Lisbonne de la manière la plus pacifique. Si tant est que vous ayez gagné des informations contradictoires, il vous aurait été possible de demander des confirmations écrites de la main de Junot. Ses troupes sont actuellement en pleine sortie des murs. Si nous donnons l'assaut, ce sera une boucherie. Sonnez la retraite immédiatement ou assumez la conséquence de vos actes.

    Généraux Freire, Redding, Cuesta et Wellington

    ---------

    Là, on reste comme des cons.
    Junot en pleine sortie des murs ? Alors que le matin même ils voulaient six jours pour le faire sortir ?

    Je vous partage deux de nos messages à ce moment, qui en disent assez long sur notre état d'esprit.

    L'analyse de Duhèsme :


    Et la mienne :


    Je blague sur le moment, mais l'hypothèse du bluff ne tient plus. L'hypothèse 2 est désormais celle qui s'impose dans mon esprit : Ils ont certainement mis l'accord que j'ai signé sous le pif de Junot, en lui montrant sa situation comme désespérée et en lui demandant de sortir rapidement.

    Ce qui impliquerait que les anglais veuillent vraiment que Junot sorte.
    Ce qui impliquerait que l'excuse des insurgés Portugais ayant forcé le repli vers la citadelle ne venait pas des anglais... mais de Junot !!!!

    Je me serais collé des baffes de ne pas avoir réalisé ça avant, et je m'en suis collé une paire de plus en écrivant le compte rendu et en relisant les messages !


    A partir de là, toutes les briques se remettent à leur place. On pense comprendre enfin ce qui se passe, et l'ambiance se relâche.

    Le simple fait d'imaginer Junot -en marche à la sortie de Lisbonne et au milieu des ennemis- entendant la canonnade de Grouchy alors qu'il sortait persuadé qu'on ne combattrait pas me fait mourir de rire.


    Reste à savoir quoi faire, désormais.

    Duhèsme n'aime pas le ton du message anglais, et il veut maintenir l'attaque quitte à sacrifier Junot. Vaille que vaille.

    Mais je ne suis pas d'accord : déjà parce qu'à ce stade ce serait idiot, mais aussi et surtout parce qu'il n'y a plus rien à attaquer : les anglais marchent en direction de Lisbonne, et nous ne pouvons pas attaquer les murs avec nos effectifs (si le nombre d'assaillants n'est pas lourdement supérieur aux nombre de défenseur, il faut impérativement faire un siège).

    Ma priorité est donc de rétablir la communication, et de sauver Junot s'il peut l'être avant qu'il ne soit massacré avec ses hommes.


    Je propose l'écriture de deux courriers. Un pour Wellington exposant les contradictions entre ce qui a été dit le matin même et ce qu'ils me disent désormais, et un pour Junot destiné à traverser officiellement les lignes anglaises pour qu'il me confirme de sa main ce qui se passe.

    A l'instant ou je termine de peaufiner ces deux messages sensibles, nous recevons un courrier :

    -----------

    Au Maréchal d'empire de Moncey,
    Du général Junot , mes hommes et moi sommes sortis de la ville suite à la trêve que vous aviez faite . Il ne nous a fait aucun mal en échange de ma promesse de quitter le Portugal. Un timing malheureux fait que je ne suis donc plus maître du château de Lisbonne.
    Les anglais ont aussi accepté de faire sortir notre convoi.
    Nous marcherons vers vous dès que cela sera fait.

    Je repondrait alors de mes actes et de mes choix.

    Vive l'empire

    Général Junot.

    -----------

    Après analyse le courrier est bien de la main de Junot. L'hypothèse 2 est donc définitivement confirmée, et je mets mes deux beaux messages à la poubelle.

    Le soulagement d'enfin comprendre ce qui se passe est incroyable, et on va passer un bon moment avec Duhèsme a se charrier avec humour sur notre gestion de la situation.

    Sur ces entrefaites, c'est Junot en personne qui arrive au camp, en chair et en os ! Après ces mois IRL à se tordre les méninges, l'avoir avec nous est une sensation assez fantastique.



    Il nous donne ENFIN le fin mot de l'histoire :

    - Les alliés ont attaqué les murs de la ville avec une force largement supérieure à la sienne : entre 40 000 et 45 000 hommes.

    - Les murs de la ville étaient en fait dans un sale état, et il n'avait pas assez de monde pour en couvrir la totalité.

    - Après 4h de combat, au soir du 16, il à réalisé qu'il ne tiendrait pas une demie journée de plus (Ici, je considère que ce sont les règles de sièges du jeu qui sont complètement nazes et pas du tout adaptées pour cette campagne. C'est vraiment trop rapide et trop binaire dans le "soit tu peux pas attaquer pendant un mois, soit tu prends tout en 6h de combat", mais l'arbitre n'a fait que les appliquer).

    - C'est alors qu'il a reçu une demande de reddition des alliés. Il a sauté sur l'occasion et a négocié 2 jours de trêve bidons, officiellement le temps d'évacuer, en espérant que nous arriverions dans l'intervalle.

    - Sachant que nous ne pouvions pas communiquer, nos adversaires ont alors utilisé ces courriers pour nous stopper.

    - Junot avait volontairement écrit un courrier "bizarre" à notre destination (ce que j'avais remarqué), et avait fait en sorte que la première lettre de chaque ligne écrive "TENIR" (ce que je n'avais pas vu ! Mais que je n'aurais pas su interpréter même si je l'avais vu).

    - Réalisant que nous n'attaquions pas, Junot a décidé de monter de toute pièce cette histoire d'insurgés Portugais pour se replier sur la citadelle, ce qui lui donnerait plus de temps et forcerait les alliés à l'attaquer.

    - Mais ce coup-ci, c'est moi qui suis allé signer un accord bidon avec les anglais, sans qu'il puisse savoir que je ne comptais pas le tenir.

    - Mis devant cet accord, il a décidé de sauver ses hommes et de sortir.

    - En sortant, il a entendu la canonnade au nord. Lui et ses hommes ont immédiatement été mis en joue par les anglais, et les généraux adverses semblent avoir eu une vive discussion quant à la conduite à tenir.

    - Junot a plaidé sa cause -avec l'aide du général espagnol Cuesta- auprès d'un Wellington furieux, qui a fini par accepter de sauver l'accord.

    - Junot est donc venu en personne nous rejoindre, pour expliquer la situation.





    Premier constat : C'est une démonstration magistrale des difficultés à coordonner efficacement deux forces qui ont du mal à communiquer et doivent improviser chacune de leur côté ! C'est le genre de cas qu'on retrouve à foison dans les livres d'histoires, mais quasiment jamais dans les wargames traditionnels.

    Second constat : Vu les effectifs en face, le seul et unique créneau valable pour une attaque aurait été immédiatement après la construction des pontons, quand l'ennemi était dispersé, fatigué et désorganisé : C'est-à-dire au moment où j'ai changé d'avis et annulé l'assaut. Mais je constate que la victoire aurait été loin d'être assurée même dans ces conditions.

    Troisième constat : Nos adversaires étant bien en supériorité par rapport à nous, la question se pose de savoir pourquoi les anglais (et Wellington en particulier) ont été aussi assidus à vouloir faire sortir Junot ?
    La principale piste ici est qu'ils n'aimaient absolument pas la position dans laquelle ils étaient : pris en rase campagne entre deux forces ennemies. Sachant que nous arrivions du nord, il nous ont surestimés -d'après Junot- et considéraient sans doute comme une aubaine l'évacuation de Lisbonne qui leur permettait de prendre la place sans être amochés.
    La seconde piste, qui n'est pas incompatible avec la première, est que Wellington semble avoir eu un fort sens de l'honneur. Ne reniant pas une seule fois sa parole donnée.




    Le bilan de tout ça ? Et bien, de mon point de vue, il n'est au final pas si nul que ça !

    Ok, on n'a pas pu écraser les anglais. Mais il a fallu qu'on fasse preuve de finesse, et comme le disait un copain qui suivait en direct les péripéties "c'est sûr que ce serait vachement plus facile de jouer bourrin en étant en supériorité".

    Ensuite, mon avis initial n'a pas vraiment changé : Lisbonne est un trou à rat intenable, isolé au bout d'une unique route interminable avec un adversaire qui peut la menacer de toute part avec des forces venues de terre ou de mer. Je ne voyais déjà pas en début de partie comment on pourrait la tenir sur le long terme tout en défendant l'Espagne, et maintenant que j'ai fait campagne sur le terrain j'en suis d'autant plus convaincu.
    La ville est perdue, mais la pression mise par nos forces a en quelque sorte "forcé" l'adversaire à conclure un deal et à laisser Junot évacuer, ce qui a sauvé une armée que je considérais quasi perdue. Ces deux divisions pourront servir à la défense de l'Espagne qui -elle- reste sauvable de mon point de vue.

    Et enfin, on a toujours notre armée intacte, ils ne savent pas si on va tenir parole pour l'évacuation de Junot, et ils semblent avoir peur de nous ! Ce n'est pas désastreux.






    18 septembre 1808 - "Merdier de Lisbonne" - Epilogue


    Ayant enfin clarifié la situation, Junot retourne rapidement auprès de ses hommes pour continuer l'évacuation, et tenter de récupérer au passage son convoi de ravitaillement qui est toujours dans Lisbonne.
    Il y parvient, et le soir même nous sommes tous revenus en sécurité au nord du fleuve.

    Reste à savoir quoi faire.

    Dans l'accord signé, Junot a accepté de quitter immédiatement le Portugal avec ses hommes. Il compte bien tenir cet engagement.
    Ca ne me pose pas de soucis, parce que maintenant que Lisbonne est tombée, la suite des opérations est claire : il faut se casser d'ici.

    Nous sommes désormais nez à nez à une ville fortifiée adverse imprenable (nous somme 23 000 contre plus de 40 000, alors qu'il faudrait un ratio de 3 VS 1 ne serait-ce que pour avoir le droit d'attaquer les murs), ravitaillée par la mer, dans laquelle nos adversaires peuvent se réfugier au moindre échec. De notre côté, nous pouvons être encerclés et éliminés facilement par la seule route accessible, et notre niveau de munitions imposerait une retraite même dans le cas d'une hypothétique victoire contre une sortie ennemie.

    Le plan pour la suite est donc simple :
    - Déjà, nous allons sauver la trêve en nous excusant auprès de Wellington malgré les protestations de Duhesme : Nous en avons besoin pour gagner du temps.


    ----------

    Messieurs,

    Je pense que je vous dois des explications.

    Il y a quelques heures, des informations contradictoires aux déclarations de l'entrevue m'ont poussé à une remise en cause de bonne foi de notre traité, et à une attaque envers les troupes anglaises.

    Cette attaque était exclusivement motivée par ces informations contradictoires et la perception que j'avais de la mise en danger immédiate des troupes du général Junot, isolées dans Lisbonne et sur laquelle vous vous concentriez.
    Le temps étant un facteur critique, je ne pouvais malheureusement pas faire confirmer quoi que ce soit.

    Il s'avère que toute cette affaire n'était pas de votre fait, et que vous avez respecté chaque élément de votre marché.

    Vous avez donc mes excuses les plus formelles.

    Mes troupes rebroussent chemin à l'instant pour repasser le pont de Sacavem. Le général Junot et son armée quitteront le territoire Portugais sans combattre comme promis, et en compensation de mon erreur je vous autorise à allonger la trêve jusqu'au 22 septembre matin si vous le souhaitez.

    Avec mes respects renouvelés,

    Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey

    ----------


    - Ensuite, nous allons immédiatement démonter les pontons que nous avions construits sur le fleuve.
    - Nous allons demander à notre génie de re-cabler le minage du pont à notre usage, et de se préparer à le faire péter.
    - Nous allons maintenir une force minimale sur place, uniquement pour donner le change, maintenir les bivouacs allumés et faire croire un maximum de temps que nous sommes toujours là.
    - Tout le reste des forces va repartir vers le nord, et foncer à Alcantara. Vous vous rappelez d'Alcantara ? C'est cette ville à la frontière de l'Espagne ou l'adversaire a fait sauter les ponts à coup de canons, et ou des prisonniers m'ont signalé la présence d'un corps Espagnol !


    L'idée ici, c'est de les immobiliser un maximum de temps sur Lisbonne, d'éviter un probable piège de leur part en évacuant immédiatement, d'éliminer le corps Espagnol d'Alcantara, et de profiter du créneau pour raccourcir nos lignes de ravitaillement, de communication et de renforts avec Madrid...dont nous n'avons aucune nouvelle depuis des mois.



    Et ceci... est le début d'une nouvelle campagne !
    Dernière modification par Bopnc ; 17/10/2022 à 00h21.

  28. #208
    Pinaise, je trouve ça vachement intéressant sur la prise de conscience des difficultés que pose les communications dans un monde ou tout prend beaucoup de temps.
    Citation Envoyé par scie_sauteuse
    (pas de vulgarité, tout ça)

  29. #209
    Citation Envoyé par Bopnc Voir le message
    - Junot avait volontairement écrit un courrier "bizarre" à notre destination (ce que j'avais remarqué), et avait fait en sorte que la première lettre de chaque ligne écrive "TENIR" (ce que je n'avais pas vu ! Mais que je n'aurais pas su interpréter même si je l'avais vu).
    C'est un génie !!!! Excellent

  30. #210
    Putain le message codé. C'était génial.

    Et en plus t'avais tilté que quelque chose n'allait pas.

    Le régal.

    D'ailleurs vous avez prévu une sorte de codage (à part celui pour attester que l'auteur est bien celui qui signe) ? J'imagine que non, mais ça aurait pu être une bonne idée, genre si tu places tabouret dans la missive ça signifie que t'as besoin d'aide. Ce genre de truc. Avec des mots un peu moins grillés.



    Et sinon, j'ai l'impression que vous vous en sortez bien au final ! Certes y'a pas eu d'affrontement épique devant Lisbonne, mais un tien vaut mieux que 2 tu l'auras, au final vous avez mis un petit coup de pression, et vous evacuez le portugal sans perdre d'hommes. J'ai l'impression que le bilan est super positif (à moins que Lisbonne compte énormément dans la victoire finale je sais pas).
    Citation Envoyé par Bah Voir le message
    Jean-Henry LeLiquid, l'ébouillanteur de Monéteau.

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