Désolé LeLiquid, je voulais poster rapidement pour mettre la pression sur Bah.
Reprenons donc avec notre petite réunion de famille au niveau de Santarem !
11 Septembre 1808
Après ma petite escapade à Lisbonne j'ai donc retrouvé à Santarem le général Duhèsme qui m'explique qu'il n'a pas pu faire grand chose dans l'intervalle : Après sa retraite de la bataille de Povos il a du se poster au niveau d'Otta pour réorganiser ses divisions en déroute. Il s'est fait rentrer dedans par les fameux Portugais venus du nord. La bataille a été tendue, mais à sa surprise il en est sorti victorieux (ce qui confirme le niveau déplorable de ces troupes composées de milices). Il est ensuite parti vers l'est, est tombé sur nos renforts et le dépôt à Santarem, et a installé tout ça pour ravitailler.
J'envoie immédiatement deux courriers. Le premier est expédié au général Junot par la campagne et les petits chemins pour l'informer de ma réussite :
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Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, le 11 septembre à 8h30, premier message depuis notre rencontre.
Pour remise au Général de division Junot, commandant de l'armée du Portugal, en résidence à Lisbonne
Général,
Ce message sera bref et vague, pour les raison que vous savez.
Mais j'ai le plaisir de vous informer que notre plan a parfaitement fonctionné, même mieux qu'anticipé.
J'essaierais de vous faire parvenir des nouvelles de la suite, dans la mesure du possible.
Je réalise aussi que pris dans les préparatifs du départ, je ne vous ai pas dit au revoir, ni souhaité bonne chance pour les jours à venir. C'est désormais chose faite.
Que le sort des armes vous soit favorable.
Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey
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Le second est envoyé au maréchal Murat pour l'informer de la situation. J'ai longuement hésité sur celui là à donner des informations précises, n'ayant aucune nouvelle de Madrid depuis des semaines. Mais je fini par conclure que sans informations Murat ne pourra vraiment pas prioriser ses opérations dans le reste du pays, donc je prend le risque et je lui fait un compte rendu détaillé.
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Du Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey, au nord de Santarem, le 11 septembre à 8h30, dixième message depuis Madrid.
Pour remise au Maréchal d’Empire Joachim Murat, commandant en chef de l’Armée d’Espagne, à Madrid
Maréchal,
Comme vous le savez sans doute déjà, nous avons subi un revers au niveau de Povos le 31 août. Notre adversaire a habilement manœuvré à travers champ pour nous couper la route vers l'Espagne et nous avons dû sacrifier des hommes pour fuir la bataille après quatre heures de combat.
Lisbonne est désormais isolée, car une force espagno-portugaise tient la route. Il s'agit sans doute des Espagnols que nous avons affrontés (~14 000 soldats, 800 sabres et 16 canons - divisions Redding, Coupigny, Cuesta I et Cuesta II), désormais renforcés par des troupes portugaises.
Les anglais sont depuis allés jusqu'à la côte se ravitailler et recevoir des renforts, sans doute de la cavalerie. Ils sont sans doute désormais bien plus que les 17 000 hommes, 200 sabres et 28 canons (effectifs des divisions Wellington, Spencer et Moore) affrontés à Povos.
Nous ne pouvons pas déloger ces forces combinées, même si nous pourrions sans doute en affronter une seule. Nous pouvons par contre ralentir et gêner leurs opérations.
Junot est solidement retranché sur Lisbonne avec des effectifs adaptés. Nous avons fait un point de ravitaillement et j'estime qu'il peut tenir le siège jusqu'à la mi-octobre, peut-être plus. Il ne résistera peut être pas à un assaut déterminé, mais nous allons harceler l'adversaire sur ses arrières pour tenter de l'empêcher.
De façon plus annexe, des prisonniers Portugais m'ont transmis ces informations, que je vous retranscris telles quelles, et qui pourraient vous aider dans la planification générale :
"A Leyria, il y a la cavalerie du corps de Castille (espagnol); près de 200 sabres. Le reste des troupes de Castille (2 divisions) sont vers Lisbonne.
Au Portugal, il y a un corps portugais, deux corps espagnols et un corps britannique. Un 3ème corps espagnol est à Alcantara."
Avec mes respects,
Maréchal d'Empire Bon-Adrien Jeannot de Moncey
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L'objectif désormais est :
- de ravitailler mes troupes
- de découvrir ou sont ces fichus anglais
- de savoir ce que va faire l'adversaire concentré au niveau de Povos
12 au 13 septembre 1808
Les comptes rendus des patrouilles commencent à tomber : La division Portugaise mise en fuite au nord de Otta est remontée jusqu'à Leyria. Elle est hors jeu pour un moment.
Mauvaise nouvelle par contre : les anglais ne m'ont pas poursuivi. Au final je ne sais même pas s'ils ont été informé de mon départ de Lisbonne et de mon passage au sud de leur position (mais je vais partir du principe que oui, vu la population de fayots du coin).
Ils ont à priori bifurqué au sud, donc vers Povos ou ils ont certainement rejoint les Espagno-Portugais. C'est dommage, mais c'était prévisible.
13 et 14 septembre 1808
Le 13, une info majeure tombe ! Nos adversaires stationnés à Povos ont plié bagage et sont partis au sud, en direction de Lisbonne !
Ils ont laissé derrière eux un écran de cavalerie qui empêche mes patrouilles de les suivre et de savoir exactement ce qu'ils font. Peu importe, nous n'avons pas vraiment le choix : en accord avec le général Duhèsme nous allons suivre le mouvement.
Nous prenons donc la route en direction du sud ouest, jusqu'à ce que nos propres écrans de cavalerie ne nous donnent une nouvelle inattendue : Des espagnols se seraient en fait arrêtés un peu plus loin sur la route, au sud du pont de Povos. Ils tiennent le pont, et maintiennent un écran de cavalerie pour empêcher les reconnaissances. Impossible de savoir ce qu'ils ont laissé !
On est un peu emmerdés : S'ils profitent de la défense de la rivière avec l'intégralité des forces espagnoles (4 divisions, ~14 000 hommes et 800 cavaliers), ils peuvent être délicats à battre et il faut prendre la situation avec prudence.
On pourrait par exemple traverser la rivière à gué plus au nord, ou même établir un pont temporaire avec le génie.
Mais s'ils ont juste laissé un écran pour faire illusion, il ne faudrait pas non plus que l'on perde une journée en mouvement préparatoires.
Après réflexion, nous décidons d'opter pour un "entre deux" prudent : envoyer une partie de nos forces au contact avec un ordre d'attaque "léger", et garder le reste en réserve derrière : Soit il s'agit d'un simple écran et on envoie tout le monde en avant, soit il s'agit d'une force conséquente et dans ce cas notre réserve partira au nord ouest pour trouver un autre point de traversée.
Cette décision prise, nous nous préparons pour la bataille.
15 septembre 1808 : bataille du pont sur l'Alenquer
Le 15 dans la matinée nos troupes arrivent au contact. Les divisions Musnier, Morlot, Bessières et Schwartz (9000 hommes et 800 sabres) se déploient et se préparent à avancer prudemment.
Le reste (18 000 hommes et 2500 sabres) reste en réserve.
Notre canonnade démarre, rapidement suivie du crépitement des mousquets. Le canon ne tarde pas à répondre à partir de la rive opposée : il ne s'agit pas d'un simple écran !
Les tirailleurs progressent et luttent, sans engager vraiment les troupes de ligne. Au bout de deux heures de ce petit jeu, nous savons enfin à qui nous avons affaire : il s'agit de l'armée espagnole d'Andalousie (l'équivalent d'un corps), déjà affrontée aux bataille de Merida et de Povos. Elle est composée des 10 000 hommes de Coupigny ainsi que des 800 sabres de la division d'élite Reding. Ces deux formations avaient été mises en déroute à la bataille de Povos, et ne sont sans doute pas au mieux de leur forme. Ils n'ont donc pas vraiment laissé un simple écran, mais n'ont pas laissé une force formidable non plus.
De notre point de vue, c'est une très bonne nouvelle. Nous sommes quasiment à 1 VS 1 avec nos forces actuellement engagées -sans même parler du nombre de divisions, dont je sais désormais qu'il pèse énormément- et nous pouvons déborder avec le reste sans tarder.
Bien sur ils pourraient garder d'autres forces masquées à l'arrière, mais je considère que c'est peu probable. Et d'après mes calculs la tète de leur colonne est à seulement une journée/une journée et demie de marche. Il ne faut donc pas trainer.
Nous ordonnons l'attaque générale, et envoyons quasiment toute notre réserve traverser à gué sur leur gauche (notre droite). Occupées par la poussée principale, l'adversaire ne peut pas vraiment s'opposer à la traversée, et se prends notre attaque de plein fouet.
Il résiste quatre heures, mais ses deux divisions finissent par rompre et partir en déroute. Notre cavalerie poursuit et sabre à tout va.
Quand le tumulte se calme et que la fumée se dissipe, nous faisons les comptes : l'adversaire a laissé sur le terrain près de 3500 hommes dont 400 des fameux cavaliers de la division Reding. Nous avons perdus 800 hommes.
La mise hors service de ce corps est une excellente nouvelle. Vu que nous allons les poursuivre et ne comptons pas stopper la progression, cette bataille retire concrètement 11 000 hommes des effectifs adverses. Il ne reste aux espagnols que leur autre armée avec les deux corps de Cuesta (eux aussi rencontrés à Povos) estimée à 4000 hommes.
Du coté du verre à moitié vide, il ne faut par contre pas négliger le fait que certaines de nos troupes viennent de faire 6h de combat. La fatigue se fera sentir, et le stock de munitions en particulier a été entamé (-30% pour certaines unités). Nous n'avons aucun moyen immédiat de nous ravitailler : le dépôt étant toujours à Santarem, à deux jours de marche au nord.
Il faudra garder ce paramètre en tète pour nos prochains affrontements.
Ce bilan étant fait il est désormais 17h30. Nous nous apprêtons à reprendre la progression vers Lisbonne quand un grondement lointain se fait entendre malgré le ciel bleu.
Les officiers hésitent. Un orage d'été ?
Une écoute plus attentive convainc rapidement les officiers les plus expérimentés : c'est le bruit d'une canonnade porté par le vent, à plusieurs dizaines de kilomètres au sud ouest.
La conclusion est évidente et sans appel : la bataille de Lisbonne a commencé !
Remontant rapidement à cheval, je laisse le général Duhèsme passer devant la troupe et galoper vers le sud en donnant son ordre favori :
"Chaaaaargeeeeeeezzzz !"