Vous partez du principe que la Suisse, avec ses 9 millions d’habitants, a un levier plus important que l’UE, qui en compte 450 millions?
Bien sûr, il suffit de regarder notre prospérité: salaires, chômage, dette, réglementation, innovation, formation, nous sommes supérieurs aux pays de l’UE sur tous les plans. Et cette avance ne cesse de s’accroître. C’est pour ça que l’UE veut nous lier à elle, qu’elle veut avoir accès à notre énergie hydraulique et notre argent. On nous demande de payer plus d’un milliard de francs pour les fonds de cohésion et autres frais de programme, uniquement pour avoir le droit de vendre nos produits de qualité à l’UE. C’est une moquerie. Sans compter que les entreprises de l’UE exportent davantage vers la Suisse que l’inverse.
Proportionnellement, la situation est différente. La Suisse gagne 12 200 euros par habitant en exportant des biens vers l’UE, tandis que l’UE engrange 270 euros dans le sens inverse. N’avons-nous pas beaucoup à perdre?
Non. Premièrement, l’UE continuera à commercer avec nous. Deuxièmement, sa part dans nos exportations ne cesse de diminuer. Le monde entier veut conclure des accords commerciaux avec la Suisse. Je suis persuadée que nous pourrons également conclure un accord de libre-échange avec les Etats-Unis sous Donald Trump. Il veut prouver qu’il ne vise pas uniquement le protectionnisme. La Suisse, pays prospère, innovant et neutre, est un partenaire très demandé.