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  1. #1

    Coin-coin les canards amateurs de VN et autres curieux de ce médium
    à la frontière des trois mondes
    (anime-manga / littérature / jeu-vidéo) !


    Au cours du temps, j'ai eu l'occasion de pratiquer quelques visual novels (VN pour les intimes) et j'ai toujours été étonné de ne pas voir de topic dédié sur ce sujet qui manque clairement à la fameuse expertise « CPC ».

    Ce topic vise donc à parler du sujet et de ses différentes œuvres voir des liens qu'elles ont avec d'autres média.

    -----

    Définir le VN n'est pas une mince affaire car c'est un support hybride entre le roman et le jeu-vidéo et qui intègre majoritairement des éléments visuels issus de l'univers des mangas et des animes vu que le support vient du Japon. Cette hybridation prendre différentes formes et peut aller d'une histoire complètement linéaire avec une interaction uniquement limité au défilement du texte à des histoires à fins multiples intégrant différents éléments de gameplay.

    On y trouve différents styles : tranches de vie et drame, enquête et thriller, horreur et gore, simulateur de drague - dating sim et contenus érotiques - eroge (voir pornographiques), de la SF ou du fantastique et même tout cela mélangé !

    La principale difficulté d'accès du genre, c'est le manque de version française... Mis à part certaines séries issus de gros éditeurs comme la série Ace Attorney de Capcom ou certains projets de traduction amateur, la plupart des VN sont issus de petits studios voir d'amateurs et comme le marché français est émergeant, il y a assez peu de traduction actuellement. Par contre, si vous lisez l'anglais, l'offre commence à être assez généreuse et beaucoup de classiques sont maintenant accessibles.

    -----

    Voici une petite liste non-exhaustive de « classiques » japonais plutôt récents (certains noms vous diront quelques choses car ils ont été adapté en anime ou en manga) :

    • la série Ace Attorney (enquête – jugement)
    • la série Danganronpa (jeu mortel – enquête et délibération)
    • la série Zero Escape (jeu mortel et théorie des jeux)
    • la série Higurashi no naku koro ni (horreur)
    • la série Umineko no Naku Koro ni (Agatha Christie-style fantastique / dédicace à Illynir)
    • la série Clannad (tranche de vie / drame)
    • la série Steins;Gate (paradoxe temporel / drame)
    • Fate/stay night (eroge – fantasy) qui donna la base pour l'ensemble de l'œuvre multi-support
    • Hatoful Boyfriend (dating sim avec des pigeons...)

    Le genre a aussi donné des idées en occident dont voici une petite liste :

    • Doki Doki Litterature Club (dating sim / autre) gratuit
    • VA-11 Hall-A (simulateur de barmane dans un futur cyberpunk)
    • Monster Prom (dating sim fantastique)
    • Eliza (tranche de vie / réflexion) étonnant VN de Zachtronics

    -----

    Où trouver des VN ?

    Je ne suis pas un spécialiste mais voici une petite liste que j'étofferais au fur et à mesure :

    Steam et GOG ont un bon catalogue de VN disponibles mais ils peuvent être censuré quand ils contiennent des éléments interdits +18

    Certains sites spécialisés comme Mangagamer

    Ou encore sur le site des éditeurs / développeurs comme JastUSA

    Vous trouverez aussi pas mal de VN indé d'origine occidental sur itch.io dont quelques-uns en français.

    ------

    Comme le sujet est de nature « trans-média » et que son contenu est souvent adapté sur d'autres supports voici le lien vers les autres topics concernés : Anime / Manga / Littérature

    -----

    ATTENTION : petit rappel sur les spoilers... Il existe deux balises sur ce forum pour cacher des éléments qui révèleraient des points importants des intrigues des VN dont nous serons surement amené à discuter.
    Merci de penser aux canards qui aimeraient garder la surprise !

    Voici donc un petit jeu pour l'exemple avec la balise [ SPOILER3 ] (sans espace) et qui est pratique pour juste cacher un mot ou un bout de phrase :
    Quel est le dating sim dont les protagonistes sont des handicapés et qui est issu des tréfonds de 4chan ? Réponse : Katawa Shōjo

    Autre exemple avec la balise [ SPOILER ] classique pour cacher une image ou un bloc de texte :
    Perdez plusieurs points de santé mentale en faisant une recherche sur ce VN...
    Spoiler Alert!
    Maggot Baits... sérieusement !


    -----

    Merci pour la lecture de cet OP et bienvenue donc dans ce nouveau repère de weebs à plumes !

    PS : si des canards ont des conseils ou suggestions pour améliorer cet OP, je suis preneur !
    Dernière modification par Les Larmes du Styx ; 21/08/2020 à 11h55.

  2. #2
    Personnellement, j'ai décidé de créer ce topic car je suis sur la série des Danganronpa actuellement (je suis au début du 3ème jeu) et je vous donnerais un avis global quand j'aurais fini.

    En dehors de cette série, j'ai eu l'occasion de faire la série Zero Escape, le premier Steins;Gate, Doki Doki Litterature Club, VA-11 Hall-A, The Red Strings Club, j'ai commencé Eliza, j'ai aussi commencé Higurashi mais je connais surtout la version anime (le premier chapitre est gratuit jusqu'à la découverte d'un vaccin pour le Covid-19) et je connais Clannad par l'adaptation en anime. Si certains sont curieux de mon avis sur ceux-ci, je pourrais vous le donner à l'occasion.
    Dernière modification par Les Larmes du Styx ; 14/06/2020 à 13h25.

  3. #3

  4. #4
    Merci Enyss pour ce petit montage qui a fait les grandes heures du topic Anime à l'époque !


    Sinon, j'ai doublement cracké dernièrement...
    Je viens de prendre l'intégral de World End Economica par l'auteur du très bon Light Novel Spice and Wolf en promo sur Steam actuellement (les 3 épisodes au prix d'un seul environ) !


    Et avant ça, j'ai commencé un VN de Nitro+ (qui ont bossé sur Steins;Gate) et qui s'appelle You and Me and Her : a love story dispo sur Steam et sur le site de l'éditeur Jastusa en version non-censuré (un patch pour la version Steam y est aussi dispo)
    Une sorte de triangle amoureux dont l'une des protagonistes énonce clairement dés le début qu'elle est l'une des options de romance du dating sim dont elle fait partie. Un coté un peu méta donc... Mystère !
    L'aspect visuel est magnifique avec un style tout en aquarelle (les décors sont vraiment top) !


  5. #5
    Yeah un thread VN, merci ! Tu devrais faire quand même un avertissement à spoils, en rappelant l'usage des balises [spoiler] et [spoil]. Peut-être ajouter les sites autres que steam pour en acquérir si l'on souhaite éviter la censure. De tête je pense à Mangagamer et JastUSA. GoG a aussi une petite sélection mais c'est également censuré de mémoire.

    En ce qui me concerne, à part DDLC j'ai lu les deux premiers Fault et les deux Muv-Luv (gros morceau ). Ca me fait penser que ça fait un moment que Humble a pas proposé de bundle VN décent

  6. #6
    Merci Bibik pour tes suggestions !

    J'ai ajouter la partie sur le spoil et une partie sur les endroits pour trouver des VN que j'étofferais au fur et à mesure.

    Je pense que je ferais aussi une partie dédiée aux VN en français quand j'aurais trouvé une liste pertinente.

  7. #7
    Excellente initiative qui pourrait permettre à certains de constater que les VN ne sont pas uniquement des objets déviants bien identifiés.

    Pour les nouveaux venus, j'ai peut être quelques VN en stock à donner.

  8. #8
    Les en français m'intéresseraient!
    Citation Envoyé par Supergounou Voir le message
    Perso plus je bois des bières et prends du bide (ce que je fais, donc c'est cool), plus j'ai confiance en moi.

  9. #9
    Citation Envoyé par Baalim Voir le message
    Excellente initiative qui pourrait permettre à certains de constater que les VN ne sont pas uniquement des objets déviants bien identifiés.

    Pour les nouveaux venus, j'ai peut être quelques VN en stock à donner.
    Merci Baalim !

    C'est vrai que certains ont tendance à résumé les VN à des simulateurs de drague intégrant des éléments érotiques voir pornographiques alors que le genre a vraiment commencé avec un jeu d'enquête policière The Portopia Serial Murder Case développé par Chunsoft qui a donné par la suite la série Danganronpa et Zero Escape mais surtout qui a aussi développé les premiers jeux de la franchise Dragon Quest !


    Citation Envoyé par SilverPig Voir le message
    Les en français m'intéresseraient!
    J'ai trouvé une liste qui m'a l'air pas trop mal sur le site Sens Critique : liste de VN en français
    Globalement, ce sont des initiatives particulières dans pas mal de cas qui ne sont pas intégré par défaut dans les versions disponibles sur les grosses plateformes comme Steam ou GOG. Les liens sont disponibles en bas de chaque item dans la liste.
    Par exemple, il y a une version française de Doki doki Litterature Club mais il faut récupérer le patch sur un site tiers. Ou alors la version globale peut contenir toutes les traductions comme pour Katawa Shōjo mais c'est assez rare.
    Dernière modification par Les Larmes du Styx ; 16/06/2020 à 21h23.

  10. #10
    Merci, ça en fait déjà un paquet.
    Citation Envoyé par Supergounou Voir le message
    Perso plus je bois des bières et prends du bide (ce que je fais, donc c'est cool), plus j'ai confiance en moi.

  11. #11
    J'avais beaucoup apprécié l'ambiance de VA-11 Hall-A il y a quelques temps, et ce topic m'a rappelé que je devais essayer Doki Doki Litterature Club, merci !

  12. #12
    Citation Envoyé par Crayle Voir le message
    J'avais beaucoup apprécié l'ambiance de VA-11 Hall-A il y a quelques temps, et ce topic m'a rappelé que je devais essayer Doki Doki Litterature Club, merci !
    De rien ! J'avais adoré VA-11 Hall-A. D'ailleurs dans le même type de délire, j'ai aussi bien aimé The Red Strings Club.

    Sinon, pour DDLC le truc cool c'est que c'est gratuit et plutôt court pour VN. J'avais bien aimé l'expérience.
    D'ailleurs, You and Me and Her : a love story m'y fait un peu penser par certain coté... mais c'est antérieur (2013) à DDLC (2017) ! Peut être une source d'inspiration !

  13. #13
    Et voilà, pour animer un peu ce topic visual novel, un retour sur ma dernière lecture...

    Finalement, malgré les deux autres VN que j'ai juste commencé, j'ai fini une autre œuvre qui m'a littéralement happé !

    Il s'agit de Saya no Uta.



    Si je suis tombé sur ce VN de 2003, c'est parce que je l'avais déjà repéré dans le catalogue de JastUSA et que c'était un œuvre de Nitro+, un studio qui est derrière Steins;Gate et que j'avais beaucoup aimé. Mais ce qui m'a décidé, mis à part la promo du moment, c'est que je venais de finir l'anime cyberpunk Psycho-Pass et qu'en faisait quelques recherches, le nom du scénariste Gen Urobuchi me disait quelque chose... Je découvre donc que le monsieur est aussi derrière l'ensemble de la série des Puella Magi Madoka Magica, Suisei no Gargantia, Fate/Zero et que Saya no Uta est considérée comme une œuvre importante du bonhomme.

    Voici donc comment je me suis retrouvé à le prendre en version non-censuré sur le site de l'éditeur, à le lancer « juste pour voir vite fait »...
    Résultat : deux heures plus tard, j'atteins directement la première fin (la plus rapide).

    Saya no Uta c'est donc quoi ? C'est une romance horrifique/gore qui conte l'histoire de Fuminori Sakisaka, un étudiant en neurologie qui, à la suite d'un accident et de l'utilisation d'un protocole expérimental pour le sauver, voit et ressent le réel comme composé intégralement de matières organiques et autres fluides corporels... Même les autres êtres humains lui semblent être des monstres et amalgames organiques grotesques. Mais au cours de sa convalescence à l'hôpital, une jeune fille mystérieuse apparaît en pleine nuit dans sa chambre pour lui faire peur : la fameuse Saya. Seulement voilà, c'est la seule personne qui lui semble être normal et humaine au milieu de ses visions de cauchemar et une relation forte se forme vite entre les deux personnages. Qui est donc cette jeune fille qui recherche son père et qui semble vivre cachée au sein de l’hôpital sans que personne ne soit au courant de sa présence... Pourquoi est-elle la seule personne que ses sens délirants ne déforme pas ? Bref, vous l'aurez compris, il y a clairement anguille sous roche et cela est accentué par la vision que nous avons des amis de Fuminori qui tentent de comprendre pourquoi leur ami semble changer de plus en plus et pourquoi il cherche les éviter avec un dégoût manifeste.

    Voilà donc les prémisses de Saya no Uta et je peux vous dire que la suite de l'histoire va explorer pas mal de choses bien dérangeantes et surtout va nous pousser dans un état de malaise en nous faisant superposer un sentiment de sublime et d'horreur conjointement mêlés. Dés le début, nous sommes plongé dans les visions de cauchemars de Fuminori et l'aspect visuel du titre rend cela très bien. Il y a un certain coté « Silent Hill » dans cette réalité organique et dégueulasse que perçoit le personnage principal et la sortie du troisième jeu à la même période rend le parallèle intéressant. La perception du réel déformée du personnage principal et le fait que le récit nous fait partager son regard, sur une bonne part de celui-ci, nous pousse à le comprendre en partie dans sa dérive et peut nous pousser à trouver beau et émouvant des moments qui nous paraîtrait horribles et dérangeants si on les voyait avec les yeux des autres personnages. Et c'est là, la grande force du récit. Car comme le protagoniste principal s'en fait le commentaire, nous sommes aussi régulièrement poussé à nous remettre en tête que ce qu'on voit n'est pas la « réalité » et qu'en imaginant celle-ci, cela peut être bien plus perturbant que cette vision distordue ! En particulier dans les scènes de sexe explicite de la version non-censuré qui peuvent semblé pour certain hors du mood de l’œuvre mais qui rend cette « dissociation cognitive » encore plus forte quand on fait l'effort d'imaginer la scène réelle. Vous l'aurez compris, le récit s'apprécie grandement quand on essaie de garder à l'esprit une certaine « double vision » sur les moments qui donnent le point de vue de Fuminori. Le personnage de Saya est aussi un des points fort du VN. Très attachante, elle est l'élément clé du récit qui nous emmène en même temps que le protagoniste principal à accepter l'horreur des événements mais aussi celle qui va nous rappeler toute l’ambiguïté de sa réalité.

    L’œuvre a donc une grande force pour nous donner des perspectives étonnantes et étranges mais elle a aussi quelques faiblesses... Pour commencer, certains personnages ont des réactions un peu étrange et difficile à comprendre, ce qui grève un peu l'impact de certains moments fort. Notamment une scène de viol qui survient d'un coup sans vraiment qu'on puisse comprendre la motivation du violeur. Ou l'intervention d'un autre personnages dont les motivations réelles semble un peu trop « légère » au vue de son acharnement. Cela aurait mérité un peu plus de développement. D'ailleurs, j'ai trouvé que la deuxième partie du récit manquait un peu de consistance et de force et que cela aurait méritez un peu plus d'approfondissement pour renforcer l'impact émotionnel de la fin et son coté un peu lovecraftien.

    Pour le coup, l’œuvre est assez courte (5-6 heures) et propose une bonne expérience atypique. Par contre, elle n'est clairement pas pour tout le monde vu l'angle et les thèmes présents (dont le viol, l'esclavage sexuel et le cannibalisme). Au final, l’œuvre arrive à être touchante et dérangeante à la fois ; à créer de l'empathie pour le monstrueux et à questionner notre regard. Et c'est déjà pas mal !

    Pour les amateurs d’œuvres étranges et sombres, je recommande clairement ce visual novel. Un récit non exempte de défauts mais qui propose une expérience rare.

    Et pour ceux qui aurait apprécier l'expérience et qui voudrait découvrir une autre œuvre aussi atypique sur un sujet similaire (mais avec un traitement très différent), je vous propose le magnifique film Spring de Justin Benson et d'Aaron Moorhead de 2014.

    ---

    Edit : Pour ceux que le VN intéresse, il est encore en promo sur Steam en version censuré à -50% durant les soldes d'été (fin 9 juillet) et en version non-censuré chez l'éditeur à aussi -50% jusqu'au 10 juillet. N'hésitez pas !
    Dernière modification par Les Larmes du Styx ; 07/07/2020 à 11h52.

  14. #14
    Bon... Je ne désespère pas de voir ce topic vivre un peu tout seul. Alors en attendant, je vais enfiler ma plus belle tenue de Don Quichotte et vous parler d'un fameux VN fleuve dont j'ai fini le premier arc narratif...


    Il s'agit de Fate/Stay night !



    Pour ceux qui ne connaissent pas, la licence Fate est devenue au fil du temps un gros monstre multi-support et plateforme qui, à la suite du succès du VN initial (dont je vais vous parler), a donné lieu à de multiples adaptations en animes, mangas, light novels et jeux mais aussi à l'apparition de tout un univers étendu composé de multiples spin-off.

    Sortie initialement en 2004 sur PC, le VN a eu droit à une version revue sous-titré Réalta Nua pour la PS2 augmenté d'un doublage complet ainsi que sur PS Vita avec des intros animées. Il faut savoir que le VN n'a jamais été officiellement traduit et n'existe donc en version anglaise que par le biais de l'adaptation de la communauté de fan qui a fait un travail de folie en proposant une version intégrale qui contient l'ensemble des ajouts des dernières versions de la PS2 et PS Vita.

    Mais avant de vous parler du récit, je dois vous dire que je ne vais traiter que le premier « arc » narratif, comme annoncé, car il faut savoir que ce VN contient 3 variantes séquentielles de l'histoire... C'est à dire que l’œuvre vous propose un premier récit qui, une fois fini, vous ouvre l'accès à une autre variante très différente de histoire qui elle-même ouvre l'accès à une troisième variante pour enfin avoir accès à l'ultime fin. Ces 3 arc narratif sont nommés ainsi dans l'ordre : Fate, Unlimited Blade Works et Heaven's Feel. Et ce n'est pas un VN fleuve pour rien... car il m'aura fallu 32 heures (en 4 jours ) pour arriver au bout du premier arc Fate sachant que les deux autres sont au moins aussi long !

    Vous allez me dire : « Pourquoi nous parler de ce VN alors que tu ne l'as pas fini entièrement ? ».

    Et bien, parce que l'arc Fate forme un tout cohérent et qu'il peut donc déjà grandement s'apprécier par lui-même. Et que même s'il reste pas mal de zones d'ombres dans l'histoire qui seront sûrement développé dans les deux autres arcs, on a quand même une vraie fin au bout de chaque arc.


    Mais rentrons dans le cœur du sujet... Fate/Stay night ça raconte quoi ?

    Ça raconte l'histoire d'un étudiant japonais à notre époque, Shirou Emiya, qui se retrouve malgré-lui pris dans une guerre impitoyable pour l'accès au Saint Graal qui accordera un vœu au vainqueur et à son gardien. Il se retrouve donc désigné comme Maître par le Graal ainsi que 6 autres protagonistes pour participer à cette lutte mortelle et se voit épauler par un Servant, réincarnation d'un héros mythique, sous les traits d'une magnifique jeune fille et dénommée par sa classe de combattant : Saber.

    Il y a 7 classes de Servant qui sont invoqués dans ce conflit : Saber, Lancer, Archer, Rider, Caster, Assassin et Berserk. Et chaque héros réel ou mythologique correspond pour la plupart à ces archétypes. Le Maître forme un contrat avec son Servant et possède 3 sort de commandement qui indique son statut de Maître et qui lui permet d'imposer sa volonté 3 fois à celui-ci. S'il les utilisent tous, il n'est plus un Maître ; s'il meurent le Servant, alimenté magiquement par lui, disparaît et si le Servant meurent, il perd son principal moyen de gagner le conflit et devient donc une cible de choix. Si les Servants sont ainsi nommés par leur classe, c'est aussi pour garder le mystère sur leur identité réelle car une fois celle-ci découverte, il est plus facile de trouver un moyen le contrer en étudiant son histoire ou sa mythologie.

    Vous l'aurez compris, un des enjeux forts du conflit est basé sur l'intelligence et la collecte de donnée pour découvrir l'identité de chaque Maître mais aussi de chaque Servant.

    Dans cette univers, la magie existe et est connu d'un petit nombre d'initiés qui cachent leur existences au yeux du plus grand nombre. Shirou connaît cela car son père adoptif défunt était un mage mais lui même n'a presque aucune capacité magique. Et très vite, au début du conflit, il se retrouve à s'allier avec Rin Tohsaka, une camarade de classe et elle aussi Maître mais, contraire à lui, issu d'une longue lignée de mage.

    Le récit évolue donc autour de ce petit groupe, Shirou, Saber, Rin et son Servant Archer dans leur lutte pour le Graal et dans l'évolution de leur relations.


    Un point que j'ai beaucoup apprécié du récit, c'est la rythmique très « tranche de vie » de l'histoire. On suit le protagoniste dans sa vie de tous les jours et dans l'impact que l'histoire a sur celle-ci. La narration est découpé en jour et l'ont suit tous les aspects de chaque journée du levé au couché ainsi que les rêves qui les accompagnent. Cela permet vraiment d'alterner différents types d'évènements et de tons. On a souvent des moments fun et franchement drôles au cours des repas, des moments de réflexions, des moments épiques au cours des combats, des moments d'inquiétudes quand ont voit comment ils prennent cher régulièrement, des moments tendres entre les personnages et même des moments relativement excitant dans les scènes de sexe... Car oui, Fate/Stay night est aussi un eroge mais les scènes de sexe ne sont clairement pas le cœur du récit tout en étant néanmoins des étapes importantes dans le développement du relationnel des personnages.

    Car au delà de l'aspect stratégique et épique du récit dans le déroulement de la lutte pour le Graal, c'est surtout le développement humain qui est au cœur de la narration. On plonge dans les questionnements intérieurs des personnages et dans leur lutte pour garder leur ligne de conduite et leur valeurs face au événement du conflit. Souffrant du « syndrome du survivant », Shirou est un enfant adopté et hanté par le spectre de la catastrophe qui l'a amené dans sa condition actuel. Saber, qui cherche le Graal pour tenir une promesse qu'elle n'a jamais pu tenir de son vivant, est aussi hanté par le poids de sa fonction héroïque et de ses choix. Comme le dit l'auteur du visual novel Kinoko Nasu, Fate/Stay night a pour thème principal « la conquête de soi-même » et cette conquête passe par trois phases qui sont chacune mises en avant dans chaque arc narratif. Ainsi l'arc Fate concerne principalement le fait d'être « l'incarnation de son idéal », l'arc Unlimited Blade Works concernera « la lutte contre soi en tant qu'idéal » et enfin Heaven's Feel, « la friction de cet idéal face à la réalité ». Et toute cette « conquête » fait écho en nous. Bref, ce fut pour ma part une des grandes réussites du récit.

    Un autre point que j'ai trouvé intéressant, c'est l'utilisation des figures héroïques et le fait qu'il n'y ai pas que des figures ultra-connus du grand publique (même s'il y en a). On sent que l'auteur est un gros amateur de mythologie et les clins d’œil en raviront certains.

    Autre point notable : une très bonne utilisation du médium pour faire passer des informations non-verbales. Ainsi, plusieurs fois au cours des discussions entre le protagoniste principal et un autre personnage, les mimiques du troisième personnage, présent et muet à ce moment-là, changent au fur et à mesure de la conversation et donne un bonne aperçu de ce que ce personnage pense du sujet en question. Surtout quand c'est pour se moquer d'eux. D'ailleurs, l'écriture des personnages est très bonne et j'ai bien apprécié leurs nombreuses interactions assez savoureuses.

    Graphiquement le VN est très bien même si on aurait apprécié un peu plus de visuels pendant les combats. Mais pour cela, je pense que les séries animés seront un bon palliatif. Les musiques sont assez sympa aussi et le doublage intégrale est vraiment top !


    En gros, malgré la longueur de l’œuvre, ce fut une très belle expérience et cela me motive d'autant plus pour lire les deux autres arcs narratifs. Je comprend pourquoi ce VN est considéré comme un classique dans son genre et même sans l'avoir fini, je vois en quoi cette œuvre touche, en le lecteur, une part de ce qui est au centre de la condition humaine... celle de l'accomplissement de soi.


    Et voilà ! C'est « tout » pour ce premier arc et j'espère pouvoir vous faire un retour quand j'aurais lu les deux autres arcs.

    En attendant, quand j'aurais reçu mon nouvel ordi, j'aurais l'occasion de finir Necrobarista et de vous en faire aussi un retour.

    Encore merci pour la lecture de ce pavé et merci à tous ceux qui me soutiennent dans ma tentative de promotion des VN même ceux qui ne participent pas au topic (ça sent tellement le mec désespéré ).
    Dernière modification par Les Larmes du Styx ; 22/01/2022 à 04h06.

  15. #15
    Et ouais... c'est double-dose de VN aujourd'hui !

    Je vous avais dit à la création du topic que j'étais sur la série Danganronpa et que j'attendais d'avoir fini le troisième VN pour vous faire un retour dessus... Finalement, comme ce troisième épisode n'est pas en relation direct avec l'histoire des deux premiers et que j'ai embrayé sur d'autres VN entre-temps... Autant déjà faire un bilan sur le cœur narratif de la série.



    Danganronpa est donc une série à succès développé par Spike Chunsoft et qui a donné lieu principalement à 3 VN, un Third Person Shooter, 2 série d'animation, des mangas et des romans. Dans cette revue, je ne couvrirais que le « cœur » de la série, c'est-à-dire les deux premiers VN ainsi que l'un des animes qui conclut l'histoire issue de ceux-ci.

    La série suit une certaine « tradition » du développeur avec des histoires qui mettent en scène une série de jeux mortels, d'enquêtes et de résolutions... le premier jeu du développeur, The Portopia Serial Murder Case, en 1983 était une œuvre qui a défini, en partie, le VN moderne et qui tournait déjà autour de la résolution d'enquêtes.


    Il faut savoir que sur presque la même période de sortie que celle de la série Danganronpa (2010-2017) une autre série du développeur joue sur des thèmes similaires et a aussi eu un certain succès même si bien moindre. Il s'agit de la trilogie Zero Escape. Si vous avez envie d'explorer ce type de VN issu de ce développeur mais que vous ne devriez vous concentrer que sur une seule série, je vous conseillerais très clairement de vous tourner vers la série des Zero Escape qui, à mon humble avis, est largement supérieur à Danganronpa en beaucoup de points importants. Mais j'aurais l'occasion d'y revenir à la fin de cette critique.

    Donc pour ceux qui n'ont pas envie de lire un wall of text (même moi il me fait un peur ), voici un résumé clair de ma pensée : Zero Escape > Danganronpa !


    Revenons donc à nos moutons... Chaque VN possède les mêmes prémisses : un groupe d'étudiants d'une université prestigieuse du Japon se retrouve enfermé dans un environnement donné et se voient poussé à participer à un jeu mortel sous peine de se retrouver enfermé à vie. Dans cet environnement, ils sont surveillés et monitorés par les organisateurs de ce jeu par le biais d'une mascotte étrange en forme d'ours en peluche au nom de Monokuma. La règle du jeu est simple pour sortir : il faut tuer un membre du groupe et faire accuser un innocent au cours de la délibération qui suit l'enquête pour que la sanction retombe sur le reste du groupe et ainsi laisser le meurtrier libre.

    Le VN alterne donc entre 3 phases principales : une période de vie communautaire où le personnage principale à l'occasion d'approfondir sa relation avec certains personnages, le meurtre et l'enquête qui suit pour trouver des indices puis la délibération qui débouche sur le choix du coupable, la sentence et la boucle recommence...

    Dans la forme, la série de VN alterne des phases classiques de discussions entre les personnages propre au VN à des phases de gameplay de types exploration/point'n'click pour la vie communautaire et l'enquête et des mini-jeux spécifiques pendant la phase de délibération.

    Les phases de vie communautaire permettent au joueur de discuter et d'approfondir ses relations avec les autres élèves prisonniers et permettent ainsi d'acquérir des compétences spécifiques pour aider dans les phases de délibération. Les choix à faire peuvent être drastiques car il n'est possible d'approfondir au maximum ses relations qu'avec 3 / 4 personnages sur les 15 présents au début de l'histoire. Par contre, le point que je trouve dommage c'est que la création de liens privilégiés avec les personnages n'impacte en rien le récit... C'est juste du bonus pour découvrir les origines et renforcer le lien affectif avec certains personnages...

    À la suite d'un meurtre, le joueur enquête pour trouver tous les éléments nécessaires aux délibérations en visitant les différents lieux et en discutant avec les autres personnages.

    Puis vient la période de délibération qui alterne dialogue et mini-jeux pour reconstituer le crime et ainsi découvrir le meurtrier. Si on arrive à éviter de perdre la confiance des autres au cours des mini-jeux (symbolisé par une barre de vie), qu'on reconstitue avec succès le crime et qu'on trouve le réel coupable, celui-ci est exécuté et l'histoire continue. Sinon, c'est la fin de la partie. Ces phases de délibération sont assez denses et demande d'être vigilant et alerte pendant environ 2 heures d'affilé... Franchement, c'est assez chaud mais ça amène à des retournements de situations extrêmes et parfois déchirants. C'est vraiment les moments clés des VN et la fin est toujours associée avec la délibération finale.


    Voilà pour la mécanique globale des VN. Maintenant, passons aux récits et aux différences entre les deux VN.

    Dans le premier, Danganronpa : Trigger Happy Havoc, le héros, Makoto Naegi, est un étudiant lambda qui rêve de rentrer dans l'académie Hope's Peak et qui n'a eu cette chance que parce qu'il a été le gagnant d'une grande loterie nationale. En dehors de cette méthode, l'académie n'accueille que les étudiants les plus prometteurs de leur génération et qui sont toujours des maîtres (ultimate) dans leur domaine. Ainsi, dans le reste de la classe de Makato, il y a l'ultime Idol, l'ultime Programmeur, l'ultime Joueur de baseball, etc. C'est au premier jour de sa rentrée dans l'académie qu'il tombe dans les pommes et se réveille avec 15 autres étudiants dans une version barricadée de ce qui semble être l'académie et très vite Monokuma (mascotte de la série et intermédiaire des acteurs derrières cela) leur présente les règles du jeu mortel auquel ils vont devoir participer. Après une phase de dénie évident, ils vont comprendre que cela est bien réel et que malgré leur refus de participer à ce jeu morbide, Monokuma arrivera toujours à trouver un moyen de faire craquer un des membres du groupe.

    On suit donc le groupe dans leur tentatives de comprendre, de s’échapper puis de trouver un moyen de contrer l'entité derrière Monokuma. L'histoire est celle de la lutte entre l'espoir et le désespoir. De la foi en l'autre et de la difficulté à assurer la cohésion d'un groupe face à l'adversité la plus absolue.

    Dans le deuxième VN, Danganronpa 2 : Goodbye Despair, le héros, Hajime Hinata, est aussi un nouvel étudiant de l'académie Hope's Peak mais il ne se rappelle pas de son talent ultime. Il se retrouve sur une île désertée avec d'autres étudiants et est accueilli par une mascotte en forme de lapin nommé Usami. Cette mascotte leur annonce que le but de ce voyage scolaire est uniquement de passer du temps ensemble et de créer des liens d'amitiés avec tous le monde pour pouvoir partir... Malheureusement, Monokuma débarque, prend le contrôle de l’île et pousse de nouveau les étudiants dans un jeu mortel.


    Pour être très clair, entre les deux VN, le deuxième est de loin le meilleur pour une grosse raison : l'écriture des personnages ! Comme vous pouvez vous en douter, l'utilisation du principe des étudiants « ultimes » pour caractériser les personnages conduit à la création d'archétypes facilement caricaturales et c'est là où le bas blesse dans le premier VN. Beaucoup trop de personnages sont des caricatures vides qui n'évoluent presque pas d'un pouce au cours du récit. Et certains sont même complètement inutiles dans la narration globale ! Pour le coup, on aurait presque pu réduire le nombre d'étudiants par deux dans cet épisode.

    D'ailleurs, c'est un des problèmes principales de la saga Danganronpa... Malgré un mystère initial entraînant et prometteur, la révélation de l'antagoniste est une déception. Pour rigoler, on pourrait reprendre la fameuse pub pour l'Orangina Rouge : « Pourquoi est-il si méchant ? Parce que ! » Et c'est malheureusement presque le résumé de la motivation de l'antagoniste de la série... Dur.

    Ainsi le premier VN souffre de cet écriture caricaturale mais est en partie sauver par une poignée de personnages emblématiques et par certains retournements de situation bien menés.

    Si le deuxième VN est plus réussi, c'est principalement parce qu'il y a bien plus de personnages mieux écrits (dont certains m'ont clairement étonné dans leur évolution alors que je n'avais pas accroché au départ) et que le récit est plus riche en rebondissement et en révélations marquantes. L'autre point fort, c'est son coté malin avec ses multiples clins d’œil à la pop-culture et surtout son auto-dérision sur les ficelles déjà employer dans le premier VN. Il y a donc un coté « mise en abyme » dans cet épisode qui apporte clairement un plus et qui permet de rendre le propos un peu moins sérieux pour une série qui se prend peut-être trop au sérieux malgré le coté caricatural.


    Et pour finir cette saga, il me faut parler aussi de la série d'animation Danganronpa 3 : The End of Hope's Peak Hight School.

    Sortie 4 ans après le deuxième VN, cet anime de 24 épisodes est la conclusion de la saga et se divise en deux partie plus un épisode final. La première partie se nomme Future Side et raconte l'histoire des survivants du premier VN à la suite des évènements du deuxième VN. La deuxième partie se nomme Despair Side et raconte l'origine de l'histoire des personnages du deuxième VN. L'épisode final conclu définitivement la saga.

    Pour faire simple, la première partie (Futur Side) vaut le coup et permet de découvrir aussi certains personnages du jeu Despair Girls (spin-off du premier VN) tout en amorçant la résolution finale. Mais la deuxième partie (Despair Side) est vraiment dommage en retombant dans son coté très caricatural et son intrigue bancale... Sûrement à cause de la centralité de l'antagoniste dans cette partie et de ses motivations improbables. Ainsi, la saga se finie sur un épisode final satisfaisant malgré la faiblesse de la deuxième partie.


    Pour résumé cette longue critique, la saga a de gros problème dans l'écriture d'un certain nombre de personnage et leur cotés caricaturales mais surtout sur la construction d'un antagoniste fort et plausible au vue des enjeux du récit. Cette faiblesse est toutefois compenser par la force et l’intérêt de certains personnages clés ainsi qu'une série de rebondissement et de révélations riches en émotions qui arrivent à bien nous happer quand même !

    Vu le temps à investir dans la saga (personnellement : 45 h pour le premier VN + 55 h pour le deuxième + 8-9 heures pour la série animé = 119 heures), je conseillerais à ceux qui veulent profiter de l'ensemble de la saga à « moindre frais » de regarder la première série d'animation Danganronpa : The Animation qui est l'adaptation en anime de 13 épisodes du premier VN puis de faire le deuxième VN Danganronpa 2 : Goodbye Despair et de finir la saga avec l'anime Danganronpa 3 en regardant la partie Despair en diagonale.


    Et pour en finir (enfin) avec cet critique, je vous avais parlé plus haut d'une autre série de VN similaire par le même studio : la saga Zero Escape. Et bien sachez que pour les 85 heures que j'ai passé sur celle-ci, vous avez un scénario mieux construit et plus riche, moins de personnages et donc une bien meilleure écriture de ceux-ci, des révélations de folie qui courent sur les trois VN et un antagoniste bien mieux travaillé et bien plus subversif dans sa nature. Bref, si vous n'avez du temps que pour une seule saga c'est clairement celle-ci qu'il faut faire !




    « Et ben ! C'était bien la peine de nous faire chier avec cette critique à rallonge pour finir par dire d'aller voir ailleurs !»

    Certes...


    En tout cas, je vous remercie grandement d'être arrivé au bout de ce pavé. J'espère que cela vous a intéressé et que cela vous a au moins donné envie de jeter un coup d’œil vers cet autre saga qui a pourtant eu moins de succès que celle au centre de cette critique.

    À bientôt pour de nouvelles critiques !

    Dernière modification par Les Larmes du Styx ; 21/08/2020 à 01h47.

  16. #16
    Je suis pas vraiment d'accord avec toi pour Zero Escape > Danganronpa. V3 est un de mes VN récents préférés et une "fin" de saga comme j'aimerais plus souvent en voir (à noter qu'une partie des joueurs ont détesté cette fin...). Je n'ai pas spécialement aimé les animes Danganronpa (ni le light novel, ni le shoot bizarre), je ne comprends pas ce qu'ils essayent de raconter et je les trouve mal réalisés, je ne sais même pas si ils sont "canon" par rapport aux jeux, mais les trois jeux sont des très bons VN et forment un ensemble solide.
    De l'autre côté, les Zero Escape sont à mon avis loin d'être irréprochables, pour 999 je pense que le support utilisé pour y jouer est important pour pouvoir en profiter au maximum (je recommande d'y jouer sur DS), et j'ai trouvé le dernier de la trilogie décevant. Je les recommande vraiment mais j'ai préféré les Danganronpa, et je pense que ces derniers vieilliront mieux, ne serait-ce qu'esthétiquement.

    J'ai d'ailleurs fini récemment AI the Somnium Files, d'une partie de l'équipe des Zero Escape et j'ai aussi été un poil déçu. Je n'ai pas apprécié que l'intrigue soit volontairement floue jusqu'à ce qu'une information qu'on cache au protagoniste sans raisons valable lui soit dévoilé, ça et les mini-jeux qui remplacent les escape room et qui sont pour certains frustrants tellement ils reposent sur du "trial and error". J'y ai joué sur switch et le jeu a des temps de chargements assez désagréables lors des flashbacks pendant les dialogues, c'est pas spécialement gênant sauf quand en une phrase on a trois flashbacks et donc 1 minute de chargement. Sinon c'était chouette, un jeu plus léger que les Zero Escape mais avec quand même des passages particulièrement glauques. Sinon l'esthétique du jeu est très réussie, il y a des personnages attachants (et des lourds) et on est quand même happé par l'histoire.

    En début d'année j'ai fini Subarashiki Hibi (Wonderful everyday), qui est un jeu fantastique que je ne peux pas vraiment recommander à cause de ses "tags" NSFW qui peuvent vraiment gâcher l'appréciation du jeu. C'est "justifié" par le propos du jeu, que je trouve intéressant et enrichissant intellectuellement parlant. Mais même en ayant l'estomac solide il y a des passages qui m'ont été impossible à lire en une fois. Si vous avez une forte tolérance à la violence psychologique et à tout le reste de la liste des choses dérangeantes, foncez, c'est très bien écrit et ça explore des sujets que je n'ai vu traités de cette façon nulle part ailleurs.

    Et je viens de commencer les MUV LUV qui sont considérés comme des classiques, mais Extra (après quelques heures) me semble un peu niais pour l'instant, j'ai du mal avec le cast de personnages... J'ai cru comprendre que c'était Alternative qui était le plus apprécié, je vais persister pour voir si ça s'améliore.

  17. #17
    Je n'ai pas fait les Danganronpa encore, seulement la trilogie des nonary game que j'avais adoré donc je ne peux pas comparer, toujours eu du mal avec le design des Danganronpa par contre mais je m'y pencherai peut être un jour. Même si c'est vrai que le troisième Nonary game est un poil décevant, par manque de moyen évident d'ailleurs, et le passage à la 3D fait un peu mal à l'esthétique également. Par contre je conseille largement plus la version remaster sur PC pour 999, le doublage intégrale est quand même très cool en plus de quelques "Quality of life" comme on dit, oui on perd le gimmick de fin qu'on avait sur DS mais bof, ça ne compense pas les ajouts.

    Pour les MUV LUV c'est courant que les gens trouvent Extra niais, c'est même voulu en fait.

  18. #18
    Merci à toi Tigreuh pour tous ces retours !

    Concernant le cas Zero Escape VS Danganronpa, je ne donnais mon avis que sur l'arc principal de la série mais si tu me dit que le troisième VN est vraiment un des points forts de celle-ci, je redonnerais mon avis sur cette comparaison quand je l'aurais fait. Qui sait, comme j'ai aimé la fin de la série Evangelion... je pourrais aimer la fin de ce Danganronpa V3

    Sinon, concernant les animes, ils sont "canon" car c'est le développeur du VN qui est derrière le projet. Ils ont profité du succès de la série de VN pour l'étendre vers d'autres médium et pouvoir faire un VN différent pour le V3. En tout cas, c'est ce que j'ai lu sur le développement des animes. Et pour les autres supports, c'est aussi "canon"... Dommage que la qualité ne soit pas au rendez-vous.

    Pour MUV LUV, j'avais cru aussi comprendre qu'il y a un certain gap entre le VN initial et la version Alternative.

    Je note aussi dans un coin pour Subarashiki Hibi... Le fait de le trouver "enrichissant intellectuellement parlant" m'intéresse. Et comme tu as pu le voir, je ne suis pas réfractaire aux trucs NFSW / torturés...

    Encore merci pour tous ces retours !

  19. #19
    Citation Envoyé par Illynir Voir le message
    Pour les MUV LUV c'est courant que les gens trouvent Extra niais, c'est même voulu en fait.
    Oui faut se faire un peu violence sur Extra (se concentrer sur la route de Sumika) et dès Unlimited ça portera ses fruits.

  20. #20
    Re tout le monde !

    Comme promis précédemment, voici donc mon retour sur le dernier VN que je viens de finir...


    Et cette fois, c'est au tour de Necrobarista !



    Développé par le petit studio australien Route 59, c'est un projet qui a eu un développement un peu chaotique (originellement prévu pour 2017...) mais qui a eu la chance d'avoir le soutien d'une plus grosse structure pour la traduction en plus d'une dizaine de langue dont le français !

    Donc oui, pour ceux qui ont du mal avec l'anglais, ce VN propose une VF intégrale et de relativement bonne qualité au vu des premiers chapitre que j'ai lu en français.

    Deux autres points sont à noter...
    Premièrement, c'est un cinematic visual novel entièrement dans une 3D de type pseudo-cell-shading du plus bel effet. Par « cinematic » on entend que les dialogues sont mis en scène avec des mouvements de caméra qui navigue dans les scènes en 3D pendant que les éléments bougent. Cela rend la lecture très dynamique !

    Deuxièmement, la musique est vraiment excellente et a été composé par Kevin Penkin, connu pour la BO de l'anime Made in Abyss mais aussi celle du jeu Florence. Cela accompagne très bien l'ambiance particulière du titre.


    En parlant de celui-ci, Necrobarista propose de suivre une tranche de la vie du café « Le Terminal » à Melbourne. Café hipsterisant qui a la particularité d'accueillir aussi bien les vivants que les fraîchement décédés avant leur départ pour l'au-delà. Nous découvrons donc ce café par l’intermédiaire de Kishan, un jeune homme défunt qui tente de comprendre ce qui lui arrive. Il est accueilli par Maddy, la barista et patronne du café qui lui explique donc ce qui se passe. Il va aussi rencontrer d'autres personnalités du café comme Chay, l'ancien gérant ; Ashley, une gamine au bras mécanique qui s'amuse à construire des robots mais aussi Ned, un personnage mystérieux avec une tête bien étrange.

    Bref, on va découvrir au fil du temps qui passe la personnalité de chacun, une part de leurs histoires, la problématique particulière du café et certaines des règles de cet univers étonnant. Et malgré que l'expérience soit assez courte (autour de 6h), on s'attache vite à cette petite troupe de personnages atypiques et souvent maladroits dans un final particulièrement touchant.

    C'est un récit assez intimiste que nous propose donc Necrobarista. L'ambiance sonore et visuelle ainsi que sa brochette de personnages hauts en couleurs nous donne bien envie de rester plus longtemps dans ce petit café de quartier et l'ont aurait aimé en voir un peu plus. Heureusement, il y a aussi des histoires à collecter entre deux chapitres qui donne à lire d'autres instantanés de la vie du café ou des personnages. Mais le système pour y accéder est assez peu compréhensible et surtout très peu efficace car comptant sur un système de ressource à collecter en cliquant sur des mots-clés au cours de la lecture des chapitres. Le tout en sélectionnant seulement 7 mots-clés à la fin de chaque chapitre et sans savoir quelle ressource ils vont donner. Bref, c'est dommage d'avoir ce genre de système inutile alors qu'on a juste envie de lire un peu plus de chose sur cet univers...


    Pour conclure, je dirais que Necrobarista offre une jolie petite parenthèse de vie dans un univers assez atypique (café branché de Melbourne et fantastique) le tout accompagné par une belle alchimie entre les différents protagonistes et la mise en scène visuelle et sonore de l'histoire. Dommage que cela soit si court... On sent qu'il y avait du potentiel pour étendre un peu l'univers et dévoiler un peu plus les personnages. En tout cas, l’expérience en valait quand même clairement le coup !

    Dernière modification par Les Larmes du Styx ; 27/08/2020 à 16h59.

  21. #21
    Et c'est encore moi !
    Cette fois-ci pour un petit point sur le deuxième arc narratif du VN Fate...

    Fate/Stay night: Unlimited Blade Works



    Pour commencer, cet arc fut moins long à lire (22 heures contre 32 heures pour le premier) car l'histoire commence à changer à partir du 3ème jour donc il n'y a pas besoin de refaire le prologue et les jours d'avant et que celle-ci s'étale sur une durée comparable. Étonnement, la lecture reste toujours aussi captivante et j'ai donc bouffé ce deuxième arc en 2 jours et demi...

    Ce fut aussi un réel plaisir de redécouvrir cette histoire mais avec un regard assez différent sur l'intrigue car comme vous vous en doutez, celle-ci change vraiment et les enjeux « internes », au delà de la lutte pour le Graal, donnent une lecture renouvelée de l’œuvre vraiment intéressante.


    Là où le premier arc se concentrait sur la relation entre Shirou et Saber principalement ; dans ce deuxième arc, les événements amènent à se concentrer sur la relation entre le trio Rin-Archer-Shirou et le deuxième axe de la « conquête de soi » dont parle l'auteur, celle de « la lutte contre soi en tant qu'idéal ». Au vu des enjeux, cet arc est un peu plus sombre et violent que le premier mais je pressens que ce n'est qu'une étape intermédiaire et gentille par rapport au 3ème arc qui m'attend désormais.

    L'autre intérêt de ces arcs alternatifs, c'est de pouvoir découvrir d'autres personnages, d'autres relations. On approfondit donc notre connaissance de l'univers de l’œuvre, on découvre l'identité de Servants ou de Maîtres qu'on ne connaissait pas encore et on découvre d'autres couches d'intrigues qui n'étaient pas révélées par l'arc précédent.

    Un point aussi intéressant, c'est qu'on a aussi quelques fois le point de vue de certains antagonistes et cela nous amène aussi à les apprécier d'une certaine manière. Certains deviennent même clairement sympathique alors qu'on aurait pas parier dessus au début de l'histoire ou dans le premier arc. C'est vraiment un point cool.

    Pour le coup, Unlimited Blade Works est vraiment une bonne version alternative au premier arc narratif et propose une approche approfondie du personnage principale qui évite la redondance. C'est même assez drôle de retrouver celui-ci dans des situations inversées au premier arc, où on lui reproche les mêmes choses que ce qu'il reprochait à Saber dans le premier arc. Et j'ai aussi beaucoup apprécié cet arc car il donne une part importante à un personnage que j'avais déjà beaucoup aimé dans le premier arc, celui de Rin Tohsaka... L'écriture de ce personnage arrive à trouver le juste équilibre entre ses différents aspects (tsundere, sûr d'elle, malicieuse et touchante quand ses barrières tombent un instant) et pourtant je ne suis pas vraiment fan de ce type d'archétype mais celui-ci fonctionne vraiment bien. Top !


    Bref, c'était un très bon arc narratif et j'ai hâte pour le dernier, visiblement le plus long et le plus dur des arcs : Heaven's Feel.


  22. #22
    Ça y est je l'ai enfin fini ! Voici donc ma critique finale de...

    Fate/Stay night - Heaven's Feel et Réalta Nua !



    Au total, il m'aura fallu 84 heures de lecture pour finir les trois arcs narratifs, les deux fins alternatives de certains arcs et l'épilogue final qui clôt le VN - Réalta Nua. À lui seul, l'arc Heaven's Feel m'aura demandé 28 heures + 2 heures pour les fins alternatives et l'épilogue final.


    Heaven's Feel suit donc une nouvelle route qui explore la thématique de « la friction de l'idéal face à la réalité ». Clairement, ça va être un arc éprouvant vu la situation dans laquelle les personnages vont tous se retrouver. Dans celui-ci, l'histoire va se concentrer sur la relation entre Shirou et Sakura et les origines de celle-ci. Et je peux vous dire que vous allez encore plus haïr un personnage comme Shinji (lui qui était déjà horrible dans les autres arcs), découvrir de nouveaux personnages ou approfondir d'autres qui n'étaient traités qu'en surface. Ainsi, le personnage de Sakura, rapidement écarté dans les autres arcs, devient le personnage central de l'intrigue et son évolution une problématique importante du récit. Un autre personnage prend aussi plus d'ampleur et est même la source de certains des moments les plus touchants de l'arc, il s'agit d'Illya. Bref, cet arc est riche en émotion et dense en événements et choix drastiques.

    Par contre, c'est l'arc où l'on arrive à la limite de notre crédulité sur les capacités de survie du protagoniste principal... Pour faire simple et sans trop spoiler, il est encore plus souvent dans une telle mouise par rapport aux autres arcs qu'à certains moments on a du mal à croire ce qu'il arrive à accomplir (comme le quasi OS de Berserk en solo grâce au bras d'Archer...) et dans la connerie affligeante de certains antagonistes (Zouken tellement confiant qu'il laisse Illya se balader toute seule dans le château sans surveillance). Mais mis à part ceci, le récit reste quand même très prenant et jusqu'au bout on reste suspendu au bon vouloir de la narration pour connaître le résultat final de cet arc.


    Une fois Heaven's Feel fini, j'ai pu faire la fin alternative de cet arc ainsi que celui d'Unlimited Blade Works et chacune apportent une perspective intéressante sur la fin des évènements de ceci. Tout cela m'a ainsi permit de débloquer l'épilogue final : Réalta Nua. Sans trop spoiler, cet épilogue conclu plus loin un des arcs et donne une fin très satisfaisante à ce VN.

    Je vous met en spoiler une image qui résume parfaitement cette fin mais qui fait tellement plaisir quand on la voit !

    Spoiler Alert!

    On a jamais vu Saber aussi heureuse – hors repas


    Pour conclure cette série de critiques, je dirais que je comprend pourquoi son auteur considère Fate/Stay night comme son Opus Magnum. C'est une œuvre dense et riche en émotions qui, malgré sa longueur et quelques défauts, arrive à nous emporter dans trois visions fortes et uniques d'un même récit. Celle d'une bande de têtes de mule qui ont décidé envers et contre tout de poursuivre ce en quoi ils croyaient. La brochette de personnages est riche et savoureuse et j'ai vraiment adoré passé un bon moment avec eux. Heureusement, je peux même étendre un peu ce plaisir en profitant de l'anime Emiya-san Chi no Kyou no Gohan qui met en scène les personnages de l'histoire dans un cadre apaisé pendant l'évènement récurent le plus important du VN... Celle de la confection du repas et de son service.

    Miam !

  23. #23
    Merci pour ton retour sur Fate. Je ne sais pas si tu les as vu, mais les animes/films (ceux par Ufotable, pas celui de Studio Deen) sont vraiment bons, et de ce que je comprends (je ne connais pas les VN) Fate/Zero serait une histoire qui n'est pas contenue dans le jeu tel que tu le décris. Si tu les as vu tu conseillerais quand même le VN ?

  24. #24
    De rien Tigreuh !

    Concernant Fate/Zero, c'est la série que j'ai vu en premier et cela raconte le déroulement de la 4e guerre du Graal (Fate/Stay night c'est la 5e). Comme la 4e et 5e guerre du Graal sont extrêmement liées, Fate/Zero spoil bien un certain nombre de points de Fate/Stay night. À la base Fate/Zero est un light novel de 4 volumes qui a d'ailleurs été traduit en français.

    Ensuite, quand c'est posé la question de savoir si je regardais quand même la première série de Deen ou si je passais directement à Unlimited Blade Works... je me suis dis que c'était dommage de rater un des arcs du VN donc je me suis directement fait celui-ci. Donc, je ne peux malheureusement pas te dire si cela vaut le coup de faire le VN si tu as déjà vu le 2e et 3e arcs en anime. Par contre, si tu n'as pas vu la série de Deen qui adapte le premier arc du VN, je peux quand même te conseiller de faire au moins celui-ci dans le VN.

    Après, il y a peut-être d'autres lecteurs du VN sur ce topic qui ont aussi vu les adaptations en anime qui pourront t'en dire plus (s'il y en a ).

  25. #25
    Non justement j'ai vu tous les animes (y compris celui de Deen , et apocrypha j'ai drop FGO babylonia j'en pouvais plus), j'ai adoré les principaux, Zero/UBW/Heaven's Feel et j'attends impatiemment le 3eme film de Heaven's Feel, mais le VN ne m'attire pas du tout (comme le mobage)... sûrement une forme de blocage au niveau du style de dessin, c'est ce qui me bloque aussi pour Umineko et Higurashi.
    Souvent pour les adaptations il faut trancher un peu et c'est plus à ce niveau que je me demandais si ça valait le coup.

  26. #26
    Comme c'était un peu trop calme par ici, je vous propose une nouvelle critique de VN !

    Cette fois-ci, c'est au tour du dating-sim Katawa Shoujo !



    Attention : Je n'ai pas encore fini toutes les histoires du VN (3 sur 5) mais je pense en avoir une bonne vision. Je rajouterais un paragraphe si jamais les dernières histoires apportent des éléments en plus. J'ai fini toutes les histoires et elles sont toutes top !

    Première info d'importance, c'est que c'est entièrement gratuit et téléchargeable à cette adresse sur PC, Mac et Linux.
    Deuxièmement, il est aussi intégralement traduit en français ! Elle est pas belle la vie ?


    Mais avant de rentrer plus avant sur le contenu de ce VN, il me semble important de raconter un peu l'origine de ce projet. C'est un projet amateur sous licence Creative Commons qui a vu le jour sur un topic de 4chan à la suite du post d'un concept art issu d'une œuvre de l'auteur de doujinshi pour adulte RAITA. Dans cette image, il exprimait son envie de pouvoir jouer à un VN qui reprendrait l'idée d'un dating-sim avec des filles souffrant de handicaps avec les dessins des personnages correspondant.

    L'idée faisant son chemin sur le forum, une équipe c'est finalement constituer pour réaliser ce projet...

    Alors là, vous allez me dire : Dating-sim + filles handicapées + 4chan = danger potentiel ?


    Et bien finalement pas du tout et c'est même plutôt le contraire avec une œuvre très intéressante et traité avec beaucoup de clarté et de sensibilité sur la question du rapport au handicap.


    L'histoire est simple, vous incarnez Hisao Nakai, un jeune étudiant qui voit sa vie bouleversée à la suite d'une crise cardiaque et d'une opération qui lui révèle qu'il a une malformation du cœur qui peut lui causer des problèmes de rythme cardiaque. Il se retrouve donc à changer d'école en cours d'année pour entrer dans une école spécialisée dans l'accueil d'étudiant en situation de handicap. Ayant perdu tout lien avec son ancienne vie à la suite de son accident, il va devoir faire face à son nouveau statut d'handicapé et recréer de nouveaux liens avec des personnes souffrants eux aussi de différents handicaps.

    Comme c'est un dating-sim, il aura l'occasion de se lier d'amitié et plus avec différentes filles dont Lilly, une aveugle sereine et concernée, Shizune, une sourde-muette compétitive et manipulatrice, Hanako, une grande brûlée très timide et complexée, Emi, une jeune fille sans jambes (mais avec prothèses) très dynamique et athlétique ou encore Rin, une jeune artiste mi-rêveuse mi-blasé et sans bras.

    Le VN est divisé en 4 chapitres dont un commun au début qui permet de découvrir l'histoire et les personnages mais aussi de choisir avec qui on veut tisser une relation plus forte. Puis les 3 autres chapitres qui sont propres à l'histoire de la relation avec chaque fille. Certaines histoires se concentreront beaucoup sur la problématique de la fille par rapport à son handicap ou son rapport à sa famille là ou d'autres histoires donneront aussi une part important à la maladie du protagoniste principal dans sa relation à l'autre. En moyenne, il faut 6-7 heures par histoire ce qui donne un temps global de 30-35 heures pour venir à bout de toutes les histoires (5) dans leurs versants le plus positif. Bien évidement, il y a des fins neutres ou négatives pour chaque histoire.


    Concernant la narration, elle est plutôt simple mais très bien traitée. Chaque fille est intéressante et permet d'explorer des thématiques spécifiques à chaque handicap et différentes manières d'appréhender celui-ci. D'ailleurs, un des bons points c'est d'avoir le point de vue d'une personne nouvellement handicapée qui se pose beaucoup de question sur la manière d’interagir avec les autres. Doit-il traiter ses camarades comme des gens normaux ? Ou dans quel mesure doit-il faire attention à leur handicap. Et lui-même se pose des questions sur son propre statut, sa capacité à l'accepter, à se reconstruire une vie et des perspectives à la suite de son accident.

    Le thème est donc traité avec beaucoup de pédagogie et sans tomber dans le misérabilisme, d'ailleurs la question de la pitié est aussi présente dans certaines histoires. Chaque histoire est hyper touchante avec beaucoup d'émotion et on s'attache finalement à tous ces personnages. Au-delà du coté « simulateur de drague », c'est surtout une œuvre sur l'empathie et la capacité à créer du lien avec les autres mais aussi sur la capacité à croire en l'autre et à lui laisser assez d'espace pour qu'il puisse aussi s'en sortir par lui-même. Bref, c'est un très beau et touchant message sur la tolérance et la compréhension de l'autre que nous offre ce VN.

    Un autre point intéressant est que les histoires ne se déroule pas durant la même période de temps. Ainsi, certaines se passe une période de 3 mois là ou d'autres peuvent couvrir une année entière. Considérant que la majorité des filles romançables sont amies par paire (l'aveugle avec la grande brûlée et la fille sans bras avec celle sans jambes), il est très intéressant de pouvoir voir comment l'autre fille s'en sort sans l'intervention intime du protagoniste principale. Alors que dans les dating-sim, celui-ci est souvent le chevalier en armure de ses dames qui résout tous leur problème, dans Katawa Shoujo, on peut souvent découvrir que celles-ci s'en sortent aussi bien voir mieux sans lui qu'avec... ce qui donne une perspective importante sur l'impact du protagoniste principal dans leurs vies.

    Un dernier détail... Qui dit dating-sim dit scène de sexe... Bien que ces scènes puissent être désactivées dans les options, je trouve qu'elles sont bien traitées avec beaucoup de douceur et qu'elles ne sont pas « gratuites ». Comme le personnage principal a des problèmes de cœur, cela peut même poser des complications et elles sont souvent en lien avec des évènements importants du récit...


    Pour conclure, je dirais que Katawa Shoujo est pour moi un gros, gros coup de cœur. Une œuvre avec une âme et qui est un très bon exemple de ce qu'Internet peut aider à accomplir quand un groupe d'inconnus de par le monde se lie autour d'un projet commun. Cela aurait pu dériver vers un gros troll mais finalement, cela a accoucher d'un VN unique plein d'humanité dans son sens le plus noble. D'ailleurs, une petite pensée pour le directeur et artiste principal du projet qui est mort en juillet de cette année.


    Pour info, il y a pas mal d'artbooks avec des fanarts très sympas de disponible sur la page de téléchargement ce qui montre un très bon appuie de la communauté sur ce projet.


    Encore merci pour votre lecture, j'espère que cette critique vous aura donné envie de découvrir ce superbe VN à part par bien des aspects. Il le mérite bien !
    Dernière modification par Les Larmes du Styx ; 06/10/2020 à 11h33.

  27. #27
    Bonjour m'sieurs-dames,
    Je tombe par hasard sur ce topic, et je me permets de poser une question de noob:
    Je suis intéressé par la trilogie "Nonary games" depuis longtemps, mais je ne comprends pas comment ça fonctionne.
    999 était sorti sur DS, mais j'ai cru comprendre qu'il a été porté sur Steam et Playstation, mais rien n'est sorti sous ce nom la... S'agit il de "Zero Escape: The Nonary Games", qui serait alors un bundle des 2 premiers jeux, avec "Zero time dilemna" pour clore la trilo, ou alors rien à voir ?
    Peut on faire la trilo sur PS4 ou sur Steam ?

    Je suis un peu perdu...

  28. #28
    Salut MemoryCard !

    Tu as raison de t'intéresser à la trilogie Zero Escape, ça a été une des premières séries de VN que j'ai faites et un très gros coup de cœur !

    Effectivement, la trilogie n'est pas très bien "packagé", pour ainsi dire, sur Steam mais ton intuition était la bonne... "Zero Escape : The Nonary Games" est bien le bundle des deux premiers jeux (999 et Virtue's Last Reward) adaptés sur pc qui est suivi par Zero Time Dilemma, troisième et dernier opus de la série.

    En tout cas, bienvenu sur ce topic !

  29. #29

  30. #30
    Citation Envoyé par MemoryCard Voir le message
    Super, merci
    De rien !

    ---

    Sinon, j'ai fini les deux dernières histoires qu'il me manquait dans Katawa Shoujo et c'était encore trop bien mais aussi différentes des 3 premières histoires. J'ai encore pleuré comme une madeleine sur ces deux histoires qui sont très belles mais assez dures à certains moments. L'histoire d'Emi (l'athlète sans jambes) possèdent les scènes de sexe les plus drôles du VN... je me suis vraiment bien marré aussi !

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