Fonctionnement complètement différent chez nous : La maîtrise émergeait parmi les aînés (les 18+), ceux qui voulaient/pouvaient encadrer. Dispensés de BAFA (pour ce que ça aurait apporté dans nos pratiques... spas un mal). Et pour les âges, on couvrait 11-17 ans d'un bloc.
Rigole, mais c'est une histoire de fesse qui nous a valu cet incendie criminel.
Un truc dont je devrais faire un scénar tellement c'est improbable.
Camp d'été en Vendée profonde. Le châtelin local nous met à disposition la forêt du château, un point d'eau et un frigo. Bon, on se coltinera la présence de son insupportable cadet pendant tout le camp, mais y'avait un frigo pour le coca bordel !!!
Tout se passe tranquille, les patrouilles s'installent (table, bancs, table à feu, etc...) et de notre côté on prépare un grand jeu avec une troupe de Guides d'Europe située à 10 bornes.
Grand jeu d'un classicisme tellement éculé que Noé en son arche le qualifiait d'antédiluvien déjà : Une disparition, quelques énigmes, une bataille rangée pour la libération des disparus et le châtiment des méchants pour finir autour d'un feu de camp.
LE truc ancré dans l'imaginaire scout depuis toujours.
Bref, on tape le bout de gras avec les filles pour organiser le bordel : Les patrouilles des filles doivent faire 4 jours en autonomie dans la région, donc on fera disparaître l'une d'entre-elles au bout du 2ème jour. On récupère ladite patrouille en caisse version bad boys pour le scénar, on les ramène au camp et on leur explique le truc. Elles continuent leur explo et reviennent à la fin dans notre camp pour que leurs potes puissent venir les délivrer en fin de semaine.
La trame de base c'était une histoire avec une baraque louche pas loin de leur camp.
Qu'est-ce qui pouvait foirer ?
On ne voit pas encore la lueur de l'incendie, mais sans le jeu il ne serait sans doute pas arrivé.
La vie suit son court tranquille dans la forêt du château en attendant de commencer notre rôle et le seigneur des lieux donne sa fête pour le village sur ses terres (un peu au dessus de notre camp). Authentique. La fête du château et à neuneu, avec bar et barbapapa, stand de tir et tout le bourdel.
Évidemment ça piaffe sévère dans le camp pour y aller se frotter à la faune locale.
Si ça peut les pousser à se doucher, c'est pas un mal. Bref.
Pas de bol, les cheftaines d'à côté débarquent en milieu d'aprèm pour nous dire qu'elles ont vu des mecs chelou traîner autour de leur camp pour de vrai et qu'elles n'étaient que 2 pour une douzaine de gosses (les plus jeunes, max une douzaine d'années) qui restaient au camp pendant que leur copines exploraient.
Bref, pas tranquilles d'autant qu'elles ont trouvé des tentes fouillées (semblerait que les pervers ce ne soit pas que dans les flims)... Elles flippent pour la nuit suivante et on leur dit qu'on passera voir si tout est cool.
Nos djeuns ont été se balader à la fête, ils sont tous rentrés. La nuit tombe sur leurs estomacs repus et ils sont en train de faire les cons comme d'hab. On laisse le camp au chef d'une troupe qui était en camp avec la mienne et aux chefs de patrouille. J'ai une confiance absolue dans mes djeuns, c'est juste une question de responsabilité aucazou, qu'il y ait un mec majeur sur place.
On file à 3 chez les guidouilles jouer les machos de service. On rentre vers 2-3h du mat, le camp est calme. Un peu de bordel dans la tente d'un pote et on finit par apprendre que notre chef de permanence et un chef de patrouille s'étaient envoyés en l'air dans nos tentes avec deux gonzesses du patelin draguées à la fête.
Retour à la maison anticipé pour le chef en question qui était seul responsable du camp pendant les faits.
Le jeu se déroule comme prévu. Enfin presque, on était 20 et elles 60. Elles ont pris notre fortin amoureusement taillé a flanc de colline en défonçant les 10m de roncier qui nous séparaient d'elles. Une tranchée de 5m de large.
Autre histoire...
Fin du jeu. On dit que tout le monde a gagné et comme c'est elles qui étaient venues nous tabasser la gueule, c'est nous qui irions à leur camp pour fêter l'armistice.
[scène traditionnelle de feu de camp] 1h du mat'... Ok on a 10 bornes à faire pour rentrer donc je ramène les jeunes à pince pendant que mes potes nous rejoindront en caisse (j'avais perdu à la courte paille).
On arrive au camp, j0r 2h du mat... Les chefs de patrouille vont coucher leurs jeunes et doivent venir me rejoindre au pied du mat pour debriefer la journée et programmer le lendemain.
Je râle contre mes enflures d'amis d'enfance qui sont en train de dragouiller et je peste contre mes chefs de pat' qui en mettent un temps pour revenir.
Je vois un des gamins arriver en courant et en gueulant au feu. 2 coins de patrouilles en train de cramer, des belles traînées d'essence qui partent à chaque fois de la table à feu et vont vers les tentes et les autres installations.
On maîtrise le feu qui heureusement n'avait pas atteint les tentes. Bilan, 1 table à feu qu'il a fallu renverser pour éteindre et deux-trois autres installations bien brûlées. Le feu n'avait pas eu le temps de prendre au niveau de la forêt, seulement du bois mort. Traces d'essence pas brûlée...
Le lendemain, gendarmerie... qui nous dissuade de porter plainte.
La rumeur du village dit que ce feu était une vengeance des potes de la djeuns qui s'était tapée le chef qu'on a viré.
Si ça ne marche toujours pas... Prend un plus gros marteau !
Envoyé par Daedaal
Pas que.
Y'a toujours eu une énorme mixité sociale dans ma troupe en tout cas. C'est un des intérêts (le seul) de l'uniforme.
Quelque part, tu quittes le cadre des valeurs habituelles pour un autre, auquel tu souscris volontairement. Le samedi aprèm, 1 we par mois et 3 semaines en été tu es dans un référentiel que tu as accepté et qui est quasi déconnecté du reste. T'es plus "Jean Dupont" mais "Raoulospoko - Loutron doré" et on t'offre des pages blanches à écrire sous ce nom de plume.
Pour des gamins paumés, ça donne des repères et quelque part des valeurs pas trop déconnantes en plus de leur procurer ces pages vierges sur lesquelles ils peuvent écrire ce qu'ils veulent et commencer à se construire hors de leur héritage qui n'est pas toujours le plus cool.
C'est déjà pas facile quand l'héritage est doré, alors quand c'est un bâton merdeux... J'ai toujours vu ça comme un espace de liberté et d'égalité. "Une chance" ce serait très prétentieux, mais un vague espace bienveillant dans lequel on essaie de tirer dans "la bonne" direction.
Et en plus, ouais 3 semaines par an de vacances "tout seul".
Inversement, ça ouvre bien les yeux. Quel que soit ton âge, se confronter -et accepter- des différences aussi extrêmes que celles qu'il peut y avoir entre un fils de mirlitaire, un gamin de banlieue (le genre de coin² où je me faisait caillasser la caisse en le ramenant) et un gosse d'entrepreneur, c'est une sacré leçon de vie et vraiment génial quand chacun trouve sa place dans le groupe.
Si ça ne marche toujours pas... Prend un plus gros marteau !
Envoyé par Daedaal
C'est connement pouètique et désèperant de banalititude mais -dans ce que j'ai pratiqué et aimé- y'avait un rapport constant à la nature que j'ai toujours ressenti comme mettant les choses à plat et les gens à égalité sans la moindre contestation possible.
T'as beau avoir des chaussures en teflon compensé bio-responsives et éco-responsables la côte est la même qu'avec des rangers. T'es autant mouillé en cas de déluge avec un sac de couchage en duvet d'oie grasse du Gers qu'avec un truc en synthétique de nylon premier prix...
Ça ne supprime pas les différence sociales au fond mais pendant un temps ça fout tout le monde à égalité face à un obstacle nouveau pour tous. Chacun a la liberté de se développer par rapport à ça. Tu respectes "Gnou Fastueux" parce qu'il se démerde avec une boussole ou "Bigorneau Colérique" parce qu'il t'allume un feu avec une allumette sous la pluie avec du bois gelé de nuit.
Et sans papier. Sinon spas drôle.
Bref, pendant ce temps suspendu, t'en a rien à battre que le père de truc roule en dacia et que la mère de machin se la pète en mercos.
Et "plus tard", c'est fun de regarder des gens galérer à allumer un BBQ avec du charbon de bois...
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Dire qu'à "quelques" années près j'aurais pu tedéformer, ou pire, te croiser encore tout jeune et agitant un couteau à beurre pour couper un chêne centenaire (ou plus probablement un Norman vosgien).
Tous ces moments perdus...
Si ça ne marche toujours pas... Prend un plus gros marteau !
Envoyé par Daedaal
Je sais même plus a quelle époque c'était. J'étais chez les Scouts de France. Louveteau deux ans, puis scout et un an pionnier. J'ai arrêté parce-que la patrouille a fini par perdre son chef qui faisait un peu le ciment de tout le groupe.
Que des souvenirs géniaux en tout cas. Et un encadrement a la cool mais qui nous apprenait quand même pas mal de trucs. Genre on s'est tout le temps marrés mais je pense pouvoir m'en sortir seul en forêt avec un couteau et 2 silex pendant un moment grâce à ça . Y'avait la partie religieuse qui était un peu relou. Mais le curé de la paroisse était plutôt cool. Un mec qui avait sa vocation et qui à part une visite occasionnelle où il passait plus de temps à s'intéresser à ce qu'on faisait plutôt que de nous faire des sermons.
J'ai encore mes chemises foulards et noeuds dans un carton je crois. La bleue a une manche pleine de badges
Mon frère a eu la chance de faire taizé. ( je crois que j'avais des examens scolaires ) Et il en est revenu complètement changé ( en bien ). C'était y'a 15 ans et je crois pas l'avoir vu sans son pendentif de là bas depuis.
Le plus petit frangin n'a pas eu la chance d'en profiter autant que nous. Il a fait 3 ans chez les louveteaux avant que le chef ne s'en aille. Et il a arrêté. Mais il a eu l'occasion de faire quelques camps et de participer à la compète de phschitt au liechtenchtein. (Une sorte de hockey sur gazon où on te dit juste que tu dois pas utiliser ta crosse sur les autres joueurs. Je sais toujours pas si c'est le nom officiel ou bien si y'en a un autre). Ça aussi c'était bien le feu comme weekend en camp avec 40 autres patrouilles dans les environs. On installait des tyroliennes au dessus des terrains et les gens passaient avec tambours ou bombes à eau pour motiver ou désavantager les équipes.
Putain ça remonte tout ça. Je viens même de trouver le site de ma troupe avec des têtes que je reconnais et qui y sont toujours.
Dernière modification par Anonyme220622 ; 01/05/2020 à 22h50.
J'ai jamais fait les scouts, mais un pote oui, et il y a une anecdote qu'il raconte souvent.
Sa troupe était en Autriche avec plusieurs autres. Il était chef de groupe et sa troupe, séparée en plusieurs groupes de 3 ou 4, faisaient une courte d'orientation. C'était avant l'espace Schengen ...
Ils se sont rendus compte à un moment qu'ils étaient quand même vachement proche de la frontière avec la Hongrie mais bon, ils étaient confiants ... et le soir, 3 scouts sont manquants ...
Ils sont appelés le lendemain par les gardes-frontières Hongrois qui ont trouvés 3 jeunes qui ont traversés illégalement la frontière, sans papiers d'identité. C'est un peu la merde mais il est sous-entendu dans l'appel qu'une somme d'argent pourrait largement arranger la situation vu que "les rapports ne sont pas encore remplis".
À force de négociations, ils ont échangés les 3 scouts contre une douzaine de conserves de bœuf en boite et 2 bocaux de pêches au sirop.
Selon des gens bien informés ou pas, serait approuvé par Noël Malware, Izual, et Agar
Et si vous voulez lire des trucs (et des blagues sur Star Citizen de temps en temps) : https://koub.substack.com/
Tiens, cette nuit, vers 4h du mat', alons que je prenais mon petit déjeuner avant d'aller me coucher, j'ai eu un flash : les cinquièmes qu'on faisait en camp. Une vrai expédition pour aller piquer de quoi se remplir de ventre dans la tente d'intendance sans réveiller les chefs.
Tout ces pots de mont blanc et cette barbac' qu'on s'est tapés en étant peu discrets.
Et par extension, les concours de cuisine une fois par camp où chaque patrouille devait présenter un repas complet aux autres.
Mouais... J'en garde un souvenir mitigé. Y'a quand même le gosse d'un pâtissier local qui a réussi à nous faire un quatre/quarts qui aurait foutu une division de panzers KO pépouze. Le dernier truc qui avait fait autant de victimes c'était une source contaminée qui a d'ailleurs provoqué la fameuse "révolution du PQ" passque non, on veux du moltonel et pas tes vieux stocks pourris de l'armée.
Le reste du temps on se contentais de choses simples j0r pizza en entrée, côte de bœuf marchand de vin avec sa "farandole de légumes" (oui j'ai aussi écrit des menus), cake aux fruits ou autre tarte et digestif ramené de chez le tonton qu'on a toujours confisqué avant.
Si ça ne marche toujours pas... Prend un plus gros marteau !
Envoyé par Daedaal
Pour les concours de cuisine dans ma patrouille on restait dans le classique... Knacky grillée/purée ou patates brûlées sous la cendre et cote de porcs cramées.
Non, Emile Zola n'est pas un fromage italien.
Je faisais des poires belle hélène à chaque fois. On gagnait le dessert tous les ans.
Mon fils fait son premier camp d' éclaireur (scout quand moi j' étais mino) après avoir fait 5 ans de louveteaux.
Suis tellement content pour lui, il nous en parle depuis l' année passée et ça a été le gros stress avec le confinement quand on ne savait toujours pas si les camps des mouvements de jeunesse seraient annulés ou non.
HAPPY FATHER
Eens patient, altijd patient.
C'est les scouts classiques (anciennement les scouts cathos) c'est juste que maintenant ils font des distinctions dans les tranches d' âge.
Pionniers, éclaireurs, etc ^^
Eens patient, altijd patient.
ils le faisaient déjà de mon temps. ça a peut être encore changé depuis, mais si je me souviens bien, tu étais louveteau jusqu'au collège, scout jusqu'à 17/18ans, Pionnier jusqu'à passer le bafa/bafd pour mettre la chemise verte et encadrer.