Envoyé par
fractguy
La question pour Biden, ce n'est pas s'il fera oui ou non un bon Président. C'est s'il fait oui ou non un bon candidat face à Trump.
Pour dériver vers les rivages licorniens du passé, on a vu qu'un énervé clivant peut tout à fait se faire battre par un tout mou rassembleur, car le mou est tellement lisse et sans aspérité que tout le monde peut projeter sur lui ce qui l'arrange. Quand à l'énervé, son seul et pire ennemi étant lui-même, il suffit de le laisser dérouler son numéro de soliste pour qu'il s'enfonce.
Bien sûr, l'énervé a une fan base, comme la rock star qu'il est. Des gens qui le remercient d'avoir rempli leur vie de paillettes -contrairement à Kevin- et qui le suivront jusqu'au bout. Mais dans son propre camp, il y aussi tout ceux qui le jugent vulgaire, qui ont honte de ces dérapages incessants, qui jugent qu'il ne fait pas Président mais clown, et qui en ont assez d'être éclaboussé par son ridicule.
Et dans le camp d'en face, on bat le rappel du ban et de l'arrière-ban pour faire barrage à l'antéchrist. Il ne s'agit plus de voter pour mais contre. Et c'est un besoin pressant, qui s'est construit sur 4 longues années, où chaque matin on se promet d'aller rendre la monnaie de sa pièce à celui qui a su repousser chaque soir la limite de l'insupportable. A ce stade, ce n'est plus de la motivation, mais une mission divine, un devoir impérieux de rétablissement de l'harmonie karmique.
Comme dirait un prophète de la Budweiser et de la tête de veau: "Je ne bouge pas, car si je bouge je perds. Mangez des pommes!" On peut dire que Biden applique ce précepte à la lettre, le coté pommes en moins. Perdu au fond de son bunker pendant le début de la crise du coronavirus, ça ne l'a pas empêché d'engranger des points de popularité grâce aux pitreries de son concurrent. S'il est élu, est-ce qu'il fera un bon Président? Rien n'est moins sûr. Mais pour le moment, sur les derniers mois, il se démerde pas mal comme candidat.