Un peu, non ?
Ca commence dès la cour de récré. Si ça parle foot et que t'as pas vu le match, t'as rien a dire et/ou tu t'en fous, on va pas changer de sujet juste pour t'accommoder. C'est toi qui vas te retrouver en marge du groupe. Si t'as envie de te faire des amis, tu vas être naturellement poussé à t'y intéresser.
C'est un peu caricatural mais ce genre de dynamiques existent partout à divers degrés, y compris dans le monde adulte : au boulot, en famille… bon, on ne va pas non plus t'ostraciser pour ça, mais il est facile de sentir que la norme est de s'intéresser au foot (ou de faire mine) et que c'est toi l'intrus à ce niveau-là.
Ce n'est pas non plus les médias généralistes qui vont légitimer ton manque d'intérêt. Que tu regardes la télé, écoutes la radio ou lises les journaux, le seul sport qui a droit de cité quotidiennement, c'est le foot. T'écoutes les titres de France info (j'ai grandi avec ça tous les matins dans la voiture de papa
), t'as l'impression que les résultats de la ligue 1 sont à peine moins importants que la guerre au Proche-Orient ou un tremblement de terre faisant des milliers de morts. Tu vas sur le site du
Monde ce soir, il y a en "une" un live d'un match de poule opposant deux pays étrangers.
Faut pas se leurrer. T'as beau t'en foutre à un niveau individuel, c'est facile de ressentir dans la vie de tous les jours qu'on n'y échappe pas aisément, voire qu'on se prive d'un levier de socialisation particulièrement efficace.
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