Envoyé par
lupus85
J'en viens donc au point essentiel qui, je crois, peut nous amener à une logique commune : mon approche des genres est une approche critique, c'est à dire qui tend à objectiver le propos, elle n'a rien à faire dans une approche évaluative, qui sert simplement à savoir si on prend du plaisir ou pas avec l'oeuvre. Là il faut sans doute que je précise une chose qui ne va pas forcément de soi : pour moi la critique n'a presque rien à voir avec la prescription ou le jugement. J'aime/j'aime pas, C'est bien/c'est pas bien, ce sont des considérations dont je n'ai rien à foutre dans l'exercice de la critique. Dans un premier temps, qui est celui de la réception de l'oeuvre, le plaisir est au centre de tout, et là je formule un premier jugement, on va dire "intuitif" ou "passionnel", qui dépend de processus invisibles et inconscients. La notion de genres y participe imperceptiblement, mais elle n'est qu'une des données intéressantes (avec d'autres : d'esthétique, de narration, de personnages, de scénario, de mise en scène, etc.) qui sera exploitée dans le second temps qui est celui de la critique, de la déconstruction, de l'analyse, de l'observation dépassionnée. Après, dans un troisième temps, lorsqu'on rassemble tout ça, cela peut amener à produire un jugement (ou pas, personnellement souvent je m'en passe) qui va venir modérer, travailler celui du premier temps.